L’espace d’une vingtaine de minutes, hier, un orage d’une rare intensité s’est abattu sur l’agglomération clermontoise. Il n’y a pas de victimes, mais les locaux inondés se comptent par dizaines.
La nuit en plein après-midi. À 17h45, hier, la capitale auvergnate a été brutalement plongée dans le noir. Une obscurité quasi surréaliste, suivie d’un déluge d’eau et de grêle poussé par de cinglantes rafales de vent.
Principales communes concernées?: Clermont-Ferrand, Chamalières et Royat. Là, sur des sols déjà saturés par les intempéries des semaines précédentes, il n’a fallu que quelques minutes pour que des torrents dévalent les rues. Les poubelles défilent « comme des canoës »
Les plaques d’égout sautent comme des bouchons de champagne. Le bitume est par endroits noyé sous une cinquantaine de centimètres d’eau. Scène insolite, boulevard Lavoisier?: une vieille fourgonnette est à l’arrêt en pleine chaussée, entourée par un improbable lac.
« Le moteur a pris l’eau, marmonne le conducteur, scotché derrière son volant en attendant la décrue. Ça fait une demi-heure que je suis coincé là, c’est la misère?! » Sur de nombreux axes de l’agglomération, les cumuls sont tellement importants que les automobilistes n’ont pas le choix?: demi-tour pour tout le monde. Les rares imprudents s’arrêtent net, moteur coupé.
Un peu plus haut, dans le vieux Chancelières, une riveraine en bottes et ciré attend le passage des pompiers, débordés d’appels. Ici, comme un peu partout, les vagues charriant branches et gravats se sont infiltrées dans les garages, les caves, les boutiques. « C’était impressionnant, souffle la retraitée. Les trottoirs avaient disparu, on voyait les containers à poubelle passer devant chez nous, comme des canoës dans une rivière?! »
Rue des Garnaudes, toujours à Chamalières, deux employés d’un supermarché s’activent, pelle à neige (?) en main, pour libérer les évacuations obstruées par une épaisse couche de petits grêlons. Le parking du magasin en contrebas est inaccessible. À l’intérieur, les plombs ont sauté. « On n’a plus d’informatique, plus rien, on a été obligé de fermer », explique l’un des salariés.
Une enseigne discount du boulevard Berthelot, à Clermont-Ferrand, a subi le même sort. Avec des flaques d’une dizaine de centimètres entre les rayons, impossible d’accueillir les clients… « Sous le poids de l’eau, un morceau du plafond de notre réserve s’est carrément effondré », raconte la responsable des lieux, encore impressionnée par la brutalité du déluge. Royatonic évacué
Même le centre thermoludique Royatonic, pourtant habitué aux caprices de l’eau, a dû baisser le rideau en fin d’après-midi. En cause?: des infiltrations venues du toit, qui menaçaient les installations électriques. Par mesure de précaution, environ 300 personnes qui se trouvaient dans le complexe à ce moment-là ont été évacuées dans le calme.
Hier soir, le Centre opérationnel d’incendie et de secours (Codis 63) recensait « environ 130 interventions liées aux intempéries, dont une grande majorité dans l’agglomération clermontoise » (*).
Stéphane Barnoin
Source
La nuit en plein après-midi. À 17h45, hier, la capitale auvergnate a été brutalement plongée dans le noir. Une obscurité quasi surréaliste, suivie d’un déluge d’eau et de grêle poussé par de cinglantes rafales de vent.
Principales communes concernées?: Clermont-Ferrand, Chamalières et Royat. Là, sur des sols déjà saturés par les intempéries des semaines précédentes, il n’a fallu que quelques minutes pour que des torrents dévalent les rues. Les poubelles défilent « comme des canoës »
Les plaques d’égout sautent comme des bouchons de champagne. Le bitume est par endroits noyé sous une cinquantaine de centimètres d’eau. Scène insolite, boulevard Lavoisier?: une vieille fourgonnette est à l’arrêt en pleine chaussée, entourée par un improbable lac.
« Le moteur a pris l’eau, marmonne le conducteur, scotché derrière son volant en attendant la décrue. Ça fait une demi-heure que je suis coincé là, c’est la misère?! » Sur de nombreux axes de l’agglomération, les cumuls sont tellement importants que les automobilistes n’ont pas le choix?: demi-tour pour tout le monde. Les rares imprudents s’arrêtent net, moteur coupé.
Un peu plus haut, dans le vieux Chancelières, une riveraine en bottes et ciré attend le passage des pompiers, débordés d’appels. Ici, comme un peu partout, les vagues charriant branches et gravats se sont infiltrées dans les garages, les caves, les boutiques. « C’était impressionnant, souffle la retraitée. Les trottoirs avaient disparu, on voyait les containers à poubelle passer devant chez nous, comme des canoës dans une rivière?! »
Rue des Garnaudes, toujours à Chamalières, deux employés d’un supermarché s’activent, pelle à neige (?) en main, pour libérer les évacuations obstruées par une épaisse couche de petits grêlons. Le parking du magasin en contrebas est inaccessible. À l’intérieur, les plombs ont sauté. « On n’a plus d’informatique, plus rien, on a été obligé de fermer », explique l’un des salariés.
Une enseigne discount du boulevard Berthelot, à Clermont-Ferrand, a subi le même sort. Avec des flaques d’une dizaine de centimètres entre les rayons, impossible d’accueillir les clients… « Sous le poids de l’eau, un morceau du plafond de notre réserve s’est carrément effondré », raconte la responsable des lieux, encore impressionnée par la brutalité du déluge. Royatonic évacué
Même le centre thermoludique Royatonic, pourtant habitué aux caprices de l’eau, a dû baisser le rideau en fin d’après-midi. En cause?: des infiltrations venues du toit, qui menaçaient les installations électriques. Par mesure de précaution, environ 300 personnes qui se trouvaient dans le complexe à ce moment-là ont été évacuées dans le calme.
Hier soir, le Centre opérationnel d’incendie et de secours (Codis 63) recensait « environ 130 interventions liées aux intempéries, dont une grande majorité dans l’agglomération clermontoise » (*).
Stéphane Barnoin
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