George Orwell, 1984
Nous avons presque tous en mémoire la dernière scène du film populaire sur les aventures archéologiques d’Indiana Jones, Les Aventuriers de l’Arche Perdue, où un important artefact historique, l’Arche d’Alliance du temple de Jérusalem est enfermée dans une caisse et placée dans un gigantesque entrepôt, invisible pour toujours, empêchant ainsi toute réécriture des livres d’histoire et toute remise en question des cours donnés par les professeurs d’histoire sur les quarante années précédentes.
Bien que le film soit une fiction, la scène pendant laquelle l’ancienne relique est enterrée dans l’entrepôt est désagréablement proche de la réalité pour de nombreux spécialistes de la recherche. Pour ceux qui enquêtent sur les allégations de dissimulations archéologiques, il existe des indications perturbantes sur le fait que l’institut archéologique le plus important des USA, l’Institut Smithsonian, agence fédérale indépendante, aurait sérieusement supprimé certaines découvertes archéologiques américaines les plus intéressantes et les plus importantes.
Le Vatican a été longtemps accusé de conserver des artefacts et d’anciens livres dans ses vastes sous-sols sans permettre au monde extérieur d’y accéder. Ces trésors secrets, de nature souvent controversée sur le plan historique ou religieux, auraient été supprimés par l’Église catholique parce qu’ils pouvaient nuire à la crédibilité de l’église ou mettre peut-être en doute leurs textes officiels. Il y a malheureusement des preuves que quelque chose de très semblable se soit produit avec l’Institut Smithsonian.
Le Smithsonian a été créé en 1829 lorsqu’un britannique excentrique, du nom de James Smithson, mourut en laissant 515.169 $ pour créer une institution « en vue d’un accroissement de la connaissance et de sa diffusion parmi les hommes« . Des preuves indiquent, hélas, que le Smithsonian s’est montré depuis un siècle plus actif à supprimer la connaissance… qu’à la diffuser.
La dissimulation et la suppression de preuves archéologiques auraient commencé fin 1881 quand John Wesley Powell, archéologue rendu célèbre pour son exploration du Grand Canyon, nomma Cyrus Thomas comme directeur de la Section des Tumulus du Bureau d’ethnologie de l’institut Smithsonian.
Quand Thomas arriva au Bureau d’ethnologie il, croyait fermement à l’existence d’une race de bâtisseurs de tumulus [Mound Builders], différente de la race amérindienne.
Un exemple de « tumulus », ici celui de Monks Mound en Illinois
John Wesley Powell, directeur du Bureau d’Ethnologie, qui avait une grande sympathie pour les amérindiens, ayant vécu dans sa jeunesse plusieurs années avec les paisibles indiens Winnebago du Wisconsin, pensait que l’idée d’amérindiens primitifs et sauvages était malhonnête.
Le Smithsonian commença à répandre l’idée que les amérindiens, en cours d’extermination à cette époque avec les guerres indiennes, descendaient de civilisations avancées et étaient dignes de respect et de protection. Ils mirent aussi en route un programme de suppression de toute preuve archéologique qui accréditait l’école de pensée connue comme le Diffusionnisme, école qui croyait qu’il y avait eu au cours de l’histoire une large dispersion de la culture et de la civilisation via des contacts par mer et par les routes commerciales majeures.
Le Smithsonian opta pour l’école opposée, connue comme l’Isolationnisme. L’Isolationnisme soutient que la plupart des civilisations sont isolées les unes des autres et qu’il n’y a eu que très peu de contact entre elles, surtout celles séparées par des océans. Pendant cette guerre intellectuelle qui démarra dans les années 1880, on proclamait que même le contact entre les civilisations des vallées de l’Ohio et du Mississippi était rare, et que ces civilisations n’avaient forcément aucun contact avec des civilisations avancées comme celles des mayas, des toltèques ou des aztèques au Mexique et en Amérique centrale.
Selon les normes de l’Ancien Monde c’est une idée extrémiste et même ridicule, sachant que le système fluvial débouchait dans le golfe du Mexique et que ces civilisations étaient très proches de la rive opposée du golfe. C’est comme si on disait que les cultures de la région de la Mer Noire ne pouvaient avoir de contact avec la Méditerranée.
