Vous savez que nous aimons comparer le fonctionnement des
marchés en particulier et de l’Opinion en général à un fonctionnement
névrotique.
Il est important que vous compreniez ce que nous voulons
dire.
Quand vous conduisez
une voiture, il y a des endroits dangereux, si vous êtes normal, de vous-même,
vous ralentissez et vous êtes prudent. Vous agissez en fonction du réel. Vous
vous adaptez efficacement.
Admettons que vous
soyez, comme la plupart des gens, un chauffard névrosé, s’il n’y a pas de
panneau avec menace de radar, s’il n’y a pas d’habitude police à cet endroit,
vous allez foncer, au mépris du danger réel puisque, pour vous, le risque a été
faussement assimilé à la sanction policière.
La société a interposé entre le réel et vous un signe,
radar, police, qui se substitue au réel et qui détermine votre comportement. Au
lieu de fonder votre comportement sur le danger réel, vous le fondez sur
quelque chose d’autre, la présence supposée ou non de la police et des radars.
Ceci explique que certains, sur les petites routes sans contrôle policier,
roulent comme des fous, puisque les chances d’être flashés sont nulles.
La névrose est liée à l’apprentissage en général, à la
répétition de signaux, de signes qui s’interposent entre le réel et vous.
À l’enfant qui joue avec le feu, on donne une claque, du
moins dans le vieux temps, et par peur de
la claque, il perd le goût de jouer au feu. Le danger s’est déplacé, ce
n’est plus jouer au feu qui est devenu dangereux, c’est la claque.
La manipulation de l’opinion et des marchés fonctionne selon
le même principe de substitution, déplacement, répétition.
L’Europe est en crise de surendettement. Elle a tenté
l’austérité et ce fut l’échec car l’austérité réduit la production de richesses
donc réduit les possibilités de remboursement des dettes.
Donc, on dit maintenant, il faut de la croissance !
Au lieu de reconnaître la vérité, à savoir que l’on ne sort
pas d’une crise d’excès de dettes par la réduction de la production de
richesses, on tente l’impossible, c’est-à-dire l’austérité dans la croissance, le
frein et l’accélérateur en même temps !
Diantre, comment faire quand, pour le côté austérité, on
réduit le pouvoir d’achat des gens ? Comment faire quand, pour le côté
austérité, on veut limiter les déficits de l’État et que l’accroissement des
endettements est interdit ? Pour financer de la croissance, il faut soit des
revenus, soit des dettes, les miracles n’existent pas.
C’est un réel problème, c’est le vrai, le colossal problème
auquel personne, personne n’a la solution bien sûr. Et Merkel, dans son rôle de
mère fouettarde, statue du commandeur, est venue le dire hier, elle n’est pas
contre la croissance, mais elle est contre une croissance qui augmenterait les
dettes. Et comme, dans tous les cas, les gouvernements ne songent qu’à réduire
les revenus par la prédation fiscale, dites-nous d’où peut venir la croissance
: du ciel bien sûr !
Donc nous sommes dans une impasse.
PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :
Quel est le procédé utilisé par le Pouvoir, pas les
soi-disant gouvernements, non, le vrai pouvoir, celui du système qui,
silencieusement, gouverne, le procédé, c’est de mettre en place une dérive
névrotique.
Le problème, ce n’est pas le fait que la croissance soit
impossible ; le problème, c’est le conflit, l’opposition entre les pays. Le
déplacement névrotique consiste à remplacer l’impossibilité réelle de la
croissance par un faux conflit entre les gouvernements, ceux du nord d’un côté,
qui sont contre, et ceux du sud, de l’autre, qui sont pour.
On remplace un constat de vrai, d’authentique impossible,
par un conflit entre les hommes, ce qui donne l’illusion que les
constructivistes, dirigistes, socialistes, peuvent le gérer. Et cela maintient leur pouvoir sur vous, sur
nous.
C’est comme si, face à la loi de la gravité, on prétendait
que l’on peut y échapper en persuadant une partie de l’opinion qu’elle n’existe
pas. Hélas, hélas, on ne peut échapper à la loi de la gravité qu’en la
connaissant, en la respectant, et en construisant des avions qui respectent ces
lois. Icare en sait quelque chose.
