[...]
Aperçu vitriolique :
De Cyrano Bergerac : Le pédant joué
La séparation est de telle importance qu’elle influence, de façon décisive, l’aspect des matériaux à la fin du premier œuvre. Eugène Canseliet, unique disciple de Fulcanelli, disait souvent que le vitriol véritable n’est pas nécessairement atteint lorsqu’on obtient un sel vert lors des purifications du mercure. Chacun pourra en juger à présent, en prenant connaissance de la description exacte du composé que nous avons pu élaborer et que voici :
L’étoile, qui est un synonyme philosophique du sel dont nous parlons, est générée à partir des seuls matériaux réservés à l’oeuvre lorsqu’ils sont travaillés selon la technique sans envie décrite au chapitre conjonction et séparation de « L’alchimie expliquée » (1). Le vitriol est insoluble quel que soit le solvant employé depuis l’eau, le chloroforme, l’acétone jusqu’à l’alcool le plus subtil, voir même l’acide chlorhydrique (2). On peut donc le considérer comme un émail de la meilleure qualité, certains le comparent même à l’or. Par-dessus tout, il est transparent comme du cristal de Bohême teinté du plus beau vert. Cette transparence est le signe le plus certain d’une exacte préparation si l’odeur de l’encens accompagne les opérations de purification. Sa couleur est fixe.
Le vitriol, coulé puis refroidi à la surface du mercure, se brise en mailles de filet. Les veines de ces brisures deviennent, à l’air ambiant, autant de lignes opaques hérissées d’une multitude de poils blancs dont la structure ressemble à l’amiante. Toutefois, cette « oxydation » se limite aux seules fêlures de la masse compacte qui reste, elle, exempte de toute dégradation. Les fumeroles qui s’insèrent lors de la solidification sont la cause la plus plausible de ces apparitions poilues.
Cela dit, il est assuré qu’il sera impossible d’opérer aux sublimations avec un vitriol qui soit opaque dans sa masse, à cause d’une mauvaise séparation ou d’une purification mal conduite. Au stade du second oeuvre, le pur désire habiter avec le pur c’est pourquoi il change de lieu pour monter à la surface où se trouve le vitriol. Ce phénomène magnétique ne s’accomplira que si l’émeraude philosophique a les qualités requises, afin que le semblable s’unisse au semblable.
La grande vertu du cristal philosophique est-elle indispensable à la transmutation particulière ? Il est pour nous démontré que la surfusion du plomb s’opère sans le vitriol des Sages. Cette manipulation se caractérise, rappelons-le, par la liquéfaction du métal à une température nettement inférieure a son point de solidification et ceci pendant quarante jours.
La masse du plomb surfondu a un aspect caractéristique se situant entre l’état liquide et le solide. Plus précisément le métal se transforme en une sorte de substance mi-cristallisée baignant en son eau mère. Un sable gras et plus qu’humide, une saumure presque asséchée et crissante lorsqu’on la remue avec une spatule de porcelaine : ce sont là des images qui donneront une idée de l’état surfondu obtenu d’aprs ce que nous enseigna Eugène Canseliet.
Le creuset peut être agité, on peut remuser la pâte métallique sans que la solidification ne se produire. Bien plus, la température peut varier de un à deux degrés sans que l’état de surfusion ne disparaisse. Tout l’art de cette opération consiste à contrarier les réactions du plomb. Une fois le tour de main acquis, rien n’est plus facile que d’obliger Saturne à prendre l’état pâteux qu’il ne possède pas d’ordinaire puisqu’il passe directement du liquide au solide en se refroidissant, ou bien du fluide à l’inerte en s’échauffant. Il n’y a pourtant là guère d’entorse aux lois de la physique mais la frange calorique séparant les deux états extrêmes est si étroite qu’on ne saurait la saisir sans y avoir été instruit.
