31 décembre 2011

Traité de Melquisédec

Les secrets de la connaissance de soi et de l’épanouissement personnel, révélés par un Maître.
A lire si vous visez l’épanouissement personnel et la sérénité. Le livre fournit des pistes de réflexion pour d’abord découvrir notre raison d’être puis par la suite pour la réaliser dans notre vie actuelle. Il nous invite à identifier clairement cette mission et à construire une vision en accord avec elle. Puis, il nous éveille aux pièges et aux obstacles que nous rencontrerons inévitablement sur ce parcours d’actualisation de notre légende personnelle.

Découvrir sa vrai raison d'être

Chapitre 1 – Découvrir sa raison d’être

Pour savoir ce que tu es venu faire sur terre, il faut commencer par te poser la question.
Beaucoup passent leur vie à foncer en avant sans jamais se demander où ils vont. Ils souffrent sans savoir pourquoi et se réveillent quelquefois trop tard pour vivre leur vraie vie.

Tout commence par un sentiment d’insatisfaction avec ton état présent.
Car pourquoi te donnerais-tu la peine de changer si tu es heureux de ce que tu es ?

Supposons que tu ne sois pas heureux et que tu n’aies pas la moindre idée du sens de ta vie. La seule chose que tu sais, c’est que tu te sens perdu ; tu ne sais pas où tu vas. Tu n’es pas heureux et tu voudrais que cela change.
Surtout ne demande pas aux autres de te donner la direction. Tu ne peux éviter de trouver toi-même tes propres réponses qui sont déjà inscrites en toi.
Si tu n’arrives pas à entrer en contact avec les couches profondes de ton esprit où se trouvent ces réponses, fais-toi aider par un accoucheur de rêves.

L’accoucheur de rêves sait comment guider ta quête, mais il ne te proposera de réponse.
S’il le fait, fuis-le car il cherche à prendre possession de ton être.
L’accoucheur de rêves t’aidera à reconnaître ton génie personnel, c’est-à-dire ce sans quoi tu ne serais pas toi en ce moment de ta vie.
Cherche un accoucheur de rêves autour de toi et tu finiras par en trouver un.

Ton génie personnel est comme une graine d’arbre endormie dans sa coque protectrice. Il se peut qu’elle germe dès le premier printemps, à l’ombre du grand arbre qui l’a engendrée.

Il se peut qu’elle soit calcinée par un feu de forêt et ne germe jamais.
Il se peut qu’elle roule au loin, emportée par le courant de la vie, sans germer, en conservant intacte, pendant des années, toute sa capacité à donner une belle plante.
Un jour arrive où elle trouve des conditions favorables à son épanouissement. Elle donne alors un arbre qui porte des fruits et engendre des graines à son tour.
Une longue vie humaine est quelquefois nécessaire pour cela.

Un enfant est unique parce qu’il est la combinaison unique de particules venues par transformations successives de la nuit des temps et du plus profond de l’espace.
Ce qui te rend unique c’est aussi la combinaison toute personnelle de tes désirs, de ta tradition, de ton histoire et des circonstances de ta vie. Cette combinaison ne peut être identique à aucune autre dans l’Univers.
De ce fait, il y a en toi et en chaque être humain, quelque chose d’unique que tu apportes au monde, que tu le veuilles ou non, sans quoi le monde ne serait pas complètement ce qu’il est.

Les lignes de ta main forment un dessin qui n’appartient qu’à toi. De la même façon, tu as une mission sur terre qui n’appartient qu’à toi.
Cette mission se réalise même si tu ne la connais pas. Mais, quand tu en deviens conscient, le sens de ta vie t’apparaît. Tu es alors en mesure d’agir en accord avec ta mission, plutôt que contre elle, par ignorance ou confusion.
Ne t’étonne donc pas que l’on ait cherché le sens du destin dans les lignes de la main.
Mais c’est là une méthode erronée, car c’est attendre que quelqu’un d‘autre te donne la réponse, alors que cette réponse doit venir de toi.

Ne t’attends pas à ce que ta raison d’être soit claire pour toi dès le premier jour, à moins de bénéficier d’une grâce particulière.
Cependant, la première réponse qui te viendra à l’esprit sera sans doute la bonne. Note-la et conserve-la précieusement pour la relire plus tard.
Il se peut que tu doives attendre plusieurs années avant de te reconnaître en elle.

En cherchant ta raison d’être, tu trouveras peut-être plusieurs réponses. Tu exploreras des voies différentes. Tu connaîtras le doute.
Dans tous les cas, garde espoir. Un jour, la réponse deviendra pour toi aussi claire que la raison d’être de l’eau pour la plante.

Au-delà de ta raison d’être cosmique que tu partages avec le reste du genre humain, tu as, comme chaque individu, une raison d’être personnelle qui rend ta contribution au monde irremplaçable.
Tu dois découvrir ce qui fait que le monde est un peu plus riche du fait de ton existence.

Ta raison d’être ne demande pas à être révélée par une inspiration divine.
Elle est déjà inscrite en toi : dans ce que tu aimes, ce qui t’excite, ce que tu sais faire, ce que tu aimerais faire…
Ce dont tu as besoin pour la reconnaître, c’est de mieux te connaître toi-même.

Ta raison d’être t’a été donnée dès ton enfance, avant que ne tombe sur toi le voile de l’oubli.
Te souvenir de ce que tu aurais voulu être quand tu étais encore connecté à l’Âme du Monde, est une bonne façon de retrouver le fil qui te conduira à ta réponse.

Une autre bonne façon de procéder est de te demander quels sont tes talents particuliers. Ce que tu réussis mieux que les autres autour de toi ou ce que tu prends le plus de plaisir à faire. Ce que l’on pourrait appeler ton génie personnel.
Quoi que ce soit, sache que ta raison d’être sur terre est pleine de joie et de plaisir.
Sinon, pourquoi te donnerais-tu la peine de la trouver ?

Le plaisir est une piste sûre pour te conduire à la mission qui est ta contribution à la création du monde.
Car la Création n’est pas terminée. L’Univers est une co-création dans laquelle tu as ton rôle à jouer comme créateur responsable, jusqu’à ton dernier jour.
Ta présence et ton action apportent au monde quelque chose qui ne peut venir que de toi.

Ta mission personnelle ne sera pas forcément quelque chose qui sera applaudie par le monde.
Il se peut que ton action soit discrète et produise des effets bénéfiques profonds autour de toi sans même que tu t’en rendes compte.
Il se peut que tu ne saches jamais les effets que tu as produits et pourtant tu auras accompli beaucoup.
Quelle que soit ta raison d’être, ce qui importe le plus c’est que, si tu lui es fidèle, tu vivras ta vie avec plénitude et jubilation. C’est là le signe que tu es dans le juste, et non l’importance apparente de ce que tu auras accompli.

