23 juillet 2012

Ce qui nous attend...


Arche de La Défense ?
Privatisations, arrestations de grévistes, violences policière, violences envers les migrants, suicides en cascade, suppression d’organismes publics et démissions en cascade : bienvenue dans le fabuleux monde de l’austérité mordorandienne en Grèce.

La troïka reviendra à Athènes le 26 juillet pour discuter des derniers efforts qu’Athènes doit fournir dans le cadre des économies de 11 milliards d’euro prévues pour 2013/2014. Le gouvernement a laissé entendre qu’il attendrait les négociations avec la troïka, en précisant qu’il serait difficile de trouver de nouvelles sources de coupes budgétaires.

Hier, nous apprenions que la suppression des conventions collectives en Grèce ont entraîné une réduction de 23,7% des salaires pour 10% de la population active au 1er semestre 2012.

Hier encore, nous apprenions que 44 122 contrats à temps plein ont été convertis en contrats flexibles les 6 premiers mois de 2012. Soit une augmentation de 45,3% par rapport à 2011. La précarité semble en passe de devenir une règle en or massif.

Hier toujours, l’annonce de l’arrivée du nouveau directeur des services des renseignements grecs est tombée. Il s’agit de Dravilas, le suppléant à la direction de la nouvelle démocratie. Pour la première fois depuis 12 ans, c’est un politicien et non un magistrat ou un diplomate qui aura la charge des services de renseignements.
Ce matin, à 5h30, la police anti-émeute est entrée dans l’aciérie Halyvourgia en grève depuis 8 mois. 6 bus de la police anti-émeute gardaient encore l’entrée de l’aciérie vers 11h. Les policiers ont chargé des députés du KKE et du SYRIZA qui ont condamné l’invasion et la violence de la police anti-émeute ainsi que les arrestations de grévistes. Jusqu’ici 6 travailleurs de l’aciérie ont été détenus. Le syndicat du secteur appelle à manifester ce soir.

Quelques photos (source @leftgr) :





Aujourd’hui, ekhatimerini nous apprend que le gouvernement souhaite supprimer ou fusionner 200 organismes publics à la fin août. Plusieurs sources indiquent également qu’un projet de loi serait prévu afin de ne plus limiter la participation des entreprises privée dans les entreprises publiques « stratégiques » (énergie). Jusqu’à aujourd’hui, l’Etat conservait un minimum de 51% des parts et assurait donc un contrôle public. Cela ne sera plus le cas si la loi est votée – pendant l’été- puisque le parlement ne prendra ses habituelles vacances du mois d’août.

Le Premier ministre Antonis Samaras a eu des entretiens avec le ministre responsable de la restructuration de l’administration publique. Les sources ont indiqué qu’il a été convenu que le gouvernement annonce la fermeture ou la fusion de 60 organismes publics dans les prochains jours, le reste venant d’ici la fin du mois d’août.

Le retour de la troïka coïncide également avec la volonté d’accélérer les privatisations. A. Samaras a d’ailleurs indiqué récemment qu’il souhaitait aller plus loin que les recommandation de la troïka. Il a annoncé également vouloir supprimer ou fusionner les hôpitaux publics d’Athènes et de sa périphérie. Aujourd’hui, Le Monde (via l’AFP) rapporte la démission (encore une !) de Costas Mitropoulos, le directeur général du fond chargé de piloter le programme de privatisations.

Hier encore, le nouvel observateur indiquait qu’en Grèce, la lutte contre les incendies [était] affectée par l’austérité. Effectivement, hier, des villages étaient évacués, le feu arrivant dans les jardins des maisons. Des résidents tentaient de repousser les flammes avec les moyens du bord (photos @MakisSinodinos):





Hier toujours, en me baladant rue Charilaou Trikoupi, dans le quartier d’Exarchia, je suis tombé sur ce graphiti en français :


La troïka avance sur plusieurs fronts. Le gouvernement grec a assuré son soutien au gouvernement chypriote pour la négociation de leur plan de sauvetage. Pas certain que cela soit le bon conseil de l’année à suivre pour Chypre.

Le mordorandum va faire ses petits pendant l’été. En Grèce, en Espagne et ailleurs. Les vacances ont ceci de précieux qu’elles permettent souvent de prendre des décisions politiques en minimisant le risque de mouvement populaire de masse. Encore qu’il semble que les espagnols ont bien décidé de ne pas se laisser faire hier soir avec 800 000 manifestants rien qu’à Madrid et 2 millions à travers le pays pour crier contre les mesures d’austérité (photo reuters) :
Madrid, hier (image reuters)

La gronde arrive. Tout va bien dans le fabuleux monde de l’austérité mordorandienne…

9 commentaires:

  1. celui qui dans la tourmente perd sa sérénité et son désir de vivre, deviens complice de la tourmente...

