Il a été dénoncé par le conseil de l'ordre girondin car il n'avait pas les diplômes requis, après avoir travaillé par intérim depuis 2004 partout en France. Il a fait appel de sa condamnation avec ses avocats, Me Jacques-Brice Momnougui et Me Martin Longo. Le dossier est venu devant la cour d'appel le 13 janvier dernier, mais Serge Tueche n'a pu être présent.
Le 20 octobre précédent, il a été interpellé par la police à Talence et placé en garde à vue à la suite d'actes de violence commis sur une femme. « Le lendemain, le préfet a ordonné son hospitalisation sous contrainte, poursuit Me Momnougui. Avec mon confrère, nous avons immédiatement saisi le juge des libertés et de la détention, mais on a été déboutés. Nous avons fait appel, mais le 14 novembre, l'hospitalisation sous contrainte a été confirmée. »
À l'approche de l'audience du 13 janvier devant la cour d'appel, Jacques-Brice Momnougui et Martin Longo ont souhaité s'entretenir avec leur client. « Jusque-là, nous n'avions rencontré aucune difficulté. Le 12 janvier j'ai tenté de l'appeler. L'hôpital m'a répondu qu'il était trop tard et qu'il me fallait rappeler le lendemain. Ce que j'ai fait dès 9 heures. On m'a répondu que M. Tueche était interdit de téléphone et de fax. Je n'avais plus aucun moyen d'établir le contact avec lui. »
Quelques heures plus tard, l'avocat rappelle l'hôpital. « On me dit alors que mon client a agressé une infirmière avec une barre de fer et qu'elle est aux urgences. Avec mon confrère, nous nous sommes rendus à l'hôpital en fin d'après-midi pour rencontrer M. Tueche et comprendre ce qui s'était passé. On nous a fait patienter sous la pluie jusqu'à ce qu'une personne vienne nous dire que notre client n'était pas visible sur décision médicale, car il pouvait être dangereux. On nous demande de passer au secrétariat du service de psychiatrie. Ce que nous faisons. »
Et l'avocat de poursuivre : « Après avoir patienté plusieurs dizaines de minutes, on nous a proprement éconduits en nous renvoyant vers la direction de l'hôpital. Cette fois, nous avons été bien reçus. Mais on nous a répondu que notre client était sous sédatif et que, sur avis médical, il a été isolé et attaché à la suite de l'agression, dans l'attente de son transfert vers l'unité des malades difficiles de Cadillac. »
Son cas pose problème
Les deux avocats ne nient pas les difficultés posées par leur client, mais considèrent que ses droits à se défendre n'ont pas été respectés.
Ce qui n'est pas l'avis de François de Riccardis, directeur de Charles-Perrens. « Les deux avocats n'ont pu avoir accès à leur client en raison d'un certificat médical du médecin qui mentionnait que l'état mental du patient ne lui permettait pas de recevoir des visites. Ce certificat s'applique à tout le monde, y compris aux juges et aux avocats. À mon sens, il n'y a pas eu d'entrave à l'exercice du droit de la défense. »
Jeudi dernier en revanche, Jacques-Brice Momnougui et Martin Longo ont pu, comme le veut la loi, quelques mois après l'hospitalisation sous contrainte, défendre la cause de leur client et demander son placement en hospitalisation ouverte devant le juge des libertés et de la détention.
Celui-ci a demandé une contre-expertise psychiatrique avant de se prononcer. Elle s'ajoute à la double expertise psychiatrique demandée par la cour d'appel le 13 janvier. Ce qui démontre que le cas de Serge Tueche pose problème.
Véritablement diplômé en médecine, auteur de plusieurs publications dans des revues médicales, il s'est fait connaître en Belgique en dénonçant un réseau pédophile qui aurait touché de très hautes personnalités.
Il jure depuis être la victime d'un vaste complot destiné à l'anéantir. « Et son hospitalisation sous contrainte le conforte dans cette idée », conclut Jacques-Brice Momnougui.
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