28 mars 2013

Des traces de médicaments et de pesticides trouvées dans 10% des eaux en bouteille

Selon une étude menée par le magazine 60 millions de consommateurs et la Fondation France Libertés, environ 10% des eaux en bouteille contiendraient des traces de pesticides et de médicaments.

Alors que des médecins se sont interrogés sur les dangers pour la santé de l'eau du robinet à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, c'est l'eau en bouteille qui vient de faire l'objet d'une nouvelle alerte. Selon une étude menée par le magazine 60 millions de consommateurs et la Fondation France Libertés, environ 10% des eaux en bouteille contiendraient des traces, parfois infimes mais belles et bien réelles, de pesticides et de médicaments.

Pour en arriver là, l'analyse a porté sur 47 bouteilles d'eau, trois bonbonnes d'eau, et une dizaine d'échantillons d'eau du robinet prélevés dans trois départements. Concernant les bouteilles d’eau, dix d’entre elles contenaient des résidus de médicaments et pesticides. Ainsi, les équipes de 60 millions de consommateurs indiquent avoir eu "la grande surprise" de retrouvé du tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée pour traiter les cancers du sein, dans la Mont Roucous, la Saint Yorre, la Salvetat, la Saint Armand (Du Clos de l'abbaye) et dans l’eau Carrefour Discount (Céline Cristaline).

Sur les trois bonbonnes, on retrouve des traces de diéthylphtalate dans l'Obio, et la présence de Bisphénol A, d'Atrazine et de retardateur de flamme dans la Culligan Val-de-Marne. Ajouté à cela, des vasodilatateurs ont également été retrouvés : du Buflomédil dans l'Hepar et du Naftidrofuryl dans la Saint Armand. Des désherbants interdits en 2001 mais très persistants, l’atrazine et l'hydroxyatrazine ont été trouvées dans la Vittel (Grande source), la Volvic (Clairvic), la Cora (Saint-Pierre), et la Cristaline (Louise).

Des quantités infimes mais dérangeantes

Quant à l'eau du robinet 80% des échantillons testés contiennent de une à quatre molécules sur les 85 recherchées, qu’il s’agisse de pesticides ou de résidus de médicaments (le tamoxifène a été décelé à Rennes et à Limoges). Le rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs, Thomas Laurenceau, souligne qu’"à court terme, il n'y a absolument aucun problème de qualité. Ces eaux sont parfaitement buvables" car, précise-t-il, "on est dans l'ordre de l'ultra-trace, du millième de micron, c'est vraiment minuscule".

Néanmoins, ces taux restent "suffisant pour qu'on s'interroge sur la pureté originelle imposée par la règlementation des eaux minérales". Pour le journaliste, l’enquête réalisée "ne met absolument pas en cause l'honnêteté des embouteilleurs". En effet, il indique que "les embouteilleurs sont extrêmement prudents mais ça interpelle de voir qu'il peut y avoir [des micropolluants], même si c'est infinitésimal, qui ne devraient pas être là". Mais même "si tous les micropolluants sont ici présents en très faibles teneurs, leur variété interroge sur les potentiels effets cocktail", indique 60 millions de consommateurs.

Revoir les normes de qualité de l'eau ?

Ces résultats préoccupants posent la question de la contamination de l'environnement par les pratiques humaines. "L'affaire est suffisamment sérieuse pour qu'on lance des analyses à plus grande échelle", estime M. Laurenceau. En effet, "il y a inquiétude sur la qualité de la ressource globale", ce qui devrait amener à "la remise à plat des normes de qualité" prenant en compte les nouveaux polluants.

C’est en tout cas ce que demande le magazine et France Libertés, cette dernière ayant lancé en 2011 l'Opération transparence sur l'eau qui montrait que les seuils limites en polluants étaient dépassés dans près de 420 communes grâce à des dérogations.

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2 commentaires:

  1. Cela révèle que de nombreuses nappes phréatiques sont polluées par l'agriculture intensive adepte des phyto-sanitaires de la "Big pharma mondialisée" ...
    Pour les résidus de médicaments, l'origine est plus mystérieuse, mais il ne faut pas oublier que l'élevage intensif (poulets, canards, porcs, bovins...) outre le fait que c'est inhumain et que la viande est de mauvaise qualité, est extrêmement consommateur en médocs: antibiotiques, anti-coccidiens, anti parasites etc.

    Tout notre écosystème agricole et campagnard et "vérolé". Les substances chimiques finissent toujours par s'infiltrer en profondeur et arrivent dans les nappes phréatiques.
    Les zones de montagne ne sont pas épargnées. Le bétail en estive est probablement soigné aux médocs comme en plaine.

    L'ami Pierrot

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  2. Bonjour,

    A quelle dose les produits interfèrent-ils avec notre santé ? Voir l'homéopathie.

    Edouard

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