Découvrir ta raison d’être sur terre n’est pas un processus de réflexion logique.
C’est un processus dans lequel tu dois engager toute ta volonté et ton coeur.
Car c’est seulement si tu engages tout ton être dans la découverte de qui tu es, que tu trouveras ta mission essentielle.

Ta raison d’être pourra être dite en quelques mots. C’est une phrase simple et puissante qui explique quel est ton apport essentiel.
Il se peut que tu souhaites y ajouter une déclaration sur ce à quoi tu crois le plus. Comme tout être humain tu as ton propre système de valeurs. C’est à dire qu’il y a des choses que tu mets en premier, d’autres en second, en troisième et ainsi de suite.
Pour voir clair dans ta vie, et ne pas trop hésiter au moment de faire des choix difficiles, il te faut avoir précisé ton échelle de valeurs.

Il se peut que certaines de tes valeurs soient en conflit les unes avec les autres.
Il se peut que certaines choses auxquelles tu donnes de l’importance soient de fausses valeurs.
Pour mettre de l’ordre dans tout cela tu peux te faire aider par l’accoucheur de rêves qui est aussi un accoucheur de valeurs.

Quand tes actions seront en accord avec ta raison d’être, tu trouveras que ta vie a un sens. Tu te sentiras porté par une énergie fluide et joyeuse et, si tu perds le sens du temps, ce sera un signe certain que tu es en accord profond avec toi-même.
Parce que, à ce moment-là, tu seras connecté à un courant d’énergie qui te dépasse et tu t’approcheras de la conscience d’éternité.

Une fois que tu connaîtras ta mission sur terre, tu auras la boussole qui te permettra de savoir si tu es en accord ou non avec elle.
A chaque instant tu pourras te dire : “Ce que je fais est en harmonie avec qui je suis essentiellement”, ou au contraire : “Je suis en train d’oublier qui je suis et de gâcher mon génie personnel”.
Mais une boussole ne donne pas le but à atteindre.
Maintenant il te faut savoir ce que tu veux vraiment dans ta vie. Quels sont tes rêves secrets, tes désirs, et les objectifs que tu pourras atteindre en manifestant tes qualités uniques.

Chapitre 2 – Construire sa vision

Une raison d’être sans but est comme un cultivateur sans terre ou un artiste-peintre sans couleur.
Pour être en accord avec sa nature, le cultivateur a besoin d’une terre à ensemencer et le peintre d’une surface sur laquelle exprimer son talent.
De même, pour que tu puisses réaliser ta mission, as-tu besoin d’un champ d’action.
Savoir qui tu es, n’est pas suffisant pour accomplir ta légende personnelle. Pour cela, il te faut impérativement savoir ce que tu veux, te fixer des objectifs et agir pour les atteindre.

Pour te choisir des buts, commence par faire une liste complète de tous tes désirs. De tout ce que tu regretterais de ne pas avoir fait, avoir eu, ou avoir été, si tu arrivais à la fin de ta vie sans les avoir réalisés.
Surtout, ne te demande pas si cette liste est raisonnable. Ne cherche pas à établir d’ordre de priorité.
Autorise-toi à rêver et fais la liste la plus complète possible. Le reste viendra plus tard.

Tes rêves et tes désirs ne doivent être connus que de toi.
Tout au long de ta vie, on t’a peut être répété : “Ce n‘est pas possible ; il faut avoir les pieds sur terre ; tu te prends pour qui ?”
Le moment est venu de te mettre à l’abri des étouffe-rêves et de laisser libre cours à tes désirs les plus fous et les plus secrets.
Si tu n’y arrives pas, demande-toi : “Si, par magie, j’avais tous les pouvoirs, tout le temps et tout l’argent nécessaire, qu’est-ce que j’aimerais faire, avoir et être ?”

Au moment de faire ta liste, tu te demandes peut-être de combien de temps de vie tu disposes.
Quel que soit ton âge, cela, personne ne le sait.
Tes vraies limites temporelles sont à l’intérieur de toi-même.
À combien d’années en avant es-tu capable d’imaginer ton avenir, c’est-à-dire, quel est ton horizon temporel maximum ?
Songe que certains sont capables d’imaginer leur vie dans d’autres dimensions, au-delà de leur mort physique.

Le temps est-il pour toi un phénomène circulaire qui se répète régulièrement, sans grand changement ?
Ou bien est-il une ligne droite ouverte sur un horizon plus ou moins lointain ?
Tes buts te tirent au travers de ta vie ; plus tu seras capable de te voir fonctionner loin dans le futur, plus tu pourras avoir une vie riche.

Si, malgré tous tes efforts, ta liste de désirs ne dépasse pas sept, il se peut que tu aies laissé tes rêves s’endormir, à force de répéter qu’ils n’étaient pas raisonnables.
Le moment est venu de te demander : “Qui dit que ce n’est pas raisonnable ?”
Ou peut-être as-tu besoin de grandir à l’intérieur de toi-même pour être capable de gérer de plus grandes choses à l’extérieur de toi.

Sois remercié si avec ton désir vient un projet de déraison. Car tous les vrais progrès sont l’oeuvre d’hommes et de femmes déraisonnables.
Autorise-toi à rêver grand, à imaginer fou, sans t’occuper du “qu’en dira-t-on”.
Plus ton sentiment de puissance intérieure sera grand, plus grandes seront tes aspirations et plus grandes tes réalisations.
Plus grand sera ton défi, plus grande sera ta récompense.
Sois déraisonnable et alors ta vie sera fantastique.

Au moment de te fixer des buts, il ne faut surtout pas te demander “comment” tu parviendras à les réaliser.
Si tu te poses la question, tu trouveras toujours ta vision trop ambitieuse et tu la réviseras “à la baisse”.
Donne-toi la permission de prendre un objectif plus grand que toi !
La façon dont tu parviendras à tes fins sera peut-être une surprise totale pour toi.

Ton premier but est peut-être de gagner beaucoup d’argent. Souviens-toi alors que tu as une mission à accomplir sur terre pour être au mieux de toi-même.
L’argent pour l’argent n’a jamais constitué une raison d’être.
L’argent est seulement un symbole d’énergie qui te permet d’aller faire ton marché sans avoir à échanger trois cents grammes de poèmes contre un kilo de pain.
Te fixer tes buts financiers est utile, à condition de garder à l’esprit comment ils contribuent à ta raison d’être.