Nous avons tenté plusieurs fois cette opération, dont une avec le charbon pour combustible car M. Canseliet donnait beaucoup d’importance à la nature de la source de chaleur. Si nous nous exerçions un jour encore, nous prendrions un creuset brasqué fort capable de tourner une certaine difficulté. Sans cet artifice supplémentaire cependant, le plomb nous a fourni un cristal très coupant, puis un émail vert très pur et très dense au plan de la couleur, enfin une pierre laiteuse d’un bleu clair et opalescent. De ces extraits nous n’avons rien pu obtenir d’utile si ce n’est que l’émail vert purifie l’or en fusion jusqu’à l’extrême en marquant le métail refroidi d’efflorescences entrecroisées.
Nous croyons enfin devoir mettre en garde les candidats à l’expérience, au sujet des vapeurs subtiles qu’émet le métal liquéfié. Quoique peu importantes, elles peuvent, à la longue, entraîner des symptômes de saturnisme par accumulation de ces vapeurs dans le squelette déjà chargé de sa dose quotidienne du gaz des essences au plomb que l’organisme n’élimine pas. On pensera donc à s’en préserver.
*
Il n’est pas impossible que les documents que nous allons maintenant publier, paraissent parce que le moment est venu. Nous avons pris la responsabilité de cette publication car nous croyons qu’elle nous est permise ; nous pensons de plus que ce serait une faute que de garder entre nous ce qui ne doit pas l’être. Tout cela s’insère dans l’idéal que nous voulons pour guide de nos actions publiques qui se résume par notre volonté de n’agir qu’en ce qui peut prolonger Fulcanelli et Eugène Canseliet. Cette attitude résolue, nous la voulons sur des bases solides dont la première partie de cet article a donné l’idée.
En tentant de développer le noyau de Tradition qui a subsisté, nous ne prétendons pas à l’exclusivité ni à la totalité de la filiation perpétrée par Fulcanelli et Eugène Canseliet. Nous sommes à ce sujet persuadés de l’unité de l’enseignement lorsqu’il est dispensé par des labourans formés à la même source.
Nous n’attendons pas d’interlocuteurs, mystérieux ou non, pour chuchoter dans l’ombre; nous ne cherchons personne et surtout nous ne recrutons personnes. Nous savons toutefois combien il est difficile de persévérer quand rien ne marche et combien un encouragement est NÉCESSAIRE quand on est au bord de l’abandon. Qui en outre, étant sincère en alchimie, désapprouverait que soit ENFIN tenté d’entraver le désastre accompli depuis six ans ?
On ne saurait publier de Fulcanelli sans solennité ni sans éviter d’être assailli de conséquences de tout ordre. Comment, par exemple, donner de nouveau la parole à l’Adepte en se soustrayant à la filiation, même éloignée, que cela implique. Désirerait-on y échapper qu’on ne le pourrait. Néanmoins, nous n’avons pas l’intention de commenter ce qui va suivre. Chacun y trouvera bien seul son propre développement selon son propre niveau. Ainsi les calomniateurs, les jaloux, les suffisants y trouveront sujet à redire et les quêteurs sincères, les opératifs ou les curieux de l’art y puiseront matière à réflexion.
