23 décembre 2014

Où va le pays ?

Nous nous lançons rarement dans la politique-fiction ; voici une exception. Bien au-delà des rodomontades de François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron, tous réunis dans un total déni de la réalité, la situation économique et financière de la France est de plus en plus catastrophique. Elle pourrait empirer d’ici le printemps 2015, avec une possible banqueroute du Trésor. Si un effet « boule de neige » se produit, l’un de ses premiers effets collatéraux (certes, très mineur) sera la démission forcée du président de la République et la dissolution de l’Assemblée nationale.

Promesses, promesses...

« Le déficit public sera réduit à 3 % du PIB en 2013. Je rétablirai l’équilibre budgétaire en fin de mandat. »


François Hollande, 26 janvier 2012

« La reprise économique est là. »

François Hollande, allocution télévisée du 14 juillet 2013

« L’inversion de la courbe du chômage est bien amorcée [...] La diminution durable du chômage est désormais à notre portée. »


François Hollande, communiqué du 26 décembre 2013

« La France a engagé des réformes fortes, des réformes de structure. La croissance revient. Le déficit de la France sera sous le seuil des 3 % du PIB en 2015. Nous tiendrons tous nos engagements, car c’est la parole, la crédibilité de la France, qui sont en jeu, et personne ne peut mettre en doute la crédibilité de notre pays. »

Manuel Valls, 14 avril 2014

« On est entré dans la deuxième phase du quinquennat. Le redressement n’est pas terminé mais le retournement économique arrive. »

François Hollande, Journal du dimanche, 4 mai 2014

« Nous sommes sortis de la crise de la zone euro, et l’année dernière, [...] j’ai dit : “La reprise est là.” La reprise, elle est là, mais elle est trop fragile, trop hésitante, trop vulnérable... »

François Hollande, 14 juillet 2014

« La France est sortie de la “spirale infernale” de la perte de compétitivité. [La politique économique conduite depuis deux ans] a déjà donné des premiers résultats. »

François Hollande, 9 septembre 2014

Ce n’est pas nous (les pessimistes) qui le disons

« Quand la France crie croissance, l’Allemagne entend nouvelles dettes et quand l’Allemagne exige des réformes, en France, on entend économies mortelles. »

Die Welt, 23 septembre 2014

« Le gouvernement a officialisé un dérapage important des finances publiques. L’annonce n’est pas une surprise mais l’ampleur de l’ajustement est pire qu’attendu. Comme un symbole, l’objectif de ramener le déficit public à 3 % du PIB, initialement prévu pour 2013, est une nouvelle fois reporté de deux ans, soit... pour la fin du quinquennat […] Le déficit 2015 sera donc supérieur à celui de 2013. Cela rend l’objectif pour 2017 lui-même difficile, d’autant plus que les prévisions de croissance pour 2016 et 2017 semblent optimistes. Une source proche de la commission des Finances de l’Assemblée nationale s’interroge même sur la possibilité de descendre sous les 4 % d’ici 2017 [...] Face à ces indicateurs macroéconomiques, le gouvernement avait trois solutions pour ajuster ses comptes [...] Aucune de ces mesures n’a été retenue. »

La Correspondance économique, 11 septembre 2014


Ce n’est pas nous (les complotistes...) qui le prévoyons

« Une grande cassure économique arrive. Son origine n’est pas économique mais bien provoquée par l’incapacité des dirigeants politiques à repenser les institutions et l’organisation économique et administrative [...] Il existe une règle de base en économie qui explique qu’on ne peut pas gérer démocratiquement à moyen et court terme un pays qui n’a pas de croissance [...] En ce mois de septembre 2014, la France est devant un choix de civilisation [...] Les projections pour la fin de l’année en termes de croissance et de déficit sont très pessimistes [...] La fin de l’année2014 sera dramatique pour la France, car de la crise sociale brûlante qui s’échafaude en ce moment naîtra une crise institutionnelle [...] La situation est extrêmement grave. Le risque réel d’implosion fin 2014 du système économique français est sérieux. L’implosion annoncée pourrait entraîner un conflit sociétal humain source de violences physiques dans les zones urbaines où résident les Français aux ressources faibles et les classes moyennes inférieures. Le danger est réel. Le danger est imminent. Les indicateurs sont dans le rouge. L’alarme est déclenchée. La fin de l’année 2014 pourrait vraisemblablement être la fin d’une période économique et institutionnelle. »