Un autre piège consiste à confondre le symbole avec l’expérience recherchée.
Un beau cheval, une grande maison, un corps svelte, un tour du monde en bateau, une carrière réussie et même une relation amoureuse ou une expérience spirituelle ne constituent pas une fin en soi.
Ce sont des moyens pour obtenir quelque chose d’autre à l’intérieur de toi, une expérience interne.
Alors, avant de te fixer un but, demande-toi : “Quel est mon besoin profond ? Quelle est l’expérience que je veux vivre ?”
Ainsi tu te donnes la possibilité de voir ton besoin satisfait d’une autre façon que celle à laquelle tu avais pensé. Tu te donnes une référence interne qui te permettra de savoir si tu as fait le bon choix et si tu es en train d’atteindre ton but.

Trop de rêves et de désirs à la fois ne constituent pas une vision, c’est pourquoi il te faut effectuer une sélection et faire une description claire du résultat final auquel tu aspires.
Commence par éliminer ce que tu ne veux pas vraiment. Ce que tu as mis là parce que les autres l’ont et que tu ne peux pas être moins qu’eux.
Prends chaque chose et demande-toi si tu es prêt à t’engager vraiment pour l’obtenir. Es-tu prêt à payer le prix en effort, travail, et persistance, tout en étant profondément heureux de le faire ?
Mais surtout demande-toi, pour chaque chose, de quelle façon elle va dans le sens de ta raison d’être.

Quand tu auras réduit ta liste à moins d’une dizaine de désirs et que tu les auras classés par ordre d’importance, répond pour chacun d’eux aux questions suivantes : “A quoi saurai-je que mon but est atteint ? Quel sera le résultat observable ? Qu’est-ce que je me dirai ? Quel sera mon ressenti ?”
Il est essentiel que cette description du résultat final recherché soit la plus précise possible. C’est cette description qui constituera ta vision.
Fais attention à ce que tu y mets, tu as toutes les chances de l’obtenir.

Les images de ce tu veux accomplir te seront aussi nécessaires que le dessin d’un puzzle de mille pièces que tu voudrais construire. Sans l’image finale, comment réaliser ce puzzle ?
Ta vision commence donc comme une image mentale détaillée de ce que tu veux voir arriver dans le futur. Elle peut être comparée à des images vivantes que tu pourras consulter dans ton esprit à volonté. La simple évocation de cette image aura le pouvoir d’éveiller en toi une émotion positive et elle te stimulera à accomplir le nécessaire pour l’atteindre.
Cette image sera le trésor qui constitue l’objet de ta quête.

Bien entendu, il n’y a pas de place pour le doute dans ta vision. Plus tu y mettras d’émotion et de certitude, plus son pouvoir d’attraction sera grand.
Plus tu y mettras de précision, plus vite tu l’atteindras.
Une fois que ta vision sera claire dans ta tête, écris-là et illustre-là avec des images pour la verrouiller en toi et y revenir aussi souvent que nécessaire.
De cette façon, ta vision restera stable pendant que la réalité quotidienne changera.
Chaque mot, chaque image et chaque son se gravera dans ton subconscient et se réalisera avec des détails surprenants si tu restes centré sur le trésor que tu veux atteindre.

Quand le moment sera venu de passer à l‘action, il se peut que tu ne saches pas par quoi commencer. Tu es attiré par la quête de plusieurs trésors. Dois-tu te concentrer sur un seul et renoncer aux autres ? Peux-tu te permettre d’en poursuivre plusieurs à la fois ?
Il n’y a pas une seule bonne réponse à ces questions. Mais l’expérience montre que ton efficacité maximum est atteinte quand tu poursuis un seul objectif à la fois, avec tout ton coeur et toute ton énergie.
Demande-toi : “Si je ne pouvais réaliser qu’une seule chose avec ce qui me reste de vie, qu’est-ce que ce serait ?”
Prends alors cet objectif, réalise-le et va de l’avant. Les autres suivront.

Dans la durée, il est bon que ta vision intègre les sept domaines de ton existence : ta vie intellectuelle, vie affective, vie économique, vie professionnelle, santé physique, expression de soi et vie spirituelle.
Cette intégration suppose que tu travailles à plus d’un objectif à la fois. Mais, dans ta liste d’actions à mener, tu devras toujours être capable de mettre en premier le plus important pour toi.
Tu sauras ce qui constitue ton grand trésor et tes petits trésors en apprenant à lire les signes dans le grand livre du Monde.

La clé de ta réussite sera que ton principal objectif devienne pour toi une nécessité absolue, une souffrance.
Alors tu te retrouveras à faire le nécessaire, sans effort et sans fatigue, porté par la joie de suivre un chemin qui a du coeur.
Prends des engagements suffisamment importants pour qu’ils te motivent, reste centré sur ta vision et implique-toi activement dans ta quête.
Il n’y a pas d’autre secret.

Je t’ai demandé de ne pas penser au “comment” pour le choix de ta quête. Les quêtes sont souvent des rêves qui semblent impossibles et qui, pourtant, sont accomplis.
Pour que ce soit une vraie quête, il faut que tu n’aies pas la moindre idée de comment tu vas pouvoir la réaliser.
Car si le choix de ton défi est basé sur ce que tu sais pouvoir faire et si tu calcules tes probabilités de réussite, ce n’est pas une quête, mais un choix raisonné et raisonnable et l’ennui t’attend au bord du chemin.

Garde tes visions pour toi-même. Elles peuvent faire peur à ton entourage, car chacun croit impossible pour les autres ce qu’il croit impossible pour lui-même.
Attention à ceux qui veulent te voir rester dans une vision limitée de toi-même. Ce sont des étouffe rêves, des sorciers noirs sur ta route.

En dernier lieu, rappelle-toi toujours que le voyage compte plus que le but.
Il se peut que ton existence terrestre se termine sans que tu aies trouvé ton trésor.
Si cela t’arrive, je te souhaite d’avoir compris l’immense valeur qui réside dans le processus qui conduit au but.
Si tu prends plaisir à réaliser tes objectifs en harmonie avec ta raison d’être, tu pourras apprendre à être détaché des résultats.
Car le bonheur est un chemin à emprunter, pas un aboutissement ou endroit dans lequel être.

Chapitre 3 – Connaître les dangers du chemin

Le chemin qui conduit à ton trésor est semé de pièges. C’est pourquoi ceux qui arrivent au bout de leur quête sont aussi peu nombreux.
Même l’aventurier le plus téméraire s’informe sur les dangers qu’il risque de rencontrer et prend toutes les précautions possibles.
Voici une liste qui te permettra de te préparer.
Cependant, le Dragon annoncé n’est jamais semblable au Dragon réel. Face à lui il te faudra te souvenir qui tu es vraiment et où tu veux aller.