Quand on examina le contenu de nombreux tumulus et pyramides du Midwest, il fut démontré que l’histoire des vallées du Mississippi était celle d’une culture ancienne et sophistiquée qui avait été en contact avec l’Europe et d’autres pays. De plus, le contenu de plusieurs tumulus révélait des sépultures d’hommes très grands, mesurant parfois jusqu’à 2,30 m, en armure avec des épées et entourés parfois de grands trésors.
Quand le Spiro Mound d’Oklahoma fut mis au jour dans les années 1930, par exemple, un homme de grande taille en armure fut découvert avec un coffret de milliers de perles et autres artefacts, le plus important trésor documenté jusqu’ici. L’origine de l’homme en armure est inconnue et il y a tout lieu de penser qu’il fut emmené au Smithsonian.
Lors d’une conversation privée avec un chercheur en histoire bien connu (qui restera anonyme), j’ai appris qu’un ancien employé du Smithsonian, qui a été renvoyé pour avoir défendu le point de vue diffusionniste des Amériques (c’est à dire l’hérésie disant que d’anciennes civilisations ont pu visiter les rives de l’Amérique du nord et du sud pendant les nombreux millénaires précédant l’arrivée de Colomb), affirmait que le Smithsonian avait à une époque envoyé une barge remplie d’artefacts étranges en Atlantique et qu’ils ont été largués dans l’océan.
Bien que l’idée d’une dissimulation par le Smithsonian de découvertes archéologiques de valeur soit difficile à accepter par certains, il existe, malheureusement, un grand nombre de preuves suggérant qu’il a délibérément dissimulé et « perdu » des reliques archéologiques importantes. La lettre d’information Stonewatch de la société Gungywamp du Connecticut, qui fait des recherches sur les sites mégalithiques en Nouvelle-Angleterre, proposait une curieuse histoire dans son numéro de l’hiver 1992 à propos de la découverte en 1892 de cercueils de pierre en Alabama qui furent envoyés à l’institut Smithsonian et par la suite « perdus ».
Selon la lettre d’information, le chercheur Fredérick J. Pohl écrivit en 1950 une lettre intrigante au Dr T.C. Lethbridge, un archéologue britannique.
La lettre de Pohl déclarait :
Un professeur de géologie m’a envoyé un retirage de l’Institut Smithsonian d’un livre intitulé « La grotte sépulture de Crumf » de Frank Burns, d’après un rapport du National Museum de 1892. Dans cette grotte (accessible par le fleuve) ont été trouvés des cercueils de bois évidés par le feu à l’aide de ciseaux de pierre ou de cuivre. Huit de ces cercueils ont été emportés au Smithsonian. Ils mesuraient environ 2,30 m de long sur 45 cm de large et 18 cm de profondeur. Les couvercles étaient ouverts.
J’ai écrit récemment au Smithsonian et j’ai reçu le 11 mars une réponse du conservateur en chef du département d’anthropologie. Il disait « Nous n’avons pu retrouver les spécimens dans nos collections, bien que les archives montrent qu’ils sont bien arrivés« .
David Barron, président de la société Gungywamp fut finalement avisé en 1992 par le Smithsonian que les cercueils étaient en fait des auges en bois et qu’on ne pourrait pas les voir parce qu’ils étaient stockés dans un entrepôt contaminé par de l’amiante. Cet entrepôt devait être fermé pendant les dix prochaines années et personne n’y était autorisé sauf le personnel du Smithsonian !
Ivan T. Sanderson, zoologue de renom, raconta un jour une curieuse histoire sur une lettre qu’il a reçue concernant un ingénieur basé sur l’île Aléoutienne de Shemya pendant la seconde guerre mondiale. Pendant la construction d’une piste d’atterrissage, son équipe passa au bulldozer un groupe de collines et découvrit sous plusieurs couches sédimentaires ce qui semblait des restes humains. Le tumulus Alaskan était en fait un cimetière de squelettes humains gigantesques, constitué de boites crâniennes et d’os longs de la jambe.
