La fougueuse tempête qui a soufflé sur la France portait le prénom de Petra Borchmann, l'une des nombreuses personnes à avoir acheté une dépression ou un anticylone ces dernières années. Depuis 2002, l’université libre de Berlin propose aux particuliers de baptiser les phénomènes européens. Un business lucratif (Paul : vu l'augmentation du nombre des tempêtes !)
Lorsqu’en 1954, l’université libre de Berlin décide de nommer les dépressions et anticyclones qui régissent le climat européen, il s’agit de clarifier les cartes météorologiques. La créatrice de cette pratique, Karla Wege, étudiante à l'époque, est par la suite devenue la Evelyne Dheliat de la télévision allemande. Mais depuis 2002, cette initiative rapporte entre 25.000 et 35.000 euros par an à l'établissement: chaque dépression est facturée 199 euros contre 299 euros pour un anticyclone. « Les deux phénomènes coexistent car ils sont complémentaires, nous explique Cyrille Duchesne, prévisionniste pour Météo Consult. La différence de prix peut s’expliquer par la durée de vie des anticyclones, plus longue que celle des dépressions. » Une dépression évolue en moyenne quatre à cinq jours tandis qu’un anticyclone, à la durée beaucoup plus variable, peut s’attarder plusieurs semaines. « Cependant, l’acheteur d’une dépression a un peu plus de chance de passer à la postérité, remarque le spécialiste météo. Le grand public ne connaît le nom que de quelques dépressions par an, lorsque l'un de ces phénomènes, très actif, déclenche une tempête. » Un ratio déjà très minime sachant que plus d’une centaine de dépressions circulent chaque année. « Mais il est encore plus rare de parler d’un anticyclone, précise-t-il. Je pense que la dernière fois que j’ai cité le nom d’un anticyclone, c’était en 2003 car celui-ci avait provoqué la situation de blocage à l’origine de la canicule. » En Europe de l’Ouest, un anticyclone est baptisé lorsqu’il quitte les Açores, son lieu de naissance.
Un afflux de demandes cette semaine ?
La majorité des parrains et marraines sont germanophones : 80% sont des Allemands, suivis des Suisses et des Autrichiens. « Ce qui est assez logique car les météorologues allemands sont ceux qui citent le plus souvent les noms des phénomènes », avance Cyrille Duchesne. En Grande-Bretagne, les médias locaux ont de leur côté choisi, en octobre 2013, de ne pas utiliser le nom Christian pour désigner la violente tempête qui se dirigeait vers la mer du Nord après avoir bousculé les côtes de la Manche. Ils ont surnommé la dépression par le nom plus théâtral de Saint Jude, patron des causes désespérées, fêté le 28 octobre. Toutefois, chaque violente tempête suscite bien un afflux de demandes de parrainages auprès de l’université libre de Berlin. Et ces demandes arrivent des quatre coins du monde. Sur 1.800 acheteurs recensés depuis 2002, on trouve des ressortissants européens mais aussi américains et japonais. Ils proposent le plus souvent leur prénom (17 cas sur la première liste alphabétique des dépressions 2013), comme pour la tempête Petra, mais cette motivation n’est pas systématique. Ainsi, la tempête Xynthia, très meurtrière sur les côtes françaises, a été baptisée par un retraité de 58 ans, Wolfgang Schütte, qui regrette désormais son geste. "Je ne pouvais pas savoir que ce nom serait donné à une tempête aussi terrible", avait-il confié à l'AFP après le passage de la tempête. "J'aurais préféré qu'il soit éventuellement cité une fois dans un bulletin météo puis vite oublié". Il avait proposé ce prénom fin 2009, dans le cadre d’un concours lancé par un site internet météorologique.
La répartition masculin / féminin bientôt inversée
Il est toujours possible de postuler pour les phénomènes 2014 sachant que les dépressions ont des noms féminins – la première était baptisée Anne, comme sa marraine – et les anticyclones sont masculins. L'alternance sera inversée en 2015. "Nous avons mis en vigueur une règle d'alternance annuelle à la suite de nombreuses plaintes d'organisations féministes", précise le météorologue berlinois Thomas Dümmel. Au départ les dépressions portaient toujours des noms féminins, les anticyclones des prénoms masculins. » Les noms sont attribués par ordre alphabétique, en commençant par le A au premier janvier mais plusieurs listes sont prévues pour tenir toute l’année. En 2012, les météorologues se sont arrêtés au cinquième U, sachant que le parrainage n’est facturé que lorsque le nom proposé est effectivement utilisé. L’institut de météorologie de Berlin propose également certaines lettres aux enchères sur e-bay.
