Dans le meilleur des mondes, on s’imagine que toute la galère des sapeurs-pompiers en vaut la peine. Sauf que voilà, les sapeurs-pompiers sont souvent utilisés comme des larbins, il n’y a pas d’autres manières de le dire.
Lorsque quelqu’un appelle le 18 ou le 112 depuis Paris, le 92, le 93 ou le 94, il tombe sur un Centre Opérationnel situé à Champerret. En province, il tombe sur un Centre de traitement des appels. C’est le seul filtre de traitement des appels d’urgence. On compte environ un million d’appels par an.
Selon la majorité des pompiers que j’ai interrogés, « ¼, voire la moitié de ces appels sont des faux ». Autrement dit, des appels qui ne sont pas justifiés par une urgence telle que incendie, détresse médicale, sauvetages en altitude, accidents de la circulation, pollution des milieux aquatiques (à l’hydrocarbure par exemple, avec installation de barrages pour filtrer l’eau), recherche de personnes disparues en milieu aquatique, etc. Ca donne quoi le 18 concrètement ? Témoignages :
- Des insultes gratuites au téléphone
- Des tutoiements pour raconter sa vie
Après ce filtre, l’urgence est dispatchée en moins d’une minute au centre de secours le plus proche du lieu d’appel. Là, les ennuis ne font que commencer suite aux mensonges téléphoniques pour faire venir les pompiers.
Ex : Certaines personnes appellent pour demander un déplacement à l’hôpital car ils ont rendez-vous « pour un problème médical quelconque ». Ce que cette personne ne dit pas au téléphone mais que l’on constate plus tard, c’est qu’elle ne veut pas payer le taxi ou prendre les transports en commun, mais tout simplement utiliser les pompiers comme taxi gratuit. Au téléphone, on lui répond que les services d’urgence ne servent pas à cela, la personne prétexte alors « une forte douleur au cœur ». Donc automatiquement, dés prononciation de ce message, les SP sont obligés d’intervenir : tout problème de santé qui arriverait à cette personne suite à cet appel, même sans lien de causalité avec une urgence inexistante, serait reproché à la BSPP qui, par un jeu du contentieux administratif, se retournerait contre le SP qui a pris l’appel (enregistré) et qui n’y a pas donné suite. Ce contentieux est d’ailleurs quotidien, énorme et coûte le poste des pompiers en question, comme s’il n’y en avait déjà pas trop peu. Arrivés sur place, les pompiers observent la personne prendre ses valises et s’installer tranquillement dans le camion, direction le rendez-vous à l’hôpital. Cela concerne aussi bien les femmes enceintes qui commencent à peine leur travail et sans urgence aucune qui attendent le camion rouge comme un bus gratuit, après avoir prétexté au téléphone un accouchement immédiat (98% des cas de « parturientes », comme ils disent).
Ex : untel est revenu de vacances, c’est la grosse déprime de la rentrée. Il appelle le 18, menace un suicide, pour simplement demander à être transporté à l’hôpital voir son psy.
Ex : madame appelle pour un court-circuit, parce qu’en réalité elle ne veut pas changer une ampoule grillée par peur de s’électrocuter.
Ex : les locataires appellent pour une personne évanouie sur le trottoir parce qu’ils veulent qu’on débarrasse l’entrée d’un immeuble très chic d’un SDF qui est venu s’y abriter pour la nuit. A ce sujet, un pompier de 34 ans m’a confié : « ce n’est pas ce qui me gêne le plus, je pars du principe que si l’on se bouge pour des gens qui n’ont rien et qui vivent bien toute l’année, je peux transporter un SDF dans un bon lit une nuit sur 364 à l’hôpital ».