Les crânes mesuraient de 56 à 61 cm de la base jusqu’au sommet. Le crâne d’un adulte mesurant normalement environ 20 cm d’arrière en avant, un crâne aussi grand impliquerait une taille immense pour un humain normalement proportionné. De plus, tous les crânes avaient été trépanés avec précision (procédé de découpe d’un trou dans la partie supérieure du crâne).
En fait, l’habitude d’aplatir le crâne des nouveaux-nés et de l’obliger à grandir en prenant une forme allongée était une pratique qu’utilisaient les anciens péruviens, mayas et les indiens Tête Plates du Montana. Sanderson tenta de rassembler d’autres preuves, il reçut finalement une lettre d’un autre membre de l’unité qui continuait le compte-rendu. Les lettres indiquaient toutes que l’institut Smithsonian avait réuni les restes, puis plus aucune nouvelle. Sanderson semblait convaincu que le Smithsonian avait reçu les bizarres reliques, mais il se demandait pourquoi ils ne publiaient pas les données.
Il demande,
…serait-ce que ces gens ne peuvent faire face à la réécriture de tous les livres ?
En 1944 une découverte accidentelle d’une nature encore plus controversée fut faite par Waldemar Julsrud à Acambaro, au Mexique. Acambaro se situe dans l’état de Guanajuato, à 280 km au nord-ouest de Mexico. Un étrange site archéologique y rassemblait plus de 33.500 objets de céramique et de pierre, dont du jade et des couteaux en obsidienne (plus aiguisé que l’acier et toujours en usage aujourd’hui pour la chirurgie cardiaque). Julsrud, commerçant local reconnu, trouva aussi des statues d’une taille allant de moins de 2 cm jusqu’à 1,80 m, représentant de grands reptiles, certains d’entre eux associés activement aux humains – en général en train de les manger, mais sur certaines bizarres statuettes il y avait l’indication d’une association érotique. Pour les observateurs une bonne partie de ces nombreuses créatures ressemblait à des dinosaures.
Jalsrud a entassé cette collection dans douze pièces de sa résidence. On y trouvait de surprenantes représentations de personnages négroïdes, orientaux et de caucasiens barbus avec des rappels de motifs égyptiens, sumériens et d’autres anciennes civilisations, ainsi que des représentations de Bigfoot et de créatures aquatiques monstrueuses, mélanges bizarres mi-humain mi-animaux, et une foule d’autres créations inexplicables. Des dents d’un cheval de l’ère glaciaire, le squelette d’un mammouth et plusieurs crânes humains furent découverts sur le même site que celui des artefacts en céramique.
Une datation au radiocarbone dans les laboratoires de l’université de Pennsylvanie et des tests supplémentaires par thermoluminescence de datation des poteries furent réalisés pour déterminer l’âge des objets. Les résultats indiquèrent que les objets avaient été fabriqués il y a environ 6500 ans, aux alentours de – 4500. Une équipe d’experts d’une autre université ayant vu une demi-douzaine d’échantillons de Jalsrud mais ne connaissant pas leur origine, éliminèrent la possibilité qu’ils pouvaient être des reproductions modernes. Ils devinrent cependant silencieux quand on leur parla de leur origine controversée.
En 1952, dans le but de discréditer cette étrange collection qui gagnait une certaine célébrité, l’archéologue américain Charles DiPeso prétendit avoir examiné minutieusement pendant quatre heures les 32.000 pièces de la maison de Julsrud. Dans un livre à paraître longtemps retardé par la continuation de son enquête, le chercheur en archéologie John H. Tierney, qui a fait des conférences sur ce cas pendant des dizaines d’années, souligne que pour faire cela, DiPeso devait avoir examiné sans interruption 133 pièces par minute pendant quatre heures, alors qu’en réalité il aurait fallu des semaines simplement pour faire le tri des pièces et les mettre dans un ordre correct pour une évaluation valable.
