20 janvier 2014

Les limites du système éducatif…

Segpa ... Convenable

Quand l'école est impuissante !

Je viens d'assister en tant que témoin silencieux à une commission de vie scolaire, antichambre du conseil de discipline pour une jeune fille de 13 ans qui met en échec toute l'institution. Son comportement sort tellement du cadre habituel, que nos modestes moyens de coercition ou de sanction sont de même nature que le fameux cautère sur une jambe de bois.

J'ai opté pour le silence depuis que cette jeune fille m'a diffamé, a porté auprès des siens des accusations abjectes : lubricité et insinuations douteuses. Je lui avais simplement demandé de s'habiller un peu mieux lorsqu'elle faisait du sport afin de ne pas s'exhiber ainsi devant les garçons. J'avais touché la corde sensible, ce que j'ignorais alors. Le lendemain, la jeune demoiselle jouait les aguicheuses et me demandait en plein cours si je me masturbais chez moi …

Je voulais exercer mon droit de retrait, ce qui embarrassa l'administration. Je n'avais pourtant nulle envie de subir pareilles allusions délétères d'autant qu'on sait le mal terrible que peuvent faire de telles accusations. Par chance, nul n'a donné crédit à ses dires mais pour moi, il était évident qu'il fallait éviter de me retrouver seul face à cette furie.

Depuis, elle n'a cessé de multiplier les incidents. Ils sont tous particulièrement sexualisés. Cette demoiselle, malgré son jeune âge, découche fréquemment, fugue régulièrement, prend la pilule et entretient une ribambelle de flirts. Inutile de vous dire que son comportement déstabilise grandement la vie de sa classe, d'autant qu'elle est capable d'accès de violence verbale et physique et qu'elle vit dans un déni total.

Que faire ? C'est bien le problème majeur auquel sont confrontés ceux qui ont en charge la classe. J'ai le bonheur de ne pas devoir affronter cette difficulté insoluble, ne l'ayant qu'une heure en EPS, mais j'entends les plaintes de mes collègues obligés de subir les débordements de la gamine, ses crises, ses caprices et autres manifestations spectaculaires de sa libido.

Pour la famille ce n'est, hélas, pas plus facile. La charmante a proféré des accusations d'une rare violence contre sa belle-mère qui a dû justifier de sa bonne foi devant la police. Elle met en échec sa mère et son père, joue sans cesse sur les conflits familiaux, les attise et rend la vie impossible à tous ceux qui veulent l'aider.

Le collège n'est pas resté sans rien faire. Les sanctions ont suivi les punitions qui se montraient inutiles ; elles ne furent pas plus efficaces. La jeune fille a multiplié les périodes d'exclusion qui ne peuvent dépasser la semaine. À chaque fois, elle revient pour détruire le cours, mettre en ébullition une classe, décourager quelques enseignants.

Le temps administratif ne prend pas en compte les souffrances de la communauté scolaire. La classe où elle sévit est en limite de rupture, les adultes avouent leur impuissance. L'infirmière a constaté une situation sanitaire d'une extrême gravité mais le médecin scolaire est tellement débordé, qu'il ne pourra la voir que bien plus tard. Les mesures doivent suivre le cours des procédures légales et en attendant , cette gamine se détruit et détruit les autres.

Nous avons entendu la terrible litanie de ses difficultés, ses dysfonctionnement, ses provocations, ses passages à l'acte. Nous avons entendu également la terrible impuissance de ses représentants. Elle est restée butée, silencieuse, provocatrice. Elle a souri au récit de ses exploits, elle a refusé de s'expliquer ou de promettre de s'amender. Rien ne peut l'atteindre et il nous faudra encore attendre de nouvelles frasques qui démontreront, de façon éclatante, notre impuissance.

Des dossiers administratifs sont en passe d'être montés pour prétendre à une place dans des établissements véritablement spécialisés pour de tels troubles. Mais le temps des commissions ad hoc ne tient jamais compte de l'urgence du terrain. Le cas de cette jeune fille, une fois regroupées les innombrables pièces nécessaires , sera examiné en fin d'année scolaire pour une décision qui restera sans doute lettre morte, faute de places disponibles.

La famille, très coopératrice, cherche une aide médicale spécialisée . Là encore, quand on n'est pas issu des milieux favorisés, obtenir un rendez-vous chez un pédopsychiatre, relève du parcours du combattant. Notre système se dégrade et il n'est pas en mesure d'apporter des réponses à ceux qui souffrent véritablement tout en le mettant en échec.

Je ne veux ni vous apitoyer, ni vous tirer des larmes. Je n'ai fait que rendre, de manière neutre, ce cas que je laisse flou pour préserver cette jeune fille. Nous sommes sans doute en présence d'une gamine qui entre dans une problématique hystérique (même si de ma modeste place, je ne suis pas en mesure de porter un diagnostic ). Nous constatons ; et il ne se passera rien de sitôt, si ce n'est d'autres incidents et d'autres violences.

Il y a vraiment de quoi s'indigner ! Notre école subit de plein fouets les évolutions de la société et cette gamine n'est pas un cas isolé. Elle est l'expression des dégâts que font, mal employés, les réseaux sociaux comme facebook (elle aurait trois comptes sur lesquels circulent des horreurs). Elle doit regarder aussi des images qui ne devraient pas tomber sous les yeux d'enfants si jeunes. Notre société se sexualise ; l'étalage est sans limite et cela fait des dégâts.