Selon une femme pompier de 26 ans, « Paris est à ce titre un repère d’assistés. On nous appelle pour déboucher des lavabos, bouger un pigeon qui dérange, ramasser la crotte du chien d’une petite vieille qui ne peut pas se baisser, aller chercher les médocs à la pharmacie, ouvrir l’appartement d’un gars bourré qui a oublié ses clefs chez lui et ne veut pas attendre 6 heures un serrurier et qui a prétexté au téléphone un truc sur sa cuisinière en marche. Le 18 pour beaucoup, c’est la solution de facilité ».
Même en cas d’appel dont l’abus est constaté sur place (1/4 des interventions selon eux), les SP doivent obligatoirement faire un bilan de la « victime » et « les ¾ du temps », la transporter à l’hôpital pour éviter tout contentieux ». « C’est notre métier avant tout, et si les gens appellent c’est qu’il y a bien une certaine détresse », témoigne ce même pompier de 34 ans. Ok, sauf que cette « détresse » prive les véritables situations d’urgence de la présence de ces sauveteurs confondus avec des serruriers, des taxis, la SPA, des assistants sociaux, etc. Avis à la population : ne mélangeons pas tout ! Est-ce qu’une assistante sociale aimerait être appelé à 3h du mat’ pour s’occuper d’un chat coincé sur le toit ? « pour le dernier quart, on laisse la victime sur place après avoir appelé SOS Médecins ».
Cet abus des secours n’est que le témoin d’un monde assisté, direz-vous, d’un assistanat généralisé que notre société a offert « à tous les pauvres, au plus fainéants ». Mais ce témoignage m’est aussi bien parvenu dans les quartiers les plus défavorisés que dans les quartiers les plus riches de Paris où les petites vieilles ne se gênent pas pour utiliser les loyaux services des SP.
Comme l’explique Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des quartiers sensibles : « chacun attend un service. Et on ne peut pas seulement dire que c’est la faute du public (…). Aujourd’hui, il y a une gestion bureaucratique des interventions : on scrute le temps qu’ils mettent, le coût. Les pompiers passent leur temps à se justifier auprès de leur hiérarchie, chacun dans son coin rend des comptes. Cela pose une question globale de management »
En effet, « il y a trop de soucis avec les appels, trop de contentieux », me confient tous les SP. « Même en creusant un appel du type « ma voisine fait beaucoup de bruit », le moindre synonyme de problème de santé tel que « elle allait pas super bien ces derniers temps » pousse celui qui prend l’appel à provoquer un départ pour éviter de se prendre un blâme ou de perdre son poste. Quand au final c’est juste du tapage nocturne. Ensuite, c’est le chef d’agrès qui est responsable juridiquement de l’intervention, on ne peut donc pas laisser la personne sans la déplacer à l’hôpital et si elle refuse, sans faire au moins un bilan de santé. Même si tout ça ne se justifiait pas forcément, mais on est responsable ». Responsables devant leurs supérieurs qui ne font plus dans la dentelle pour sanctionner le moindre reproche fait à la BSPP même pour des appels largement injustifiés, et responsables devant la société qui les utilise comme des larbins, les SP sont pris entre deux murs. C’est là que la pression monte encore…
Viennent ensuite les insultes et le manque de respect :
Les témoignages sont mitigés : la moitié confesse « un énorme manque de respect de la part de la population » et l’autre moitié estime que le « respect l’emporte sur le dénigrement ». En réalité, cette dualité dépend des secteurs concernés. Plus marquée dans les banlieues et quartiers les plus défavorisés où le manque de respect est notable sur au moins la moitié des interventions, celui-ci se traduit par des insultes diverses et variées, de la part même des personnes secourues ou de leurs proches, voisins, témoins, passants.
Ex : « vous êtes des fachos »
Ex : « fils de putes de français ».
Moins visible dans les quartiers les plus riches, ce manque de respect s’y traduit essentiellement par un mépris relatif, où les personnes secourues, leurs proches, les voisins et les témoins prennent de haut les pompiers.
Ex : « Je vous paye avec mes impôts » qui tient la tête du hit parade.