Il y a les menaces du dehors et les menaces du dedans. Celles qui proviennent de ton environnement et celles qui proviennent de toi-même.
Mais – au bout du compte – ces deux menaces ne font qu’une, car elles n’existent que parce que tu leur permets d’exister.
Regarde un serpent qui paralyse un homme de peur et le tue. Ce même serpent est ensuite tué par un autre homme qui le fait cuire et en fait un met savoureux.
D’où provient la menace : de l’homme ou du serpent ?

Ta quête est en danger quand rien ne va plus comme tu voudrais.
La première question à te poser, est de savoir si ton intention est toujours claire. Car si tu n’as pas les résultats souhaités, c’est que des croyances contradictoires agissent en toi.
Tu dis oui à ton projet et tu l’interromps avec un “mais”. Ce petit mot est souvent toute la distance qui sépare la réussite de l’échec, car il signifie que tu ne veux pas vraiment ce que tu dis vouloir. Ou qu’il y a autre chose que tu veux avec plus de force.
Quand une partie de toi veut une chose et une autre partie de toi en veut une autre, demande-toi: “De quel côté est mon cœur, de quel côté sont mes raisonnements mesquins, mes peurs et mes doutes? ”
Si l’un des deux choix met plus d’amour, de joie et de créativité dans ta vie, c’est là que se trouve ta richesse.

Trop de gens prétendent qu’ils veulent quelque chose qu’ils ne veulent pas vraiment.
Pour être sûr de ce que tu veux il te suffira d’observer pour quoi tu te bats en ce moment. Ce qui est vrai, c’est ce que tu manifestes au travers de tes actions. Si tu passes dix-sept heures par jour à ton travail et ne vois jamais tes enfants, ne prétends pas que tes enfants sont ton trésor.
C’est juste une histoire que tu te racontes pour ne pas voir la vérité.

Beaucoup sont prisonniers du petit confort de leurs habitudes. Même si leur situation leur déplaît, une voix leur chuchote à l’oreille : “Qui te dis que ce sera mieux autrement ? Au moins, ici, tu es chez toi, c’est ton territoire, tu le connais bien. Reste tranquille. Au-delà, tu ne sais pas ce qui t’attend.”
Au début de sa vie, le petit d’homme part à la découverte du Monde avec toute la curiosité et la confiance d’un être qui sait que quelque part un trésor l’attend.
En chemin, il apprend la peur de l’inconnu et se met à craindre la douleur.
Mais comment la chenille deviendrait-elle papillon si elle était paralysée par la douleur de la métamorphose et la crainte de l’inconnu ?

Un autre grand obstacle est l’inefficacité.

Certains ne se rendent pas compte que s’ils n’obtiennent que ce qu’ils ont toujours obtenu c’est qu’ils ne font que ce qu’ils ont toujours fait.
D’autres dépensent une énergie immense à nager contre le courant et à résister pour ne pas être poussés au delà de leurs limites.
Ils échouent lamentablement en prétendant avoir essayé dur. Malheureusement l’Univers ne nous récompense pas pour avoir essayé dur.
L’effort n’ajoute pas de valeur au résultat. Il l’alourdit. Un effort sans résultat est de l’énergie gaspillée mal à propos.
C’est quand il réalise ses chefs-d’œuvre sans effort que le calligraphe devient un maître. Mais combien de travail sur lui-même doit faire un homme pour en arriver à la fluidité naturelle du roseau dessinant des spirales parfaites à la surface de l’eau ?
Si tu défends tes faiblesses et tes limites, elles t’appartiennent. Mais il serait plus efficace de te battre pour les faire voler en éclat.
Et si tu vas vers ton but, dans le respect de ta raison d’être mais avec de grands efforts, à quoi résistes-tu ?

Un autre danger réside dans le bavardage et la poudre aux yeux.
Il y a ceux qui utilisent leur raison d’être et leurs buts vitaux comme sujet de conversation pour se rendre intéressants face aux autres. Ce faisant, ils dissipent leur énergie ; ils s’exposent à l’attaque des étouffe-rêves ; ils se racontent quelquefois tellement d’histoires que celles-ci finissent par remplacer l’action et la réalisation de leurs projets.
D’autres jouent avec les forces invisibles sans se rendre compte du mal qu’ils se font. Les paroles ont une puissance, et quoi que ce soit que nous disions, nous finissons par l’attirer. Certains vivent dans la critique et les pensées négatives et s’étonnent que rien ne marche dans leur vie.
Personne ne peut échapper à la loi du semeur selon laquelle nous récoltons ce que nous avons semé.

Selon la sagesse des Anciens, la peur est la petite mort car elle nous fait perdre le contact avec notre être essentiel.
Les épaves d’innombrables rêves sont échouées au fond de l’océan des terreurs de l’Humanité.
Tu te prépares des jours difficiles si tu laisses la peur diriger ta vie car l’homme s‘attire ce qu’il redoute et, en se concentrant sur ce qu’il ne veut pas, il le perpétue.
Par la peur, tu focalises ton attention sur ce que tu veux éviter et tu te retrouves dans la position de celui qui marche en regardant dans son dos et ne peut éviter le trou qui s’ouvre devant lui.
La peur est une terrible conseillère, car nous allons là où nous mettons notre attention et, si tu as peur de quelque chose, cette chose viendra vers toi.
Tu gagneras en force, courage et confiance chaque fois que tu feras face à ta peur. Pour cela tu dois savoir que tu es plus grand qu’elle et tu dois faire ce que tu penses ne pas pouvoir faire.
Continue à mettre un pas devant l’autre en gardant le regard fixé sur ton objectif. Un jour viendra où cette compagne indésirable t’aura abandonné pour toujours.

Trop souvent tu t‘imposes des règles restrictives qui sabotent tes efforts de réussite.
Ce faisant tu ressembles à cette femme qui rêvait d’avoir cinq enfants, mais ne voulait concevoir que pendant les éclipses de lune.
Quand tu tournes en rond sans trouver la sortie du labyrinthe, arrête-toi pour regarder le ciel. Le chemin de sortie est peut-être tracé dans les étoiles.

Le long de ta route tu rencontreras de nombreuses bifurcations.
Si tu demandes à un passant la bonne direction, tu as toutes les chances de te retrouver en route vers le but de ce passant, non vers le tien. C’est-à-dire que tu t’exposes à vivre selon le désir des autres. Demande-toi alors qui dirige ta vie : toi ou les autres ?
Un autre danger est la tentation de revenir en arrière. Si tu prends peur face à une épreuve et fais marche arrière, tu perds l’occasion de dépasser cela. Mais la vie est généreuse et l’épreuve se présentera encore et encore, jusqu’à ce que tu aies appris la leçon qu’elle avait préparée pour toi.