Il ne faut surtout rien dire, ne pas se poser en censeur. Pourtant, peut-on accepter de telles dérives, de telles souffrances ? Comment ne pas comprendre alors la réaction de repli de certaines communautés face à l'hypersexualisation d'une société où même les frasques extra-conjugales de ses dirigeants sont exposées sans honte ni précautions. Cette gamine est l'avatar de notre dérive morale et à ce titre, elle a droit à une prise en charge qui, faute de moyens, va se faire encore longuement attendre.

Désespérément vôtre.

Source

10 commentaires:

  1. La fin du monde n'est pas un mythe
    et passe par ce type de comportement
    qui ne fait que traduire une puissante et
    IRRESISTIBLE REMONTEE KARMIQUE
    individuelle et collective .
    Toutes les névroses , les blessures , les traumatismes
    encaissés par l'AME au cours de ses vies antérieures
    vont gicler de toutes part .
    Bienheureux tous ceux qui auront su anticiper cette lame de fond
    QUI N'EPARGNERA PERSONNE
    en pratiquant par exemple le mantra de Saturne .

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    1. C'est quoi le mantra de Saturne, et le mantra du Soleil ça existe???

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  2. Les deux élèves auteurs d'une «quenelle» exclus de leur lycée
    2 poids 2 mesures comme dab
    Milarepa

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  3. Ce cas illustre, de manière anecdotique, comment une "minorité agissante" de nature "perverse" peut détruire le système social.

    Certaines personnes, comme Dieudonné et Soral, qui dénoncent les méfaits d'une communauté agissante qui détruit le pays, se sont attirées les foudres du système qui protège, ou laisse faire, ces agissements de la minorité perverse.

    L'ami Pierrot

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  4. Nous savons tous que l'adolescence n'est pas la période la plus confortable ,ni pour les jeunes eux-memes ,ni pour l'entourage! Paradoxalement,c'est aussi une période où l'insouciance peut encore prévaloir, et j'avoue ,que c'était pour ma part,une période excitante! Laissons cette jeune fille faire ses expériences, et je parie fort qu'en répondant à ses provocations avec humour,on désamorce facilement le rapport de force qui essaye de s'installer!
    Je connais beaucoup d'exemples de personnes qui ont mené une jeunesse folle et ,après ce passage riche en frasques et autres affichages,ces gens sont devenus des adultes responsables et pacifiques!Il faut dire qu'à l'époque ,on ne faisait pas une affaire d'état chaque fois que quelqu'un sortait des sentiers battus!
    Laissons faire les choses qui se réguleront d'elles memes et acceptons que le chemin de notre évolution personnelle ne soit pas une ligne droite, mais qu'ils passent par des dérives sans réelles importance la plupart du temps;
    Aujourd'hui nous sommes tellement timorés que nous nous noyons dans un verre d'eau!Pour moi,c'est là qu'est le vrai problème !La Loba

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  5. En clair, une petite peste nympho manipulatrice et menteuse.

    Ce genre de cas est connu depuis la nuit des temps : Comportement nymphomaniaque doublé de mythomanie.

    Dans ce cas, qu'elle est la part de la dérive sociatale ?
    Le déterminer est bien fantasque,... bien qu'elle soit certaine.

    Mais attention!
    D'un autre coté, il existe aussi beaucoup de prédateurs sexuels dans le secteurs du social et de la jeunesse.
    Souvent, ces tordus choisissent leur carrière professionnelle en fonction de leurs pulsions sexuelles inavouables.
    Et eux, aiment à ce placer en tant que "victime d'aguicheurs(es)".

    Qu'on se comprenne bien, je ne dis pas que se témoignage est faux. Ou, que le prof de sport ment.
    Surtout que le fantasme du beau moniteur de sport, par la midinette, est un grand classique.
    Mais je dis, qu'en l'état ,il est impossible d'avoir un avis, à moins de connaître le dossier.

    La société a bon dos !
    dixit : "Là encore, quand on n'est pas issu des milieux favorisés, obtenir un rendez-vous chez un pédopsychiatre, relève du parcours du combattant."

    Là, je reconnais bien le discours gauchiste, d'un pion qui se sent dépassé par un système. Système qu'il a contribué et contribue encore et toujours à mettre en place.

    ...Toujours victime , jamais responsable!

    Haro sur la base.

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  6. Pour répondre à l'exclusion : c'est le principal qui ne veut pas l'exclure définitivement de l'établissement ! Et oui ! il a une prime de 6000 € / an s'il n’exclut aucun élève !
    Je suis d'accord que l'exclusion n'est pas toujours le remède, mais je pense que dans ce cas, cette jeune fille "pourrait" se refaire une autre réputation dans un autre collège.

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  7. C'est pour ça qu'on a inventé la grosse baffe dans la gueule. A utiliser sans retenue.
    C'est pour ça que les parents sont plus fort que leurs enfants.... Sinon on ferait une mitose, mais non ! Les enfants ont besoin d'apprendre, et quand ça veut pas : je le redis : il y a :
    la grosse claque dans la gueule. :D

    A prendre au degré que vous voudrez .

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  8. Je peux témoigner que ce cas particulier n'est pas forcément en lien avec la situation sociale des parents.
    Des familles aisées, se trouvent tout aussi démunies face à de tels comportements.

    C'est la fracture du lien entre les parents qui génère de telles excès. Les enfants deviennent de véritables maîtres chanteurs, mentant, opposant les uns aux autres, comptant sur le sentiment de culpabilité des parents pour les instrumentaliser.
    Certains de ces enfants en souffrance, le font payer aux adultes.

    Edouard



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  9. Anonyme 21 janvier 2014 10:06 demande :

    "C'est quoi le mantra de Saturne, et le mantra du Soleil ça existe???"

    Il existe un Mantra pour chacune des 7 planètes en rapport avec les 7 jours de la semaine ...

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