Serait-ce la fin d'une exception américaine ? Près d'un citoyen des Etats-Unis sur cinq se déclare désormais "athée", "agnostique" ou "rien de particulier", selon une enquête sur les affiliations religieuses que vient de publier l'institut Pew. Alors que les Etats-Unis semblaient déroger à la tendance à la déconfessionnalisation qui caractérise les nations développées, le pays connaît, ces dernières années, une évolution accélérée dans cette direction.
Au début des années 1970, en pleine vague de contestation et de vogue des cultures alternatives, seuls 7 % des Américains osaient s'affirmer sans affiliation religieuse, contre 15 % en 2007. Ils sont aujourd'hui 20 %. "Une évolution aux allures de séisme", insiste le New York Times. Jamais depuis que des statistiques existent sur le sujet la désaffection à l'égard des religions n'aura été aussi marquée.
Sur ces 46 millions de personnes, 13 millions se déclarent athées ou agnostiques, et près de 33 millions "sans affiliation religieuse particulière". Toutes catégories confondues, ceux que l'on nomme les "sans" ("nones") sont désormais à peine moins nombreux que les catholiques (22 % de la population). L'importance de ces derniers ne faiblissant pas en raison du flux d'immigrés latino-américains.
L'autre révélation de l'enquête Pew est l'affaiblissement du poids des protestants, qui, pour la première fois, passent au-dessous de la barre symbolique des 50 % de la population, à 48 %. L'élection présidentielle de 2012 est d'ailleurs la première où le ticket républicain ne comporte aucun protestant (Mitt Romney est mormon et Paul Ryan catholique). Les protestants de tradition progressiste ne sont pas les seuls à déserter : c'est aussi le cas de conservateurs comme les évangéliques et les "born again". Encore ce mouvement de désaffection ne concerne-t-il que les Blancs ; les Noirs restent fidèles à leur confession.
UN VOTE DÉTERMINANT
Cette laïcisation de la société américaine marque-t-elle une évolution à l'européenne ? Probablement pas. Car les deux tiers des personnes se déclarant sans affiliation religieuse affirment... croire toujours en Dieu. Un sur cinq dit même prier quotidiennement.
Même chargé d'ambiguïtés, le rejet croissant des affiliations religieuses revêt une importance politique majeure. D'autant qu'elle est spectaculaire chez les jeunes : un tiers des moins de 30 ans n'ont pas de religion, contre seulement 9 % des 65 ans et plus. L'absence d'affiliation religieuse est fortement liée non seulement au vote démocrate (60%), mais aussi au soutien au droit à l'avortement et au mariage homosexuel. La population sans religion est devenue aussi déterminante électoralement pour les démocrates que le sont les évangéliques pour les républicains, indique l'institut Pew.
La popularité des idées libérales en matière de mœurs est l'une des hypothèses mises en avant pour expliquer la déconfessionnalisation. Une autre piste est l'atténuation de la réprobation sociale qu'affrontent ceux qui osent se dire sans religion dans un pays où, jusque dans les discours politiques, le nom de Dieu est rituellement invoqué.
Philippe Bernard
Source
Vu ici
Au début des années 1970, en pleine vague de contestation et de vogue des cultures alternatives, seuls 7 % des Américains osaient s'affirmer sans affiliation religieuse, contre 15 % en 2007. Ils sont aujourd'hui 20 %. "Une évolution aux allures de séisme", insiste le New York Times. Jamais depuis que des statistiques existent sur le sujet la désaffection à l'égard des religions n'aura été aussi marquée.
Sur ces 46 millions de personnes, 13 millions se déclarent athées ou agnostiques, et près de 33 millions "sans affiliation religieuse particulière". Toutes catégories confondues, ceux que l'on nomme les "sans" ("nones") sont désormais à peine moins nombreux que les catholiques (22 % de la population). L'importance de ces derniers ne faiblissant pas en raison du flux d'immigrés latino-américains.
L'autre révélation de l'enquête Pew est l'affaiblissement du poids des protestants, qui, pour la première fois, passent au-dessous de la barre symbolique des 50 % de la population, à 48 %. L'élection présidentielle de 2012 est d'ailleurs la première où le ticket républicain ne comporte aucun protestant (Mitt Romney est mormon et Paul Ryan catholique). Les protestants de tradition progressiste ne sont pas les seuls à déserter : c'est aussi le cas de conservateurs comme les évangéliques et les "born again". Encore ce mouvement de désaffection ne concerne-t-il que les Blancs ; les Noirs restent fidèles à leur confession.
UN VOTE DÉTERMINANT
Cette laïcisation de la société américaine marque-t-elle une évolution à l'européenne ? Probablement pas. Car les deux tiers des personnes se déclarant sans affiliation religieuse affirment... croire toujours en Dieu. Un sur cinq dit même prier quotidiennement.
Même chargé d'ambiguïtés, le rejet croissant des affiliations religieuses revêt une importance politique majeure. D'autant qu'elle est spectaculaire chez les jeunes : un tiers des moins de 30 ans n'ont pas de religion, contre seulement 9 % des 65 ans et plus. L'absence d'affiliation religieuse est fortement liée non seulement au vote démocrate (60%), mais aussi au soutien au droit à l'avortement et au mariage homosexuel. La population sans religion est devenue aussi déterminante électoralement pour les démocrates que le sont les évangéliques pour les républicains, indique l'institut Pew.
La popularité des idées libérales en matière de mœurs est l'une des hypothèses mises en avant pour expliquer la déconfessionnalisation. Une autre piste est l'atténuation de la réprobation sociale qu'affrontent ceux qui osent se dire sans religion dans un pays où, jusque dans les discours politiques, le nom de Dieu est rituellement invoqué.
Philippe Bernard
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Les Religions sont falsifiées, de par leur "nature même" : instruments de la domination d'une élite de prêtres sur la population.
RépondreSupprimerLe monde est en perpétuel changement, rien n'est figé. Alors les "livres" et "traditions" sur lesquels sont fondées les croyances religieuses, sont en dehors du flux, déconnectées de la Vérité.
J'aime assez cette citation de "Confucius" :
"Souvenez vous qu'il n'y a qu'une seule chose qui est permanente : le changement"
Que les Etats Unis, nation "impériale" qui a marqué sur son billet maçonnique de 1$ la fois le sceau Illuminati et sur le billet de 20$ la devise : "In God We trust" devienne moins "croyante" en une religion, je trouve cela salutaire et positif.
Ce sera un moyen de moins de manipulation sur la population...et ces présidents comme GW Bush et son mentor l'infâme Dick Cheney qui faisaient sans cesse référence à la Bible (Tony Blair aussi d'ailleurs) seront moins entendus.
L'ami Pierrot