15 avril 2014

La voie de la Perfection

L’ère du Kali Yuga dont, chanceux voyageurs, nous explorons la fin, est dénommée "Temps des conflits", et "Temps de la confusion". L’origine de la confusion réside dans l’extrême éloignement du principe créateur qui forme l’origine de toutes choses. Les Dix mille êtres alors tous en conflit l’un contre l’autre, et chacun à l’intérieur de lui-même proviennent pourtant tous du Un, et en fait, ne sont qu’Un. Le Coran rappelle que Dieu est plus proche de nous que notre veine jugulaire. Cet éloignement n’est donc qu’un rêve, mais ce rêve est tenace et vire au cauchemar. Voici un extrait du livre que Bahrâm Elahi a consacré à son père, qui fût un maître shi’ite né en 1896. Cet extrait tiré de l’édition française de 1976 chez Seghers (PP. 131 à 133) a pour titre "la Connaissance". La connaissance dissipe la confusion et la peur qui en est la fille. L’ombre règne sur les hommes par la peur. Seule la connaissance et la lumière qui en découle peuvent vaincre la peur. Tel est le véritable enjeu de notre temps.

« La base de toute connaissance est la connaissance spirituelle. Toutes les idées existent dans le monde métaphysique et il suffit de prendre conscience de la parcelle divine qui est en chacun de nous pour comprendre et savoir tout ce que nous voulons. Ainsi les savants et les inventeurs doivent le plus souvent leurs découvertes à des inspirations subites ou à des circonstances imprévues. Ils se concentrent sur un problème et après un certain temps ils acquièrent la faculté de capter les vérités et les idées qui se trouvent dans le monde métaphysique. Bien sûr il faut avoir des connaissances préalables et une disposition particulière pour comprendre le problème que l’on veut résoudre quoi que dans certains cas exceptionnels ce ne soit même pas nécessaire. De même qu’il faut certaines facultés intellectuelles pour résoudre les problèmes du monde sensible ; de même il est indispensable de posséder certaines aptitudes spirituelles pour aborder les problèmes métaphysiques. Les âmes quelque peu avancées sont sensibles aux paroles divines. Inconsciemment elles ressentent leur vérité alors que pour ceux qui n’ont pas encore réveillé leur sixième sens, les mêmes paroles paraissent absurdes. Quant à ceux qui ont éveillé le sixième sens, ils sont comme des gens qui entendent dans un pays de sourds et ils ne peuvent faire comprendre aux sourds que le monde qui les entoure n’est pas un monde muet. Les connaissances concernant uniquement le monde matériel ne sont d’aucune utilité pour parvenir à la perfection et le savoir intellectuel n’a aucun rapport avec le degré spirituel. L’âme d’un grand savant peut n’être encore que dans les premiers degrés du perfectionnement et à l’inverse des êtres comme Jésus et Mohammed étaient illettrés. Le savoir matériel est vain et suffisant car il s’appuie sur une logique et des sens trop limités au moyen desquels on ne peut jamais embrasser la totalité. C’est pourquoi tous les savants authentiques finissent par avouer que plus ils avancent dans leur science plus ils se sentent dans l’ignorance. La science ordinaire n’est pas mauvaise en soi, elle est utile et peut être spirituellement profitable à celui qui l’emploie dans un but humanitaire, mais il ne fait pas se laisser fasciner par ses prouesses au point d’oublier la science divine, c’est-à-dire tout ce qui permet à l’individu de connaître son Soi, de connaître Dieu. Tout savoir ne nous est donné que par Dieu mais les hommes croient qu’ils ne doivent leur science qu’à eux seuls alors que la langue et les mots mêmes par lesquels ils s’expriment leur ont été donnés d’en haut. Les savants d’autrefois savaient que leur connaissance étaient des dons divins et c’est par la relation qu’ils entretenaient avec le monde spirituel qu’ils trouvaient les réponses essentielles à leurs questions. De nos jours ce n’est plus le cas et les savants entendent tout trouver par eux-mêmes.

On compte souvent la magie et la sorcellerie parmi les sciences diaboliques. En réalité magie et sorcellerie sont des sciences parmi les autres et en elles-mêmes ne sont ni bonnes ni mauvaises. Tout dépend de leur utilisation. Elles sont néanmoins à déconseiller formellement aux élèves du perfectionnement. On a coutume de distinguer la magie blanche de la magie noire, mais spirituellement il s’agit d’une seule et même duperie. Autrefois la magie était une science mais elle a progressivement dégénéré. De sorte qu’aujourd’hui il n’en reste rien de bon. Quant à la magie des peuples primitifs c’est un autre problème. Qu’on sache simplement que la voie qui mène à Dieu n’a aucun rapport avec celle de la magie. De toutes façons celui qui approche de la Perfection neutralise complètement les pouvoirs des magiciens comme le fit Moïse par exemple et aucune magie n’a d’effet sur lui. La connaissance spirituelle englobe tous les savoirs. Un homme arrivé à la Perfection connaît absolument tout et pour lui l’inconnu n’existe plus. Un homme parfait connaît les formules les plus compliquées de n’importe quelle science de la terre ou des autres planètes qui ont été découvertes, que l’on découvrira ou que l’on ne découvrira jamais. Et pour lui ces connaissances concernant le monde matériel sont si prosaïques qu’il ne s’abaisse pas à s’en occuper de même qu’il serait déshonorant pour lui de faire un miracle sans l’ordre de Dieu. Pour un homme parfait, il serait ridicule de se faire valoir de quelque façon que ce soit parmi les hommes et de s’occuper des petits problèmes de la science matérielle. Plus on approche de Dieu plus on approche de la vérité, du réel et de la logique. Dans toute formule de physique il y a des causes d’erreur alors que dans l’univers dans le mouvement des planètes il n’y a aucune erreur, aucun désordre. Un calcul précis règne sur toutes les créatures sans exception. Lorsqu’on a l’œil ouvert, on ne trouve pas un atome de l’univers qui ne dépende de Dieu. Il est partout, il est l’existence même. Et s’il n’était pas, rien n’existerait.

Si Dieu est partout, l’irrationnel, l’absurde et l’erreur ne peuvent exister dans l’univers. Plus on s’approche de Dieu, plus disparaissent les causes d’erreur. Et lorsqu’on est parfait on comprend que tout ce qui existe émane de la perfection même. Un des noms divins est « Celui qui ne commet pas d’erreur ». Pour celui qui reflète l’essence absolue, l’erreur n’existe plus. »

Vieux Jade

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