08 février 2014

Les crânes de Paracas

Les crânes de Paracas ne sont pas des déformations de crânes ordinaires, mais une race complètement différente. Ils possèdent un volume 60% plus important que ceux des humains.

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A quatre heures de route au sud de Lima, au Pérou, se trouve la Péninsule de Paracas, en partie une réserve naturelle, où l’on peut observer des lions de mer et d’innombrables variétés d’oiseaux de mer. La région est incroyablement riche en fruits de mer, et il y a beaucoup d’eau douce juste en dessous des sables du désert.

C’est donc un endroit idéal pour y vivre. On a retrouvé dans cette région des outils de pierre, aux formes et styles variés, qui dateraient de 8000 ans. Le plus grand des archéologues péruviens selon moi, Julio Tello, a étudié cette région en 1928 et fouillé le côté nord de la péninsule, dans la zone centrale de la grande baie semi-circulaire. Il a découvert un immense cimetière, très élaboré, où il y avait une famille entière dans chaque tombe, chacune richement enveloppée dans plusieurs couches de tissu en coton très stylisé, tissé et coloré. Il a aussi trouvé dans le sable de nombreux vestiges de maisons souterraines, et il y en avait tellement que le village devait s’étendre sur 1 ou 2 km.

Mais la plus étonnante de ses découvertes a été certains crânes extrêmement allongés. Les scientifiques parlent de dolichocéphalie. La plupart des crânes qui présentaient ce trouble avaient clairement subi une déformation artificielle. Comment la faisaient-ils ?




Le crâne d’un très jeune enfant est souple à la naissance, et le reste pendant des mois. Il est donc possible, en attachant une corde autour de la tête, avec une planche placée à l’arrière du crâne, et peut-être à l’avant aussi, de modifier la forme de la tête au fil du temps. Plusieurs auteurs affirment que la période de temps nécessaire est d’environ 6 mois à 3 ans, mais comme la pratique n’est plus effectuée à ma connaissance, personne ne sait vraiment. Au XXème siècle, les derniers exemples de cette technique se retrouvent sur les enfants du Congo en Afrique et sur l’île de Vanuatu dans la zone sud de l’Océan Pacifique appelée Mélanésie, mais on la retrouve aussi en Égypte, durant la période amarnienne, au Soudan, en Irak, en Syrie, en Russie, sur l’île de Malte, en de nombreux endroits du Pérou et de Bolivie, et chez les Olmèques du Mexique.

Cette technique permet de changer la forme du crâne, mais pas le volume réel. Vous pouvez modifier la forme, mais pas la taille. Cependant, Tello a découvert de nombreux crânes, au moins 90 sur le site de Cerro Colorado près du cimetière principal de Paracas, qui avaient un plus grand volume crânien, et dans certains cas 2,5 fois plus grand qu’un crâne humain moderne ordinaire. Comment est-ce possible ? Comme je l’ai dit, la déformation peut modifier la forme, mais pas le volume de matière osseuse, et certainement pas deux fois plus.



Il est donc évident que nous avons affaire à deux phénomènes différents; l’allongement artificiel et l’allongement génétique. Les crânes Paracas sont les plus grands que l’on connaisse dans le monde. De quelle « race racine » proviennent-ils ? Il est ridicule de penser que l’allongement naturel soit dû à une hydrocéphalie ou à une autre maladie, étant donné que Tello en a retrouvé au moins 90, et qu’on ne sait pas combien il en reste, sous terre, dans des collections privées, sous la poussière des entrepôts de musée péruviens, ou ailleurs. L’hydrocéphalie tend à agrandir le crâne uniformément, ce qui les rend ronds et pas allongés.

Tello pensait que les Paracas étaient liés au peuple de la culture de Chavín, qui a créé le célèbre site mégalithique de Chavín de Huántar, car il voyait des similitudes dans la conception et le motif des poteries, en particulier dans les représentations de félins. Cependant, à ma connaissance, aucun crâne allongé n’a été trouvé dans la zone où vivaient les Chavíns, au nord de Lima, dans le district d’Ancash. Cela n’explique donc pas leur origine. Mais, comme Tello était l’expert et l’archéologue principal de la culture de Chavín, qu’il fait remonter à au moins 3000 ans, il pensait qu’il en allait de même pour les Paracas, et personne n’a osé ou pris la peine de réfuter sa chronologie jusqu’à maintenant.