Ex : « vous êtes à mon service ».
Ex : « vous êtes là pour rendre service donc vous faites ce qu’on vous dit »
Ex : « Vous faites trop de bruit », « vous n’allez pas assez vite »… Ici, j’aimerai bien les y voir à devoir se ramener sur place en moins de 10 minutes dans les embouteillages, là où même certains véhicules ne se poussent pas pour les laisser passer. De même, la réaction d’un retraité qui reproche le bruit des SP en exercice est d’un égoïsme sans nom.
« Autant d’insultes, c’est très dur, quand on n’a pas dormi depuis 2 jours et qu’on s’en prend plein la gueule au réveil à 4h du mat ‘, forcément on en a marre », me confient ce jeune pompier de 23 ans et ce plus âgé de 30 ans. « Les gens attendent de plus en plus le service adapté à leurs exigences ».
C’est sûr que même superman ne peut pas encaisser autant de mépris et d’invectives de la part des gens qu’il s’est promis d’aider et de protéger en se dévouant corps et âme à leur bien-être, 24h/24. C’est logique, c’est humain, et pourtant ils doivent encaisser bien plus et bien plus longtemps des comportements que la police et le juge s’empresseraient de sanctionner, car les réactions des SP sont examinés à la loupe par les gens et sujets à énormément de contentieux ridicules. Ils doivent donc faire encore plus attention à ce qu’ils disent, ce qui n’est pas facile au bout de 2 jours sans sommeil !
Et puis il y a les crachats.
Et enfin, les coups, les baffes, les agressions physiques.
Là aussi, ça dépend des secteurs. Pour certains pompiers, « ce n’est pas fréquent » dans les zones tranquilles. Mais dans ces zones, cela se manifeste surtout dans le cadre de conflits familiaux ou de disputes de couples (qui n’épargnent pas les riches !) : le petit ami ou le père de famille aura tendance à ne pas vouloir laisser les pompiers approcher de la victime.
Mais dans les zones défavorisées, « dangereuses, en banlieue », ça part de « dégage t’es pas chez toi » à des coups de pieds, des lancers de cailloux, de pavés, des tirs de carabine à plomb. N’ayant pas le droit d’appeler d’autres pompiers en renfort (logique, ceux-ci ne sont mobilisés que pour aider les victimes, pas leurs collègues), la police ou les C.R.S sont parfois appelés sur place en même temps dans certaines zones sensibles, notamment en banlieue. C’est le cas lorsque des feux sont volontairement mis aux poubelles et aux voitures pour faire venir quelques pompiers à dézinguer. Parfois, et surtout dans le 93, certains attaquent même la caserne à coups de pavés, ou entrent par effraction dans les logements de fonction.
Qui sont ces agresseurs ?
« il s’agit toujours d’une seule catégorie de personnes, et c’est souvent les mêmes, des cas sociaux, des jeunes entre 14 et 23 ans. Tous seuls, ils sont très cools avec nous, tout gentil, mais en groupe, ils se moussent et nous attaquent », confie ce pompier de 28 ans. Il rajoute que « quand il y a un feu, il y a beaucoup moins d’insultes et d’agressions, il y a un effet de solidarité qui se créé, on nous laisse faire notre travail, ils savent qu’on est là pour ça, et qu’il n’y a que nous qui pouvons agir contre le feu, et ils n’en sont que reconnaissants. Là où c’est aussi très difficile d’intervenir, c’est dans les campements de Roms et les gens du voyage, pas facile d’aller sur place et de les aider, on n’est pas les bienvenus, ça se sent tout de suite ».
Pourquoi font-ils ça ?
« C’est l’uniforme, l’uniforme c’est pour eux le synonyme de l’autorité, de l’ordre, de l’Etat, de la république. C’est juste de la rébellion contre la société », confie ce même pompier. Pour un autre plus jeune, « c’est un problème d’éducation, c’est aussi un moyen de s’identifier en tant que chef de clan dans la cité, défoncer le 1er uniforme qui passe, ça fait caïd ».
