Ils savent...

Zombie - Mort vivant

La vague antizombie se propage depuis la parution du livre de Max Brooks en 2003 « Guide de survie en territoire zombie », l’histoire d’un individu qui passe en un instant dans un monde en zombification et qui tente de survivre. L’histoire prise à la lettre par une bande de copains donna lieu sur un phénomène populaire « Zombie Squad », une organisation qui vend ses services à détruire les zombies, en faisant la charité.

 

La formation antizombie est aujourd’hui décrite comme un thème offrant un cadre métaphorique adapté à faire face à diverses situations. Cette magnifique trouvaille, qui fut rapidement associée aux drames immondes des derniers mois, allant jusqu’au cannibalisme, est à l’origine d’un cours de survie aux zombies (aujourd’hui 9) donné aux étudiants de l’Université du Michigan, dont la thématique orbite autour de l’apocalypse et de l’association avec les zombies dans la culture populaire, puisqu’il apparaît que les morts-vivants sont un comparable de choix dans des situations d’urgences. Je cite le directeur du CDC : « Si vous êtes bien équipés pour faire face à une invasion de zombies, alors vous serez aussi préparés en cas de cyclone, de pandémie, de tremblement de terre ou d'attentat terroriste » Et l’article poursuit : «En période de catastrophe, certaines personnes font preuve d'humanité alors que d'autres la perdent, dans quel groupe serez-vous ?». Nous apprenons maintenant que le Ministère de la Sécurité publique du Québec formera les ambulanciers, pompiers et policiers du Québec à l’apocalypse des zombies, qui nous décrit dans son manifeste que "l’utilisation ludique du zombie, vise à empêcher les participants de réfléchir selon leurs préjugés personnels… permet d’attirer l’attention du public sans sombrer dans le catastrophisme". Si ça visait à mettre l’emphase sur l’importance de quoi que ce soit, c’est raté, pourquoi pas les Simsons tant qu’à y être ?

Historiquement, il n’y a jamais eu d’association entre les zombies et l’Apocalypse. Les zombies sont un produit de la culture vaudou, un effet de prêtrise tirant parti d’une drogue pour impressionner la galerie. L’association avec l’apocalypse et les esprits des morts est très récente. « les réflexions des participants n'étant pas influencées par la perception qu'un sinistre majeur ne peut survenir au Québec ». Mais n’est-ce pas là l’essence même de votre formation ? « Importance de la planification en cas de sinistre » --- « … sans sombrer dans le catastrophisme… » C’est précisément là ou nous en sommes. Ce n’est pas la perception des participants qui est biaisée avec l’usage de ce cadre ridicule, mais celle du public. 

«En période de catastrophe, certaines personnes font preuve d'humanité alors que d'autres la perdent, dans quel groupe serez-vous?». (Paul : pas sur que les plus "humains" survivent !)

Au vu de l’histoire récente, et nous commençons à avoir l’expérience de la chose, il serait farfelu de croire qu’une catastrophe type officielle puisse avoir suffisamment d’ampleur pour perturber le flegme de la société de l’Ouest, allant jusqu’à produire des masses d’individus prêts à tout pour survivre, au point ou les services essentiels seraient subjugués. En usant d’un tel modèle, ils réussissent à instruire leurs singes sur les actions à suivre en cas de catastrophe globale, seule capable de créer ce genre de hordes, en réfugiant le tout dans un faux-semblant ridicule digne des grands Hollywoods, avec l’assurance que le regard sérieux s’en détournera. Beaucoup plus facile de réfugier l’autre dans une race différente. Difficile de tuer un homme, mais pas un zombie. De la propagande. Ils savent.

PDC