Le peuple Paracas, qui vivait près de la côte, était clairement des pêcheurs, comme en témoigne le filet qu’on a trouvé enterré dans le sable, ainsi que les tertres anciens, des amas de coquillages. Aucune datation exhaustive au carbone 14 n’a été effectuée sur la matière organique des sites archéologiques, et Tello ne l’a certainement pas fait, car il menait ses recherches en 1928, alors que la datation au carbone 14 ne date que des années 40. En outre, très peu recherches ont été menées à Paracas depuis l’époque de Tello, et le sable a de nouveau recouvert les maisons souterraines.

Il semble évident, mais pas encore prouvé, que les Paracas descendent peut-être d’une culture antérieure de marins. Comme le lien Chavín-Paracas avancé par Tello semble improbable, en raison du manque de crânes de Chavíns allongés, c’est une hypothèse valable.

Je me suis rendu sur les sites des fouilles, notamment celles du cimetière et du village voisin, qui s’étire et longe la côte sur presque 2.5 km, en mai 2011, avec l’équipe de tournage de la série télévisée américaine Ancient Aliens. Toutes les maisons et les tombes souterraines étaient remplies de sable, à cause du vent constant, soufflant de l’océan.

Le site de Cerro Colorado, qui était le lieu de sépulture de la classe sacerdotale et dominante du peuple Paracas, est situé en face de la route principale qui emmène les visiteurs dans la réserve écologique. Il est strictement interdit d’y pénétrer. Les huaqueros (pilleurs de tombes) pillent ces lieux depuis au moins l’époque de Tello, à la recherche principalement de pots en argile, de figurines en or et en argent, et des tissus finement tissés qui ont rendus les Paracas célèbres.

M. Juan Navarro, propriétaire et directeur du musée local, le Musée d’Histoire de Paracas, a une belle collection d’objets d’art de toutes les cultures connues ou supposées avoir existé dans cette région, y compris les Paracas, Nazca, Chincha et Inca. Parmi sa collection d’outils de pierre et de pots d’argile se trouve un crâne allongé. Quand on lui demande de quand il date, il dit croire dur comme fer à la chronologie de Tello, selon laquelle le crâne aurait 3000 ans, ou en tout cas au moins plus de 2000. C’est parce que la théorie qui prévaut est que le peuple Paracas s’est éteint à peu près à l’époque du Christ, ayant été absorbé par les Nazca, qui était la culture majeure à vivre là ensuite, s’étendant de la région qui porte leur nom.

Ce qui est intriguant, c’est que la très grande collection de crânes du Musée Régional d’Ica nous permet de voir que la présence physique de crânes allongés diminue au fil du temps chez les Nazca. Cela indiquerait qu’ou bien le processus de déformation crânienne de la tête elle-même s’est peu à peu éteint, et/ou que le caractère génétique de la boîte crânienne allongée s’est effacé avec la diminution de la population Paracas. Les Paracas semblent également avoir occupé la région de Nazca avant l’arrivée de la population Nazca tribale, et ils sont peut-être les créateurs des célèbres représentations d’animaux sur la plaine de Nazca, les lignes elles-mêmes ayant été effectuées plus tard. L’une des plus célèbres figures est appelée « L’astronaute« . La forme est humaine, mais la tête est anormale. Nous ne savons pas si c’est le style de l’artiste, ou un portrait réaliste.



La seule façon d’établir l’âge réel, et les origines génétiques possibles des Paracas est d’effectuer une analyse ADN des crânes eux-mêmes. Heureusement, Juan Navarro a une grande collection de crânes allongés en sa possession, et comme je lui ai conseillé de les mettre en vitrine, on peut maintenant les voir dans son musée. Il y en a au moins 15, qu’on a retrouvés après les pillages des huaqueros qui les avaient abandonnés à même le sol. Juan m’a autorisé à prélever des échantillons de 5 crânes. J’ai pu récolter des cheveux (avec les racines), une dent, des échantillons d’os du crâne, et de la peau, tout en documentant soigneusement les extractions en les filmant en haute définition. Cela faisait 10 échantillons en tout.

Les échantillons ont été envoyés à Lloyd Pye aux États-Unis, le célèbre gardien du crâne de Star Child, qui a maintenant délivré les échantillons à son généticien au Texas. Nous espérons obtenir des résultats d’analyse ADN fin août, qui nous donneront sans doute des informations sur les origines génétiques des Paracas.