Tierney, qui a collaboré avec le Pr Hapgood, William N. Russel et d’autres enquêteurs, accuse le Smithsonian et autres autorités archéologiques d’avoir mené une campagne de désinformation sur les découvertes. Le Smithsonian avait, dès le début de la controverse, rejeté la collection entière d’Acambaro comme étant un canular élaboré. Aussi, se servant du FOIA (Freedom of Information Act, loi de la liberté d’information) Tierney a découvert que pratiquement la totalité des dossiers du Smithsonian concernant Julsrud avait disparu.
Après deux expéditions sur le site en 1955 et 1968, le Pr Charles Hapgood, professeur d’histoire et d’anthropologie à l’université du New Hampshire, a archivé les résultats de son enquête de 18 ans dans un livre à petit tirage intitulé Mystère à Acambaro. Hapgood était au départ sceptique tout en ayant l’esprit ouvert concernant la collection, mais il se mit à y croire après sa première visite en 1955, époque à laquelle il fut témoin de l’exhumation des objets et il dicta même aux chercheurs les endroits où creuser.
S’ajoutant aux aspects inhabituels de cette controverse, il y a le fait que l’Instituto Nacional de Antropologie de Historia, par le biais du directeur des monuments préhispaniques, le Dr Eduardo Noguera, (qui, à la tête d’une équipe d’investigation officielle sur le site, publia un rapport qu’éditera Tierney) ait admis « qu’une pseudo-légalité scientifique avait accompagné la découverte de ces objets« . Malgré les preuves visuelles, les officiels déclaraient qu’en considérant la nature « fantastique » de ces objets, on avait dû organiser un canular dans le dos de Julsrud !
Sur ces entrefaites, un Julsrud déçu mais toujours plein d’espoir, mourut. Sa maison fut vendue et la collection mise de côté. Cette dernière n’est pas actuellement ouverte au public.
La suppression la plus étonnante peut-être de toutes est la découverte d’une tombe égyptienne en Arizona, par le Smithsonian lui-même. Un interminable récit annoncé en couverture de la Phoenix Gazette du 5 avril 1919 [voir plus bas], détaillait la découverte et l’exhumation d’une grotte taillée dans la roche pendant une expédition menée par le Pr S.A. Jordan du Smithsonian. Le Smithsonian déclare pourtant n’avoir absolument aucune connaissance de la découverte ou de ses découvreurs.
Le Club des Explorateurs du Monde décida de vérifier cette histoire en appelant le Smithsonian à Washington, tout en sentant qu’il y avait peu de chance d’obtenir une quelconque information réelle. Après avoir brièvement parlé à un standardiste, il y eut un transfert vers l’équipe archéologique du Smithsonian et une voix féminine se fit entendre et s’identifia.
On lui parla de l’enquête sur le récit du journal de Phoenix de 1909 à propos des fouilles des grottes taillées dans le rocher du Grand Canyon où des artefacts égyptiens avaient été découverts, et on lui demanda si l’institut Smithsonian pouvait donner des informations supplémentaires à ce sujet.
Hé bien, la première chose que je peux dire, avant de poursuivre, dit-elle, est qu’aucun artefact égyptien quel qu’il soit n’a été découvert en Amérique du nord ou du sud. Je peux donc dire que l’institut Smithsonian n’a jamais été impliqué dans de telles fouilles.
Elle était tout à fait de bonne volonté et polie mais finalement ne savait rien. Ni elle ni quelqu’un d’autre n’ont pu trouver des archives de la découverte ou de G.E. Kinkaid et du Pr Jordan.
Bien qu’on ne puisse écarter l’idée que l’histoire toute entière soit un canular élaboré par le journal, le fait qu’il se trouvait en première page, qu’il citait le prestigieux Institut Smithsonian et présentait un récit très détaillé qui courait sur plusieurs pages, lui donne une grande crédibilité. Il est difficile de croire qu’une telle histoire ait pu être inventée de toutes pièces.
L’institut Smithsonian a-t-il dissimulé une découverte archéologique d’une immense importance ?
Si l’histoire est vraie elle changerait radicalement la vision actuelle selon laquelle il n’y avait pas de contact transocéanique dans les périodes pré-colombiennes et que tous les amérindiens, des deux continents, descendraient d’explorateurs de l’ère glaciaire qui avaient traversé le détroit de Béring.