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Comment nomme-t-on un cyclone ?
par Hélios
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Lorsqu’en 1954, l’université libre de Berlin décide de nommer les dépressions et anticyclones qui régissent le climat européen, il s’agit de clarifier les cartes météorologiques. La créatrice de cette pratique, Karla Wege, étudiante à l'époque, est par la suite devenue la Evelyne Dheliat de la télévision allemande. Mais depuis 2002, cette initiative rapporte entre 25.000 et 35.000 euros par an à l'établissement: chaque dépression est facturée 199 euros contre 299 euros pour un anticyclone. « Les deux phénomènes coexistent car ils sont complémentaires, nous explique Cyrille Duchesne, prévisionniste pour Météo Consult. La différence de prix peut s’expliquer par la durée de vie des anticyclones, plus longue que celle des dépressions. » Une dépression évolue en moyenne quatre à cinq jours tandis qu’un anticyclone, à la durée beaucoup plus variable, peut s’attarder plusieurs semaines. « Cependant, l’acheteur d’une dépression a un peu plus de chance de passer à la postérité, remarque le spécialiste météo. Le grand public ne connaît le nom que de quelques dépressions par an, lorsque l'un de ces phénomènes, très actif, déclenche une tempête. » Un ratio déjà très minime sachant que plus d’une centaine de dépressions circulent chaque année. « Mais il est encore plus rare de parler d’un anticyclone, précise-t-il. Je pense que la dernière fois que j’ai cité le nom d’un anticyclone, c’était en 2003 car celui-ci avait provoqué la situation de blocage à l’origine de la canicule. » En Europe de l’Ouest, un anticyclone est baptisé lorsqu’il quitte les Açores, son lieu de naissance.
Un afflux de demandes cette semaine ?
La majorité des parrains et marraines sont germanophones : 80% sont des Allemands, suivis des Suisses et des Autrichiens. « Ce qui est assez logique car les météorologues allemands sont ceux qui citent le plus souvent les noms des phénomènes », avance Cyrille Duchesne. En Grande-Bretagne, les médias locaux ont de leur côté choisi, en octobre 2013, de ne pas utiliser le nom Christian pour désigner la violente tempête qui se dirigeait vers la mer du Nord après avoir bousculé les côtes de la Manche. Ils ont surnommé la dépression par le nom plus théâtral de Saint Jude, patron des causes désespérées, fêté le 28 octobre. Toutefois, chaque violente tempête suscite bien un afflux de demandes de parrainages auprès de l’université libre de Berlin. Et ces demandes arrivent des quatre coins du monde. Sur 1.800 acheteurs recensés depuis 2002, on trouve des ressortissants européens mais aussi américains et japonais. Ils proposent le plus souvent leur prénom (17 cas sur la première liste alphabétique des dépressions 2013), comme pour la tempête Petra, mais cette motivation n’est pas systématique. Ainsi, la tempête Xynthia, très meurtrière sur les côtes françaises, a été baptisée par un retraité de 58 ans, Wolfgang Schütte, qui regrette désormais son geste. "Je ne pouvais pas savoir que ce nom serait donné à une tempête aussi terrible", avait-il confié à l'AFP après le passage de la tempête. "J'aurais préféré qu'il soit éventuellement cité une fois dans un bulletin météo puis vite oublié". Il avait proposé ce prénom fin 2009, dans le cadre d’un concours lancé par un site internet météorologique.
La répartition masculin / féminin bientôt inversée
Il est toujours possible de postuler pour les phénomènes 2014 sachant que les dépressions ont des noms féminins – la première était baptisée Anne, comme sa marraine – et les anticyclones sont masculins. L'alternance sera inversée en 2015. "Nous avons mis en vigueur une règle d'alternance annuelle à la suite de nombreuses plaintes d'organisations féministes", précise le météorologue berlinois Thomas Dümmel. Au départ les dépressions portaient toujours des noms féminins, les anticyclones des prénoms masculins. » Les noms sont attribués par ordre alphabétique, en commençant par le A au premier janvier mais plusieurs listes sont prévues pour tenir toute l’année. En 2012, les météorologues se sont arrêtés au cinquième U, sachant que le parrainage n’est facturé que lorsque le nom proposé est effectivement utilisé. L’institut de météorologie de Berlin propose également certaines lettres aux enchères sur e-bay.
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