24 septembre 2013

Tarascon : une institutrice jugée pour le suicide d'un élève puni

Le tribunal correctionnel de Tarascon examine mardi la responsabilité d'une enseignante de primaire, dont un élève de 11 ans s'était pendu alors qu'il avait été exclu de la classe. Cette professeur des écoles, âgée d'une quarantaine d'années, est poursuivie pour "manquement à une obligation particulière de prudence" et "homicide involontaire", des délits passibles de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, a indiqué le parquet de Tarascon.

Le 26 mai 2011, Khoren Grimaldi, un élève de CM2 qui refusait de faire son travail, avait été exclu vers 9 heures de sa classe de l'école Anne-Frank à Arles. Trois-quarts d'heure plus tard l'enfant avait été retrouvé inconscient, pendu par son tee-shirt à une patère du couloir. En arrêt cardio-respiratoire, l'élève n'avait pu être réanimé malgré un massage cardiaque pratiqué par les enseignants de l'école. Il devait décéder quatre jours plus tard à l'hôpital de la Timone à Marseille où il avait été transféré.

Selon l'avocat de la partie civile, le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Tarascon, Louis Sayn-Urpar, "Khoren a été laissé 45 minutes sans surveillance" ayant même été "rejeté" alors qu'il avait demandé à deux reprises à sa maîtresse de pouvoir regagner sa place en classe. Selon lui, les débats devant le tribunal devraient tourner autour de la question de "l'obligation de surveillance" : "La réglementation départementale dit que les enfants ne doivent pas rester sans surveillance. Lorsqu'un élève est puni, cette surveillance doit être renforcée", estime-t-il.

"Tu es inutile"

"Dans la classe d'à côté, une enseignante qui avait elle aussi puni un élève l'avait fait asseoir sur une chaise face à la porte entrouverte", ajoute ainsi Me Sayn-Urpar. L'avocat de l'enseignante, qui exerce toujours dans la même école arlésienne, n'a pu être joint par l'AFP. L'autopsie a révélé que Khoren avait succombé à un oedème cérébral, la compression des carotides ayant entraîné une asphyxie par manque d'afflux sanguin.

Très vite l'enquête a conclu à "un jeu qui a mal tourné", a expliqué l'avocat de la partie civile, expliquant que le garçon, présenté comme "bon élève, facétieux et aimant faire rire ses camarades", avait très probablement pris la maîtresse au mot, après qu"'elle lui eut dit tu es inutile, va rejoindre les manteaux". Selon Me Sayn-Urpar, Khoren a dû perdre connaissance après s'être accroché à la patère et s'étrangler sous l'effet de son poids.

Le bâtonnier affirme que la volonté de la famille est que cette audience serve d'exemple "pour que ça n'arrive plus". "La famille Grimaldi attend de ce procès que la règlementation sur la surveillance des élèves soit durcie et que la formation des maîtres soit renforcée sur ce point", explique-t-il. Les magistrats du tribunal correctionnel de Tarascon devraient mettre leur décision en délibéré.

Source

 
Paul : Facteur déclenchant mais pas la cause profonde, investiguer dans la vie familiale de l'enfant, son entourage direct...
Autrefois certains instituteurs pouvaient se montrer odieux avec les élèves, littéralement les persécuter, jamais vu le moindre suicide.

2 commentaires:

  1. Comment peux-t'on autoriser cette institutrice de reprendre l'enseignement........... Comment peut-on croire qu'une enseignante ne soit pas responsable des enfants (très jeunes enfants)....... Comment peut-on ne pas l'accuser de non assistante à personne en dangée..... Comment peut-on admettre qu'elle ne soit pas responsable de non surveillance à ces petits enfants........Comment peut-on croire, en tant que parent, nos enfants ne sont ni surveillés et ni assistés et mis en dangés.....Comment peut-on croire que des parents acceptent que leur enfant soit dans la classe de cette enseignante......C'est çà la justice, c'est çà l'école.....

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    1. Investiguez du côté des parents et de l'entourage proche de l'enfant. Pour avoir connu les instits "à l'ancienne", je peux vous affirmer que l'on en s'en prenait autrement pire que ce qui est cité dans l'article. Les instits qui utilisaient la dévalorisation n'étaient pas rares, les gifles et coups de pieds au c... non plus ! Pas de suicides pour autant.
      On a affaire à un problème qui dépasse la responsabilité de l'instit, même si son comportement est loin d'un idéal qui n'existe d'ailleurs pas. Cette personne à été le détonateur, pas la cause profonde. Les enfants de cet âge ne se suicident pas, encore moins face à ce genre de comportement, sauf blessure profondes...

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