Vous trouverez ci-dessous le courriel que j’ai reçu de la part de notre camarade contrarien Daniel M., qui se reconnaîtra. Il évoque plusieurs sujets pour lesquels je pensais que vous trouveriez un intérêt à une réponse « collective » !
« Bonjour,
Je suis surpris que votre charmant journal iconoclaste ne parle pas plus de la Grèce et de son futur dans l’Europe… si futur il y a !
D’autre part (vous nous avez convaincus !), envisageant une petite tourmente pour l’euro en 2015 (si pas aussi pour l’Europe), sans minimiser l’intérêt des placements or qui vous sont cher, quel moyen y a-t-il de mettre de l’argent à l’abri dans une monnaie comme… le franc suisse, au hasard ?
Y a-t-il des actions en devises étrangères qui puissent profiter de la baisse de l’euro ?
Je ne sais pas si cette dernière question a un sens, mais en d’autres mots une action d’une société suisse va-t-elle suivre la hausse de ladite devise, même si la Bourse s’effondre ?
Bon, vous ne pouvez évidemment pas plébisciter ces placements boursiers au détriment d’espèces sonnantes et dorées en coffre mais peut-être que vous pouvez nous aider à mettre des œufs (de ma poule d’or) dans un autre panier.
Mon frère et moi ne pouvons plus nous passer de vos commentaires quotidiens.
Cordialement. »
« Bonjour,
Je suis surpris que votre charmant journal iconoclaste ne parle pas plus de la Grèce et de son futur dans l’Europe… si futur il y a !
D’autre part (vous nous avez convaincus !), envisageant une petite tourmente pour l’euro en 2015 (si pas aussi pour l’Europe), sans minimiser l’intérêt des placements or qui vous sont cher, quel moyen y a-t-il de mettre de l’argent à l’abri dans une monnaie comme… le franc suisse, au hasard ?
Y a-t-il des actions en devises étrangères qui puissent profiter de la baisse de l’euro ?
Je ne sais pas si cette dernière question a un sens, mais en d’autres mots une action d’une société suisse va-t-elle suivre la hausse de ladite devise, même si la Bourse s’effondre ?
Bon, vous ne pouvez évidemment pas plébisciter ces placements boursiers au détriment d’espèces sonnantes et dorées en coffre mais peut-être que vous pouvez nous aider à mettre des œufs (de ma poule d’or) dans un autre panier.
Mon frère et moi ne pouvons plus nous passer de vos commentaires quotidiens.
Cordialement. »
Notre camarade Daniel pose d’excellentes questions et nous allons y répondre point par point !
La Grèce ! Faut-il en parler plus ? Non !
J’étais l’invité ce matin d’Ecorama et l’on a parlé de la Grèce bien évidemment, mais c’est toujours trop court. Vous pourrez écouter ce que j’avais à dire sur ce sujet mais je vais compléter ici mon propos. Pour le moment, mon point de vue est que nous sommes dans une phase de négociation intense entre le gouvernement grec et la Troïka. Que la stratégie du gouvernement grec est de mettre le moins d’huile sur le feu publiquement parlant afin d’avoir en coulisse les marges de manœuvre les plus grandes. La Grèce négocierait moins bien si le gouvernement de Tsipras faisait « peur » et créait une panique financière en Europe. Pour bien négocier, la Grèce a besoin impérativement d’un climat aussi apaisé que possible.
Résultat, on peut avoir l’impression que le gouvernement Tsipras vire sa cuti. Pourtant je pense que l’on n’est pas au bout de nos surprises et que la détermination grecque reste intact pour obtenir le plus possible de mesures sociales d’urgence à l’égard de son peuple.
Je pense également que l’Europe a tout intérêt à faire preuve de cœur et de grandeur d’âme à l’égard des Grecs qui souffrent ! Si l’Europe peut afficher une forme d’humanité, elle gagnera le cœur des peuples ; si elle ne le fait pas et qu’elle reste l’Europe de l’austérité et de la punition, alors cette Europe-là est condamnée d’avance et ce ne sera qu’une question de temps.