L’idée d’anciens égyptiens arrivant autrefois dans la région de l’Arizona est-elle si contestable et si absurde qu’il fallait l’étouffer à tout prix ?
L’institut Smithsonian est peut-être plus intéressé à maintenir un status quo qu’à faire des vagues avec de nouvelles découvertes stupéfiantes qui mettent sens dessus dessous ce qui était enseigné précédemment.
L’historien et linguiste Carl Han, éditeur du World Explorer, se procura ensuite dans une librairie de Chicago une carte des randonnées dans le Grand Canyon. En étudiant la carte de près, il était étonnant de voir qu’une bonne partie de la région au nord du canyon portait des noms égyptiens. La zone autour de Ninety-four Mile Creek et de Trinity Creek portait des noms comme Tour de Set, Tour de Ra, Temple d’Horus, Temple d’Osiris et Temple d’Isis.
Dans la région du « Canyon hanté » on trouvait des noms comme la Pyramide de Chéops, le cloître de Bouddha, le temple de Bouddha, les temples de Manu et de Shiva. Existait-il un lien entre ces endroits et les supposées découvertes égyptiennes du Grand Canyon ?
En téléphonant à un archéologue d’état du Grand Canyon, sa réponse fut que les premiers explorateurs aimaient simplement les noms égyptiens et hindous, mais que cette zone était inaccessible aux randonneurs et à tout visiteur, « en raison du danger des grottes ».
La totalité de cette région du Grand Canyon aux noms égyptiens et hindous est effectivement une une zone interdite à tout le monde.
La conclusion qui s’imposait était que c’était bien la zone où se trouvaient les grottes. Aujourd’hui pourtant, cette région est curieusement inaccessible à tout randonneur et même en grande partie au personnel du parc.
Je pense que le lecteur perspicace réalisera que si le moindre élément de preuve concernant un « Smithsoniangate » s’avère exact, alors c’est que notre institution archéologique la plus sacrée s’est activement occupée à supprimer des preuves de cultures américaines avancées, des preuves d’anciens voyages de cultures diverses vers l’Amérique du nord, des preuves de géants anormaux et d’artefacts étranges et des preuves qui tendent à réfuter le dogme officiel qui constitue l’histoire actuelle de l’Amérique du nord.
Le conseil d’administration du Smithsonian refuse toujours d’ouvrir ses réunions aux médias de l’information ou au public.
Si des américains étaient autorisés un jour à pénétrer dans le « grenier de la nation », selon l’appellation donnée au Smithsonian, sur quels secrets tomberaient-ils ?
Page de couverture de la Gazette de Phoenix d’avril 1909
De remarquables découvertes indiquent que d’anciens peuples ont migré depuis l’orient.
Les toutes dernières nouvelles sur le progrès des explorations considérées par les scientifiques comme non seulement la découverte la plus ancienne en matière d’archéologie, mais celle qui a la plus grande valeur au monde, mentionnée il y a quelque temps par la Gazette, ont été rapportées par G.E. Kinkaid, l’explorateur qui a découvert la grande citadelle souterraine du Grand Canyon pendant son voyage il y a plusieurs mois sur le Green river, du Wyoming au Colorado, jusqu’à Yuma, sur une embarcation en bois.
Selon le récit fait par M. Kinkaid pour la Gazette, des archéologues du Smithsonian, qui finance les expéditions, ont fait des découvertes qui prouvent sans aucun doute que la race qui habitait cette mystérieuse caverne, taillée dans la roche dure de la main de l’homme, était d’origine orientale, peut-être égyptienne, remontant à Ramsès.
Si les théories sont corroborées par la traduction des tablettes gravées de hiéroglyphes, le mystère des peuples préhistoriques de l’Amérique du nord, leurs anciens arts, qui ils étaient et d’où ils venaient, sera résolu. L’Égypte et le Nil, l’Arizona et le Colorado seront reliés par une chaîne historique remontant loin dans le temps, dépassant l’imagination la plus débridée.