Jean-Luc Ginder, économiste, Les Échos, 15 septembre 2014

« Faut-il avouer au pays que les déficits publics ne sont pas sous contrôle et que la France rejoindra bientôt le triste club des pays dont la dette publique est supérieure à son PIB ? Faut-il se résigner à des déficits durablement supérieurs à 4 % du PIB, à la différence de tous les pays européens (NDA : cf. « Le vrai déficit de l’État français », F&D 382 et 383, où on voit que l’État dépense entre 125 et 130 par an alors qu’il ne rentre que 100) ? [...] Si le gouvernement choisit la solution courageuse, qui consiste à purger tous les écarts antérieurs pour redonner de la marge, il lui faudra annoncer des économies de plus de 25 milliards en 2015, et une augmentation de deux points au moins de la TVA, ou autant de petites contributions fiscales infiniment plus douloureuses [...] S’il ne le fait pas, la France sera, avec l’Italie, le seul pays d’Europe à refuser de se réformer. Le seul pays en route vers la faillite et la ruine de ses habitants. Le seul pays traité, à juste titre, par ses partenaires européens de “cigale prétentieuse”, de lâche inconscient, de fossoyeur de l’Union. Celle-ci pourrait (devrait, même, en application des traités) mettre notre pays sous tutelle et envoyer ses représentants afin d’établir le budget à notre place, comme ce fut le cas en Grèce ou au Portugal. Exactement comme une personne incapable de gérer son budget. »

Jacques Attali, ancien conseiller spécial de François Mitterrand, ancien président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, président de Planet Finance, 8 septembre 2014

« La France est en faillite virtuelle, mais tout le monde veut lui prêter de l’argent. Mais si Janet Yellen, la patronne de la Fed, augmente ses taux, alors tout changera. Si nous devons refinancer notre dette à 3 % – taux encore bas – au lieu de 1%, il nous faudra trouver près de 50 milliards d’économies supplémentaires sur un an. »

Christine Kerdellant, L’Express, 24 septembre 2014

« Je crains que la France ne soit à la veille d’un accident financier grave qui pourrait faire éclater la zone euro. »

François Fillon, Les Échos, 30 septembre 2014



L’économie

En résumant les articles économiques de Faits & Documents depuis 2008, la croissance de la France apparaît égale à zéro depuis sept ans et l’on constate une décroissance continue des gains de productivité depuis une quinzaine d’années. La France est sortie d’une phase d’expansion pour entrer dans une longue phase de contraction (la phase de contraction se développe selon un processus cumulatif en sens inverse). La diminution des dépenses d’investissement provoque une baisse de la dépense globale, entraînant une réduction de l’emploi (il n’y aura aucune baisse réelle du chômage, le recul de 0,3 % en août étant exclusivement dû à des radiations pour cause de vacances) et des revenus (- 4 % depuis 2009, 60 millions de consommateurs, 24 septembre 2014). Le multiplicateur d’investissement opère à l’envers et provoque une réduction du capital. La production décline sous le double effet de la baisse des achats et de la baisse des prix (déflation). La charge des coûts fixes s’accroît au fur et à mesure que la production diminue alors même que les salaires demeurent rigides (l’un des facteurs essentiels de la montée du chômage) tandis que le taux de marge réelle (qui n’a rien à voir avec les bénéfices) des entreprises s’effondre (- 21,7 % en 2013). La France ne dispose donc plus d’un moteur de croissance qui lui permettrait d’espérer une croissance économique autonome et auto-entretenue, ni dans la consommation, ni dans l’investissement (hors remplacement).

La fiscalité

À la différence du quantitative easing et des multiples manipulations de la haute finance apatride, qui ne sont que de simples lignes d’écriture entre les banques centrales et les banques de chaque pays (et ne provoquent aucun effet de redistribution dans les populations), la fiscalité plonge ses racines dans l’économie réelle (le contribuable est l’objet d’une ponction de plus en plus élevée). La fiscalité assure le train de vie de l’État (essentiellement le salaire des fonctionnaires), la redistribution sociale (unique soupape de sécurité de l’État avec la télévision et le sport : panem et circenses), le remboursement des intérêts de la dette de l’État (dettes anciennes et nouvelles), et ses (rares) investissements.