En attendant, je pense qu’il faut avant tout attendre que la poussière retombe autour du dossier grec car objectivement, pour le moment, tout le monde glose au sujet de ce thème mais fondamentalement pour ne rien dire, et pour une simple et bonne raison : l’essentiel des négociations actuelles sont tout simplement secrètes !
Faut-il acheter du franc suisse ou des actions d’entreprises suisses ?
Rassurez-vous mon cher camarade Daniel, je mets un point d’honneur à tenter d’être intellectuellement le plus honnête possible et si un placement est bon, je n’hésiterai jamais à en parler ou à le conseiller, le fait que je sois un fervent militant de l’or, de la monnaie or, de l’étalon-or et du bimétallisme n’y change rien. Un patrimoine ne se compose jamais uniquement que de « monnaie », qu’elle soit papier ou métallique ! Je m’explique : à l’époque du franc or, c’était bien d’avoir des pièces dans son coffre, mais cela ne rapporte rien, cela n’a aucune utilité en soi. La monnaie est censée par nature être neutre. C’est ce que l’on en fait qui va créer ou pas de la valeur.
Une action est un titre de propriété. C’est donc officiellement, juridiquement un actif tangible, au même titre qu’un acte notarié indiquant votre propriété sur une maison. Je suis donc très positif pour les actions détenues au nominatif pur hors système bancaire pour de belles et grandes entreprises qui ont su prouver leur résilience et leur solidité à travers les plus grandes crises de l’histoire. Je pense par exemple à une valeur que j’affectionne particulièrement est qui est Air-Liquide. Acheter tous les mois une action Air-Liquide et la conserver pendant les 40 prochaines années, quoi qu’il arrive, cela devrait être un bon placement et si Air-Liquide fait faillite alors il y a de fortes chances que vous mourriez de faim au même moment, donc tout est relatif ! N’oubliez pas que je conseille toute forme d’actifs tangibles. Des bouteilles de vin aux voiture de collection en passant par les actions sans oublier les lopins de terre, les forêts ou les terres agricoles, tout ce qui n’est pas monnaie papier et titres de dette n’est pas forcément une mauvaise idée, au contraire ! Après, à vous de voir où placer le curseur et comment vous répartissez votre patrimoine.
Je vais même aller encore plus loin : quelqu’un de très « riche » peut voir ses actifs taxés à hauteur de 60 % lors de sa succession. Pourtant, en utilisant un contrat d’assurance vie fonds euros (que je déconseille puisqu’il s’agit d’obligations d’États à mon sens en faillite), il va se voir exonéré (dans une certaine limite) de ces 60 % de frais de succession… Alors que faire dans ce cas ? Prendre le risque de voir ses actifs imposés à 60 % voire plus vu que les impôts augmentent plus souvent qu’ils ne baissent, ou prendre le risque de mettre des sous sur un contrat d’assurance vie en espérant que les obligations vaudront toujours plus que 40 % de leur valeur initiale ? Vous voyez, même dans ce cas avoir un contrat d’assurance vie (que je déconseille généralement) uniquement pour des raisons fiscales peut avoir une pertinence… surtout si l’on assure cette enveloppe par un peu d’or !! Et rien de tout cela n’est incompatible. Au contraire, plus que jamais vous devez bâtir une stratégie patrimoniale en n’ayant pas peur de sortir des sentiers battus et de votre zone de confort !
Après se pose la question de la pertinence des actions suisses
Si le franc suisse est haut, alors les grandes entreprises suisses qui sont avant tout de grandes entreprises exportatrices (car la Suisse c’est moins de 10 millions d’habitants donc c’est tout petit) voient leurs produits se renchérir aussi fortement que leur monnaie s’apprécie. Si le franc suisse prend 30 % face à l’euro, cela veut dire qu’un produit « made in Suisse » vaut 30 % de plus aujourd’hui qu’hier. Résultat ? Généralement, les ventes baissent fortement quand le prix monte de 30 % du jour au lendemain et que d’autres produits concurrents existent ! Prenons l’exemple du chocolat… du chocolat suisse, même si la vache est violette, qui coûte 30 % de plus qu’un chocolat de marque mais fabriqué en zone euro qui va valoir 30 % de moins n’aura aucune chance de se vendre.