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    1. Jolie phrase , mais si on se met un tant soit peu à la place de ses gens qui sont en train de voir leur monde s'écrouler, je pense qu'on aurait tout autant de mal à rester flegmatique .
      Sinon, je suis flic et là je dois dire que je ne comprend pas tous ces abrutis casqués qui font face à des gens qui sont de la même origine qu'eux voir qui sont de leur famille , défendent leur droit à vivre décemment et ne demandent que des choses légitimes . A quand un cerveau sous tous les casques ?

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    2. Bravo...mais vous n'êtes peut-être pas un cas représentatif.
      Et puis, "il faut obéir aux ordres". Ce n'est pas facile lorsque les lois et les ordres sont scélérats.

      L'ami Pierrot

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    3. Hélas ,non : pas représentatif, mais pas marginal non plus .Le problème est que les lois sont votées de façon sournoises et totalement dictatoriales. Nul ne doit obéir à un ordre illégal , mais du moment qu'un texte légalise cet ordre il ne l'est plus donc... La boucle et bouclée . Le seul garde fou est la conscience individuelle de chacun, mais cette conscience est mise à mal par la peur et les intérêts particuliers, avancement et autres lorsque ce ne sont pas des menaces directes . Là il faut faire un choix . Le mien est fait (j'ai choisi de ne pas vendre mon âme) au détriment de ma carrière . je ne le regrette pas ,cela me permet de dire tout haut ce que je pense et de ne craindre personne. En plus de 25 ans de service j'en connais assez sur le système et j'ai mis suffisamment de "biscuits" de côté pour clouer le bec de tous ceux qui voudraient me faire " la morale" ou me menacer . Il n'y a qu'a voir comment ont été traités certains blogueurs notamment dans la gendarmerie . Le devoir de réserve s'est imposé en obligation de la fermer . Mais trop c'est trop et le point de rupture est en train d'être atteint . je veux bien faire un métier décrié par la plupart et en prendre plein la gueule mais tout à ses limites . Je terminerai par cet extrait de phrase tirée du roman "les centurions " de Lartéguy " : "si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert, alors, que l'on prenne garde à la colère des Légions ".
      Force et Honneur

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    4. Cela me (nous) fait plaisir de voir que vous êtes là. Qu'il y a encore des représentants de l'ordre, qui veulent en leur âme et conscience, servir la collectivité, la population.
      Aux Etats Unis, il y a des mouvements, de vétérans notamment, qui veulent défendre le peuple et la constitution. C'est peut-être ça qui sauvera les E-U du Chaos.

      L'ami Pierrot

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  2. Grâce à PDC nous sommes sauvés !!! accrochez une photo de lui au-dessus de votre lit protège du mauvais oeil !!

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  3. La Grèce fut le foyer de la civilisation dite "occidentale", et voilà que la Grèce préfigure sa disparition dans le chaos et l'anarchie - selon le Plan, mis en œuvre par les Elites, représentées par ce terme de "Troïka".

    "Troïka = grand traîneau Russe tiré par 3 chevaux", donc sur la glace et la neige, autant dire que ce n'est pas le paradis qui est promis mais la glaciation...et les coups de fouets du cocher.

    Ceci dit, la dissolution dans le chaos de l'Etat, peut déboucher en effet sur la misère totale et sur les désordres civils, ça c'est le plan pour le NWO : "Ordo ab Chaos".

    Mais cela peut avoir un autre résultat : la création d'une nouvelle société auto-gérée, pour survivre sans chefs, sans autorités, ce qui préfigurerait la nouvelle civilisation semée par la Grèce, après la fin du cycle actuel.

    En Espagne, qui suit le même chemin que la Grèce, pour les mêmes raisons (le Plan) là aussi les graines d'une nouvelle organisation sociale, autonome existent. L'Espagne avant déjà expérimenté cela avant la guerre civile, les communautés autonomes, s'opposant à l'Etat Central et notamment le Franquisme.
    Dans la communauté autonome, la vie s'organise sur l'entr'aide et le troc généralisés, au niveau local.
    C'est donc la fin de la "société marchande" mondialisée mise en place par les Elites pour nous asservir, puis nous détruire en instaurant la dissolution sociale par la pénurie artificielle et par la "compétition" exacerbée.

    L'ami Pierrot

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    1. J'aime bien ton résumé Pierrot !
      Je pense que nos élites en font trop d'un coup (retard de calendrier ?)et c'est cela qui les fera tomber .Les sociétés chutent mais l'Humain se relèvent toujours .

      Mathieu

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  4. Est-ce que les manifs servent à quelque chose ? Je pense que les cochers de la Troïka (j'aime bien aussi votre commentaire, ami Pierrot) n'en n'ont rien à cirer.
    Il va nous falloir trouver autre chose. Personnellement, je crois à l'entr'aide et au troc pour l'avenir.
    Mais !... Nous sommes des esclaves de l'industrie, et beaucoup d'entre nous ne savent plus travailler pour vraiment produire quelque chose de concret. C'est là que je vois une difficulté.
    Malgré tout, "difficulté" ne veut pas dire "impossibilité".

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