(Note : avec 150 milliards d’impôts de plus en trois ans, le déficit de l’État n’a pas diminué mais a augmenté ! Prévu en 2012 à 3 % du PIB dès 2013 et nettement en dessous en 2014, le déficit de l’État en 2014 était à 3,6 % dans la loi de finances initiale, puis de 3,8 % dans la loi de finances rectificative, pour aboutir au moins à 4,4 % – chiffre annoncé par Manuel Valls dans son discours de politique générale mais passé totalement inaperçu – contre 4,3 % en 2013. En avril, Michel Sapin déclarait encore : « Il faut qu’il y ait 3 % de déficit en 2015, pas au dessus. »).

En août 2014, le retard des recettes fiscales prévues atteignait 20 milliards d’euros. Ce pour trois causes essentielles :

moindres rentrées fiscales ;
multiplication des demandes de reports (faute de solvabilité suffisante des ménages écrasés par 50 milliards d’euros d’impôts supplémentaires par an en 2012, 2013 et 2014) ;
inflation très faible (« Moins de croissance, moins d’inflation entraînent mécaniquement moins de recettes, et donc plus de déficit », Michel Sapin, 14 août 2014).

Ce déficit sera de 25 milliards d’euros à la fin de l’année. C’est le sens réel de l’intervention de Manuel Valls le 2 août 2014, parlant de « rentrée très difficile ». L’expression « rentrée très difficile » n’avait en effet aucun sens en matière sociale, en l’absence quasi- totale de grèves. Ce retard fiscal est supérieur de 10 milliards au retard de 15 milliards d’euros déjà constaté à la fin de 2013 (ce qui a largement favorisé le remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls). Sur deux années, il représentera 40 milliards cumulés.

Cela signifie :

que la pression fiscale est devenue inopérante à l’été 2013 ;
que l’économie française est au bout du rouleau ;
que le plan d’économie du gouvernement Valls I est totalement dépassé. Il s’agissait de traiter la situation constatée fin 2013 et d’économiser 15 milliards par an pendant 3 ans (soit 45 milliards d’euros). Les 5 milliards restants correspondant à la reconstitution de la réserve historique de précaution de l’État (6 milliards d’euros) qui avait été quasiment avalée en 2012-2013. À cette date, il faut donc ajouter 10 milliards d’économies supplémentaires pendant trois ans (soit 30 milliards d’euros de plus, venant s’ajouter aux 50 milliards prévus). Or, le supposé plan d’économies de 15 milliards par an n’est toujours pas effectif, le gouvernement se contentant d’effets d’annonces et de quasiment aucune économie réelle de son train de vie. Il ne sera évidemment pas appliqué puisque le Conseil constitutionnel en a retoqué environ le tiers par sa décision du 6 août 2014 (soit un défaut d’économies au minimum de 5 milliards à la fin de 2014).

Une fuite soigneusement calculée (en fait un ballon d’essai) à Libération (24 août) évoquait l’étude par les services fiscaux d’un relèvement de la TVA de 20 à 22 %, soit environ 15 milliards de recettes fiscales supplémentaires. Ce qui correspond exactement aux 10+5 milliards manquants. Une mesure quasi-inévitable, même si le gouvernement assure le contraire car il y a désormais urgence absolue :
la trésorerie courante de l’État étant limitée à 19 milliards d’euros, un trou de 15 milliards est plus qu’une urgence ;
la France n’emprunte plus en réalité sur les marchés ; elle ne sait que troquer de vieilles dettes contre des nouvelles, en profitant de taux d’intérêt plus bas ;
la croissance du PIB en 2014 ne sera ni des 1,6 % escompté lors de l’élection de François Hollande en 2012 (puis 1 %), ni même de la moitié, mais tournera sans doute autour du quart, 0,4 % voire 0,35 %. Idem pour 2015 où 1,7 % était prévu (prévisions juin 2014), puis 1 % (septembre 2014) et sans doute moins de 0,5% à l’arrivée.