– Une lettre autographe et signée Fulcanelli, à une dame non nommée. / La lettre publiée en préface du Mystère des cathédrales, envoyée au Maître de Fulcanelli. / Une page répertoriée D3, à l’encre violette, écrite de la main de Fulcanelli et titrée Le Labarum de Constantin (4). / Deux pages liées par une agrafe de laiton, copie de la main de Fulcanelli d’une citation au sujet du polyptique de Grünewald. / Deux pages liées, copie de la main de Fulcanelli (comme toutes les autres) d’une article intitulé L’art et la médecine au Musée de Colmar. / Une page autre citation du même. / Une feuille jaunie intitulée base de la multiplication avec deux citations du Philalèthe. / Une page intitulée Confrérie des Antonites avec une citation. / Une photo représentant la partie centrale du polyptique de Grünewald (Christ). / Idem, la tentation de saint Antoine. / Une facture à E. Canseliet du 3.XII.1930 pour ces deux photos. Doit : 33,50 F. / Une feuille imprimée intitulée El Venerable Siervo De Dios Don Miguel Manara y Vicentelo De Leca. / Une inscription relevée sous le porche et au-dessus de la porte d’entrée de l’Hospice de la Sainte-Charité à Séville. / Une carte postale représentant l’église d’Hendaye. / Une photo du tableau In Ictu Oculi de Valdés Leal. / Idem Finis Gloriae Mundi du même. / Quatre photos de la croix cyclique d’Hendaye (2 floues : la croix du haut et le soleil de face – 2 nettes : Lune et Soleil. Soleil et 4A.) / Une permission n° 9412 pour visite extraordinaire de la chapelle de la Santa Caridad à Séville. / Un billet de transport n° 039848, autobus de Séville. / Une carte postale représentant le tableau F.G.M. de Valdes Léal. / Un extrait du journal Arts. / Une grande photo du F.G.M. de Valdes Léal, numérotée en bas 16975. Au dos : indications de Fulcanelli à Julien Champagne pour le frontispice de son troisième ouvrage. / Un plan de l’obélisque de Dammartin vu de dessus. / Une photographie, sigillée D4 à l’encre violette, représentant une croix de pierre avec cinq boules. / Une page et demie et une languette attachées, intitulées Feu. / Une page synopsis intitulée Finis Gloriae Mundi. / Une page intitulée Larousse. / Un faire-part pour la mort de Julien Champagne inhumé le 29 août à 9h15.
*
**
Nos années d’études alchimiques nous ont quand même doté d’un certain discernement quant à la valeur des textes. Peut-être nous croira-t-on alors si nous disons que de tous les documents que détaille cette liste, le synopsis qui va suivre est le plus important malgré son caractère concis.
Voici donc à présente l’exposition des thèmes principaux qui étaient abordés dans le troisième livre de l’Adepte dont Eugène Canseliet publia de larges extraits in fine du Mystère des Cathédrales (La croix cyclique) et des Demeures Philosophales (Paradoxe du progrès illimité).
L’étudiant qui projette la pratique de l’oeuvre sur le mystère de l’origine et du devenir de l’Homme recevra ici quelques indications précises et importantes qu’il aurait vainement cherché ailleurs. Nous devons, hélas ! ajouter que ces révélations n’auraient sans doute jamais été offertes aux intéressés si, peu après le décès de Monsieur Canseliet, nous n’avions pas eu le bonheur d’accéder à ces documents avant qu’ils n’aient été emportés dans le désastre obligé du destin.
FINIS GLORIAE MUNDI – SYNOPSIS
[Introduction par Patrick Rivière :] Avant sa disparition, hélas ! trop précoce, Jean Laplace eut la bonne fortune de découvrir, ainsi que nous le précisions précédemment, au sein de la fameuse chemise cartonnée demeurant à l’abri dans la maison de Savignies [chez Eugène Canseliet], les éléments constitutifs du synopsis de ce qu’aurait dû être le troisième livre du maître, Finis Gloria Mundi. En voici donc, dans toute la concision requise, le précieux contenu :
« I. La décadence de notre civilisation et la déchéance des sociétés humaines
Incrédulité religieuse et crédulité mystique. Effets néfastes de l’enseignement officiel. Abus des plaisirs par la crainte de l’avenir. Fétichisme à notre époque. Symboles plus puissants qu’autrefois dans la conception matérialiste. Incertitude du lendemain. Méfiance et défiance généralisées. La mode et ses caprices révélateurs. Les initiés inconnus gouvernent seuls. Le mystère pèse sur les consciences.
II. Témoignages terrestres de la fin du monde
Les quatre Âges. Les cycles successifs scellés dans les couches géologiques. Fossiles. Flore et faune disparues. Squelettes humains. L’Asiatide. Monuments de l’humanité dite préhistorique. Cromlechs. Chandelier des trois croix.