Une investigation approfondie
L’institut Smithsonian, sous la direction du Pr Jordan, poursuit de minutieuses explorations, qui se poursuivront jusqu’à ce que le dernier maillon de la chaîne soit rassemblé. À environ 450 mètres sous la surface, un passage principal a été exploré qui se poursuit par une autre chambre gigantesque d’où partent un grand nombre de couloirs, comme les rayons d’une roue.
Suppression de la science non orthodoxe
Plusieurs centaines de salles ont été découvertes, qu’on atteint par les couloirs partant du passage principal, l’un d’eux a été exploré sur 260 mètres et un autre sur 193 mètres. Les découvertes récentes se composent d’objets qui n’ont jamais été connus comme originaires de ce pays et qui avaient sans aucun doute une origine orientale. Des armes, des instruments en cuivre au bord tranchant et aussi durs que l’acier indiquent l’état élevé de civilisation atteint par ces peuples étranges. Les scientifiques y ont trouvé tellement d’intérêt que des préparations sont en cours pour équiper le camp en vue d’études étendues et qu’un renfort de trente à quarante personnes est attendu.
Avant de s’aventurer dans la grotte, il faudra installer de meilleures installations d’éclairage, car l’obscurité est dense et totalement impénétrable pour les lampes torche habituelles. Pour éviter de se perdre, des câbles seront déroulés depuis l’entrée vers tous les couloirs qui mènent directement aux grandes chambres. Personne ne sait sur quelle distance s’étend la caverne, mais plusieurs parmi nous pensent maintenant que ce qui a été exploré jusqu’ici n’est qu’un « avant-poste » pour employer un terme américain, de soldats et qu’on trouvera plus loin sous terre les habitations principales des familles. Une ventilation parfaite de la caverne, le passage d’un courant d’air constant indiquent qu’elle possède un autre débouché en surface.
Le compte-rendu de M. Kinkaid
M. Kinkaid a été le premier enfant blanc à naître dans l’Idaho et il a été explorateur et chasseur toute sa vie, il est au service de l’institut Smithsonian depuis trente ans. Même raconté brièvement, son récit semble fabuleux, presque caricatural.
J’avais d’abord l’impression que la caverne était presque inaccessible. L’entrée se trouve à 450 mètres en partant du pied de la paroi à pic du canyon. Elle est située sur un territoire du gouvernement et aucun visiteur n’y sera autorisé sous peine de poursuites pour violation de propriété. Les scientifiques souhaitent travailler au calme, sans peur d’être dérangés dans leurs découvertes par des curieux ou des chasseurs de reliques. Tout déplacement ici serait infructueux, les visiteurs seront éconduits. L’histoire de la découverte de la caverne a été publiée, mais la voici en quelques paragraphes :
Je descendais le Colorado en bateau, seul, à la recherche de minéraux.
J’ai vu sur la paroi est des taches dans la formation sédimentaire à environ 600 mètres au-dessus du lit de la rivière. Il n’y avait pas de piste à cet endroit, mais j’ai réussi à grimper avec beaucoup de difficulté. Au-dessus d’une corniche invisible depuis la rivière, il y avait l’entrée d’une grotte. Sur 25 mètres, des marches menaient depuis le niveau de la rivière vers cette entrée, à l’époque où la grotte était habitée. Quand j’ai vu des marques au burin sur la paroi de l’entrée, mon intérêt s’est éveillé, j’ai armé mon fusil et suis entré.
Pendant cette exploration j’ai remonté sur plusieurs dizaines de mètres le passage principal avant d’arriver à une crypte dans laquelle j’ai découvert des momies. J’en ai mise une debout et l’ai photographiée. J’ai rassemblé plusieurs reliques que j’ai emporté à Yuma en descendant le Colorado, de là je les ai expédiées à Washington avec les détails de la découverte. À la suite de quoi les explorations ont démarré.
Les couloirs
Le couloir principal fait environ 3,60 m de large, se rétrécissant à 2,70 m à son extrémité. À environ 17 mètres de l’entrée, les premiers couloirs latéraux bifurquent vers la droite et la gauche, le long desquels se situent des deux côtés plusieurs chambres de la taille d’une salle de séjour ordinaire, bien que certaines mesurent entre 2,70 et 3,70 m². On y accède par des portes de forme ovale et la ventilation est assurée par des trous d’aération circulaires à travers les murs des couloirs.
