02 mars 2012

Le moral déménage

Le moral des ménages, c'est une troll de notion. Bien glauque, bien crétin, vide de sens. Le genre de trucs dont on nous rebat les oreilles sans qu'on y prête la moindre attention, mais qui à la longue colmate nos antennes, les fines antennes qui nous transmettent la voix de notre Être profond, pollue, englue notre source intime.

 
Dégueulis de sons et de mots hachés. La sale tronche noire de sarkoumane, la stupide tronche bleue de flambi, dieu que ce surnom lui va bien, avez vous vu comme l'un irradie noir et l'autre bleu ? Leurs vilaines gueules de cafards, un sec, un mou, s'affichent partout, avec les désastres exogènes, Grèce, Syrie, j'en passe, tout nous cerne, cette répugnante purée nous assaille de toutes parts.
 
Les yeux aussi sont cernés. Rendez-vous, vous êtes pleins à vomir de toutes les saloperies déversées depuis que vous les avez ouverts. Avec les yeux, les oreilles, ces pavillons miraculeux dont la nature nous a dotés pour entendre le chant de l'âme des choses, pauvres oreilles, vous êtes cernées aussi. Cerné, le nez, fait pour les mariages intimes, par les pestilences du pétrole fondu. Cernée, la cervelle, aspirée par ces crocs qui vous agrippent plus sûrement que l'outil de l'embaumeur égyptien.
 
Cerné, le cœur, par les désirs partout offerts contre paiement, l'universelle prostitution, la grande partouze du vingt et unième siècle. 
 
On vous mesure la vie, braves gens, en fonction des indices, de l'épargne, de la température du pétomane présidentiel et de ses comparses, et le triste et consternant moral des ménages n'y échappe pas.
 
Prozaquez-vous, prosternez-vous, ménages, ne vous ménagez pas et léchez de bon cœur les babouches des larves en costumes de M. Smith qui se pressent autour de vous. Ouvrez-la porte aux contrôleurs, aux sondeurs, aux recenseurs, avec le sourire s'il vous plaît.
 
Il y a des camps pour réapprendre à sourire lors des contrôles.
 
Avant l'ère du Verseau, celle des sondages rectaux. 
 
J'ai été prévenu du recensement : obligatoire, et, surtout : essentiel.
 
Voilà ce qu'on vous enfourne sans vergogne : se faire recenser, c'est-à-dire dénombrer comme du bétail, est de l'ordre de l'Essence. Si si. Déjà que l'Essence on la foutait dans les voitures, maintenant on la retrouve dans le "devoir citoyen" de se laisser marquer au fer rouge de la terrible loi de 1951.
 
Terribles, les lois ?
 
A part nous tuer, comme le disait déjà Socrate, que peuvent-ils de plus, les sbires, les cloportes, la mafia républicaine ? Ce n'est pas les lois des crapauds à face d'homme qui sont terribles, c'est l'ignorance abyssale du bétail humain, ignorant de sa richesse et de sa liberté.
 
Le moral des ménages, je l'entends : le moral déménage. Et tant mieux, ça me réjouit. Tout s'effondre, la haine gagne partout, comme un feu. Le pire rôde et se rapproche sans cesse un peu plus. Tout va péter.
 
Non que ça me plaise, la guerre et la violence. Je ne rêve que de paix. Mais pas la pseudo paix sur laquelle veillent les milices sataniques de la république, la paix des banques. Pas la paix des lâches ou des esclaves. Ni celle du troupeau ou des cadavres.
 
La paix du cœur, qui demeure intacte au fond de l'enfer, si on s'y exerce, si on s'y prête, si on la recherche, si on l'accepte, même en pleine tempête. 
 
La marmite du mensonge et de la sujétion est prête à déborder. En théologie, ça s'appelle : le mystère d'iniquité.
 
C'est cela qui nous cerne tous, nous concerne tous, et cherche à nous pénétrer jusqu'à la racine, afin de l'arracher : le mystère d'iniquité. C'est de cela qu'il faut se garder. Il est partout, et entre autres dans ces formules démentes et apparemment anodines et acceptées : moral des ménages, conventions collectives, âge de la retraite, indices, ratios, vitesse légalement autorisée, smic, rsi, rsa, gendarmerie nationale, trésor public, parlement européen, axe du bien, exercice illégal de la médecine...
 
D'où l'importance de ne pas avaler cette patouille. Ces mots sont toxiques.  
 
Que le moral se mette vraiment à déménager, ouais, ça me plaît. Que tout le monde devienne dingue, c'est inévitable. Tout y concourt. Le chaos est certain, et donc le pire, et le meilleur qui y est en germe.
 
Ce qui l'est moins, certain, c'est la victoire générale de la Bête. Bien sûr, elle fait comme si elle avait déjà tout en mains, c'est une ruse.
 
Nous seuls pouvons la terrasser. De certains, elle a déjà triomphé. Le seul moyen : devenir pleinement humains. En risquant la mort, de toute façon inévitable, puisque nous sommes mortels.
 