III. Les causes cosmiques du bouleversement
Le système de Ptolémée. L’Almageste. Erreur du système de Copernic démontrée par l’étoile polaire. Précession des équinoxes. Inclinaison de l’écliptique. Variations inexplicables du pôle magnétique. Ascension solaire au zénith du pôle et retour en sens contraire provoquant le renversement de l’axe, le déluge et la fusion à la surface du globe. »
*
**
Que tous ceux qui travaillent à l’oeuvre soient assurés que rien n’est perdu de la transmission orale et que rien ne s’en perdra. En cinq ans, un premier tri s’est opéré et chaque acteur du drame de « l’après Canseliet » s’est révélé tel qu’il est et tel qu’il demeure dans la mémoire éternelle de l’Univers.
2 mars 1988
Aperçu vitriolique :
« Aujourd’hui clair de lune
Il fera demain clair de l’autre. »
Il fera demain clair de l’autre. »
De Cyrano Bergerac : Le pédant joué
La séparation est de telle importance qu’elle influence, de façon décisive, l’aspect des matériaux à la fin du premier œuvre. Eugène Canseliet, unique disciple de Fulcanelli, disait souvent que le vitriol véritable n’est pas nécessairement atteint lorsqu’on obtient un sel vert lors des purifications du mercure. Chacun pourra en juger à présent, en prenant connaissance de la description exacte du composé que nous avons pu élaborer et que voici :
L’étoile, qui est un synonyme philosophique du sel dont nous parlons, est générée à partir des seuls matériaux réservés à l’oeuvre lorsqu’ils sont travaillés selon la technique sans envie décrite au chapitre conjonction et séparation de « L’alchimie expliquée » (1). Le vitriol est insoluble quel que soit le solvant employé depuis l’eau, le chloroforme, l’acétone jusqu’à l’alcool le plus subtil, voir même l’acide chlorhydrique (2). On peut donc le considérer comme un émail de la meilleure qualité, certains le comparent même à l’or. Par-dessus tout, il est transparent comme du cristal de Bohême teinté du plus beau vert. Cette transparence est le signe le plus certain d’une exacte préparation si l’odeur de l’encens accompagne les opérations de purification. Sa couleur est fixe.
Le vitriol, coulé puis refroidi à la surface du mercure, se brise en mailles de filet. Les veines de ces brisures deviennent, à l’air ambiant, autant de lignes opaques hérissées d’une multitude de poils blancs dont la structure ressemble à l’amiante. Toutefois, cette « oxydation » se limite aux seules fêlures de la masse compacte qui reste, elle, exempte de toute dégradation. Les fumeroles qui s’insèrent lors de la solidification sont la cause la plus plausible de ces apparitions poilues.
Cela dit, il est assuré qu’il sera impossible d’opérer aux sublimations avec un vitriol qui soit opaque dans sa masse, à cause d’une mauvaise séparation ou d’une purification mal conduite. Au stade du second oeuvre, le pur désire habiter avec le pur c’est pourquoi il change de lieu pour monter à la surface où se trouve le vitriol. Ce phénomène magnétique ne s’accomplira que si l’émeraude philosophique a les qualités requises, afin que le semblable s’unisse au semblable.
La grande vertu du cristal philosophique est-elle indispensable à la transmutation particulière ? Il est pour nous démontré que la surfusion du plomb s’opère sans le vitriol des Sages. Cette manipulation se caractérise, rappelons-le, par la liquéfaction du métal à une température nettement inférieure a son point de solidification et ceci pendant quarante jours.
La masse du plomb surfondu a un aspect caractéristique se situant entre l’état liquide et le solide. Plus précisément le métal se transforme en une sorte de substance mi-cristallisée baignant en son eau mère. Un sable gras et plus qu’humide, une saumure presque asséchée et crissante lorsqu’on la remue avec une spatule de porcelaine : ce sont là des images qui donneront une idée de l’état surfondu obtenu d’aprs ce que nous enseigna Eugène Canseliet.
