28 avril 2012

S&P dégrade encore l'Espagne de deux crans

L'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's (S&P) a abaissé jeudi de deux crans la note de solvabilité financière de l'Espagne, de "A" à "BBB+", s'inquiétant de la récession qui complique ses objectifs budgétaires. Le pays avait déjà vu sa note dégradée en janvier par S&P.

Cette décision relègue Madrid dans la catégorie des émetteurs de qualité moyenne, en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate. La perspective associée à la nouvelle note de l'Espagne est "négative", ce qui signifie que l'agence envisage la possibilité d'un nouvel abaissement.
"Dans un environnement de contraction économique, et contrairement à nos prévisions précédentes, nous pensons que la trajectoire des finances publiques de l'Espagne va probablement se détériorer", écrit l'agence dans un communiqué.
Le pays, quatrième économie de la zone euro, a renoué au premier trimestre avec la récession, deux ans à peine après en être sorti, avec un produit intérieur brut (PIB) qui aurait reculé de 0,4%, selon la Banque d'Espagne.
Secteur bancaire inquiétant
Cela complique le strict programme budgétaire auquel il s'est engagé, promettant de réduire le déficit public de 8,51% du PIB en 2011 à 5,3% en 2012 et 3% en 2013. S&P prévoit, elle, 6,2% en 2012 puis 4,8% en 2013.
De plus, "nous percevons une probabilité croissante que l'Etat espagnol doive fournir un soutien budgétaire supplémentaire au secteur bancaire", ajoute-t-elle.
Le secteur bancaire espagnol est l'une des grandes sources d'inquiétudes des marchés, car il est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Mercredi, le FMI avait appelé l'Espagne à aller plus loin dans l'assainissement de ses banques afin de "remédier aux faiblesses qui demeurent".
Selon l'agence, la perspective négative associée à la note prend en compte les "risques importants" qui pèsent sur la croissance économique de l'Espagne et ses comptes budgétaires, et les effets que cela devrait avoir sur la note de crédit du pays. Elle craint aussi une récession plus forte que prévu en 2012, qui pourrait se prolonger en 2013.

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