18 janvier 2015

Court et moyen termes : les vrais défis du survivaliste


Si l'on en croit les avis que l'on peut lire à droite et à gauche, il semblerait qu'il n'y ait pas d'autre alternative pour survivre que de posséder une retraite semi-fortifiée quelque part dans les bois, avec trois années de réserves de nourriture à la cave ainsi que des cultures et troupeaux dans les champs...

Cela pourrait être exact, encore faudrait-il mettre de coté tous les aspects liés à la sécurité - ou plutôt l'insécurité - par temps de chaos;

Mais le vrai problème, c'est que l'immense majorité des survivalistes ne vivent en aucune manière dans ce genre d'environnement idyllique...

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de bien comprendre que ce dont je vais parler dans cet article ne concerne pas vraiment les "petites" catastrophes naturelles, telles des inondations ou tremblements de terre, qui imposeraient que l'on quitte son domicile de façon plus ou moins temporaire. Ce dont il sera question, c'est de l'éventualité d'un véritable effondrement sociétal entraînant un véritable chaos, laissant tout le monde une main devant et l'autre derrière à essayer de survivre au milieu d'un immense bazar.

La réalité toute crue et triste à dire est qu'à de rares exceptions près, les survivalistes vivent dans des environnements urbains ou semi-urbains. Dès lors, pour la majorité d'entre nous qui ne sommes pas des "Super-survivalistes", il faut bien être conscient du fait que nous allons nous retrouver là où nous vivons, c'est à dire dans nos villes, villages et banlieues...

Bien entendu, certains seront mieux lotis que d'autres. Pour différentes raisons liées à l'emplacement de leur habitation - centre ville ou périphérie - et sa disposition, par exemple un studio/T2 au lieu d'une grande maison dotée de quelques milliers de m² de terrain ; Viennent ensuite la quantité de préparatifs, les réserves de nourriture, armes et munitions, etc. Tout dépendra de la situation et des périls qui émergeront à ce moment-là, des situations personnelle et familiale, ainsi que du niveau de préparation.

Comme je n'ai eu de cesse de le répéter jusqu'à présent, l'important est de ne pas faire de présomptions et de rester flexible. Mon humble avis est qu'il ne faudra pas se tailler dans la verte sans réfléchir et de manière systématique, car à moins d'avoir un endroit valable où aller, cela ne reviendrait qu'à grossir le flot des réfugiés. Si l'on dispose d'un minimum de préparation, le plus sécuritaire est de rester chez soi et faire du mieux que l'on peut en fonction de la situation du moment.



Ce "chez soi" devrait être un abri quelque peu dissimulé, ou du moins pas trop voyant, où l'on n'attirerait qu'un minimum d'attention en attendant que les vagues du chaos se dissipent. Si les périls évoluent, il faudra alors s'adapter. Un gang très organisé de pilleurs nombreux et armés ratissant maison après maison dans un voisinage laissé sans défense pourrait constituer le signal du départ. L'important est de ne pas se cantonner à une seule alternative, quelle qu'elle soit. Il serait ridicule de mourir sur le palier pour ne pas avoir voulu abandonner sa maison lorsque la situation l'exigeait.

Cela dit, je pense qu'il est entendu pour chacun de nous que le fait de préparer notre lieu de vie avec des réserves et des équipements, va nous mettre à un moment ou un autre face à des défis tels qu'une invasion de domicile par des groupes extérieurs. Et la même chose s'appliquera bien entendu à ceux qui vivent à la campagne, dans la mesure où les hordes affamées vont s'étendre pour survivre. Vous devez vous préparer à affronter de tels périls. Essayez toujours de penser à ce que les choses pourraient être après le chaos, et non pas ce qu'elles sont maintenant ! Ceux qui vivent dans des retraites rurales connaîtront probablement un réveil douloureux lorsqu'ils s'apercevront que les zombies les ont rejoints, et que les populations ont changé...