La vie est une succession inévitable de choix pour lesquels tu as plus ou moins d’informations. Ne reste pas paralysé devant les incertitudes du chemin et ne dépense pas trop d’énergie dans le choix lui-même.

Quand ton cœur décide, il n’y a pas place pour le doute. Quand ta tête décide en pesant longuement le pour et le contre, tu t’éloignes forcément du chemin qui a du cœur.
Bouge, va de l’avant. En cours de route tu recevras de nouvelles informations que tu n’aurais jamais obtenues si tu étais resté sur place.
S’il s’avère que ton choix n’était pas le bon, il te sera toujours possible de faire un nouveau choix.

La traversée du désert immense est semée d’épreuves pour le voyageur imprudent.
L’une des plus terribles est le découragement. Trop souvent l’aventurier imagine avec tous les détails l’oasis dont il veut devenir le prince. Mais il ne se pose pas la question du prix à payer pour cela.
Il croit aux tapis volant et aux histoires de bon génie réalisant les vœux dans l’instant, sans effort.
Les bons génies existent, mais ils sont une exception. La Règle dit que si l’on veut vraiment quelque chose on peut l’avoir. Mais il faut être prêt à en payer le prix.

D’autres ont une vision du temps trop étroite. Ils ne se demandent pas combien de temps leur prendra la réalisation de leur rêve. Au troisième jour, ils ont l’impression qu’une éternité s’est déjà écoulée. Ils croient qu’ils n’y arriveront jamais et se découragent.
Ta liste de désirs peut être longue mais tu ne peux jamais être sûr de l’ordre dans lequel il te sera donné de les satisfaire.
Certains viendront plus tôt que tu ne l’avais imaginé. Pour d’autres, il te faudra attendre jusqu’au crépuscule de ton existence terrestre. Ce qui compte, c’est de maintenir ta vision dans la durée et de ne jamais cesser d’accomplir des pas dans sa direction.

Peut-être trouves-tu le monde dans lequel tu vis beaucoup trop dur. Tu crois que le destin gâte certaines personnes et en punit d’autres. Il y en a pour qui tout est facile et d’autres pour qui tout est difficile.
Si tu penses cela, c’est qu’il est temps pour toi de considérer que les choses difficiles qui t’arrivent sont à ton avantage et non contre toi.
Tu peux interpréter toute épreuve ou difficulté rencontrée sur ta route comme une malédiction. Mais tu es libre de la considérer comme un défi ou comme une opportunité pour apprendre et devenir plus fort.
L’alpiniste qui observe la paroi de roche à pic qu’il a l’intention d’escalader pourrait se plaindre des difficultés créés pour lui par la nature. Bien au contraire, il se réjouit des fissures et des petites prises qui lui permettront de réaliser son ascension.
Il ne méprise pas la moindre aspérité sous prétexte qu’elle est petite et utilise tout à son avantage.
De la même façon, tu dois apprendre à tout utiliser pour progresser vers ton but. Alors le monde deviendra pour toi un lieu plein d’opportunités.

Une autre façon de ne pas arriver à son but est de prétendre y arriver sans aucune aide.
Dans ce cas, ne t’étonne pas de te retrouver en difficulté car on ne peut aider celui qui croit avoir tout ce qu’il faut. Il n’est pas prêt à recevoir.
Celui qui ne sait pas recevoir passe à côté des cadeaux que l’univers place sur sa route, sans les voir. Car le monde est tel que nous croyons qu’il est. Si nous ne croyons pas aux cadeaux, nous ne voyons pas ceux qui sont là pour nous.
Quand tu commenceras quelque chose qui semble un défi, étudie d’abord tous les soutiens disponibles. Ensuite passe à l’action.

Sur ton chemin il se peut que tu obtiennes des réussites qui te feront perdre de vue ta vraie raison d’être. Le succès te montera à la tête. L’amour t’enivrera. Prenant le mirage pour la source, tu croiras que tu es arrivé et qu’il est inutile de poursuivre ta quête.
Si tu t’endors là et te réveilles beaucoup plus tard, peut être seras-tu devenu trop lourd et maladroit pour remonter sur ton cheval et les vautours te mangeront les yeux.

Sur ta route tu rencontreras des défaitistes pour qui rien n’est possible parce qu’ils ont tout raté. Ils essayeront de te faire partager leur vision noire des choses.
Tu rencontreras aussi des gens raisonnables qui chercheront à te faire entrer dans le rang parce que ton aventure les inquiète.
Tu rencontreras les étouffe-rêves pour qui ton trésor ne vaut rien et qui considèrent qu’une pyramide n’est qu’un tas de pierres.
Ce seront autant d’épreuves que tu surmonteras sans mal si tu restes connecté à ta vérité, celle qui est au plus profond de toi.

La peur d’échouer peut rendre ton rêve impossible, car ce que tu crois impossible reste impossible.
Ta vision peut être très ambitieuse, mais si tu conserves le moindre doute sur ta capacité à l’atteindre, ce doute agira comme un poison insidieux. Tu hésiteras au moment où tu devrais te lancer, tu dormiras au moment où tu devais être éveillé.
C’est l’histoire de l’homme qui fut chargé d’aller au jardin des Hespérides pour en rapporter un fruit sacré qui se multiplierait et donnerait la richesse à sa ville. Il avait un an pour cela. S’il échouait il serait mis à mort.
Ce fruit unique mettait un an à mûrir. Il poussait dans un arbre gigantesque à une hauteur inatteignable. Il lui fallait donc attendre qu’il soit mûr et qu’il se détache de l’arbre. Il l’attraperait alors avant qu’il ne touche le sol, sinon le fruit s’écraserait et serait définitivement perdu.
L’homme se mit à la perpendiculaire du fruit et attendit, attendit et attendit. Au bout d’une semaine, il se sentit très fatigué et commença à désespérer de pouvoir réussir. “Je dois dormir un peu, pensa-t-il. Le fruit n’a pas l’air bien mûr. Après tout, il ne tombera peut-être que dans plusieurs mois.”
Il s’assoupit quelques minutes et fut éveillé en sursaut, par le bruit du fruit s’écrasant à côté de lui. La suite, heureusement, lui apprit qu’il ne faut jamais désespérer.