Si on fait l’addition, la France va devoir financer sur trois ans 90 milliards d’économies (10+4 par trois ans en situation 2014 + 15x3 en plan 2014). Près du double du plan d’économies prévu, dont on rappellera qu’un tiers a été retoqué par le Conseil constitutionnel.

D’ici la fin de l’année, sauf à immédiatement couper plus que drastiquement dans toutes les dépenses prévues (en particulier la redistribution sociale), l’État sera à sec. Au début de l’année 2015, la France pourrait donc éventuellement connaître une véritable crise de financement, avec ce que les financiers appellent une « exposition des taux d’intérêt » (montée des taux d’intérêt ultra-rapide comme en Grèce ou en Espagne), aux conséquences que nul n’a encore envisagé (le montant de la dette de la France est six fois plus élevé que la dette de la Grèce) : crise des marchés financiers (actions) dès la fin 2014, puis des marchés obligations (où la France se refinance encore très facilement mais où les taux remontent aux États-Unis) au printemps 2015, intervention massive de la Banque centrale européenne (mais avec des effets réels non visibles avant six à neuf mois).

En découleraient alors logiquement à la fois un ajustement structurel forcé et particulièrement violent à l’été 2015 et une réaction politique logique. Pour l’heure, l’UMP, qui a ce scénario en tête, a logiquement rejeté toute forme de cohabitation, ne voulant en aucun cas endosser d’une manière ou d’une autre cette faillite. Pour certains, ce scénario explique le retour dans l’arène politique de Nicolas Sarközy (qui prévoyait de revenir seulement à l’automne 2015) afin d’être en position de force en cas d’élection présidentielle anticipée…


Le mur se rapproche : avertissements de la Commission européenne

Publiées le 4 novembre, les prévisions d’automne de la Commission européenne sont très pessimistes pour la France, avec ce titre : « Faible croissance, inflation basse et déficit en hausse. » Fin novembre, elles ont été, mollement, traduites par un nouveau sursis de seulement quatre mois, émanant du... nouveau commissaire français, le socialiste Pierre Moscovici. Déclaration sans doute ferme, mais vrai jeu de duettiste avec son partenaire français, Michel Sapin, qui sait parfaitement que la France pèse encore suffisamment en Europe pour ne pas être acculée à des sanctions drastiques (qui feraient grimper plus haut encore Marine Le Pen). Comme l’a dit Manuel Valls : « Tout le monde attendait la sanction de la France, l’humiliation, Canossa... Rien de tout cela n’est arrivé. » Mais cela va arriver.

L’État français ne pourra pas tenir ses engagements en matière de réduction de déficit, lequel au contraire se creusera pour atteindre 4,5 % du PIB en 2015 et 4,7 % du PIB en 2016. Soit un endettement de 99,8 % (de quoi se tordre de rire quant à la précision, pour ne pas dépasser 100 %) en 2016. La France aura donc le déficit le plus élevé de la zone euro en 2016, selon les prévisions de Bruxelles. Elle sera également, et c’est rarement précisé, le plus gros emprunteur mondial en euros (la dette augmente de 6 400 € chaque seconde ; la France emprunte 1 milliard par jour). Même le plan d’économies (en fait des augmentations d’impôts et de taxes) de 21 milliards est sujet à caution, puisque « certaines de ces mesures, autour de 2 milliards d’euros, n’ont pas été suffisamment détaillées pour être prises en compte ».

Troisième élément du tableau, le chômage. La Commission prévoit sa stabilisation à 10,4 % en 2015, soit un niveau équivalent à celui de cette année, et à 10,2 % en 2016. En revanche, l’Unedic, qui gère l’assurance chômage, prévoit une nouvelle hausse de demandeurs d’emploi en 2015 (de fait, l’activité dans le secteur privé – industrie et service – a reculé pour le douzième mois consécutif en octobre). Sans parler du chômage réel : lorsque 500 000 personnes sortent des statistiques de Pôle emploi, seulement 89 000 reprennent réellement un travail. Les 411 000 autres sont replacées en stages fumeux, formations bidons, retraites anticipées ou entrée dans le RSA.