Le creuset peut être agité, on peut remuser la pâte métallique sans que la solidification ne se produire. Bien plus, la température peut varier de un à deux degrés sans que l’état de surfusion ne disparaisse. Tout l’art de cette opération consiste à contrarier les réactions du plomb. Une fois le tour de main acquis, rien n’est plus facile que d’obliger Saturne à prendre l’état pâteux qu’il ne possède pas d’ordinaire puisqu’il passe directement du liquide au solide en se refroidissant, ou bien du fluide à l’inerte en s’échauffant. Il n’y a pourtant là guère d’entorse aux lois de la physique mais la frange calorique séparant les deux états extrêmes est si étroite qu’on ne saurait la saisir sans y avoir été instruit.
Nous avons tenté plusieurs fois cette opération, dont une avec le charbon pour combustible car M. Canseliet donnait beaucoup d’importance à la nature de la source de chaleur. Si nous nous exerçions un jour encore, nous prendrions un creuset brasqué fort capable de tourner une certaine difficulté. Sans cet artifice supplémentaire cependant, le plomb nous a fourni un cristal très coupant, puis un émail vert très pur et très dense au plan de la couleur, enfin une pierre laiteuse d’un bleu clair et opalescent. De ces extraits nous n’avons rien pu obtenir d’utile si ce n’est que l’émail vert purifie l’or en fusion jusqu’à l’extrême en marquant le métail refroidi d’efflorescences entrecroisées.
Nous croyons enfin devoir mettre en garde les candidats à l’expérience, au sujet des vapeurs subtiles qu’émet le métal liquéfié. Quoique peu importantes, elles peuvent, à la longue, entraîner des symptômes de saturnisme par accumulation de ces vapeurs dans le squelette déjà chargé de sa dose quotidienne du gaz des essences au plomb que l’organisme n’élimine pas. On pensera donc à s’en préserver.
*
Il n’est pas impossible que les documents que nous allons maintenant publier, paraissent parce que le moment est venu. Nous avons pris la responsabilité de cette publication car nous croyons qu’elle nous est permise ; nous pensons de plus que ce serait une faute que de garder entre nous ce qui ne doit pas l’être. Tout cela s’insère dans l’idéal que nous voulons pour guide de nos actions publiques qui se résume par notre volonté de n’agir qu’en ce qui peut prolonger Fulcanelli et Eugène Canseliet. Cette attitude résolue, nous la voulons sur des bases solides dont la première partie de cet article a donné l’idée.
En tentant de développer le noyau de Tradition qui a subsisté, nous ne prétendons pas à l’exclusivité ni à la totalité de la filiation perpétrée par Fulcanelli et Eugène Canseliet. Nous sommes à ce sujet persuadés de l’unité de l’enseignement lorsqu’il est dispensé par des labourans formés à la même source.
Nous n’attendons pas d’interlocuteurs, mystérieux ou non, pour chuchoter dans l’ombre; nous ne cherchons personne et surtout nous ne recrutons personnes. Nous savons toutefois combien il est difficile de persévérer quand rien ne marche et combien un encouragement est NÉCESSAIRE quand on est au bord de l’abandon. Qui en outre, étant sincère en alchimie, désapprouverait que soit ENFIN tenté d’entraver le désastre accompli depuis six ans ?
On ne saurait publier de Fulcanelli sans solennité ni sans éviter d’être assailli de conséquences de tout ordre. Comment, par exemple, donner de nouveau la parole à l’Adepte en se soustrayant à la filiation, même éloignée, que cela implique. Désirerait-on y échapper qu’on ne le pourrait. Néanmoins, nous n’avons pas l’intention de commenter ce qui va suivre. Chacun y trouvera bien seul son propre développement selon son propre niveau. Ainsi les calomniateurs, les jaloux, les suffisants y trouveront sujet à redire et les quêteurs sincères, les opératifs ou les curieux de l’art y puiseront matière à réflexion.
