02 août 2014

Notre vie est programmée par une matrice

Selon une enquête, les britanniques se considèrent officiellement vieux quand ils atteignent 66 ans. OK, mais pourquoi 66 et non 86 ou 96 ? C'est comme si nous avions eu un lavage de cerveau pour penser que des "choses" se produisent à divers stades/âges de notre vie, et nous en venons donc à accepter et croire que c'est le cas.
Je parlais hier à quelqu'un de voyages et cette personne a dit, "Bien sûr, impossible pour moi de faire cela maintenant que je suis au milieu de la soixantaine". Nous avons ensuite rencontré une voisine qui se plaignait de douleurs et elle a dit quelque chose du genre, "On est obligé d'en passer par là en vieillissant".

Je me demande pourquoi nous acceptons toutes sortes de limitations pendant notre vie. C'est en partie parce que c'est quelque chose qu'on nous a répété à longueur de temps et l'accepter est donc devenu la norme. Même la bible parle de trois vingtaines et dix comme étant notre durée de vie.

Le Psaume 90/10 nous dit :

Les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, Car ils passent vite, et nous sommes emportés.

C'est la version du roi Jacques mais la nouvelle traduction le confirme :

"Soixante dix ans nous sont accordés ! Certains vivent même jusqu'à quatre-vingts. Mais même les meilleures années sont emplies de souffrance et de soucis ; elles disparaissent bientôt et nous sommes emportés."

Et c'est quoi toute cette affaire de souffrances et de soucis ? Pourquoi devrions-nous penser que la vie ne doit tourner qu'autour d'aspects négatifs ?

Si, comme on le dit beaucoup, nous obtenons ce que nous pensons ou croyons, alors c'est que la vie est toute déterminée et découpée. Nous vivons pendant 70 ans, 80 si nous sommes vraiment chanceux – mais les 10 ans supplémentaires ne semblent pas si attirants si tout n'est que peine et misère.

Je n'accepte pas plus cela que les sept âges de l'homme de Shakespeare :

Le monde entier est un théâtre où tous hommes et femmes ne sont que des acteurs. Ils font leurs entrées et leurs sorties, et tous jouent de nombreux rôles dans leur vie, et leurs actionsdéterminent sept âges. Au début le nourrisson qui vagit et vomit dans les bras de la nourrice.Puis l’écolier geignard avec son cartable dans le dos et sa face reluisante matinale qui marche à reculons comme un escargot jusqu’à l’école. Ensuite, l’amoureux qui pousse des soupirs à fendre l'âme et chante une triste ballade pour les beaux yeux de sa maîtresse. Puis vient le soldat avec ses étranges jurons, barbu comme un gros chat, pointilleux sur son honneur, vif et prompt à la querelle qui recherche la renommée jusque dans la gueule du canon. Et ensuite la justice au ventre bien arrondi, ridé comme un bon chapon, l’œil sévère et la barbe bien taillée, plein de sages dictons et de phrases à la mode et tel, il joue son rôle. Le sixième âge voit arriver un maigre pantalon et des pantoufles, avec des bésicles sur le nez et une escarcelle au côté, des chausses d’adolescent, bien trop larges ballottent sur son maigre mollet, et sa voix mâle et forte, retrouvant le fausset du gamin, a le timbre flûté et chevrotant. Le tout dernier tableau, qui clôt cette chronique étrange et mouvementée, c’est la retombée en enfance, l’oubli total – sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien du tout.

[Extrait de la pièce "Comme il vous plaira" de Shakespeare. Traduction approximative de ma part, car écrite en anglais du 17ème siècle]

Ce n'est pas réjouissant, n'est-ce pas ? Puis nous avons d'anciens dictons comme l'énigme du sphinx profondément cachée en nous :

"Quelle est la créature qui parle et marche pourtant à 4 pattes, puis à deux pattes et à trois pattes ?"

Œdipe a résolu l'énigme en répondant : "L'homme – qui rampe à quatre pattes bébé, puis marche sur ses deux pieds adulte et ensuite se sert d'un bâton dans sa vieillesse".

Bravo à Œdipe, mais pourquoi acceptons/pensons-nous que l'homme aura besoin d'un bâton pour marcher quand il sera vieux ? C'est parce que nous en sommes venus à l'accepter.

J'ai l'impression que nous devrions nous créer une toute nouvelle matrice de ce que nous souhaitons et attendons de notre vie – ou même de l'éternité. Oublions le status quo populaire et commençons à construire nos propres croyances sur la santé, le bonheur et l'immortalité. Oh, et il vaudrait mieux rajouter la richesse, tant que l'argent reste la méthode d'échange.

Ce à quoi nous croyons réellement met en place le décor de notre vie quotidienne. Ou peut-être pensez-vous que ce n'est qu'un tas de bobards – après tout il y a des guerres, des tribulations, la maladie et tous ces trucs autour de nous. Mais à qui la faute ? Aux dieux ? À l'état ? À nous peut-être ? WYSIWYG.

par Hélios

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