Il y a deux objectifs principaux que nous devons atteindre - deux phases en quelque sorte - si l'on veut avoir une chance de survivre sur le long terme :

Avoir suffisamment de réserves, d'armes, habileté tactique et personnels, ainsi qu'une retraite couverte pour survivre aux évènements, chaos, et désordres initiaux. Je ne parle pas d'une BAD, mais d'un endroit où se mettre à l'abri en attendant que la tempête se calme. Ceci pouvant constituer un but à court terme ;

A moyen terme, intégrer (ou constituer) une communauté autonome et protégée. Tout comme le reste de la population, les survivalistes survivants vont se retrouver à court de réserves à un moment ou un autre, même si pour eux l'échéance arrivera plus tard. Or la seule solution pour survivre est d'être en mesure de produire sa propre nourriture et de défendre ses gens et ses ressources. Et la seule solution pour atteindre ce but est bien évidemment de faire partie d'un groupe.
Donc et à moins que vous n'ayez commencé à aménager une retraite autonome et protégée, vous aurez à survivre là où vous êtes jusqu'à ce que la situation permette d'en trouver une et de vous y rendre. Rappelez-vous toujours qu'en cas d'effondrement sociétal, ce sera la panique générale et le chaos tandis que les gens essaieront de trouver de quoi manger pour tenir. Il y aura des pertes énormes parmi la population, et un délai probable d'une ou deux années avant que l'on soit en mesure de produire à nouveau de la nourriture pour couvrir tous les besoins.



Il va falloir survivre du début jusqu'à la fin ! Même après une diminution drastique de la population, il y aura toujours des gentils et des méchants. Les premiers vivront probablement dans des retraites ou bases aménagées autonomes, les seconds, sur la route à piller et voler tout ce qu'ils trouvent. Il pourrait aussi y avoir des facteurs aggravants, tels que l'invasion d'une armée étrangère ou une guerre civile ; Cette dernière étant une éventualité plus que probable dans nos démoncraties enturbannées.

Je crois inutile pour l'instant d'essayer de penser et disserter sur le long terme, tant il constitue un objectif incertain, trop éloigné de nos préoccupations immédiates. Ceux qui auront survécu verront bien à ce moment-là, sachant que cet après-chaos sera fortement lié aux événements qui auront été à l'origine de l'effondrement. Si la vie est encore possible sur notre planète, et qu'il reste suffisamment de monde, alors les groupes se constitueront naturellement, chacun sachant d'instinct qu'il est impossible de survivre seul.

Les différents aspects qui composent les court et moyen termes sont plus intéressants. Ils posent à eux seuls des défis bien plus sérieux que le long terme, et constituent la base de tout le discours survivaliste.

Le court terme

Je crois personnellement que quel que soit l'endroit où l'on vit, que ce soit en ville, en banlieue ou à la campagne, aucune structure n'est réellement sécuritaire tant que l'on ne dispose pas d'un abri couvert et caché. Une maison, un appartement, voire même une BAD sont à mon avis insuffisants en terme de sécurité, ou du moins incomplets. Il faut un endroit où l'on puisse se dissimuler de la vue des prédateurs toutes les fois que les circonstances l'exigeront.

Cet endroit pourrait être une cave sous la maison disposant d'un accès secret ; Si vous êtes à la campagne, les galeries d'une mine désaffectée, des grottes, cavernes se trouvant dans les environs immédiat de votre propriété, et que vous auriez préalablement aménagées. Si vous êtes en ville, ce pourrait être une pièce secrète de votre habitation, des réseaux souterrains (conduites d'eau, galeries, etc.). Un appartement dans les derniers étages d'un immeuble élevé peut constituer un excellent abri, même dans une grande métropole. C'est l'éternel principe de la pièce fortifiée (Panic room), valable aussi en temps de paix.



A combien de temps estimer ce court terme ? La question a déjà été discutée dans un article précédent. Suivant le type d'événement auquel nous serons confrontés, je dirais entre 30 et 90 jours. A moins qu'une super météorite nous raye tous de la surface de la terre en une fraction de seconde...

Durant cette période, je ne suis pas certain qu'une maison de banlieue ou de campagne, même bien aménagée et équipée, puisse tenir. Quand je songe aux concentrations urbaines de nos jours, à l'absence de résilience et de préparation chez nos compatriotes, je me dis que les hordes affamées auront vraiment très faim et qu'il sera bien difficile de leur résister ; A moins de disposer d'équipes de garde quasiment professionnelles dotées d'une forte puissance de feu. Dans tous les autres cas, vous ne serez pas en totale sécurité, surtout si vous êtes seul avec votre famille à défendre votre domicile !

