Partis le 11 août de Rochefort, les marcheurs appellent à un rassemblement final samedi soir place de la Concorde. L'État s'y oppose.
La mise en garde de la préfecture de police de Paris ne semble pas avoir découragé les «veilleurs» qui doivent achever samedi à Paris leur marche à la rencontre des Français, entamée le 11 août à Rochefort (Charente-Maritime).
Les participants de ce mouvement né en marge de la contestation contre le mariage homosexuel sont plus que jamais déterminés à se rassembler avec ceux qui les rejoindront sur l'esplanade de la Défense, samedi à 17 h 30, pour relier la place de la Concorde. Ils organiseront là, en plein cœur de Paris, une veillée sur le thème «mémoire et espérance», à partir de 21 h 30. «Nous prévoyons de rester toute la nuit sur place, comme ce qui s'est fait sur l'esplanade des Invalides», détaille l'un des «veilleurs», qui confie attendre «beaucoup plus qu'un millier de personnes». Au programme, lectures dans le calme de textes de Confucius à Bernanos en passant par Victor Hugo, comme cela s'est fait lors des veillées précédentes. À Nantes, mercredi soir, ils étaient trois cents.
Emprunter les Champs-Élysées
Mercredi, la préfecture de police de Paris a indiqué que «le cortège ne pourra pas emprunter le trajet envisagé et que la veillée ne pourra pas avoir lieu dans les conditions projetées». Le trajet prévu pour relier la Défense à la Concorde passe en effet par l'avenue de la Grande-Armée et surtout les Champs-Élysées. Lors de la dernière Manif pour tous contre le mariage gay, le 26 mai, la célèbre artère parisienne avait été interdite aux manifestants, entraînant une polémique puis des incidents en marge de la manifestation le jour J. «C'est un axe symbolique mais ce choix n'a rien à voir avec les événements de la dernière manifestation», lance l'un des participants à la marche.
Jeudi, les «veilleurs» ont indiqué qu'ils maintenaient leur projet. «Les “veilleurs” attirent l'attention de chacun sur le fait qu'ils ne constituent pas une manifestation: leurs rassemblements n'entravent pas la circulation et ne présentent aucun slogan ni aucun signe distinctif», ont-ils précisé.
Les «veilleurs» défendent la liberté de se réunir librement
De son côté, la Préfecture a indiqué que des contacts avec les «veilleurs» avaient eu lieu jeudi. «Lors de ces échanges, la Préfecture de police a rappelé aux “veilleurs” qu'elle n'était bien sûr pas opposée au principe de la marche et de la veillée dans la capitale samedi soir mais qu'elle souhaitait que leurs modalités soient étudiées conjointement, sur un autre itinéraire et dans des conditions compatibles avec les exigences de l'ordre public et dans le respect du cadre légal, y compris pour la propre sécurité des “veilleurs”.» Et de poursuivre qu'elle souhaitait que les contacts se poursuivent en ce sens. Du côté des «veilleurs», on ne souhaite pas communiquer sur ces discussions.
Sur le fond, les «veilleurs» défendent la liberté de se réunir librement et pacifiquement sur la voie publique, dénonçant «l'arbitraire du contrôle des forces de l'ordre lors de rassemblements». Et s'attendent en tout état de cause à une présence policière. «En cas de demande de dispersion, l'un d'entre nous prendra la parole pour demander qui veut rester et nous ferons un vote. La consigne sera alors de rester en tailleur, dans une attitude silencieuse, paisible et non violente à écouter les textes. S'il y a des interpellations, nous nous laisserons faire et nous constaterons ensuite», lâche un «veilleur». En juin dernier, 52 d'entre eux avaient été interpellés place de la République.
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