Un autre danger te guette sur le chemin, celui de la crainte d’être déçu.
A Samarkand, un riche marchand avait décidé qu’il ne se marierait qu’avec une femme parfaite. Les candidates ne manquaient pas mais, pour se décider, il ne disposait que de leur portrait miniature sur ivoire envoyé par la famille. Or, comme chacun sait, ces portraits sont trompeurs et il craignait d’être déçu. Il remit donc chaque fois sa décision à plus tard et les années passèrent sans qu’il se mariât.
C’est le jour où il souffrit d’un mal qui le laissa à moitié paralysé qu’il réalisa qu’il était trop tard pour convoler et qu’il n’aurait jamais d’héritier. Tout ce pour quoi il avait lutté jusque là perdit son sens pour lui.
Quel que soit ton rêve, il te faut être prêt à affronter la réalité. A trop vouloir te prémunir contre la déception tu risques de ne rien entreprendre.
La réalité peut être au delà ou en deçà de tes espérances. Ce n’est qu’en ayant le courage de te décider malgré l’incertitude que tu le sauras. Ne rien décider serait la preuve d’un manque de confiance dans la générosité de la Vie et te condamnerait à un échec certain.

Si ton rêve survit aux voleurs d’âmes, au désert immense, à la peur d’échouer, aux étouffe-rêves, à la tentation de la facilité, à la crainte d’être déçu et au mirage de la fausse réussite, tu connaîtras la joie sans pareille de l’être accompli. Celle que les paroles sont impuissantes à décrire.

Chapitre 4 – Apprendre à surmonter les obstacles

Sur le chemin qui conduit à ton trésor il n’y a pas que des pièges. Il y a aussi une quantité de ressources, d’aides et d’opportunités que je vais maintenant t’aider à découvrir.
Tout fonctionne comme si la vie était banale et ennuyeuse jusqu’au jour où tu as trouvé ta raison d’être et où tu t’es choisi un ou plusieurs défis. Tu étais installé tranquillement sur la berge, en train de végéter, et tu t’es embarqué dans un canot pour naviguer sur un fleuve impétueux.
A partir de ce moment, tu as dû ramer pour guider ton embarcation. Tu as rencontré des rapides, des tourbillons, des écueils et des contre-courants, des plages de sable et des sables mouvants.
Mais peut-être as-tu perçu qu’une grâce particulière t’accompagnait et que tu trouvais les ressources et les forces nécessaires pour venir à bout de chaque épreuve.
Les jours et les mois ont passé dans cette navigation et, si tu as eu le courage de continuer, tes muscles se sont développés. Ce qui te paraissait difficile ne l’est plus.
Tu as appris en faisant. Tu as reçu en donnant. Un jour est venu où, sans oublier le but de ton voyage, guider ton canot entre les récifs s’est transformé en un pur plaisir. Les embruns, l’air pur, les animaux sauvages jouant sur les berges, le ciel changeant : tout cela est maintenant pour toi un enchantement que tu n’échangerais pas pour une sieste sur la berge.
Et tu t’es souvenu : le bonheur est un chemin à emprunter, pas un but à atteindre.

Il y a une condition première pour que tu puisses bénéficier de toutes les aides que l’Univers t’envoie : c’est de t’engager pour de bon dans ta quête.
S’engager pour de bon signifie créer une situation irréversible. Si ce n’est pas irréversible, tu as toujours la possibilité de revenir à ton état antérieur. Une partie de ton énergie te tire vers l’avant, vers ta vision, pendant qu’une autre te tire vers l’arrière.
Lorsque tu auras fait le pas, définitivement, dans ton engagement, en ayant abandonné toute possibilité de retour, la Providence t’accompagnera.

Dans mes préceptes, j’ai évité jusqu’à présent de parler de “comment” ta vision pourra bien se réaliser, alors qu’il se peut que tu sois très loin d’avoir les moyens requis pour y parvenir.
Plusieurs fois il t’a été dit que la Providence viendrait à ton secours. Mais qu’est-ce que la Providence, et comment l’aider ?
La première vérité à ce sujet c’est que, en créant une vision très distante de ta situation actuelle, tu t’es inventé un méchant problème. Maintenant que tu désires cette vision plus que tout, ta situation présente t’est devenue insupportable.
La bonne nouvelle c’est que cette distance entre ta réalité et ton rêve provoque une tension en toi qui va stimuler ton énergie et ta créativité au-delà de tout ce que tu aurais pu imaginer. Du fait de cet inconfort, de cet étirement, tu vas trouver en toi et au dehors des ressources que tu ne soupçonnais même pas.
Cette Providence, c’est toi qui va la créer tant que tu sauras te maintenir en état de “manque” envers ce qui constitue le but de ton existence.

Une autre manifestation de la Providence est plus mystérieuse. C’est, par exemple, la personne qui n’a pas le premier centime pour financer le voyage dont elle rêve et qui trouve un pot rempli de pièces d’argent enterré dans son jardin.
Il t’a déjà été dit qu’il est indispensable d’écrire tes buts, de les illustrer avec des images, de les nourrir avec toute la force de ton imagination.
Un effet de cette image mentale est de mettre en route des énergies qui travaillent pour toi et dont tu ne peux savoir quand elles t’apporteront le coup de pouce décisif.
Sur terre, aucune création humaine ne peut exister qui n’ait été créée deux fois : la première dans l’imagination de quelqu’un, la deuxième dans le monde physique.
Tu ne peux pas savoir à l’avance combien de temps et combien de travail va demander la réalisation de ta vision. Tu ne le sauras que quand tu seras arrivé.
Ce qui est sûr, c’est que tu dois être prêt à maintenir ton effort quoi qu’il arrive et que la Providence permet quelquefois qu’un projet soit réalisé avec un minimum de temps et d’effort, comme “par miracle”.

Si ton projet aboutit rapidement, tu es en droit de demander : à quoi bon puisque le bonheur est dans le chemin ?
Ne t’est-il donc pas venu à l’esprit que ton but n’était qu’une étape sur la route, vers un but plus grand, et que ta vision pouvait être incluse dans une vision plus grande ?
Nous sommes limités par notre difficulté à prendre conscience de notre grandeur. Il y a en toi et en tout être humain, un réservoir de ressources et de possibilités qui ne sera jamais épuisé dans la durée d’une vie humaine.
Tu n’arriveras pas à réaliser tous les possibles de ce que tu es, et les frontières reculeront au fur et à mesure que tu avanceras.
Qu’est-ce qui t’attend au-delà des étoiles ?

Quand mon grand père organisa la première caravane pour aller vendre des moutons et des chameaux au-delà de l’Euphrate, la monnaie fut créée pour faciliter ses échanges.
Depuis, l’or a été le meilleur ami de l’homme et aussi son pire ennemi.
Peut-être te demandes-tu quel rôle il est souhaitable de donner à l’argent dans ta quête. Dois-tu le rechercher ou le mépriser ? Te sera-t-il donné facilement ou devras-tu peiner pour l’obtenir ?
L’argent peut te paraître une condition indispensable pour réaliser certains de tes rêves.
L’erreur consisterait à te focaliser sur l’obtention de cet argent au lieu de rester concentré sur ta vision.
L’argent n’est qu’un moyen et il se peut qu’il te soit donné des moyens, autres que l’argent, auxquels tu n’avais pas pensé.
Ce qui est sûr, c’est que tu n’attireras pas l’argent dont tu as besoin si tu le méprises et si tu ne t’en préoccupes pas.
Tu ne l’attireras pas non plus si tu as du mépris pour toi-même. Change l’image de ce que tu crois mériter, donne plus de valeur à ce que tu entreprends et tu verras comment l’argent vient à toi dans la même proportion.