C'est pour ces raisons qu'il faut un abri où vous puissiez vous cacher. Un lieu souterrain au-dessous de votre maison me parait l'idéal. Encore une fois, pensez au principe de la pièce fortifiée ; Ce sera votre donjon, votre ultime ligne de défense. Celle-ci n'a pas forcément besoin d'être pile sous la maison, mais elle doit dans tous les cas être facilement et rapidement accessible depuis l'extérieur. Bien entendu, l'entrée devra être soigneusement dissimulée et connue de vous seul. Ce peut être par exemple une cuve enterrée dans le jardin, une pièce en béton sous la piscine, etc. Idéalement, l'accès à cette pièce depuis votre maison devrait lui aussi être caché de la vue d'éventuels prédateurs en approche.

Cela ne veut pas dire qu'il faudra vivre dans cet espace clos pendant 3 mois sans mettre le nez dehors ! Par contre, vous devrez pouvoir y rester autant que nécessaire, quitte à n'en sortir que pour de brèves escapades une fois la nuit tombée. Cela veut dire que le plus gros de vos réserves devra se trouver dans cette pièce, de manière à être protégé autant que vous des périls extrêmes.

Une pièce cachée au-dessous d'une maison apparemment dévastée est un repère pratiquement insoupçonnable.

Le moyen terme

En envisageant le pire des cas, je dirais qu'il n'est pas obligatoire que le fait de se regrouper constitue la préoccupation, voire la nécessité première du survivaliste en cas de chaos. Simplement parce que les événements pourraient ne pas en laisser le temps, notamment à ceux qui habitent les grandes villes et qui ne connaissent même pas leur voisin de palier.

Tout dépendra bien entendu de la nature de ces évènements. Personnellement, je pencherais pour un chaos assez brutal plutôt qu'une lente descente aux enfers, qui surprendrait la plupart alors qu'ils sont devant leur écran plat ; Un cataclysme de type effondrement boursier, guerre mondiale, ou pourquoi pas, si les dieux s'en mêlent, un caprice de la nature suffisamment cataclysmique.

Notez qu'un événement de ce type peut aussi être créé de toute pièce. Aujourd'hui, nous possédons en France une 5° colonne, voire même une 6°, techniquement capable de mettre le pays à feu et à sang à partir des banlieues sur simple appel téléphonique. Une armée aux ordres de nos maîtres, prête à être levée à tout moment en cas de besoin. Et qu'on ne me parle pas ici de racisme, conspirationnisme, ou je ne sais quoi d'autre. Il s'agit ni plus ni moins que d'un constat basé sur des faits malheureusement bien réels et vérifiables à loisir ; Une simple analyse de la situation des points de vue tactique et géopolitique.

Si ce que je crains vient à se réaliser, alors la première vague va être terrible, laissant à personne le temps de s'organiser. Si vous avez la chance d'y survivre dans votre abri, vous devrez ensuite envisager de bouger pour rejoindre une communauté constituée, ou en constituer une sur place si votre environnement le permet. Là encore, plusieurs cas sont possibles :

1. Ceux qui habitent en ville
Vous allez à un moment ou un autre être obligé d'en sortir, de manière à vous rapprocher des zones de production, ou disposant de terres susceptibles d'être cultivées. Quels sont les moyens auxquels vous avez songé pour cela ? Avez-vous caché et protégé un véhicule ainsi qu'une réserve d'essence ? Allez-vous devoir marcher, ou utiliser d'autres modes de transport ? Quels sont vos plans à ce sujet ?



Le fait est que votre groupe, même s'il ne comprend que votre famille, va devoir se déplacer vers un endroit où vit une communauté déjà installée, ou bien qui vous donnerait la possibilité de mettre sur pied votre propre communauté et de la faire vivre. Dans tous les cas, cela implique un déplacement, ainsi que la capacité de vous défendre tandis que vous allez d'un point A au point B.

Vous devriez réfléchir sérieusement à ce problème, en fonction de vos situations personnelle et familiale. Il est évident qu'un célibataire de 25 ans ne va pas être soumis aux mêmes contraintes et obligations qu'un jeune père de famille avec une femme et deux enfants en bas âge.