On se reportera à l’index général de l’oeuvre d’Eugène Canseliet (3) pour apprendre comment ces documents nous sont parvenus. Nous fîmes alors la copie intégrale du synopsis du troisième livre de Fulcanelli et nous dressâmes l’inventaire de ce que contenait le dossier qui attendait sur un rayon du cabinet de travail après le décès d’Eugène Canseliet. Voici maintenant cette liste.
– Une lettre autographe et signée Fulcanelli, à une dame non nommée. / La lettre publiée en préface du Mystère des cathédrales, envoyée au Maître de Fulcanelli. / Une page répertoriée D3, à l’encre violette, écrite de la main de Fulcanelli et titrée Le Labarum de Constantin (4). / Deux pages liées par une agrafe de laiton, copie de la main de Fulcanelli d’une citation au sujet du polyptique de Grünewald. / Deux pages liées, copie de la main de Fulcanelli (comme toutes les autres) d’une article intitulé L’art et la médecine au Musée de Colmar. / Une page autre citation du même. / Une feuille jaunie intitulée base de la multiplication avec deux citations du Philalèthe. / Une page intitulée Confrérie des Antonites avec une citation. / Une photo représentant la partie centrale du polyptique de Grünewald (Christ). / Idem, la tentation de saint Antoine. / Une facture à E. Canseliet du 3.XII.1930 pour ces deux photos. Doit : 33,50 F. / Une feuille imprimée intitulée El Venerable Siervo De Dios Don Miguel Manara y Vicentelo De Leca. / Une inscription relevée sous le porche et au-dessus de la porte d’entrée de l’Hospice de la Sainte-Charité à Séville. / Une carte postale représentant l’église d’Hendaye. / Une photo du tableau In Ictu Oculi de Valdés Leal. / Idem Finis Gloriae Mundi du même. / Quatre photos de la croix cyclique d’Hendaye (2 floues : la croix du haut et le soleil de face – 2 nettes : Lune et Soleil. Soleil et 4A.) / Une permission n° 9412 pour visite extraordinaire de la chapelle de la Santa Caridad à Séville. / Un billet de transport n° 039848, autobus de Séville. / Une carte postale représentant le tableau F.G.M. de Valdes Léal. / Un extrait du journal Arts. / Une grande photo du F.G.M. de Valdes Léal, numérotée en bas 16975. Au dos : indications de Fulcanelli à Julien Champagne pour le frontispice de son troisième ouvrage. / Un plan de l’obélisque de Dammartin vu de dessus. / Une photographie, sigillée D4 à l’encre violette, représentant une croix de pierre avec cinq boules. / Une page et demie et une languette attachées, intitulées Feu. / Une page synopsis intitulée Finis Gloriae Mundi. / Une page intitulée Larousse. / Un faire-part pour la mort de Julien Champagne inhumé le 29 août à 9h15.
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Nos années d’études alchimiques nous ont quand même doté d’un certain discernement quant à la valeur des textes. Peut-être nous croira-t-on alors si nous disons que de tous les documents que détaille cette liste, le synopsis qui va suivre est le plus important malgré son caractère concis.
Voici donc à présente l’exposition des thèmes principaux qui étaient abordés dans le troisième livre de l’Adepte dont Eugène Canseliet publia de larges extraits in fine du Mystère des Cathédrales (La croix cyclique) et des Demeures Philosophales (Paradoxe du progrès illimité).
L’étudiant qui projette la pratique de l’oeuvre sur le mystère de l’origine et du devenir de l’Homme recevra ici quelques indications précises et importantes qu’il aurait vainement cherché ailleurs. Nous devons, hélas ! ajouter que ces révélations n’auraient sans doute jamais été offertes aux intéressés si, peu après le décès de Monsieur Canseliet, nous n’avions pas eu le bonheur d’accéder à ces documents avant qu’ils n’aient été emportés dans le désastre obligé du destin.
