11 mai 2012

Fonctionnement névrotique

Vous savez que nous aimons comparer le fonctionnement des marchés en particulier et de l’Opinion en général à un fonctionnement névrotique.

Il est important que vous compreniez ce que nous voulons dire.


 Quand vous conduisez une voiture, il y a des endroits dangereux, si vous êtes normal, de vous-même, vous ralentissez et vous êtes prudent. Vous agissez en fonction du réel. Vous vous adaptez efficacement.

   Admettons que vous soyez, comme la plupart des gens, un chauffard névrosé, s’il n’y a pas de panneau avec menace de radar, s’il n’y a pas d’habitude police à cet endroit, vous allez foncer, au mépris du danger réel puisque, pour vous, le risque a été faussement assimilé à la sanction policière.

La société a interposé entre le réel et vous un signe, radar, police, qui se substitue au réel et qui détermine votre comportement. Au lieu de fonder votre comportement sur le danger réel, vous le fondez sur quelque chose d’autre, la présence supposée ou non de la police et des radars. Ceci explique que certains, sur les petites routes sans contrôle policier, roulent comme des fous, puisque les chances d’être flashés sont nulles.

La névrose est liée à l’apprentissage en général, à la répétition de signaux, de signes qui s’interposent entre le réel et vous.

À l’enfant qui joue avec le feu, on donne une claque, du moins dans le vieux temps, et par peur de  la claque, il perd le goût de jouer au feu. Le danger s’est déplacé, ce n’est plus jouer au feu qui est devenu dangereux, c’est la claque.

La manipulation de l’opinion et des marchés fonctionne selon le même principe de substitution, déplacement, répétition.

L’Europe est en crise de surendettement. Elle a tenté l’austérité et ce fut l’échec car l’austérité réduit la production de richesses donc réduit les possibilités de remboursement des dettes.

Donc, on dit maintenant, il faut de la croissance !

Au lieu de reconnaître la vérité, à savoir que l’on ne sort pas d’une crise d’excès de dettes par la réduction de la production de richesses, on tente l’impossible, c’est-à-dire l’austérité dans la croissance, le frein et l’accélérateur en même temps !

Diantre, comment faire quand, pour le côté austérité, on réduit le pouvoir d’achat des gens ? Comment faire quand, pour le côté austérité, on veut limiter les déficits de l’État et que l’accroissement des endettements est interdit ? Pour financer de la croissance, il faut soit des revenus, soit des dettes, les miracles n’existent pas.

C’est un réel problème, c’est le vrai, le colossal problème auquel personne, personne n’a la solution bien sûr. Et Merkel, dans son rôle de mère fouettarde, statue du commandeur, est venue le dire hier, elle n’est pas contre la croissance, mais elle est contre une croissance qui augmenterait les dettes. Et comme, dans tous les cas, les gouvernements ne songent qu’à réduire les revenus par la prédation fiscale, dites-nous d’où peut venir la croissance : du ciel bien sûr !

Donc nous sommes dans une impasse.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Quel est le procédé utilisé par le Pouvoir, pas les soi-disant gouvernements, non, le vrai pouvoir, celui du système qui, silencieusement, gouverne, le procédé, c’est de mettre en place une dérive névrotique.

Le problème, ce n’est pas le fait que la croissance soit impossible ; le problème, c’est le conflit, l’opposition entre les pays. Le déplacement névrotique consiste à remplacer l’impossibilité réelle de la croissance par un faux conflit entre les gouvernements, ceux du nord d’un côté, qui sont contre, et ceux du sud, de l’autre, qui sont pour.

On remplace un constat de vrai, d’authentique impossible, par un conflit entre les hommes, ce qui donne l’illusion que les constructivistes, dirigistes, socialistes, peuvent le gérer.  Et cela maintient leur pouvoir sur vous, sur nous.

C’est comme si, face à la loi de la gravité, on prétendait que l’on peut y échapper en persuadant une partie de l’opinion qu’elle n’existe pas. Hélas, hélas, on ne peut échapper à la loi de la gravité qu’en la connaissant, en la respectant, et en construisant des avions qui respectent ces lois. Icare en sait quelque chose.

