20 janvier 2013

Intelligence collective

La méthode d'organisation sociocratique repose sur quatre règles simples.

La prise de décision par consentement

La sociocratie distingue les décisions politiques (qui affectent le fonctionnement de l'unité ou l'organisation du travail) et les décisions opérationnelles (le travail au quotidien). Pour des raisons d'efficacité, seules les premières sont prises par consentement. Il y a consentement quand personne n'a d'objection importante et raisonnable. Quand une objection est émise dans un groupe sociocratique, la personne qui a émis l'objection et les autres membres du groupe travaillent ensemble à la lever. S'ils y arrivent, la décision est prise ; sinon un processus d'escalade dans la structure de l'organisation évite le blocage.

Le consentement est la composante cardinale de la sociocratie. Il peut être fait à peu près n'importe quoi du moment qu'il y a consentement. Notamment une organisation sociocratique peut choisir pour une durée limitée un autre type de gouvernance, s'il y a consentement à ce propos, par exemple en cas de crise grave.

Le cercle

La sociocratie maintient la structure opérationnelle existante d'une organisation. À chaque élément de cette structure, elle rajoute en parallèle un cercle chargé de la prise des décisions politiques. Toute personne appartenant à la structure opérationnelle est membre de droit du cercle correspondant. Des cercles ad hoc peuvent être créés pour résoudre des problèmes spécifiques.

Chaque cercle établit ses propres règles de fonctionnement sur le principe du consentement de ses membres. Un cercle a pour mandat de réaliser la mission de l'unité de travail, d'améliorer constamment la qualité de sa production et d'assurer sa pérennité par l'éducation permanente de ses membres.

Un cercle est maître du pilotage, de l'exécution et de la mesure de ses processus au sens de la norme ISO 9001. L'exécution de ses trois fonctions par le cercle est une des conditions majeures du succès de la sociocratie dans une organisation.

Chaque cercle choisit un facilitateur qui anime les réunions selon les méthodes sociocratiques, et un secrétaire qui rédige les comptes rendus et maintient l'historique du cercle.

Un cercle est une organisation semi-autonome car il est inscrit dans une hiérarchie : chacun doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs et des cercles inférieurs. Le cercle de plus haut niveau, correspond au conseil d'administration ; il doit représenter l'environnement économique, social et culturel de l'organisation.

Le double lien

Dans une organisation gérée de manière traditionnelle, le responsable d'une unité assure à la fois la communication descendante (les directives venant des niveaux supérieurs de l'organisation) et la communication ascendante (le retour des informations de la base vers les niveaux supérieurs). Assurer simultanément ces deux rôles est difficile et source de confusion.

La sociocratie établit un double lien entre chaque cercle et son cercle de niveau supérieur. Le responsable de l'unité opérationnelle est choisi par le cercle de niveau supérieur. Une deuxième personne, obligatoirement distincte de la précédente, est choisie par le cercle pour participer au cercle de niveau supérieur et donner ou non son consentement aux décisions qui y sont prises. Ces deux personnes sont membres à part entière des deux cercles.

L'élection sans candidat

Le choix et l'affectation des personnes dans une fonction ou la délégation d'une tâche à un membre du cercle s'effectue par un processus de vote sans candidat déclaré. Chaque membre du cercle propose la personne qu'il estime la plus adaptée à la fonction, puis justifie son choix. Le facilitateur du cercle propose alors un candidat qui est accepté ou non par consentement. 


Socios versus dêmos

Pour que la sociocratie fonctionne, il faut que les membres de l'organisation soient unis par un lien fort qui donne cohérence et direction. Pour cela, non seulement l'organisation dans son ensemble, mais chaque cercle définit : 

Sa vision : l'impact positif qu'il veut avoir sur le monde extérieur à l'organisation ;

Sa mission : ce qu'il fait globalement pour contribuer à la concrétisation de sa vision ;

Ses objectifs : les mesures concrètes qu'il prend pour mettre en œuvre sa mission.

Source 
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7 commentaires:

  1. La norme ISO 9001 ?

    De ces 8 principes, le second est le leadeship ou chefferie.
    Le leader doit autant avoir confiance dans le groupe que la majorité du groupe a confiance en lui.
    Pourtant quand tu entends ce mots Leadership, n'entends tu pas méfiance dans la conscience ?

    Quand on parle démocratie ou sociocratie,
    on commence par se demander ce que veut dire cratie:
    http://fr.wiktionary.org/wiki/-cratie

    alors on suit le lien kratos.

    j'ai trouvé personnellement que la deuxième définition disqualifiait ce mot pour l'avenir.

    Car un coup de peinture sur un préfixe ne même pas bien loin, si la fondation n'est que pourriture.

    Amitiés,
    Ploz.

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  2. J'ai participé à un atelier sociocratique lors de l'arrivé des marches indigné-e-s à Bruxelles en 2011.
    J'ai été surpris par l'éthique et le bon sens pratique qui en ressortait (entre indignados).
    Mais ça reste de la politique et tant qu'on ne se basera pas sur un modèle spirituel, j'y crois pas trop. 10.000ans de politique et voilà le résultat!
    Mais ça reste très intéressant, c'est a creuser, faut s'armer de patiences. On avance...

    Dawa

    ( Il parait que "En Hollande, les entreprises qui utilisent ce système enregistrent un hausse du chiffre d'affaire...)

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  3. La photo illustre parfaitement le concept.

    Idéalement applicable dans l'entreprise, lorsque les buts sont à la fois communs et visibles.

    Edouard

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  4. Le fonctionnement, avec différents "cercles" est assez complexe à comprendre, ce qui contredit l'adage "ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement".

    Par exemple :
    "La sociocratie établit un double lien entre chaque cercle et son cercle de niveau supérieur. Le responsable de l'unité opérationnelle est choisi par le cercle de niveau supérieur. Une deuxième personne, obligatoirement distincte de la précédente, est choisie par le cercle pour participer au cercle de niveau supérieur et donner ou non son consentement aux décisions qui y sont prises. Ces deux personnes sont membres à part entière des deux cercles. "

    Ceci dit, il y a aussi une "condition essentielle" qui est très difficile à obtenir de nos jours, dans une société dissociée et individualiste (travail de sape de l'oligarchie : diviser pour régner), c'est l'existence de ce lien fort entre les membres de l'organisation (une philosophie, voire une idéologie commune, une Ethique du service à autrui ou pour le bien commun)

    "Pour que la sociocratie fonctionne, il faut que les membres de l'organisation soient unis par un lien fort qui donne cohérence et direction."

    Une piste intéressante serait sans doute d'étudier le fonctionnement des SCOP, lequel me paraît être une illustration de la Sociocratie dans la société marchande (encore) dominante.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/SCOP

    L'ami Pierrot

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  5. Et la méritocratie c'est pour quand ?

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  6. Je pensais justement aux SCOP en lisant ce texte, ami Pierrot... ^^

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  7. Mandat unique et tournant, sinon on évitera pas les cercles supérieurs ...

    "Un vrai citoyen conscient des choses de la cité doit savoir gouverner comme être gouverné"

    Bon ! Pour la roche Tarpéenne par exemple, on pourrait placer une piscine en dessous, histoire de ne plus décapiter personne ...

    Le fou d'ubu

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