19 octobre 2012

Uranus se métamorphose

La planète géante Uranus, vue en infrarouge par le télescope américain Keck II. Crédit : NASA/ESA/L.A. Sromovsky

La lointaine planète gazeuse, observée avec le télescope de 10 m Keck II, à Hawaï, se révèle bien plus agitée que les astronomes ne le pensaient.

Pendant longtemps, les scientifiques n'ont eu comme image d'Uranus que celle transmise par Voyager 2 en 1986 : celle d'une planète bleue à l'atmosphère presque totalement uniforme. Il en résultait l'idée qu'Uranus, contrairement aux autres géantes gazeuses comme Jupiter, Saturne ou même Neptune (qui est plus éloignée du Soleil), était inerte.

Accumulation de tempêtes

L'astronome américain Lawrence Sromovsky a régulièrement observé Uranus avec le Keck II, au cours de ces dernières années. Sur les images les plus récentes, prises en infrarouge et rendues publiques lors d'une conférence à Reno (Californie) le 17 octobre 2012, on découvre une planète secouée par des vents de 900 km/h et des tempêtes aussi vastes que des continents terrestres, le tout à -220°C. Bref, tout le contraire que ce qu'avait révélé la sonde Voyager 2.

Une affaire de saisons ?

La différence tient vraisemblablement à la saison. Voyager 2 avait abordé l'autre planète bleue (mais qui affiche une masse de 14,5 fois celle de la Terre) en plein cœur de son été austral. Entre temps, elle s'est lentement déplacée sur son orbite, qu'elle boucle en 84 ans (durée de l'année sur Uranus). Et après un équinoxe survenu en 2007, c'est maintenant le printemps boréal.

Uranus, photographiée par Voyager 2 en 1986. Crédit : Nasa.

Dès 2004, plusieurs gros nuages sont apparus, lui donnant un faux air de Neptune. En août 2006, une tache sombre s'est développée. En 2011, les perturbations climatiques de la planète étaient même visibles depuis la Terre avec le télescope de 1 m du Pic du Midi. Aujourd'hui, les tempêtes se multiplient.

Ces changements radicaux sont attribués aux saisons. Les astronomes considèrent en effet que l'énergie venant de l'intérieur de la planète n'est pas suffisante pour engendrer de tels mécanismes atmosphériques. L'origine semble donc à chercher du côté du rayonnement reçu du Soleil. Même si Uranus reçoit 1/900 de l'énergie solaire de la Terre, l'extrême inclinaison de son axe polaire (98°) engendre des saisons très marquées.

Philippe Henarejos, le 19 octobre 2012
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1 commentaire:

  1. Bien. Uranus semble se métamorphoser sous l'influence du soleil, ce qui à mon avis la rend encore plus belle.
    Si pour la Terre, l'influence du soleil joue aussi...ça va être un vrai feu d'artifice encore plus magnifique !

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