Le débat sur la croissance dans le cadre de l’austérité est
un débat idiot, mensonger, criminel, car
ce que l’on ne dit pas, c’est qu’il recouvre un vrai débat qui est celui de la
valeur de la monnaie. Ce qui se cache derrière le débat sur la croissance c’est
cela : est-ce que l’on choisit d’inflater encore plus la monnaie, de prendre le
risque de l’avilir encore plus et de façon accélérée.
Vous comprenez maintenant clairement la fonction du
déplacement névrotique. Il s’agit de remplacer une interrogation sur la
possibilité réelle de la croissance par un débat sur le conflit entre les
gouvernements, le tout pour masquer ce qui est vraiment en jeu : l’inflation
accélérée de la monnaie. Bref, ce qui est caché, escamoté, grâce au déplacement
névrotique, c’est l’enjeu du contrôle de la BCE. C’est la volonté de dévaluer l’euro, de
baisser encore les taux d’intérêt réels et d’accélérer la hausse des prix.
BRUNO BERTEZ Le 8 Mai
2012
EN COMPLEMENT : En écoutant Bouvard
En écoutant Philippe Bouvard expliquer que s’il gagnait
beaucoup d’argent, il n’était nullement un héritier et que ses gains étaient légitimes,
mon esprit s’est mis vagabonder.
Bouvard expliquait que pour maintenir son train de vie et
entretenir son patrimoine, il travaillait encore à 83 ans et ce 365 jours
par ans:.Non seulement cela est vrai, il
est courageux, dur a la peine dans un métier angoissant, mais en plus il a du
talent.
Ce qu’il aurait dû ajouter c’est qu’il était légitime, dans
des sociétés encore fondées sur la famille, pas pour longtemps il est vrai, que
l’on souhaite laisser son bien à ses enfants puisque c’est le sens de l’ordre
familial que de tracer et encourager la continuité.
Mais Bouvard est un humoriste, pas un penseur, dommage il
aurait pu aller plus loin encore et faire valoir qu’en dernière analyse la
famille est également le fondement de la nation avec son système de solidarité
et de continuité intergénérationnelles. Voir les analyses irremplaçables de
notre maître Jean Bodin.
Il aurait pu développer son humour sur l’absurdité de
vouloir concilier des inconciliables, à savoir la destruction des bases
fondatrices de l’unité familiale c’est à dire la transmission des
patrimoines et la volonté des Pouvoirs
de vouloir prolonger la nation. Les Pouvoirs veulent prolonger l’idée de nation
tout en détruisant ses bases, l’héritage car cela les arrange. Cela permet de
faire appel à votre patriotisme, à votre sacrifice.
Cela ne les gène pas
non plus de faire appel à votre nationalisme et au même moment d’en détruire
les fondements par un autre moyen, l’immigration à tous crins.
L’immigration à tous crins nie l’idée de transmission ,
d’héritage, de dette entre les générations
, mais elle est utile car elle permet , compte tenu des tropismes politiques
bien connus, d’améliorer le réservoir de voix, de suffrages sur lesquels peut
compter la fausse gauche.
L’immigration a la même
fonction, pour les fausses gauches que l’augmentation du nombre de
fonctionnaires. Plus on augmente ceux qui dépendent de nous , de notre type de
pouvoir pensent ils sans le dire, et plus on a de chances de rester .
Normal puisque par
élimination il ne reste plus beaucoup de gens pour voter contre le système.
Le seul petit
problème, tout petit, est celui de savoir qui va se dévouer pour produire les
richesses réelles, celles qui assurent le niveau de vie de tous les autres qui
eux bénéficient de la répartition.
Les fausses gauches ont
la réponse, cynique, les émergents ! Tous ceux que l’on exploite sans rien dire,
sans vouloir en savoir quoi que ce soit, ceux qui en sont au stade comme disent
les vrais marxistes, de l’exploitation minière L’exploitation minière c’est
l’exploitation primitive qui ne se préoccupe même pas de la reproduction de la
force de travail, qui exploite jusqu’à extinction du filon. Ceux qui paient
dans le système de la fausse gauche, ce sont ceux que l’on exploite la bas, ailleurs, bien loin pour des salaires
30 fois inférieurs à ceux des fonctionnaires français et tenez vous bien, ce
sont ceux là mais qu’en plus comme on n’a plus les moyens, on veut payer, à
crédit ou avec de la fausse monnaie!
BRUNO BERTEZ Le 8 Mai
2012
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