La valeur que tu te donnes aura un effet permanent sur ta réussite et pas seulement sur ta réussite financière.
Mais comment peux-tu être sûr que tu mérites les bonnes choses qui croisent ton chemin ? La pire des folies serait de ne pas te donner la peine de ramasser la perle fine qui se trouve dans l’huître que tu viens d’ouvrir.
Crois-tu que le destin aurait mis cette perle dans tes mains si tu ne la méritais pas ?
Accepte la manne qui tombe parfois dans le désert et cesse, je t’en prie, de te demander si tu la mérites ou si elle est bonne pour toi. Tu peux te croire sans valeur et être quand même digne des cadeaux de la vie. D’autant plus que ces cadeaux sont là pour te permettre d’apporter ta contribution unique à la Création.

Sur le chemin il va te falloir une bonne dose de hardiesse et de confiance en toi. Or, on ne naît pas avec une confiance en soi définitive. Elle est comme tes muscles: si tu ne lui donnes pas d’exercice, elle s’étiole.
La meilleure façon de développer la confiance en soi est de prendre des risques.
C’est là un exercice qui est généralement peu plaisant car il suppose de faire quelque chose pour laquelle tu n’es pas très bon ou qui ne t’est pas familière.
Les gens qui n’ont pas de quête évitent de prendre des risques. Ils créent autour d’eux des remparts qui les protègent de l’imprévu, mais qui, en même temps, les enferment et les maintiennent prisonniers.
Prendre un risque est un acte de confiance en soi. Quand tu auras fait face avec succès à un petit risque, tu pourras en prendre de plus grands.
Sur un plan pratique, cela signifie que tu dois chercher à faire ce que tu crains le plus, c’est-à-dire tout le contraire de ce dont tu as envie. L’idée est d’arriver à ce que tu crois être tes limites et d’aller au delà.
Chaque fois que tu auras ce courage, tu amélioreras ta confiance en toi parce que tu découvriras que tu es capable d’infiniment plus de choses que ce que tu croyais.
Si tu n’avais pas essayé, comment aurais-tu pu le savoir ?

Au moment de fixer ton but, il se peut que tu n’aies pas la moindre idée de la route à suivre.
Tu es alors dans la situation de Mehmet, cet éleveur de chèvres du désert d’Arabie, qui décida un jour d’aller voir la mer. Dans sa tribu, personne n’était sûr de l’endroit où elle se trouvait. Mehmet ne savait donc même pas dans quelle direction partir.
Un mendiant aveugle de passage lui raconta que le sel qu’ils achetaient venaient de la mer et que sur le ses bords vivaient de grands oiseaux blancs au cri disgracieux.
Mehmet s’en alla donc en sens inverse des caravanes de sel. Comme il avait entendu dire que toutes les rivières se jettent dans la mer, il suivit le cours de la première qu’il rencontra. Mais celle-ci disparaissait dans les sables du désert.
Il ne se laissa pas décourager et trouva des indices: un collier de coquillages au cou d’une jeune fille ; du poisson séché sur l’étal d’un marché ; un jouet en forme de bateau entre les mains d’un enfant.
Un jour, il entendit les cris disgracieux des mouettes, sentit dans la brise une odeur chargée de sel et découvrit enfin, avec émerveillement, l’immensité liquide.
Ces informations sur son chemin sont ce qu’on appelle des “signes”. Tous différents, chacun était cependant en relation avec la mer qu’il cherchait. Mais ils n’avaient de sens pour Mehmet que parce qu’il cherchait la mer. Ils n’auraient rien signifié s’il avait été en quête d’un point d’eau dans le désert.

Le propre des signes, c’est de ne pas être d’une lecture évidente. Un même signe peut avoir une signification pour une personne et une signification totalement différente pour une autre, selon le sens de leur quête.
Tu ne peux donc laisser le soin aux autres d’observer et d’interpréter les signes extérieurs pour toi. C’est quelque chose que tu dois apprendre à faire par toi-même.
Quant aux signes internes, toi seul peux y être attentif et les interpréter. C’est là un savoir-faire élémentaire : une bonne décision s’accompagne d’une sensation de détente. Une décision douteuse ou mauvaise est signalée par une tension. Si ta tête te dit que ton choix est bon et ton estomac qu’il est douteux: écoute ton estomac, c’est-à-dire ton intuition.
Attention de ne pas considérer, a priori, un signe comme sans importance. Un oiseau dans le ciel peut te dire autant qu’un chargement de poisson séché.
Les signes sont parfois trompeurs, comme le fleuve qui disparaît dans les sables. C’est une invitation à la prudence et non à la perte de confiance dans les signes.
Mais là où tu trouveras les informations les plus précieuses, c’est dans les réponses que te donne l’univers. Tu ne fais pas un pas sans provoquer un écho auquel il est bon que tu sois attentif. Il n’y a pas de meilleur moyen de savoir s’il y a de l’eau dans un puits profond, que d’y lancer un caillou et d’écouter s’il y a un “plouf” au bout de sa chute.

Si tu te trouves mêlé à un problème épineux, demande-toi : “Quel message ai-je choisi de ne pas entendre ?” Tu verras qu’il y a toujours eu des signes annonciateurs que tu as ignoré, et que tu aurais pu te préparer à l’épreuve ou même l’éviter.
Il s’agit là d’un enseignement très important car si tu n’utilises pas l’information que l’Univers te donne, tu seras condamné à répéter inlassablement les mêmes erreurs.
Souviens-toi que du dois trouver les réponses par toi-même, ce qui signifie qu’il n’existe pas quelqu’un, quelque part, qui sait mieux que toi et pourra t’enseigner.

La Vie est ton professeur.

L’accoucheur de rêves peut t’aider à trouver ta vision. Peut être même pourra-t-il t’aider à “apprendre à apprendre” de la vie elle-même.
Mais ne compte pas sur lui pour te renseigner à chaque pas. S’il fait bien son travail, il te conseillera de lancer toi-même la pierre dans le puits pour savoir s’il y a de l’eau.

