Les chiffres ne mentent pas. Le 24 mars 2013, à Paris, la police procédait à 98 interpellations à l’issue de la “manif pour tous” contre le mariage homosexuel, puis, après celle du 26 mai, à 350 arrestations. Le 22 février dernier, les forces de l’ordre interpellaient seulement 14 personnes après qu’une marche contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes eut tourné à la guérilla urbaine en plein cœur de Nantes : armés de burins, de billes d’acier, de pavés et de cocktails Molotov, un millier d’anarchistes et d'antifas avait vandalisé les commerces du centreville, agressé les journalistes dans l’indifférence des médias, blessé dix policiers et causé un million d’euros de dégâts.
Accusé de laxisme, Wallz, plus prompt à faire arrêter arbitrairement des Veilleurs pacifiques, dénonce tardivement « cette ultragauche, ces Black Blocs, originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers ». Certains sont issus du petit village anarchiste implanté à Notre- Dame-des-Landes, surnommé la Zad (“Zone à défendre”), théâtre d’innombrables violences à répétition. Les autres sont membres des Black Blocs, cette mouvance anticapitaliste et ultraviolente constituée de squatteurs et d’étudiants. Né en Allemagne dans les années 1980 avant de faire tache d’huile en Europe et dans le monde, ce mouvement s’est illustré en dévastant le centre-ville de Poitiers, et celui de Strasbourg lors du sommet de l’Otan, en 2009 (100 millions d’euros de dégâts).
Selon les services de renseignements, les casseurs français s’organisent autour d’un noyau dur de 450 à 500 individus déterminés. Comme les Femen, ils bénéficient du deux poids, deux mesures du ministère de l’Intérieur, bien qu’ayant fait la preuve depuis longtemps de leur violence et de leur dangerosité.
Dans les jours précédant les événements de Nantes, deux hommes avaient été arrêtés après les attaques incendiaires du 35e régiment d’artillerie parachutiste, de la prison de Tarbes et d’une église de Pau, revendiquées par un groupe d’extrême gauche baptisé Groupe action directe international. Le 8 février, des centaines de militants antifascistes cagoulés et armés de barres de fer, eux, protestaient à l’appel d’associations antiracistes, de syndicats, du NPA et du Front de gauche, contre la tenue d’une réunion du Front national à Rennes, brûlant des voitures et brisant des vitrines. Cinq policiers étaient blessés et quatre personnes interpellées, toutes relâchées.
Depuis la mort de Clément Méric, étudiant d’extrême gauche à Sciences Po, lors d’une rixe avec des skinheads d’extrême droite, en juin2013, les “antifas” (6 000 en France) sont sur le pied de guerre. À l’occasion de cet affrontement entre deux groupes d’extrémistes, Wallz avait exprimé sa bienveillance vis-à-vis des antifas : « Il ne faut pas confondre ce discours [d’extrême droite] avec ceux qui d’une manière ou d’une autre luttent contre le fascisme. »
Dans les mois qui suivent, “ceux qui d’une manière ou d’une autre luttent contre le fascisme” ne restent pas les bras croisés. À Toulouse, avec des militants LGBT, les antifas agressent les Veilleurs opposés au mariage gay, les abreuvant de slogans anticatholiques (“2 planches et 3 clous”, “Avortement pour Marie”). À Bordeaux, ils souillent une statue de Jeanne d’Arc. À Paris, ils vandalisent une librairie. À Nantes, ils taguent des locaux du FN. À Bayonne, ils lancent une campagne d’affichage injurieuse contre l’évêque de la ville, Mgr Marc Aillet, qualifié pêle-mêle de “révisionniste, intégriste, vichyste, homophobe et fasciste”…
En septembre, des partisans de La Manif pour tous tranquillement assis à la terrasse du Pierrot, un café du XVe arrondissement de Paris, sont pris à partie par des antifas qui retournent les tables, jettent des chaises et les frappent au visage. L’attaque dure à peine trente secondes. Les agresseurs prennent la fuite. Neuf seront arrêtés. Plus récemment, Albéric Dumont, coordinateur de La Manif pour tous, était at taqué par une bande de voyous d’extrême gauche à la veille du rassemblement du 2 février. « La violence utilisée par les opposants au mariage pour tous ne peut que rappeler l’affaire Dreyfus », analyse sans rire la revue du NPA, Tout est à nous.
La brutalité de ces groupuscules d’extrême gauche, elle, est parfaitement assumée et revendiquée, sommairement justifiée en diabolisant l’adversaire à coups de phrases toutes faites. Sur Internet, les attaques physiques laissent place à la violence des mots. Sur le site Bellaciao, des activistes se vantent d’avoir « chahuté la manif du 24 mars » dernier, en lançant de l’eau de Javel sur les manifestants. « Dans notre conception de la démocratie, nous avons le droit de leur contester la libre expression », se justifient-ils, avant de résumer : « A mort les fachos et les cathos ! » « Cette manif de la honte est une démonstration fasciste », renchérit le blog Rock’n’rouge, qui décrit une « agglomération de courants réactionnaires » réunissant « les cols Claudine et les nostalgiques du IIIe Reich ». Le blog Cœur noir Tête Rouge, lui, se fait lyrique : « Rien n’est plus joli qu’une église qui brûle. »
Comme eux, une nuée de sites relaie leur propagande sur la Toile. Marx, Trotski, Lénine, Staline, Mao y sont encensés. Un Parti Juche de France (du nom de l’idéologie fondée par le dictateur Kim Il-sung) défend même la Corée du Nord, assurant que notre pays « ferait bien de s’inspirer de ce modèle prometteur » et que « Sarkozy mérite une exécution sommaire sans procès » ! Envers leurs ennemis, tous les appels à la haine ou au meurtre sont permis. « Thatcher est morte ! Champagne ! Et Le Pen c’est pour quand ? », demande Bellaciao. En mai dernier, un responsable local du Parti de gauche appelait à « briser les os » de la « truie » Marine Le Pen...
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