Comme je l’ai dit, le phénomène des crânes allongés n’est pas propre à la région de Paracas. Les égyptiens, à l’époque du pharaon Akhenaton, semblaient avoir ce genre de crâne, comme les Olmèques du Mexique, et certaines personnes de l’île de Vanuatu en Mélanésie, de Malte en Méditerranée, et ailleurs. Toutefois, pour autant que je sache, la plupart de ces crânes sont allongés sont le résultat d’une déformation artificielle; alors qu’un certain nombre de crânes de Paracas présentent des caractéristiques spécifiques qui semblent indiquer qu’ils sont nés de cette façon. Lloyd Pye et moi-même avons déterminé 5 facteurs physiques qui ne sont pas propres à Homo sapiens, j’en mentionnerai deux. Le premier est la présence de deux petits trous à l’arrière du crâne, perpendiculaires à la suture crânienne présente dans la plaque pariétale du crâne. Chaque crâne humain normal est composé de 3 grandes plaques osseuses, la plaque frontale, qui se termine sur la partie supérieure du front, et les deux plaques pariétales qui se trouvent derrière, formant avec la plaque frontale un « T ». Lloyd pense que les trous sont naturels; toutes les mâchoires humaines ont un petit trou de chaque côté pour les nerfs et les vaisseaux sanguins qui peuvent ainsi sortir et atteindre les tissus qui s’y trouvent; ces 2 trous à l’arrière du crâne pourraient avoir la même fonction pour le crâne allongé.


L’autre facteur est qu’il n’y a qu’une seule plaque pariétale, alors qu’il devrait y en avoir deux.

David Hatcher Childress et moi travaillons ensemble sur un livre dédié au phénomène mondial des crânes allongés. Le titre actuel est « L’énigme de la déformation crânienne », et nous pensons le publier après les résultats d’ADN de Lloyd Pye, ainsi que la diffusion de la série Ancient Aliens à la télévision. Les deux sont prévus pour août 2011, et le livre sera publié peu de temps après en octobre. Juan Navarro a fait de moi le directeur adjoint du Musée d’Histoire de Paracas, et j’ai hâte de vous y rencontrer personnellement, si vous souhaitez nous rendre visite, pour explorer avec nous le phénomène des crânes allongés.
Note :
Le livre est désormais disponible (en anglais, voir la présentation ci-dessous). Vous pouvez également voir ces photos de crânes allongés au Pérou, ou dans le monde entier. Pour plus d’informations et de mises à jour, voir la page facebook de Root Race Research et le site Hidden Inca Tours.


« Le sujet bizarre et fascinant de la déformation crânienne a été largement évité par des archéologues, les anthropologues et les historiens. Mais pourquoi ? Très probablement parce qu’il est plus facile d’ignorer que d’étudier cette procédure très étrange pratiquée par des cultures disparates partout dans le monde, et encore aujourd’hui. Pourquoi différents peuples — même sur des îles lointaines du Pacifique — s’obstineraient à déformer les têtes de leurs enfants pour les allonger artificiellement ? D’où leur est venue cette idée ? Est-ce que certaines personnes ressemblaient à cela, avec des têtes longues et étroites ? Était-ce une sorte d’élite, une race avancée qui parcourait toute la planète, et qui impressionnait tant les populations locales qu’elles se sont mises à déformer leurs têtes pour imiter ces êtres influents ? L’énigme de la déformation crânienne est vraiment aberrante, et encore très peu étudiée. Nous avons maintenant le premier livre complet sur le sujet, par l’auteur prolifique David Hatcher Childress (un expert apparaissant sur la série TV populaire Ancient Aliens) et l’anthropologue Brien Foerster (du Muséum d’Histoire de Paracas, qui est également apparu sur Ancient Aliens). Suivez les en Egypte, au Pérou, au Mexique, à Malte, en Chine et ailleurs à la recherche des preuves disponibles. Vous serez étonnés par ce que vous y trouverez. Avec la plus célèbre tête conique : le roi Toutankhamon !! C’est un voyage époustouflant dans l’étrange passé de l’homme sur la planète Terre. Avec une partie en couleurs : 16 pages de photos étonnantes. Disponible maintenant !

Un lien entre l’Égypte et l’Amérique du Sud ?