Conclusion ? Les bénéfices des grandes entreprises suisses cotées devraient baisser et donc le cours des actions aussi, d’ailleurs le cours des actions a déjà baissé. Plus grave, vous avez un double risque ! En achetant une action suisse, vous avez un risque de change car le franc suisse peut aussi baisser et donc votre action aussi… et un risque de marché, puisque par nature une action peut monter… et descendre !! Donc pour moi, l’action suisse c’est une fausse bonne idée…
En revanche, vous pourriez vous pencher du côté de ces devises dont la banque centrale défend la parité avec l’euro… comme la Suisse le faisait avant de craquer face au coût exorbitant. En partant du principe que la Suisse a échoué, les autres ne réussiront pas plus… Alors peut-être qu’il y a un coup à jouer sur les devises à ce niveau-là mais attention, c’est risqué !!
Y a-t-il un moyen de mettre de l’argent à l’abri ?
Oui et non ! Oui car il suffit d’acheter de l’or et de le mettre en Suisse hors zone euro, hors Union européenne, hors France et hors système bancaire comme AuCOFFRE.com le propose avec une grande efficacité, mais tout dépend en réalité de vos objectifs et de vos ambitions, de vos projets, de vos contraintes et de l’âge du capitaine et de la composition de votre foyer !! Vous avez des enfants ? Vous avez un boulot ? Vous êtes un indépendant ? Bref, il faut avant toute chose faire le point sur ce que l’on veut faire et pour qui !!
Par exemple, je peux parfaitement conseiller de vous désendetter plutôt que d’acheter de l’or parce que la situation professionnelle est instable et que l’épargne est suffisante pour rembourser un prêt et que l’argent ne rapporte plus rien mais que le crédit lui… coûte encore !!
Mettre l’argent à l’abri, mais à l’abri de quoi ou de qui ? Vous voulez protéger votre grisbi de votre future ex-femme ? Du fisc ? D’une rapine généralisée de l’État ? Des cambrioleurs ? De votre voisin ? Bref, de quoi voulez-vous protéger vos sous car en fonction de votre réponse, ma réponse sera différente !
Pour protéger ses sous de sa femme, cela passe par le choix d’un régime matrimonial par exemple et par les conseils précieux d’un notaire ainsi que d’un avocat. Pour protéger vos sous d’une rapine généralisée de l’État français qui voudrait saisir l’or des citoyens, cela passe par le fait de creuser des trous très profonds dans votre jardin ou de mettre le tout en Suisse… Mais ce n’est qu’un exemple…
En réalité, mon cher Daniel, vos questions sont bonnes mais hélas, vous ne donnez pas assez d’éléments pour un véritable conseil. MAIS… cela ne m’empêche pas de vous donner des pistes de réflexion.
Mes conseils depuis plusieurs années restent les mêmes. Diversifiez en actifs tangibles. Débancarisez au maximum tout en sachant qu’une débancarisation ne peut jamais être totale évidemment. Les actions pour le moment sont chères mais au prochain krach, faites le plein sans hésiter. Normalement l’or devrait exploser à la hausse, les actions et l’immobilier chuter fortement. Il faudra vendre son or au plus haut pour racheter de l’immobilier et des actions bradées… Enfin ça c’est l’idée générale. Pour le reste, une maison à la campagne, un lopin de terre et le moins d’actifs financiers possibles…
Enfin, n’oubliez pas. Quand les taux sont proches de 0, celui qui vous propose un rendement de plus de 5 % l’an est presque forcément un escroc car il n’y a jamais de secret : si l’argent rapporte 1 % en moyenne, alors les placements rapportant plus que le marché n’existent pas… C’est en oubliant ce grand principe de base que beaucoup se sont fait enfler par Madoff !! N’oubliez pas !!
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT
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