31 juillet 2012

Etat catastrophique des ruches et des récoltes


http://www.france5.fr/et-vous/userdata/c_bloc/6/6484/480_6484_vignette_Abeilles_GillesLuneau_1.jpg
ARDENNES. Forte mortalité des abeilles et production de miel d'été quasi nulle. L'association Apiculture sud Ardennes annonce un « état catastrophe » et appelle à l'aide.

LES abeilles ont le bourdon. Réunie samedi en mairie d'Avançon, l'association Apiculture sud Ardennes dresse un état des lieux inquiétant.
« On se réunit suite à l'état catastrophe des ruches et des récoltes », posait d'emblée le président Samuel Pocquet. « À un moment c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et il faut tirer la sonnette d'alarme. » Sur la vingtaine de membres rassemblés, nombre faisaient ainsi état d'une mortalité des abeilles de 30 à 40 % entre début juin et fin juillet, ainsi que d'une proportion importante de ruches orphelines. Quant à la récolte de miel, elle sera quasi nulle cet été. « On a dû récolter une moyenne de 7 kg de miel par ruche au printemps, ce n'était déjà pas terrible, mais pour le miel d'été on est tous à zéro. Si j'arrive à 1 kg de miel par ruche c'est le bout du monde », précise le président. « Il n'y a pas de pollen, les abeilles sont mortes de faim. Pour les maintenir, il faudrait que l'apiculteur leur donne à manger tous les jours. En été, ce n'est pas normal. » « Mon cheptel il descend, je me bats pour le faire remonter et on n'y arrive pas, on va tenir combien de temps comme ça ? », relevait un autre apiculteur. « Il n'y a pas de protéines, au lieu d'avoir des abeilles qui vont vivre jusqu'en mars, celles qui auront tenu le coup vont mourir en septembre. »

La faute au mauvais temps bien sûr, mais pas seulement. Malgré la sensibilisation, le rôle des abeilles dans la production agricole ne semble toujours pas s'imposer à la majorité.
« Les agriculteurs ont besoin des abeilles, et nous, on a besoin des fleurs, mais il n'y en a que 10 % qui jouent le jeu », souligne un membre. « Si les abeilles disparaissent, l'impact sera terrible sur les productions de fruits et légumes, colza… »

« Nous avons besoin des fleurs »

De mémoire d'apiculteur, la saison n'avait pas été aussi catastrophique depuis 1987. « Et encore, c'était moins fort quand même, on avait fait 3-4 kg de miel par ruche », note un vétéran. « On avait laissé faire et ça s'est équilibré, mais on avait eu du beau temps ensuite, d'août à octobre, mais les conditions n'étaient pas les mêmes à l'époque non plus. » Aussi pas question d'attendre tranquillement de voir l'hécatombe se poursuivre. Dès ce lundi le président de l'association comptait toquer à la porte de la chambre d'agriculture. « Il faut qu'ils nous organisent une réunion dans les jours qui viennent pour savoir ce qu'ils vont faire pour nous », notait Samuel Pocquet. « Le problème, c'est qu'on s'occupe des abeilles sans sortir un centime. On fait de la pollinisation pour tout le monde gratuitement toute l'année, et on en est même de notre poche. » Entre la perte au minimum de 10 kg de miel par ruche, le surplus de sirop et de protéines pour alimenter les abeilles ou encore la mortalité, l'équipe estimait le manque à gagner par ruche à 143 euros.
Bien décidés à obtenir une aide à la ruche déclarée, les apiculteurs envisagent même déjà de durcir le ton s'ils ne sont pas entendus.
A.B.

8 commentaires:

  1. Il faut absolument que les apiculteurs prennent soin de leurs abeilles maintenant, trop de problèmes. Donnez à manger tous les jours aux abeilles ? Des abeilles mortes de faim ? Tout cela fait honte aux apiculteurs. Allez, les apis, on ne peut plus exploiter les abeilles comme au bon vieux temps. Trop de pesticides trop de...
    Cathy

    RépondreSupprimer
  2. La sombre prophétie d'Einstein évidemment me semble sous-jacente pour le choix de cet article.
    "Si l'abeille venait à disparaître, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre"
    Il semble que le mauvais temps (possiblement induit par les Elites, pour créer une crise de plus), les pesticides ciblant les abeilles des multinationales des Elites (Gaucho, puis Régent...), et enfin tout simplement, l'industrialisation croissante de l'agriculture (devenue une activité financiarisée et spéculative) qui réduit la bio-diversité, tout concourt à créer une situation catastrophique dans certains secteurs. Il y a de plus, les parasites des abeilles, et les prédateurs importés, comme le frelon asiatique...