Laura Knight-Jadczyk écrit dans La science antique (désormais L’histoire secrète du monde) :

Image : Mark Laplume

« D’autres éléments d’un intérêt considérable qui relient l’Egypte à l’Amérique du Sud sont les crânes incas que l’on peut comparer aux crânes allongés de personnalités royales égyptiennes. C’est là un sujet que j’ai l’intention de développer dans un autre volume. Pour le moment, je me contenterai de montrer les rapports évidents entre certains éléments très étranges en Amérique du Sud, et d’autres éléments très étranges en Egypte et au Moyen-Orient, tous reliés de façon très mystérieuse à la création de trois religions monothéistes, et aux luttes actuelles entre ces trois religions.

Et nous trouvons donc ce groupe Viracocha qui après leur traversée du Pacifique sont en route vers la péninsule indienne, et rencontrent un groupe de grands bergers nomades des monts Altaï, probablement en Mésopotamie. C’est ainsi que la divinité masculine du sud a été adoptée par les Aryens des monts Altaï, mélangés aux méridionaux qui ont envahi l’Inde en venant de l’Océan.

Ce nouveau dieu “aryen” est souvent décrit comme un dieu des tempêtes, au sommet d’une montagne, et environné de la lumière du feu ou des éclairs. Dans nombre de ces mythes transposés, la déesse est représentée sous la forme d’un serpent ou d’un dragon, et associée aux ténèbres et au mal. »
Un témoignage par régression sous hypnose

Dans le livre d’Helen Wambach, Revivre le passé, p.91-92, on peut également lire ceci :


Le crâne d’Akhenaton

« Le récit le plus impressionnant, et l’expérience la plus intense pour lui, concernait une vie en Egypte, vers 2000 av. J.-C. Il dit qu’il était grand prêtre mais ne sentait pas lui-même comme un être très religieux. Son travail de base était d’organiser l’extension des routes commerciales, de mettre au point les traités avec les tribus voisines, en somme de remplacer l’état de guerre permanent qui sévissait avant son accession à ce post élevé par de paisibles échanges commerciaux. Je lui demandai de me fournir des détails à propos des peuples non égyptiens auxquels il avait affaire. Une de ces tribus portait le nom de Kawakanish. D’après Robert c’étaient des gens « de race sémite, à la peau claire et plutôt agressifs. Ils vivaient au nord-est de l’Egypte et s’étaient spécialisés dans l’élevage ainsi que dans la production de seigle et de popa. » Je demandai :
- Qu’y a-t-il au-delà des terres de cette tribu ?
- Le pays est contrôlé par les envahisseurs venus de l’intérieur des terres. Ils portent des bijoux et utilisent de façon assez artistique un motif représentant une créature ailée à l’allure de taureau. C’est une civilisation plutôt évoluée; je crois qu’on les appelle Assyriens. Nos alliés phéniciens vivent dans la peur constante de ces agresseurs.
- Y a-t-il des gens aux yeux bridés dans votre pays ?
- Parmi les esclaves qui ont été capturés lors d’un précédent conflit, il y a des individus aux yeux bridés et à la peau jaune que nous considérons comme des travailleurs peu capables. On les appelle Skitchnia.
Je lui demandai encore s’il connaissait des races différentes dans la région. Il expliqua :
- Le peuple qui a apporté le savoir avait des têtes allongées. Ils avaient les lobes des oreilles distendus et des nez plutôt bizarres. Il n’y en a plus que quelques-uns; c’est un peuple qui appartient déjà à la légende. Mais il y en a encore un certain nombre dans la population. C’est le peuple aux longues têtes de l’ancien temps.
Robert ajouta de nombreux détails dont la vérification se poursuit, dans la mesure où l’on peut s’assurer de ce qui se passait il y a quatre mille ans. Toujours est-il que, jusqu’à présent, les informations qu’li y a données sur les vêtements que l’on portait et sur les produits de l’artisanat sont exactes. »
La déformation crânienne chez les peuples des steppes

Dans l’ouvrage de Vladimir Kouznetsov et Iaroslav Lebedynsky, Les Alains, Cavaliers des steppes, seigneurs du Caucase, Ie-XVe siècles apr. J.-C. (2005), p.21-22, on peut lire :


A gauche : crâne déformé de la femme « barbare » inhumée dans la tombe 300 de la nécropole de Saint-Martin-de-Fontenay en Normandie; fin du IVème siècle. A droite : crâne féminin déformé de Dully (Suisse, Vaud), tombe 17, fin du Vème siècle. Image : Kouznetsov/Lebedynsky.

