14 janvier 2013

Touaregs, les hommes libres

http://www.sahel-intelligence.com/wp-content/uploads/2012/04/rebelles-touaregs.jpg
Touareg est un nom d’origine arabe passé dans la langue française. Cette origine ne fait pas l’unanimité mais c’est la plus fréquente. Certains disent que le mot a une origine géographique désignant une région de Libye, le Fezzan, que les Kel Aggahar appellent Targua. Les Touaregs, que l’on appelle de manière romantique « les hommes bleus », utilisent pour se nommer le terme Kel Tamasheq « ceux qui parlent la langue tamasheq », et qui portent le voile ou encore Imajeghen « les hommes libres ». On estime leur nombre à plus de trois millions et demie de personnes .Ils se répartissent en grands groupes ou confédérations. Les principaux en sont les Kel adagh « adagh des ifoghas », Kel Ahaggar (Hoggar), Kel Air (massif de l’Aïr) et Kel Ajjer « Ajjer » Ces confédérations sont elles-mêmes divisées en différentes classes. Les Touaregs occupent une vaste région qui étend ses limites à la fois sur le Sahara et sur le Sahel. L’appartenance à une même culture, à une même langue berbère le tamasheq et l’usage d’une écriture commune : le tifinagh, sont les critères par lesquels ils s’identifient. Habitant le Sahara depuis des millénaires,

Il s’agit d’une société basée, jusqu’à l’époque de la colonisation française, sur système social complexe, cohérent, fortement hiérarchisé et matrilinéaire -la place accordée aux femmes y est importante. L’autonomie économique de la femme étant un des fondements de la société. Cette société est répartie en castes (nobles, religieux, vassaux, artisans, dont la direction politique est assurée par un chef l’amenokal, symbole de l’autorité. L’organisation politique était traditionnellement basée sur des rapports flexibles d’alliance, de protection, de conflits qui, au fil du temps, leur ont assuré une certaine force politique mais sans réussir à réaliser une unité. Les fondements économiques ont été longtemps le pastoralisme, le commerce caravanier et les butins de guerre .Pour apprendre à survivre dans le désert, l’éducation traditionnelle met l’accent sur la résistance psychologique,

L’endurance physique, la faculté d’orientation et les connaissances écologiques. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à réciter par coeur les noms des vallées de leur pays ainsi que les noms des puits (qui représentent la stabilité) et de ceux qui les ont creusés. Dès le 19e siècle, les Européens pénètrent de plus en plus loin à l’intérieur de l’Afrique de l’Ouest. La conquête coloniale se confronte alors à l’hostilité des chefs touaregs conscients que la colonisation risque de leur faire perdre le contrôle des espaces sahariens et sahéliens. A la fin du 19e siècle, les territoires touaregs sont parcourus par les militaires français qui se heurtent à des mouvements d’opposition dispersés facilitant la répression. Suite à la colonisation et la décolonisation des années soixante les territoires se partagent entre cinq nouveaux états : Algérie, Libye, Mali, Niger et Burkina Faso. Dans chacun d’eux, les Touaregs se retrouvent minoritaires tant au point de vue démographique que politique, économique, social, culturel et linguistique. Les nomades ne reconnaissent pas les frontières, ils se retrouvent privés de leurs activités économiques traditionnelles et sont soumis aux brimades des dirigeants de ces nouveaux pays. Sur le plan économique, les deux grandes famines de 1973 et ensuite de 1984 vont contribuer au déclenchement de la révolte au mali et au niger.

Aujourd’hui, la scolarisation est l’objectif principal de nombreux Touaregs, conscient que leur survie en dépend. Le défi étant de concilier la modernité et la tradition. Les enfants touaregs doivent, sans pour autant risquer de perdre leur identité, pouvoir affronter un monde où le développement industriel, minier et touristique change en partie leurs conditions de vie.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.