Autant de prévisions (largement sous-estimées si l’on en croit nombre d’analystes) aux perspectives très négatives, qui peuvent devenir catastrophiques en cas de raidissement de nos partenaires européens ou des marchés. Pour le commissaire européen Günther Oettinger, la France est désormais « un pays déficitaire récidiviste » qu’il faut traiter avec « rigueur ». « Nous perdrions toute crédibilité si nous prolongions pour la troisième fois le délai sans exiger des contreparties très concrètes et précises » (Les Échos, 20 novembre).


La France à la merci des marchés

Déjà dans Le Point (23 octobre), Hans-Werner Sinn, président de l’’IFO, premier institut de recherches économiques allemand, indiquait :

« Le secteur manufacturier (français) est en train de mourir. Sa part dans le PIB n’est plus que de 9 %, la désindustrialisation n’est pas un mythe. La France a rapatrié dans le secteur public tous les gens, ou leurs enfants, qui avaient perdu leur emploi dans le privé. La France compte deux fois plus de fonctionnaires que l’Allemagne si l’on compare leur nombre pour 1 000 habitants. Et puis la part des dépenses publiques s’élève à près de 57 % du PIB chez vous, contre 44 % en Allemagne [...] Avec le Danemark, la France est le pays le plus socialiste du monde développé [...] La France est plus proche du communisme que d’une économie de marché [...] La France ne doit pas sortir de l’euro, mais elle doit mener une dévaluation interne : selon Goldman Sachs, elle doit mener une dévaluation de ses prix de 20 % [NDA : et donc de ses salaires...] par rapport à la moyenne de la zone euro pour retrouver de la compétitivité. »

Les « marchés » (c’est-à-dire les fonds spéculatifs internationaux), qui chassent en général en meutes, ne respecteront pas les atermoiements de l’Union européenne, et encore moins les désirs de la France. À peine s’était-il vu décerner le prix Nobel, l’économiste français, Jean Tirole déclarait :

« La France est à la merci des marchés. »

Dès le 23 octobre, David Einhorn, PDG de Greenlight Capital, appelait à spéculer contre la France :

« Achetez la Grèce, vendez la France. La Grèce a bu la potion amère [...] Elle a cessé de vivre au-dessus de ses moyens. La France, elle, semble trop fière pour se réformer. »

Et l’enquête annuelle de la Chambre de commerce franco-américaine montre que l’attractivité de la France continue de baisser aux yeux des investisseurs américains (12 % de réponses positives contre 56 % en 2011 !). De même qu’aucun économiste n’avait prévu dernièrement la baisse de l’euro et celle du cours du pétrole, tout peut aller très vite, en cas de remontée



Apocalypse 2015 ? Le pronostique de VGE

L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing se montrait d’un incroyable pessimisme dans Le Figaro du 25 octobre :

« Depuis dix ans, la France, comme tous les pays de l’Europe latine, s’est laissée aller au dévergondage budgétaire [...] Les déficits ont des conséquences invisibles sur la dette. L’opinion ne les mesure pas. Elle croit qu’il existe un trésor caché qui paiera la dette [...] Aujourd’hui, nous sommes protégés par des taux d’intérêt très bas mais c’est provisoire [...] Le changement de la politique monétaire américaine [NDA : la fin du quantitative easing, c’est-à-dire la création de monnaie ex nihilo sans rapport avec la croissance] aura des conséquences sur les taux d’intérêt exigés par les créanciers de l’État français. Ce jour là, notre pays risque de se retrouver dans la situation qu’a connue la Grèce. Les pouvoirs publics seront conduits à demander l’aide du FMI. »

La France étant le premier emprunteur mondial en euros, une hausse de 1 % des taux d’intérêt représente déjà une facture de 20 milliards d’euros pour le Trésor (soit l’équivalent des « économies » budgétées pour 2015). Si le loyer de l’argent revient à celui de 2017, c’est-à-dire 4 %, le coût supplémentaire sera de 50 milliards. Soit l’équivalent de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur les carburants réunis.

Cet article a été écrit en exclusivité pour Égalité & Réconciliation par la revue Faits & Documents d’Emmanuel Ratier.

Visiter le site de la revue : faitsetdocuments.com.

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