C’est la première fois qu’une sommité médicale britannique élève ainsi la voix contre les statines.
Le débat sur les statines a été lancé pour la première fois en France en 2007 avec la parution du livre du Dr Michel de Lorgeril (chercheur au CNRS) « Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent, il vous soignera sans médicaments. » Le Dr de Lorgeril a ensuite publié « Cholestérol, mensonges et propagande », qui a convaincu le Pr Philippe Even de l’inutilité de traiter le cholestérol pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Le Pr Even a fait paraître il y a un an « La vérité sur le cholestérol. » Ces prises de position qui vont à l'encontre de la pensée dominante ont jusqu'ici été traitées avec condescendance par les médias français.
Lire : Comment le Dr de Lorgeril a été accueilli au magazine de la santé de France 5 et Le refus du Monde de publier le billet du Dr de Lorgeril
Le Dr Kailash Chand, 60 ans, a pris conscience de la toxicité des statines après que son cardiologue lui a prescrit ces médicaments il y a 5 ans. « Après quelques semaines, j’ai commencé de ressentir des douleurs musculaires épouvantables dans tout le corps, qui me réveillaient même la nuit. Au début, j’ai mis cela sur le compte du stress. » Preuve que même un grand nom de la médecine britannique peut être laissé dans l'ignorance des effets indésirables des statines.
Le Dr Chand a mené ses propres recherches et un an plus tard, il a arrêté de lui-même de prendre ses médicaments. « C’était le seul moyen de savoir si les statines étaient en cause puisque les médecins et les laboratoires disaient le contraire. Les choses ont commencé de rentrer dans l’ordre dans les deux ou trois semaines qui ont suivi. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun symptôme. »
Le Dr Chand ne va pas jusqu’à remettre en cause les bénéfices des statines pour les patients qui ont des antécédents mais il s’insurge contre le fait d’en prescrire aux personnes en bonne santé.
En France, Michel de Lorgeril et Philippe Even contestent le principe même de donner des statines à des cardiaques ou des diabétiques. Michel de Lorgeril a montré dans une série d'articles parus dans les journaux médicaux internationaux que les essais récents et donc plus rigoureux n’ont pas trouvé que les statines font baisser la mortalité chez ces personnes. Une vive polémique oppose donc ces deux médecins à des médecins proches de l'industrie pharmaceutique qui prétendent que l'arrêt des statines chez ces patients auraient de graves conséquences.
Lire : Polémique sur l'arrêt des statines : la réponse du Pr Philippe Even
Les effets secondaires des statines sont eux, systématiquement passés sous silence : les études financées par l’industrie trouvent des effets secondaires chez moins d’un pour cent des patients, alors que les études indépendantes indiquent qu’au moins 20% sont affectés.
Plusieurs médecins britanniques vont écrire aux autorités sanitaires de leur pays pour leur demander de reconsidérer les critères de prescription des statines, et de ne pas se fier aux données fournies par les laboratoires pharmaceutiques, qui minimisent systématiquement le risque d’effets secondaires parmi lesquels, outre les douleurs musculaires, figurent le diabète, les cataractes, l’impuissance, les troubles cognitifs et hépatiques.
En France, le ministère de la Santé n'a jamais réagi aux demandes qui lui étaient faites de reconsidérer le rapport bénéfice/risque des statines.
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