03 novembre 2014

La police n'a plus les moyens d'acheter de nouvelles voitures


Entre 2015 et 2017, plus de 10.000 véhicules de police trop usagés devraient être renouvelés. Or, le ministère de l'Intérieur n'a pas les moyens de moderniser son parc. La Gendarmerie n'est pas mieux lotie.

A voir dans les rues certaines voitures de police usagées et cabossées, on a du mal à croire qu'elles ont pu passer le contrôle technique !

"Il ne serait pas rares que des véhicules ayant entre 200.000 et 300.000 kilomètres continuent d'être utilisées", déplore le député PS Yann Galut, rapporteur pour l'Assemblée nationale des crédits de la sécurité qui seront examinés dans les prochains jours dans l'Hémicycle.

30 millions seulement budgétés

Le parlementaire s'inquiète du manque de moyens financiers du ministère de l'Intérieur pour renouveler son parc automobile, composé actuellement de 28.190 véhicules, y compris 1.700 scooters et 3.100 motos.

" Sur la période 2015-2017, compte tenu des critères d'âge et de kilométrage, 10.896 véhicules devraient être renouvelés. Or, avec seulement 30 millions d'euros annuels consacrés à l'acquisition des véhicules, la police nationale ne pourrait remplacer que 4.100 véhicules sur la période", déplore-t-il.

En d'autres termes, ce sont plus de 6.800 véhicules à bout de souffle qui seront maintenus en service dans les deux prochaines années.

L'âge moyen du parc automobile de la police s'accroît régulièrement. Il était d'un peu plus de 5 ans en 2011 pour atteindre près de 6 ans cette année.

Le ministère de l'Intérieur a bien passé commande en 2014 de 111 nouveaux cars de CRS pour un montant de 3 millions d'euros. Mais les aménagements intérieurs devront attendre 2015 : ils n'ont pas pu être financés cette année !

Mutualisation des moyens

La Gendarmerie nationale ne semble pas vraiment mieux lotie. L'âge moyen de ses 30.155 véhicules est de 6 ans et 9 mois avec 171.000 kilomètres au compteur en moyenne. Officiellement, une véhicule de Gendarmerie doit être retiré du service au bout de 200.000 kilomètres. Selon le rapporteur budgétaire, pour respecter cette norme, il faudrait donc commander 6.800 voitures et camionnettes en 2015, soit un coût de 136 millions. Ce qui n'est pas prévu au budget.

Police et Gendarmerie nationale font cependant des efforts pour dégager des économies. Depuis avril, la maintenance des véhicules est (enfin) mutualisée. Les 56 ateliers d'entretien de la police et les 110 de la Gendarmerie sont censés travailler pour les deux administrations, ce qui devrait permettre de réduire les coûts.

Voitures de criminels

Heureusement pour les forces de l'ordre, les délinquants et les criminels participent - involontairement- à l'effort d'équipement. Depuis 2011, la saisie confiscatoire de biens appartenant à ces derniers est en effet plus facile.

Policiers, gendarmes mais aussi douaniers n'ont plus besoin d'attendre la fin d'une procédure à l'encontre d'un délinquant pour demander à la justice de pouvoir utiliser des voitures saisies, souvent des gros modèles. Actuellement, selon les chiffres du rapport budgétaire, la Police utilise 246 voitures saisies et la Gendarmerie 273.

Source

Paul : l'effondrement du pays se déroule tranquillement sous nos yeux...

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