Le débat sur la croissance dans le cadre de l’austérité est un débat idiot, mensonger, criminel,  car ce que l’on ne dit pas, c’est qu’il recouvre un vrai débat qui est celui de la valeur de la monnaie. Ce qui se cache derrière le débat sur la croissance c’est cela : est-ce que l’on choisit d’inflater encore plus la monnaie, de prendre le risque de l’avilir encore plus et de façon accélérée.

Vous comprenez maintenant clairement la fonction du déplacement névrotique. Il s’agit de remplacer une interrogation sur la possibilité réelle de la croissance par un débat sur le conflit entre les gouvernements, le tout pour masquer ce qui est vraiment en jeu : l’inflation accélérée de la monnaie. Bref, ce qui est caché, escamoté, grâce au déplacement névrotique, c’est l’enjeu du contrôle de la BCE. C’est la volonté de dévaluer l’euro, de baisser encore les taux d’intérêt réels et d’accélérer la hausse des prix.

BRUNO BERTEZ Le 8 Mai 2012

EN COMPLEMENT : En écoutant Bouvard

En écoutant Philippe Bouvard expliquer que s’il gagnait beaucoup d’argent, il n’était nullement un héritier et que ses gains étaient légitimes, mon esprit s’est mis vagabonder.
Bouvard expliquait que pour maintenir son train de vie et entretenir son patrimoine, il travaillait encore à 83 ans et ce 365 jours par  ans:.Non seulement cela est vrai, il est courageux, dur a la peine dans un métier angoissant, mais en plus il a du talent.

Ce qu’il aurait dû ajouter c’est qu’il était légitime, dans des sociétés encore fondées sur la famille, pas pour longtemps il est vrai, que l’on souhaite laisser son bien à ses enfants puisque c’est le sens de l’ordre familial que de tracer et encourager la continuité.

Mais Bouvard est un humoriste, pas un penseur, dommage il aurait pu aller plus loin encore et faire valoir qu’en dernière analyse la famille est également le fondement de la nation avec son système de solidarité et de continuité intergénérationnelles. Voir les analyses irremplaçables de notre maître Jean Bodin.

Il aurait pu développer son humour sur l’absurdité de vouloir concilier des inconciliables, à savoir la destruction des bases fondatrices de l’unité familiale c’est à dire la transmission des patrimoines  et la volonté des Pouvoirs de vouloir prolonger la nation. Les Pouvoirs veulent prolonger l’idée de nation tout en détruisant ses bases, l’héritage car cela les arrange. Cela permet de faire appel à votre patriotisme, à votre sacrifice.

 Cela ne les gène pas non plus de faire appel à votre nationalisme et au même moment d’en détruire les fondements par un autre moyen, l’immigration à tous crins.
L’immigration à tous crins nie l’idée de transmission , d’héritage, de dette entre  les générations , mais elle est utile car elle permet , compte tenu des tropismes politiques bien connus, d’améliorer le réservoir de voix, de suffrages sur lesquels peut compter la fausse gauche.

 L’immigration a la même fonction, pour les fausses gauches que l’augmentation du nombre de fonctionnaires. Plus on augmente ceux qui dépendent de nous , de notre type de pouvoir pensent ils sans le dire, et plus on a de chances de rester .

 Normal puisque par élimination il ne reste plus beaucoup de gens pour voter contre le système.

 Le seul petit problème, tout petit, est celui de savoir qui va se dévouer pour produire les richesses réelles, celles qui assurent le niveau de vie de tous les autres qui eux bénéficient de la répartition.

 Les fausses gauches ont la réponse, cynique, les émergents ! Tous ceux que l’on exploite sans rien dire, sans vouloir en savoir quoi que ce soit, ceux qui en sont au stade comme disent les vrais marxistes, de l’exploitation minière L’exploitation minière c’est l’exploitation primitive qui ne se préoccupe même pas de la reproduction de la force de travail, qui exploite jusqu’à extinction du filon. Ceux qui paient dans le système de la fausse gauche, ce sont ceux que l’on exploite  la bas, ailleurs, bien loin pour des salaires 30 fois inférieurs à ceux des fonctionnaires français et tenez vous bien, ce sont ceux là mais qu’en plus comme on n’a plus les moyens, on veut payer, à crédit ou avec de la fausse monnaie!

BRUNO BERTEZ Le 8 Mai 2012

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