Il s’agit d’« une minorité agitée qui leur conteste le « droit d’entrée » sur un territoire qu’elle considère à elle, refusant les « uniformes », assimilés de manière simpliste à l’État, à l’autorité », relaie LADEPECHE.fr.
De même, Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des quartiers sensibles explique : « Il y a une assimilation des pompiers aux forces de l’ordre. Quand ils éteignent une voiture qui brûle, c’est vécu comme une extinction de la contestation ».
Oui, les sapeurs-pompiers sont en partie des militaires :
Défilé du 14 juillet 2012
Mais pas à Toulouse ! Lieu de l’agression du 3 août 2013. Les gens le savent-ils ? Peu importe.
Comment réagir ?
Oui, cette attitude stupide, il n’y a pas d’autres mots, consiste à confondre les pompiers avec la police dont les gens ne veulent pas pour faire leur propre loi, au détriment de leur propre sécurité et de celles de leurs proches.
Les pompiers ne sont pas là pour faire régner l’ordre, ce n’est pas leur travail, ils ne sont pas des policiers qui viennent surveiller les gens et les punir. Leur travail est de sauver des vies, d’aider ceux qui les appellent au secours. Est-il à ce point nécessaire de rappeler et de marteler cette évidence dans la tête de ces petites jeunes qui mélangent tout ? C’est certainement un problème d’éducation ou d’enseignement. Pourrait-on imaginer quelque chose comme une affiche au collège et au lycée avec un message clair et simple, des images qui montrent que le pompier, dans son uniforme et son camion rouge avec gyrophare et sirène est là pour leur bien ?
Cela peut paraître stupide, mais on met bien des dessins avec une cigarette barrée dans les lieux publics où fumer est interdit pour ceux qui ne savent pas lire… Si l’on met des images pour des interdictions, des sanctions, pourquoi ne pas en mettre pour une chose utile et bénéfique à tous ?
Certes, on ne peut nier « l’effet rebelle contre tout symbole de l’Etat », car oui, les pompiers, militaires, volontaires ou fonctionnaires, représentent une fonction régalienne de l’Etat : la protection de la santé. Mais la connerie, j’en suis persuadée, peut être combattue si l’on passe un message suffisamment clair sur leur travail auprès de ces jeunes populations. Il n’y a rien de mieux que le dialogue pour faire avancer les choses.
Et je suis sûre que tous ces jeunes sont un peu jaloux quelque part de ces pompiers, de leur image, de leur physique, de leur rôle fondamental pour la société : tout le monde compte sur eux et tout le monde sait que l’on peut compter sur eux. Cette confiance absolue est inconditionnelle. Quel jeune un peu mal dans sa peau, vivant dans des situations difficiles à la maison, dans la rue, à l’école, sans espoir, ne regarderait pas débarquer dans son pauvre cadre de vie d’un œil un peu jaloux et envieux ces pompiers représentant l’idéal masculin dans des camions qui ont la classe et qui en jettent (eh oui)
En plus, les SP ont des privilèges
Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des quartiers sensibles, déclare en effet : « la prise de risque, le danger et le courage sont des valeurs qui marchent bien auprès des jeunes ».
Cela se fait déjà, mais peut-être pas assez.
Oui, les agressions des sapeurs-pompiers sont de la connerie pure et dure, qu’il faut sanctionner et empêcher. C’est dangereux et absolument injuste pour ceux qui font un métier extrêmement difficile à la base, dévoué à la sécurité d’autrui. Et c’est dangereux et injuste pour les victimes qui n’ont rien demandé ! Mais une grande partie pourrait certainement être évitée ou diminuée par un programme de prévention plus efficace de l’Etat et de l’Education Nationale, là où les parents ont abandonné leur rôle… Mais n’est-ce pas le rôle de l’Etat que d’assurer sa propre promotion, si celle-ci sert un intérêt général aussi louable et nécessaire que la sécurité physique de ses citoyens et de ses anges-gardiens ?