Si vous vivez seul et que vous avez patiemment constitué votre sac d'évacuation, ce sera l'occasion ou jamais de le sortir, et sans aucun doute la plus grande aventure de votre vie. Avec une famille, les choses risquent d'être plus compliquées, surtout si vous avez à vous extraire à pied. Revoyez nos articles précédents sur les déplacements en zone hostile ainsi que les bases du camouflage.

Dans l'hypothèse d'un véritable effondrement, cela pourrait prendre des années avant que les choses se rétablissent, et le fait d'habiter en dehors des zones de production vous imposera très probablement de voyager. D'un autre coté, cela ne veut pas dire qu'il va falloir traverser tout le pays, comme les films hollywoodiens aiment à nous faire croire. En cas de chaos, il est évident que des communautés vont s'installer en banlieue et périphérie des grandes villes. Ce sont celles-là qu'il faudra viser en premier, de manière à raccourcir au maximum le rayon de vos déplacements.

Si vous avez l'intention d'intégrer une communauté ou un village, il faudra peut-être prouver au préalable que vous pouvez servir à quelque chose. Comprenez bien que ces braves gens ne vont pas vous nourrir pour rien. A moins bien entendu qu'il ne reste pratiquement personne et que chaque bras en âge de tenir une pioche soit le bienvenu...

2. Ceux qui vivent en périphérie
Par "périphérie" je veux dire l'ensemble des territoires situés à l'extérieur des centres-villes et bénéficiant d'une densité de population faible à modérée. Par extension, toutes les zones qui disposent d'eau et d'un minimum d'espaces verts susceptibles d'être transformés au besoin en autant de terres cultivables. Il peut s'agir de groupes d'habitations entourées de pelouses, de maisons de banlieue avec puits et jardin, lotissements, résidences sécurisées, etc.



Les résidences sécurisées : une excellente option !

J'inclue dans cette catégorie les petits villages et hameaux, soit en gros tous les territoires qui incluent dans leurs limites suffisamment de terrain non bâti pour être mis en culture et nourrir l'ensemble des personnes qui vivent dans le périmètre. De telles zones peuvent être facilement converties en communautés autonomes et protégées. Nous publierons prochainement une série d'articles traitant des divers aspects de la défense de voisinage.

J'inclue la campagne dans le lot, qui à mon sens ne devrait pas être considérée comme la panacée universelle, malgré l'aura dont elle bénéficie. Personnellement, je me vois mieux dans une résidence sécurisée aménagée pour l'après-chaos plutôt qu'en pleine cambrousse à coucher sous des huttes. Ayant connu les deux, je trouve la première option beaucoup plus confortable, et mieux adaptée. Je pense qu'il serait dommage d'abandonner toutes les infrastructures modernes qui pourraient subsister après l'effondrement aux seuls motifs qu'elles ne sont pas dans la verte, ou que le monde a changé.

Dans toutes ces zones-là, je crois que les alliances et les regroupements se feront de manière naturelle après un premier écrémage. Le plus important est de survivre au court terme, en restant caché autant que possible. C'est à mon avis l'étape la plus cruciale. Au bout de trois mois, une fois que les gens auront suffisamment souffert, ils seront beaucoup plus enclins à la conciliation...

Le long terme

Cela me parait très loin.

D'abord, il faudra être en vie, c'est à dire avoir passé le cap des court et moyen termes sans trop d'encombres, ce qui s'annonce déjà comme un sacré challenge.

Après ? Comment savoir... Personnellement, je miserais sur le retour d'une organisation de type féodal, avec des villes et communautés autonomes, des bandits de grand chemin, et pourquoi pas, des bastions chrétiens et musulmans se tapant sur la gueule histoire de garder la forme et perpétuer la tradition.

A moins qu'un personnage providentiel se lève et fédère les survivants, au profit de la nation. Je veux parler bien sûr d'un véritable envoyé de la Providence, et non pas d'un de ces traîtres masqués dont nous avons la spécialité. Une seconde Jeanne D'arc, en quelque sorte.

Mais dans tous les cas, vous l'aurez deviné, ce sera à la grâce de Dieu.
Si toutefois nous la méritons encore...

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