Bouleversements climatiques : Var, innondations : record historique !

 

Un homme est mort dimanche 19 janvier dans sa voiture emportée par les eaux à Pierrefeu, deuxième décès recensé dans les inondations affectant le Var après des pluies intenses, a annoncé la préfecture du département. Une personne était par ailleurs portée disparue sur son bateau à la Londe.


Plusieurs communes du Var, du côté de Hyères et La Londe-les-Maures, ont été durement touchées, et plus de 150 habitants hélitreuillés dimanche après des crues provoquées par les pluies qui se sont abattues depuis vendredi sur la région, où l'alerte orange a en revanche été levée pour les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Jean-Marc Ayrault se rendra lundi matin, avec le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, dans le Var, a annoncé dimanche Matignon.

« La situation est très préoccupante, ça ne va pas s'améliorer cette nuit », a déclaré le préfet du Var, Laurent Cayrel, lors un point presse, évoquant un « record historique de précipitations » à Hyères. Selon la préfecture, le préfet souhaite pouvoir évacuer avant la nuit les personnes des zones où le niveau des cours d'eau peut encore monter.

Alors qu'une accalmie avait permis une légère décrue des cours d'eau varois dans la nuit de samedi à dimanche, un nouvel épisode orageux, localisé mais violent, s'est produit dimanche matin, affectant La Londe, Le Lavandou, Bormes-les-Mimosas, Hyères, Pierrefeu, Le Luc et Flassans. Au total, 4 000 foyers restaient privés de courant après 16 heures.

SIX CENTRES D'HÉBERGEMENT

Dix hélicoptères de la gendarmerie, de la sécurité civile, de la marine et de l'armée de l'air ont déjà secouru 155 personnes à La Londe, Bormes-les-Mimosas et au Lavandou. Cinq cents sapeurs-pompiers venus du Var et de départements voisins sont déployés sur le terrain.

A la mi-journée, les pensionnaires de maisons de retraite du Lavandou et de Bormes ont été mis en sécurité dans les étages, a indiqué la préfecture. A Hyères, le quartier de l'Oratoire, tout près du cours d'eau le Gapeau, a été évacué, le maire ayant mis en place dès samedi soir préventivement un centre d'hébergement au Forum du casino, dans ce département encore meurtri par les inondations meurtrières de juin 2010.

Au moins six centres d'hébergement ont été ouverts dans les communes sinistrées, dans un gymnase au Luc ou dans un hôtel à Pierrefeu. Pour le maire de Hyères, Jacques Politi, la situation est « sérieuse », plusieurs quartiers ayant les pieds dans l'eau et la voie rapide entre Hyères et La Londe-les-Maures étant également inondée.

Plusieurs cours d'eau connaissent une montée significative, notamment la Nartuby, dont « une hausse assez marquée du niveau est probable d'ici ce (dimanche) soir », selon la préfecture. Même constat pour l'Argens et le Gapeau dont les niveaux pourraient remonter encore. Une vingtaine de routes départementales sont coupées et la SNCF indique que la circulation des trains est interrompue entre Toulon et les Arcs-Draguignan.

LE VAR RESTE EN VIGILANCE ORANGE

Le Var reste en alerte orange pour pluies et inondations jusqu'à lundi 6 heures. Sur les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône, les précipitations moins abondantes permettent de lever le niveau de vigilance.

Dans le Var, les cumuls de pluies mesurés depuis le début de cet épisode vendredi sont généralement de 70 à 110 mm, atteignant localement 120 à 160 mm. Les cumuls prévus pour l'ensemble de l'épisode devraient ainsi atteindre souvent 80 à 120 mm, jusque localement 150 à 200 mm, prévoit Météo France. Sur les Bouches-du-Rhône, en revanche, il devrait continuer de pleuvoir dans les prochaines heures, « mais l'activité faiblit ».

Dans les Alpes-Maritimes, où à Nice 100 mm de pluie sont tombés depuis jeudi soir (contre 85 mm pour un mois de janvier moyen), une dizaine de routes métropolitaines restaient fermées à la circulation dimanche à cause d'éboulements, notamment. Au total, une cinquantaine de routes ont été touchées, nécessitant 140 interventions des services techniques de la métropole Nice Côte d'Azur, a indiqué son président, Christian Estrosi.

Un éboulement de plus de 150 m3 de roches bloquait toujours l'accès aux villages de Saint-Etienne de Tinée et d'Isola et aux stations d'Auron et d'Isola 2000, dans la vallée de la Tinée.

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