A Melilla, ville autonome espagnole enclavée au Maroc, environ 700 personnes, en majorité des hommes, ont tenté de franchir la triple barrière grillagée qui sépare les deux pays avec des échelles de fortune, selon la préfecture de Melilla, qui connaît une « intense pression migratoire » depuis quelques jours.
Une trentaine d'entre elles ont réussi à pénétrer dans la ville, selon les autorités locales. Un peu plus tard, environ 200 migrants ont essayé de franchir la barrière à un autre endroit, sans succès. Une cinquantaine d'entre eux ont toutefois pu se hisser en haut des grilles, de plusieurs mètres de haut, où ils se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs heures.
Au large de la ville de Cadix, en face du Maroc, 681 personnes – en grande majorité des hommes, mais aussi 88 femmes et 20 mineurs – ont été secourues à bord de 70 embarcations de fortune. La veille, près de 300 personnes avaient été secourues dans des conditions similaires.
Un porte-parole des gardes-côtes a expliqué que d'autres embarcations pourraient arriver dans les prochaines heures, la mer calme favorisant les tentatives de passage. Les rescapés sont pris en charge par des membres de la garde civile, dont certains sont équipés de gants et de masques de protection en raison de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui sévit dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. La nationalité de ces migrants n'a pas été dévoilée par les autorités espagnoles.
Selon Helena Maleno, experte des flux migratoires de l'organisation non gouvernementale Caminando fronteras, interrogée par El Pais, l'afflux de migrants pendant l'été s'explique aussi par le fait « qu'il n'y a aucun contrôle sur la côte par les policiers marocains (...) ni pas la marine espagnole ».
En Italie, la marine a annoncé lundi avoir secouru plus de 2 000 migrants au cours de diverses opérations pendant le week-end dans le canal de Sicile, le bras de Méditerranée qui sépare l'Afrique du Nord des côtes italiennes. Un chiffre qui dépasse déjà celui de l'année 2013.
Frontex, l'agence européenne pour la gestion des frontières, a annoncé mardi que le nombre de migrants et de réfugiés qui arrivent par le centre de la Méditerranée en Italie et à Malte s'est accru de 500 % sur les sept premiers mois de l'année comparé à la même période de 2013.
L'agence a ainsi comptabilisé de janvier à juillet 78 300 migrants, contre 12 915 sur la même période l'an dernier, et 64 300 lors du « printemps arabe », en 2011. Des Erythréens et Des Syriens constituent le gros des réfugiés transitant par la Libye, mais aussi des Maliens ou des Soudanais, a précisé Frontex. En cause, selon sa porte-parole : l'instabilité de la Libye, qui permet aux « filières clandestines de passeurs d'être florissantes ».
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