Les murs ont une épaisseur d’environ 1,05 m. Les couloirs sont ciselés et taillés aussi droits que s’ils avaient été tracés par un ingénieur. Les plafonds de plusieurs de ces chambres convergent vers le centre. Les couloirs près de l’entrée forment un angle aigu à partir de l’entrée principale mais au fur et à mesure ils s’orientent à angle droit en se poursuivant.
Le sanctuaire
À plus de 30 mètres de l’entrée se trouve une salle transversale de plusieurs dizaines de mètres de long où l’on a découvert une idole, ou image du dieu de ce peuple, assise en tailleur, avec une fleur de lotus ou de lis dans chaque main. Le style du visage est oriental et la sculpture révèle une main habile et l’ensemble est remarquablement bien préservé, comme tout dans cette caverne. L’idole ressemble beaucoup à Bouddha, bien que les scientifiques ne soient pas sûrs du culte religieux représenté.
Compte tenu de tout ce qui a été découvert jusqu’ici, il est possible que cette pratique religieuse soit apparentée à celle des anciens peuples du Tibet. Entourant cette idole, on voit des figures plus petites, certaines d’apparence très belle ; d’autres avec un cou tordu et difformes, symbolisant probablement le bien et le mal. Il y a deux grands cactus avec des branches en saillie, un de chaque côté du dais sur lequel est accroupi le dieu. Tout ceci est sculpté dans un roche dure ressemblant à du marbre. Dans le coin opposé à cette salle, on a découvert différents outils en cuivre.
Ces gens connaissaient sans aucun doute l’art perdu de tremper ce métal, que les chimistes ont cherché sans résultat pendant des siècles. Sur une banquette faisant le tour de l’atelier il y avait du charbon de bois et autres matériaux qui participaient probablement au processus. Il y a aussi des scories et des choses ressemblant à un reste d’alliage, montrant que ces anciens travaillaient les minerais mais jusqu’à présent aucune trace de l’endroit ou de la technique utilisée n’a été découverte ni l’origine du minerai.
Parmi les autres découvertes figurent des vases ou des urnes en cuivre et en or, au dessin très artistique. On trouve des poteries émaillées et des récipients vernissés. Un autre couloir mène à des greniers comme ceux qu’on trouve dans les temples orientaux. Ils contiennent des graines de différentes sortes. Un très grand magasin n’a pas encore été exploré, car il fait 6 mètres de haut et on ne peut y pénétrer que par au-dessus. Deux crochets en cuivre sont accrochés au bord, indiquant qu’une sorte d’échelle y était attachée.
Ces greniers ont une forme arrondie, car le matériau avec lequel elles sont construites, est, je pense, un ciment très dur. Un métal gris a aussi été découvert dans cette caverne qui intrigue les scientifiques car il n’a pas encore été identifié. Il ressemble à du platine. Éparpillés partout sur le sol on trouve ce qu’on appelle populairement des « œil de chat », une pierre jaune sans grande valeur. L’une d’elles porte une tête gravée de type malais.
Les hiéroglyphes
Sur toutes les urnes ou les parois au-dessus des portes et les tablettes de pierre trouvées à côté de l’idole on trouve de mystérieux hiéroglyphes, secret que l’institut Smithsonian espère bientôt percer. Les gravures sur les tablettes ont probablement à voir avec la religion de ce peuple. On a découvert des hiéroglyphes identiques au sud de l’Arizona. Parmi ces gravures écrites, seuls deux animaux ont été découverts. L’un d’eux était de type préhistorique.