    Cette crise de l'apiculture est peut-être le début d'une nécessaire prise de conscience sur le monde de demain. L'Oligarchie fait tout pour détruire la planète et l'humanité, supprimant la diversité, pour uniformiser et marchandiser tout selon ses propres critères: pouvoir, profit, arrogance et mépris.

    L'image de la Ruche et des abeilles, utilisée notamment par l'Empire de Napoléon, symbolise en réalité la pyramide du pouvoir (Napo alla aux Pyramides, durant la campagne d'Egypte).
    Pour l'Oligarchie, les abeilles ne sont pas la diversité, ni l'harmonie de la Nature, ni la gratuité du service rendu par les abeilles, ni l'intelligence collective...la destruction des abeilles au fond se comprend dans leur mépris de la nature et de l'humanité en contact avec elle.

    L'ami Pierrot

    RépondreSupprimer
  3. l'Oligarchie il va falloir finir pas la détruire sinon sa sa être nous ...

    RépondreSupprimer
  4. Les abeilles sont poussées par l'activité humaine à sur-produire, (l'apiculture intensive), et ne peuvent même plus se nourrir l'hiver de leur propre miel, alors qu'elles ont besoin de force, on leur prend leur source vitale pour leur donner du sucre (généralement le moins cher possible) afin de vendre le miel le plus cher possible. Il n'y a pas que les pesticides qui posent problème, mais aussi je pense nos mauvaises habitudes, entre autre.

    Est-ce possible de chasser le mépris par une prise de conscience, et un changement de méthode de chaque acteur/producteur de sa propre chaîne...?

    Je doute que des éleveurs, apiculteurs ou agriculteurs de l'activité intensive (je ne parle pas des petits producteurs, magnifiques de courage et qui se battent par ex contre l'implantation des puces rfid à leurs troupeaux, malgré les menaces d'amendes et de suppression de leurs subventions par l'état français) acceptent l'idée que malgrè eux, ils participent à ce grand merdier, parce qu'ils "n'avaient pas le choix" ou "ne savaient pas".

    Maya

    RépondreSupprimer
  5. "Les abeilles sont poussées par l'activité humaine à sur-produire, (l'apiculture intensive), et ne peuvent même plus se nourrir l'hiver de leur propre miel, alors qu'elles ont besoin de force, on leur prend leur source vitale pour leur donner du sucre (généralement le moins cher possible) afin de vendre le miel le plus cher possible..."

    J'ignorais cela, Maya. Merci de nous le préciser. Peut-être est-ce ce sucre de substitution qui ne leur convient pas ?

    Personnellement, j'avais plutôt l'impression cette année qu'il y avait plus de fleurs sauvages que précédemment. J'ai vu avec plaisir le retour des taches rouges des coquelicots revenir dans les fossés... Apparemment, il y aurait des lois qui interdiraient aux municipalités de mettre des pesticides sur les bas-côtés des routes... ??? Suis-je dans le vrai ?
    En tout cas, j'ai constaté qu'il y avait un peu plus d'abeilles dans ma haie de troënes cette année. Est-ce parce qu'elles ne trouvaient pas de nourriture ailleurs ? Dans ce cas, je suis heureuse de ne l'avoir élaguée qu'une fois la floraison terminée.
    Le frelon asiatique fait, paraît-il, pas mal de dégâts auprès de nos amies...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonsoir Elba, voici un lien qui en parlera mieux que moi :

      http://apiculture-populaire.com/nourrissement.html

      Des amis apiculteurs dans les alpes m'ont parlé des pesticides à interdire, malheureusement, ils ne peuvent rien contre le vent, ils prenaient pour exemple un champs voisin nourri aux pesticides, et à 20m, un autre champs, qui lui tourne au bio... ça tourne en rond. Quand au frelon asiatique, importé "par mégarde", pour l'instant étant en altitude ils n'ont pas eu ce problème, ils croisent les doigts..

      Supprimer
  6. J'ai un ami qui s'est lancé cette année dans cette activité avec une ruche (c'est un hobby). Pour lui ce sera aussi 0 miel. Les températures trop basses ont empêchées les abeilles de sortir, la ruche vit au ralenti.
    Il ne m'a jamais parlé de puce rfid, je lui poserai la question.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. voici le lien sur une video toute fraîche, concernant la rfid chez les éleveurs : http://www.mouton-lefilm.fr/

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.