« Si l’on passe au domaine (…) de la paléo-anthropologie, on bute sur deux difficultés. La première, déjà signalée, est la difficulté d’attribution de restes précis aux Alains, surtout aux Alains nomades de l’Antiquité. Nous ne savons pas vraiment distinguer les premiers Alains des derniers Sarmates, aux Ie-IVe siècles; nous ne pouvons pas toujours isoler, dans le chaos des Invasions des IVe-Ve siècles, les tombes alaines, germaniques et hunniques. Pour les époques suivantes, au Caucase et occasionnellement dans les steppes d’Europe orientale (culture de Saltiv), le matériel est cependant plus abondant et mieux défini. La seconde difficulté tient à la pratique, répandue chez les Alains du IIe siècle au haut Moyen Âge, de la « déformation crânienne ». Le terme est d’ailleurs malheureux : dans l’esprit des populations concernées, il ne s’agissait pas d’une déformation, mais d’un modelage de la boîte crânienne, effectué dans la première enfance au moyen d’un dispositif de bandage, et qui donnait à la tête de l’enfant puis de l’adulte une forme considérée comme idéale. [...]

Les crânes alains dolichocéphales proviennent, eux, de sites caucasiens ou steppiques du haut Moyen Âge. Mais dès le Xe siècle, il semble que ce type ait cédé la place au type brachycéphale à face large (« caucasoïde ») qui est celui des Ossètes actuels et de beaucoup de leurs voisins de langue caucasique. »

Puis p.113 :

Crâne féminin déformé d’une tombe de Klin-Iar (Russie, territoire de Stavropol’), première moitié du VIe siècle. Image : Kouznetsov/Lebedynsky.

« Dans l’importante nécropole de Saint-Martin de Fontenay, deux tombes (300 et 359) de la seconde moitié du Ve siècle contenaient les restes de jeunes femmes de forte stature, au crâne artificiellement déformé, accompagné d’éléments de parure proche de modèles pontiques et centre-européens. Une boucle d’oreille (masculine) en croissant renflé provenant de la tombe 719 appartient à un type originaire de steppes ukraino-russes. Ces vestiges, associés aux nombreux crânes déformés de la nécropole, prouvent la présence d’une population « barbare » assez dans dans la seconde moitié du Ve siècle, et assimilée progressivement au VIe. [...]

En matière d’anthropologie physique, les crânes déformés indiquent de façon assez sûre un individu d’origine « barbare ». Cette mode introduite en Europe, à l’origine, par les Sarmato-Alains, est attestée aussi à l’époque des Invasions chez les Huns et certains peuples germaniques. On a beaucoup épilogué sur la forte concentration de spécimens dans la région du Rhône. Elle a été attribuée tantôt aux Burgondes (ou à d’hypothétiques « métis hunno-burgondes », sur la foi de traits mongoloïdes assez incertains; J.Werner, M.R. Sauter), tantôt aux Alains signalés dans le Valentinois voisin. Les Burgondes, comme les Goths ou les Francs, intégraient volontiers les autres ‘Barbares » qui pouvaient les renforcer. Une alliance alano-burgonde avait été conclue dès 411 dans la région de Mayence, et rien ne s’oppose à ce que les Burgondes aient plus tard, sur leur territoire rhodanie, pris à leur service les Alains de Valence. On tend en tout cas aujourd’hui à voir dans les crânes déformés de Burgondie des vestiges d’une présence « barbare » distincte des Burgondes eux-mêmes.

Le fragment de miroir métallique découvert dans une tombe féminine « burgonde » du milieu du Ve siècle à St-Sulpice, près de Lausanne, est un témoin de ces différents contacts probablement assortis d’alliance dynastiques. Si les épées à garde en plaque des environs de Dijon devaient être rattachées à la présence burgonde dans la région (K. Escher, 2003, 2004), elles en seraient un autre signe.

Fait peu connu, des pratiques de déformation crânienne ont survécu en France très longtemps. On les signale en particulier, au XIXe siècle, dans la région toulousaine et le Poitou. Les aliénistes y voyaient une cause d’épilepsie, ce que des imaginations débridées ont mis en relation avec les techniques chamaniques de transe et d’hallucinations, telles qu’auraient pu vouloir les favoriser des populations des steppes. »

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