La crypte
Le tombeau ou crypte dans laquelle on a découvert les momies est l’une des chambres les plus grandes, dont les murs sont inclinés avec un angle d’environ 35 degrés. Sur ces murs on voit des gradins où reposent les momies, chacune occupant séparément un niveau grossièrement taillé. À la tête de chaque momie il y a un petit banc, sur lequel on trouve des coupes en cuivre et des morceaux d’épées brisées. Certaines momies sont recouvertes d’argile et toutes sont drapées de fibres d’écorce. Les urnes ou coupes du tiers inférieur sont grossières, alors que sur les niveaux supérieurs, elles ont une ligne plus épurée, montrant une étape de civilisation plus tardive. Il est important de signaler que toutes les momies examinées jusqu’à présent sont masculines, aucun enfant ou femme n’a été enterré ici. Ce qui fait penser que cette section extérieure était le quartier des guerriers.On n’a retrouvé aucun os d’animal, aucune peau, aucun vêtement, aucun élément de literie. De nombreuses salles sont vides en dehors de récipients à eau. Une pièce, d’environ 12 mètres par 200 mètres, était probablement la salle à manger, car des ustensiles de cuisine y ont été découverts. Comment ces gens vivaient est un problème, bien qu’on suppose qu’ils partaient vers le sud en hiver et cultivaient les vallées, et remontaient vers le nord en été. Plus de 50.000 personnes ont pu vivre confortablement dans ces cavernes.
Une des théories est que les tribus indiennes qu’on trouve en Arizona sont les descendantes des esclaves des peuples qui habitaient la grotte. Il ne fait aucun doute que plusieurs milliers d’années avant l’ère chrétienne un peuple vivait ici qui a atteint un haut niveau de civilisation. La chronologie de l’histoire humaine comporte de nombreux manques. Le Pr Jordan est plus qu’enthousiasmé par les découvertes et pense qu’elles se prouveront d’une inestimable valeur pour la recherche archéologique.
Une chose dont je n’ai pas parlé est peut être digne d’intérêt. Il y a une salle dans un couloir qui n’est pas ventilée et quand nous nous en sommes approchés une odeur de mort s’est insinuée dans nos narines. Notre éclairage ne pouvait percer l’opacité et tant que nous n’aurons pas de lampes plus puissantes à notre disposition nous ne saurons pas ce que contient la pièce.
Certains parlent de serpents, mais d’autres rejettent cette idée et pensent qu’elle peut contenir un gaz mortel ou des produits chimiques utilisés autrefois. On n’entend aucun bruit, mais cela sent exactement comme s’il y avait des serpents. L’ensemble de l’installation souterraine met les nerfs à rude épreuve. L’obscurité pèse sur les épaules et nos lampes et bougies ne font que renforcer la noirceur. L’imagination travaille et fait remonter des fantasmes impies du fond des âges qui donnent le vertige.
Une légende indienne
En lien avec ce récit, on peut remarquer que parmi les indiens hopis la tradition verbale veut que leurs ancêtres aient vécu autrefois dans un monde souterrain sous le Grand Canyon jusqu’à ce que des dissensions se manifestent entre le bien et le mal, entre les gens au cœur unique et ceux aux deux cœurs. Machetto, qui était leur chef, leur conseilla de quitter le monde souterrain, mais il n’y avait aucun moyen de sortir.
Le chef fit alors pousser un arbre pour percer le toit du monde souterrain et ensuite les gens au cœur unique sortirent en escaladant. Ils se sont attardés près de Paisisvai (la rivière rouge), le Colorado, et cultivèrent le blé et le maïs. Ils envoyèrent un messager au Temple du Soleil, en demandant des bénédictions de paix, de bonne volonté et la pluie pour le peuple au cœur unique.
Le messager ne revint jamais, mais on peut voir aujourd’hui dans les villages hopis au moment du coucher du soleil les anciens de la tribu observer en direction du soleil à la recherche du messager. À son retour leurs terres et les anciens lieux d’habitation leur seront rendus. C’est la tradition. Parmi les gravures d’animaux de la grotte on voit la représentation d’un cœur au-dessus d’eux.
La légende a été rapportée par W.E. Rollins, un artiste, durant son année passée avec les indiens hopis. Il existe deux théories sur l’origine des égyptiens. L’une est qu’ils venaient d’Asie, l’autre est que le berceau de la race se situait dans la région supérieure du Nil. Heeren, égyptologue, pensait à une origine amérindienne des égyptiens.
Les découvertes du Grand Canyon pourraient jeter une nouvelle lumière sur l’évolution de l’homme et les ères préhistoriques.
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