FINIS GLORIAE MUNDI – SYNOPSIS
[Introduction par Patrick Rivière :] Avant sa disparition, hélas ! trop précoce, Jean Laplace eut la bonne fortune de découvrir, ainsi que nous le précisions précédemment, au sein de la fameuse chemise cartonnée demeurant à l’abri dans la maison de Savignies [chez Eugène Canseliet], les éléments constitutifs du synopsis de ce qu’aurait dû être le troisième livre du maître, Finis Gloria Mundi. En voici donc, dans toute la concision requise, le précieux contenu :
« I. La décadence de notre civilisation et la déchéance des sociétés humaines
Incrédulité religieuse et crédulité mystique. Effets néfastes de l’enseignement officiel. Abus des plaisirs par la crainte de l’avenir. Fétichisme à notre époque. Symboles plus puissants qu’autrefois dans la conception matérialiste. Incertitude du lendemain. Méfiance et défiance généralisées. La mode et ses caprices révélateurs. Les initiés inconnus gouvernent seuls. Le mystère pèse sur les consciences.
II. Témoignages terrestres de la fin du monde
Les quatre Âges. Les cycles successifs scellés dans les couches géologiques. Fossiles. Flore et faune disparues. Squelettes humains. L’Asiatide. Monuments de l’humanité dite préhistorique. Cromlechs. Chandelier des trois croix.
III. Les causes cosmiques du bouleversement
Le système de Ptolémée. L’Almageste. Erreur du système de Copernic démontrée par l’étoile polaire. Précession des équinoxes. Inclinaison de l’écliptique. Variations inexplicables du pôle magnétique. Ascension solaire au zénith du pôle et retour en sens contraire provoquant le renversement de l’axe, le déluge et la fusion à la surface du globe. »
*
**
Que tous ceux qui travaillent à l’oeuvre soient assurés que rien n’est perdu de la transmission orale et que rien ne s’en perdra. En cinq ans, un premier tri s’est opéré et chaque acteur du drame de « l’après Canseliet » s’est révélé tel qu’il est et tel qu’il demeure dans la mémoire éternelle de l’Univers.
2 mars 1988
(Source : Jean Laplace, "La Tourbe des philosophes" , numéro 31)
(1) Jean-Jacques Pauvert éditeur, 1972
(2) Nous n’avons pas essayé d’autres acides, car seule la dissolution du vitriol nous intéresse et non sa destruction.
(3) Jean-Jacques Pauvert éditeur, 1986
(4) L’essentiel de ce texte a été repris par E. Canseliet et disséminé en ses articles.
(2) Nous n’avons pas essayé d’autres acides, car seule la dissolution du vitriol nous intéresse et non sa destruction.
(3) Jean-Jacques Pauvert éditeur, 1986
(4) L’essentiel de ce texte a été repris par E. Canseliet et disséminé en ses articles.
Protocole alchimique fort complexe et assez dangereux, à cause des vapeurs de plomb. Avec la réglementation REACH imposée par l'Eurocratie, il serait bien difficile d'obtenir certains des ingrédients, dorénavant interdits d'importation et de fabrication, comme le Mercure.
RépondreSupprimerLa partie sur la fin du monde "Finis Gloriae Mundi", est aussi un tableau macabre en Espagne, à l'hôpital de la Charité de Séville, du peintre Juan de Valdes (XVII° siècle).
http://www.repro-tableaux.com/a/valdes-leal-juan-de/finis-gloriae-mundi.html
et a été aussi interprétée par le très étrange T Ehrmann (génie ou fou ?)
http://blog.ehrmann.org/?p=163
Ceci dit, ces visions de fin du monde ne se sont pas réalisées; pas ce 21 Décembre en tout cas.
L'ami Pierrot
Ce que décrit cet alchimiste ce sont les catastrophes celle de l'an 800 qui furent arrivé a cause de la triple conjonction de saturne mars et jupiter brulé par le soleil en signe de feu; CE CYCLE est de 800 ans et il reviendra le 25 septembre 2478 en lion. il doit etre la revelation du nouveau messi
RépondreSupprimerJe ne comprends pas trop : si les catastrophes ont eu lieu en l'an 800 et que le cycle est de 800 ans, elles ont dû avoir lieu également en l'an 1600 ?
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