Le président russe visite les pays latino-américains qui ont besoin de l'aide de la Russie.
Ainsi, à Cuba, première escale du parcours du chef de l'État, a vu 90% de sa dette envers la Russie être effacée - les 10% restants seront remboursés sur 10 ans en tranches semestrielles égales, et réinvestis dans l'économie cubaine. Il s'agissait d'une immense dette dépassant 35 milliards de dollars, dont 31,7 milliards effacés.
Au Nicaragua, où Poutine s'est rendu pour une visite non annoncée (son entretien avec le président Daniel Ortega était initialement prévu à La Havane), les parties ont évoqué la coopération multisectorielle pour le développement du pays.
Vladimir Poutine a promis de se pencher sur la question des fournitures de blé de Russie "pour satisfaire les besoins prioritaires" du pays. De plus, la Russie livrera au Nicaragua du matériel agricole, une base de maintenance, et elle pourrait y déployer des stations terrestres GLONASS (l'équivalent russe du GPS). Mais surtout, la Russie contribuera à la construction d'un grand canal interocéanique comme une alternative à celui de Panama.
Dans le cas de l'Argentine, la Russie a promis de nouveaux projets dans le secteur énergétique. Poutine a rappelé que plus de 20% de l'énergie hydroélectrique du pays étaient fabriqués avec des équipements russes et espère que les compagnies russes rejoindront activement le programme de modernisation et de construction de nouveaux barrages. Et l'accord signé sur la coopération pour l'utilisation du nucléaire pacifique posera les bases de la coopération russo-argentine en la matière.
Manifestement, l'Argentine devient un partenaire de premier plan pour la Russie en Amérique Latine, depuis que la présidente Cristina Fernandez de Kirchner s'est solidarisée avec la Russie vis-à-vis de la Crimée, reprochant à l'Occident d'utiliser des doubles standards quant aux référendums en Crimée et dans les îles Malouines. Moscou et Buenos Aires, tous les deux, adoptent également une attitude critique envers le système financier international.
Vladimir Poutine passera trois jours au Brésil. Hier, il a assisté à la finale de la Coupe du monde à Rio de Janeiro et a participé à la cérémonie symbolique du passage du relais du Mondial du Brésil à la Russie. Aujourd'hui, le président russe s'entretiendra avec son homologue Dilma Rousseff et rencontrera les représentants du milieu d'affaires.
Le 15 juillet, le président russe arrivera à Fortaleza où se tiendra le 6e sommet des Brics.
Les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud signeront plusieurs accords – sur la création d'une banque de développement des Brics et d'un pool de réserves de change. Le rôle de cette banque consistera à financer des projets d'infrastructure communs. Il est prévu de constituer à parts égales entre les cinq pays un capital de départ (50 milliards de dollars) et un fonds anticrise (100 milliards de dollars).
La Russie a également besoin de l'Amérique Latine. Le renforcement des relations avec cette région indique qu'elle a réussi à percer un certain isolement international.
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