Cette confiance absolue à l’égard des sapeurs-pompiers est-elle paradoxale avec le mépris et le manque de respect qu’une partie de la société développe à leur égard lors de leur intervention, et le manque de considération que cette même partie a à leur égard en général ? Combien imaginent les pompiers comme des « débiles » ? Franchement, quelqu’un qui doit porter 3 fois son poids tout en réfléchissant aux risques alentours et aux premiers soins à administrer à une personne mourante, est loin, mais alors très loin d’avoir un QI en dessous de la moyenne. Cela demande une présence d’esprit et une rapidité de réaction que seule une intelligence adéquate permet d’acquérir et de développer. Aussi, je dirai que cette confiance n’est pas paradoxale avec ce manque de considération, je dirai qu’elle n’est qu’un des versants, et de loin le meilleur, mais aussi le plus symptomatique, de cette idée selon laquelle quand tout va mal, il y a toujours quelqu’un d’autre pour s’occuper de nous, pour nous sauver, comme un dû de la part de cette personne, un devoir à notre égard.
Bref, si mêmes les plus âgés et les plus civilisés d’entre nous ont oublié et galvaudé leur dévouement comme un dû à notre égard, comment apprendre le respect à nos jeunes et les empêcher de caillasser leurs sauveteurs ? Et inutile ici de parler de classes sociales, mêmes les plus riches estiment que les pompiers sont à leur service…le problème est ailleurs.
Les pompiers ont-ils le droit de se défendre ?
« Bah c’est sûr qu’on va pas se laisser faire, si on nous insulte au bout d’un moment on rétorque, on leur dit gentiment de fermer leur gueule et de se barrer. La plupart des gens comprennent, comme quand on leur explique qu’on fait pas taxi, yen a que ça énerve mais en discutant avec eux ils finissent par comprendre. Mais à la longue, c’est dur de garder son self-control. Après, pour les agressions physiques, oui on peut aussi se défendre, mais seulement pour maîtriser la personne, l’empêcher de nous cogner. On n’est pas là pour frapper, même en légitime défense ! Donc on esquive, on calme la personne si on peut, on appelle la police, souvent là par protocole, mais on ne peut pas attacher la personne en attendant la police… Pas facile dans tous les cas quand on est 3 face à 10 jeunes qui nous jettent des pierres. La 1ère règle du secourisme c’est de se protéger soi-même, un sauveteur à terre ne sert plus à rien, on fait donc attention à l’environnement naturel, mais là c’est une attention constante et supplémentaire, donc inutile, des gens autour, qui nous veulent volontairement du mal. Une attention que l’on pourrait simplement garder pour la victime », raconte cette femme pompier de 26 ans. Donc soit ils se défendent vraiment et ils prennent des jours d’arrêts ou perdent leur emploi, soit ils ne se défendent pas vraiment et ils prennent des cailloux ?
Portent-ils plainte ?
« Parfois, mais très rarement en fait. Surtout et uniquement pour les agressions physiques. Mais tout ça c’est de la paperasse qui n’aboutira pas, pas tout le temps en tout cas. C’est pas que c’est démotivant, mais c’est pas notre boulot d’aller poursuivre les gens », confie un pompier de 29 ans.
Et encore une belle leçon d’humilité pour les procéduriers.
Source
pour la question mépris et insultes, c'est la même chose pour les artisans du bâtiments , les dépanneurs et les livreurs ,je travaille depuis 1972 dans le bâtiment , travaux de rénovation essentiellement ,au jours d'huit je vie a la campagne avec un statut d'auto entreprise pour 600 euros de revenu mensuel,même pour 15000 euros par moi je ne retournais pas vivre a Paris
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