Nos ancêtres entendaient lors de la messe obligatoire chanter les louanges de Dieu, ce mec lointain en lequel le taux de confiance devait être de l'ordre de celui du dénommé Hollande, tant il paraissait incapable de mettre de l'ordre dans le bordel contingent.
D'ailleurs, il n'avait même pas pu assurer la sécurité de son fils unique descendu sur Terre, un certain Jésus-Christ, que ces salauds de juifs avaient cloué sur une croix.
Les propagandistes de l'époque, cependant, ne cessaient d'assurer le peuple que c'était une ruse, et que Jésus, juste affaibli par une dose de kryptonite que l'affreux Judas lui avait collé dans le dos (Jésus étant symbolisé par Ikhtus, le poisson, c'est d'ailleurs l'origine du poisson d'avril), le dit Jésus était en train de rameuter les puissances célestes (rien à voir avec la fiancée de Babar) pour venir faire un peu de ménage dans ce bourbier.
Depuis deux mille ans qu'ils nous chantent la même chanson, il y a de moins en moins de populo pour y prêter attention; mais ce n'est pas pour leur déplaire, vu qu'il y a très peu d'élus. C'est prévu.
Ce qui plaisait surtout à nos ancêtres, c'étaient les saints. L'hagiographie, qui célèbre la vie fabuleuse et fabulée de personnages incroyables doués des pouvoirs les plus stupéfiants ressemble énormément à la vogue actuelle des super-héros, et autres X-Men.
Les vierges y sont froides mais hypersexy, le bien y est sur-armé, pas toujours exempt de la tentation de faire le mal, et le mal est très nettement décrit comme le fait de ne pas vouloir partager.
Le mal, c'est l'égoïsme. Version XXXL, de préférence, bien noir, bien cruel, bien juteux, bien saignant, avec ses hordes déferlantes et ininterrompues de sbires et autres hollansquenets.
En face, les super-héros ont beau subir toutes les avanies, ils reviennent, increvables. Le dénommé Saint Laurent, par exemple, mis au gril pour abjurer sa foi, releva la tête et dit au bourreau : "Tourne-moi de l'autre côté, celui-ci est cuit".
C'est du moins ce qu'en dit Jacques de Voragine, scénariste fécond et imaginatif.
Des centaines de saints, de saintes, dont certains ont des pouvoirs vraiment indispensables, comme saint Antoine (de Padoue), qui aide à retrouver ce qu'on a perdu (sauf peut-être la virginité), saint Grelichon, qui rend les femmes fécondes quand elles se frottent le bas-ventre sur son sexe de pierre ou de bois, et tant d'autres.
Peu de différence, donc, entre les deux époques, de ce point de vue.
Mais la nôtre affectionne les horreurs. Les romans noirs, fantastiques, dont l'origine remonte aux romans gothiques du XVIIIème siècle, les délires pornographiques éclos des écrits du marquis de Sade, les films et maintenant les jeux video exaltent sans cesse la violence, le meurtre sous toutes ses formes, et de préférence les plus cruelles, prenant peut-être ainsi le relai des jeux du Cirque romain.
Il y a eu une césure entre la Rome pré-chrétienne et notre temps.
Une époque où les églises servaient de refuge inviolable, où les rois, les nobles et les évêques, malgré leurs turpitudes faisaient trêve certains jours, et bâtissaient des hospices, des hôpitaux, des Maison-Dieu, des léproseries.
Par les naïfs récits de la vie des saints, certaines âmes sensibles pouvaient tenter de parvenir à un niveau supérieur d'être, plus doux, plus lumineux, plus apaisé.
Les gens, les jeunes gens, les enfants d'aujourd'hui n'ont rien d'autre à voir que le spectacle de la barbarie ordinaire, de la cruauté et de l'égoïsme portés au pinacle, exacerbés, magnifiés, parés de toute la gloire du monde.
Le droit d'asile est si loin qu'on bombarde les hôpitaux, qu'on tire sur les ambulances. La sauvagerie est telle qu'en Lybie récemment, des récits ont rapporté que certains combattants de "dieu" écrivaient sur le sol le nom d'Allah avec les seins coupés des femmes qu'ils venaient de violer.
Je sors vomir, et je reviens.
N'oubliez pas que deux des personnes publiques qui ont permis l'accomplissement ces hauts faits sont MM. Sarkozy et Bernard Henri Lévy, et que ces gens se pavanent encore, donnant des leçons d'humanité à qui veut bien encore les entendre.
Cette horreur permanente, on peut la vivre mal, très mal, en devenir fou, avoir envie de tuer, ou de mourir.
On peut aussi espérer que l'accumulation de ces crimes incroyables finira par épuiser ses charmes vénéneux, et que l'humanité enfin dégoûtée de la vilenie dont elle est capable cherchera enfin le chemin de son accomplissement.
Vieux Jade
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