Mourir n'est rien si l'on meurt debout*.
 
Maintenant, cette pute immonde promet l'immortalité à ses adorateurs.  Esclaves pour toujours, quelle destinée... 

 
  * Dans la légende normano-skandinave il y a plusieurs manières de finir sa vie:
-          la vieillesse, où l'on meurt sénile, grabataire sur son lit,
-          le suicide (dans l'amour courtois, ressemblant au Sepuku nippon),  
-          la mort subtile par disparition (enfreindre un interdit, comme surprendre une dame blanche, ou interrompre la mesnie Hellekin, sortie des guerriers d'Óðinn tué en combattant, s'effectuant entre Noël et le jour de l'an),  
-          la mort honteuse des lâches, subissant et/ou pleutres (ces morts sont alloués à Hela, reine des enfers), et
-          la mort des marins, ou au combat guerrier, en joute ou en duel etc…. 

5 commentaires:

  1. Y'a déjà un moment que j'ai dé-ménagé. Je ne suis donc sans doute pas con-cernée par le moral des ménages. Mon moral déménage aussi parfois lorsque j'entends tout un tas de trucs autour de moi (ces mots, qui sont dans le texte, ces actions barbares dont on nous rebat les oreilles...)
    Mais c'est décidé : je veux mourir debout !

    Et tant pis pour messieurs Prozac ou Lexomil, si sans eux, je deviens folle... Je le suis sans doute déjà.

    Pas mal du tout, ce texte ! ^^

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  2. ... sont pas toujours faciles à deviner vos lettres, Paul... celles que nous devons recopier pour prouver que nous ne sommes pas des robots... ^^

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  3. C'est du "vieux Jade" Paul ?

    Ceci dit, "il" a raison de vitupérer sur le "moral des ménages", un de ces indicateurs de la technocratie psychopathe, qui tente d'encarter l'économie, et la vie des êtres humains dans des batteries de chiffres - "indicateurs" et "tableaux de bord" pour "piloter" notre pays vers le "glorieux Nouvel Ordre Mondial".

    Sarkoumane, l'empereur impétrant à talonnettes, aima nous faire penser qu'il dirige la France comme un chef d'entreprise dirige sa boîte. Batteries de ratios et indicateurs, et comme vous êtes mauvais, pas assez compétitifs, on dé-localise. Votre pays, l'antique nation Française, délocalisée dans le 4° Reich. Na !

    Alors, ménages de France et de Navarre, vous n'avez plus le moral ?
    "On vous mesure la vie, braves gens, en fonction des indices, de l'épargne, de la température du pétomane présidentiel et de ses comparses, et le triste et consternant moral des ménages n'y échappe pas."

    L'ami Pierrot

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  4. Mon passage préféré ,celui qui me parle et me retourne les tripes :
    "Non que ça me plaise, la guerre et la violence. Je ne rêve que de paix. Mais pas la pseudo paix sur laquelle veillent les milices sataniques de la république, la paix des banques. Pas la paix des lâches ou des esclaves. Ni celle du troupeau ou des cadavres.

    La paix du cœur, qui demeure intacte au fond de l'enfer, si on s'y exerce, si on s'y prête, si on la recherche, si on l'accepte, même en pleine tempête.

    La marmite du mensonge et de la sujétion est prête à déborder. En théologie, ça s'appelle : le mystère d'iniquité."
    Un exercice de toute une vie que de devoir s'efforcer d'affronter les moqueurs indécent intolérant de la paix du coeur.Ce ne sont pas des gens aussi éloigné que cela dans des sphères hautaines oligarchiques ,non,ton voisin de palier suffit a mettre en place l'affront quotidien ,semeur de doute sur la voie du coeur.Parvenir ainsi a résister a cette pagaille organisé,victoire des plus fort par la voix du malin,a cette enfer échauffé de contradiction permet par les faits une véritable fusion du coeur et de l'esprit donne a l'homme un rendu d'invincibilité ,une différence essentielle a l'immortalité.Une triste cause que de vouloir s'échapper de la réalité alors que notre coeur souhaite la rattraper,tout doit mourir pour laisser le champs libre,une nouvelle récolte.Ce qui nous entoure n'est pas le reflet de l'humain mais de certain homme adepte du détail pour mieux défère une pensée libéré de toute forme.Le servant assujettis à quelques-uns,sujétion par les devoirs de sa place, ses relations de famille, etc.Ces cadavres ont un coeur battant encore,mais déjà mort pour le dévouement a une cause autre que servir la vie,comme lors d'une catastrophe voyons nous pas ce bétail casser des vitrines et piller des biens alors que porter le bien suffit.L'équité est pour le décomposé une dangerosité absurde ,non plutôt préfére t il le:

    faire valoir,faire semblant et foutre la merde

    Mathieu

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  5. J'ai apprécié que tu parles du "voisin de pallier", Matthieu. La paix commence effectivement par la, pour chacun d'entre nous.
    Et ce n'est pas toujours facile. Comme tu le dis, c'est un exercice de toute une vie. Je m'en rends compte.

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