C’est reparti. Après avoir discuté emploi puis formation professionnelle, les partenaires sociaux se retrouvent vendredi pour débattre cette fois-ci du chômage. Plus précisément des règles de l’assurance-chômage, alors que l’Unédic, l’organisme qui la gère, est dans le rouge. Elle table cette année sur un déficit de 4,3 milliards d’euros et une dette -comprenez un déficit cumulé- de 22,1 milliards. Comment ces comptes peuvent-ils être rétablis? 20 Minutes fait le tour des différentes pistes envisagées.
Baisser la durée d’indemnisation
Cette idée revient régulièrement sur le tapis alors que la durée maximale d'indemnisation en France est de 24 mois (36 mois pour les plus de 50 ans). C’est nettement plus qu’en Grande-Bretagne, où l'indemnisation cesse au bout de six mois, mais c’est moins qu’aux Pays-Bas, où la limite est de 38 mois. A noter que l’Allemagne, pays avec lequel la France aime bien se comparer, indemnise ses chômeurs aussi longtemps que la France, soit 24 mois.
Plutôt que de raccourcir ce délai, certains proposent de le flexibiliser, à l’instar de Bruno Coquet, de l’Institut de l’entreprise. Concrètement, il voudrait que la durée de l’indemnisation s’accroisse pendant les périodes de ralentissement économique et se réduise quand la conjoncture s’améliore.
Baisser le montant des allocations
Le taux de remplacement est le pourcentage perçu de son ancien revenu. En 2009, selon la Cour des comptes, ce taux était en France «légèrement supérieur à la médiane des pays de l'Union européenne» (67,3% contre 64,9%). Bruno Coquet propose d’instituer un taux unique pour tous les chômeurs, de l’ordre de 65%. «D’après la littérature économique, c’est le niveau optimal pour stabiliser la consommation sans décourager la reprise de l’emploi», explique-t-il.
Certains évoquent aussi la possibilité de réduire le plafond des allocations, qui est en France le plus haut d’Europe: 6.270 euros par mois, contre 2.300 en Allemagne et moins de 1.700 en Espagne ou en Italie.
Réactiver la dégressivité
L’idée, qui consiste à réduire le montant des allocations au fil du temps, a été remise sur la table il y a quelques mois par Pierre Gattaz, le patron des patrons. Rappelons que cette dégressivité a existé en France: elle a été supprimée en 2001.
Durcir les conditions d’accès au chômage
C’est-à-dire augmenter la durée de travail pour avoir droit à des allocations. Car les Français accèdent «facilement» aux indemnités, après quatre mois de labeur (sur les 28 mois précédant la perte de l'emploi), contre six mois au Pays-Bas et au Luxembourg et au moins 12 mois dans les autres Etats de l'Union –sauf au Royaume-Uni et en Irlande, qui n’exigent pas une durée de travail, mais un montant minimal de cotisations.
Supprimer certains régimes
A commencer par celui des intermittents du spectacle, régulièrement accusé d'être trop coûteux. Ainsi, si le régime général connaissait, en 2012, un excédent cumulé de 24,2 milliards d’euros, celui des intermittents enregistrait un déficit cumulé de -20,4 milliards. Autre régime qui plombe les comptes de l’Unédic: celui des intérimaires, à -20 milliards.
Augmenter les cotisations
Pour l’Institut de l’entreprise, il faut que tous les salariés cotisent, y compris les agents publics ou les salariés à statut particulier de certaines entreprises privatisées. Face à la flambée des contrats précaires, d’autres souhaitent augmenter la majoration de la contribution patronale pour les CDD de courte durée entrée en vigueur cet été, voire l'étendre à l'intérim.
Que vont décider les partenaires sociaux, dont les discussions s’annoncent houleuses? Ils ont jusqu’à fin mars pour trouver un accord. S’ils parviennent à en signer un, celui-ci sera ensuite débattu au parlement.
Source
Paul : ne pensez jamais que cette crise soit due à la fatalité ou l'incompétence, il s'agit d'un plan rondement mené : dépouiller les peuples...
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