Il n’y a pas de route qui te conduise à ton but en ligne droite.
Pour atteindre le port, le marin doit tirer des bords avec son voilier, donnant l’impression à celui qui ne connaît rien à la navigation qu’il fait de nombreux détours inutiles. Mais le marin n’atteint sa destination que parce qu’il corrige sa course tout le temps.
De même devras-tu apprendre à naviguer au plus près du vent, en utilisant les courants à ton avantage. Cela suppose de faire des détours si le vent change ou si tu rencontres des rochers.
Cette image s’applique aussi à ta quête. Trop souvent tu voudrais arriver droit au but. Tu le vois si proche et il te faut faire tant de détours !
Mais il serait absurde de vouloir faire abstraction des rochers qui sont comme les épreuves de ton existence. Reconnais ce qui arrive, traverse-le, dépasse-le et cela restera derrière toi.
Tu peux aussi prendre plaisir aux détours et songer à tous les impatients qui se sont épuisés ou fracassés, parce qu’ils n’ont pas appris à parler le langage de la mer. Ils ont résisté contre le courant, lutté avec les rochers et n’ont pas su danser avec le vent.

Tu peux être capable de réussir beaucoup, à condition de croire suffisamment en toi et en ta vision.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, des hommes ont réalisé des choses qui semblaient a priori impossibles à leurs contemporains. N’écoute donc pas ceux qui te diront que ce que tu poursuis est impossible. Ils ne font que projeter sur toi leur vision étroite d’eux-mêmes et de la création.
Tu peux lorsque tu crois pouvoir.
Crois-tu que le premier homme à s’aventurer au delà des colonnes d’Hercule savait ce qui l’attendait ? Pourtant, il a agi comme s’il connaissait déjà le pays de l’ivoire et de l’ébène. Il est parti comme s’il savait comment faire et comme s’il était sûr d’y arriver. Sinon aucun homme d’équipage n’aurait accepté de le suivre.
Engage-toi sur la route avec hardiesse et agis avec certitude jusqu’au bout. C’est comme cela que l’homme a réalisé tous ses exploits depuis les origines.

Peut-être te demandes-tu si faire des plans d’action augmenterait tes chances de réussite dans ta quête.
Darius, Roi des Perses, avait fait le rêve de reconstruire les merveilleux jardins suspendus de Sémiramis à Babylone. Ses architectes lui avaient présenté des plans et il avait commencé à faire réunir les matériaux pour réaliser cet œuvre dont la vision enchantait son esprit.
Il n’avait pas prévu qu’un grec nommé Alexandre le chasserait de son trône.
Faire des plans est une bonne façon de prendre tes objectifs au sérieux et de réunir les ressources nécessaires pour les réaliser. Mais, à la vérité, les plans ne fonctionnent jamais comme on les avait prévus.
Si, malgré tout, tu fais des plans, tes chances d’arriver à tes fins augmenteront considérablement.

Je t’ai donné le conseil de ne pas utiliser ta vision comme sujet de conversation banale. Cela ne signifie pas qu’il te faut garder tes buts secrets pour toujours et pour tout le monde.
En fait, il y a une étape où ta vision est vulnérable car tu n’es pas encore sûr de toi et tu pourrais être victime des étouffe-rêves.
Mais quand ta vision a grandi en toi et qu’elle est devenue suffisamment forte, tu peux en parler pour trouver les soutiens dont tu as besoin.
Une autre raison pour en parler est de t’assurer, avant de te lancer, que ta décision ne causera pas de tort à ceux qu’elle affecte directement.
Peut-être y a-t-il parmi tes proches un esprit semblable au tien qui saura t’encourager dans ta quête. Souviens-toi qu’un véritable ami n’est pas quelqu’un qui prétend savoir mieux que toi ce que tu dois faire. C’est quelqu’un que tu crois quand il t’affirme qu’il te sait capable de réussir ce que tu veux.
Tes chances seront multipliées si une seule personne, en qui tu as confiance, croit en toi.

Quand tu regardes autour de toi et que tu vois la réussite des autres, tu te demandes peut-être quel est le secret qui te permettrait d’y arriver aussi bien qu’eux.
Ce traité t’a livré une grande partie de ces secrets, afin que tu puisses te joindre au chœur des créateurs talentueux et responsables.

Mais il y en a un sur lequel je n’ai pas assez insisté: c’est la vertu de la persévérance.
Au long des millénaires, les exemples illustrant ce principe sont innombrables et tu as déjà entendu l’histoire du chercheur d’émeraudes de Golconde qui abandonna son effort à deux doigts de la pierre fabuleuse qui fit la fortune de son remplaçant.

La réussite t’appartiendra si tu n’abandonnes jamais. Tu dois être convaincu que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre.
Si on te refuse l’aide que tu demandes, ne le prends pas personnellement : continue à demander jusqu’à obtenir ce que tu désires. Chaque fois que tu rencontreras un “NON” et que tu continueras, tu deviendras plus fort.
N’écoute jamais en toi la petite voix qui te dit : “Tu n’y arriveras pas”. Ce n’est pas ta voix, mais celle de l’étouffe rêves, trop heureux de se faire entendre.
Le moment où tu es le plus découragé est peut-être celui où tu es le plus près de ton but.
Ne dévie pas de ton intention initiale. Relève-toi après chaque chute. Sois patient et obstiné. Puise des forces dans ta raison d’être et entretiens ta vision. Tu te retrouveras du côté de ceux que tu admirais.

Tu seras peut-être tenté d’abandonner ta quête parce que certains problèmes te paraîtront insolubles. Tu te diras : “Ce n‘est pas la peine. J’ai visé trop haut. Ce n’est pas faisable.”

J’ai vu comme cela, au fil des siècles, des gens se noyer dans un verre d’eau. Ils passaient leur vie à fondre du plomb en espérant le transformer en or, alors que pour cela il aurait suffi qu’ils vendent ce plomb.
Sache que tout problème comporte une solution, mais que tu ne peux espérer résoudre un problème avec le même mode de pensée qui l’a créé.
Face à des échecs répétés, tu as appris à persévérer. Cela ne veut pas dire continuer inlassablement à te lancer contre la vitre comme une mouche attrapée au piège. Quand répéter la même chose ne te donne pas le résultat attendu, fais autre chose.
Saches aussi que la solution à ton problème doit être plus grande que le problème lui même : on n’utilise pas un petit hameçon pour attraper un gros poisson. Ne propose pas à un adulte de dormir dans le berceau d’un nouveau-né.

Une bonne façon de réussir est de concentrer ton énergie sur ce qui dépend de toi.
Je me souviens d’un homme généreux qui, au retour d’un voyage, faisait des cauchemars en se souvenant des dégâts causés par la sécheresse dans une province du Sud. Il était préoccupé de ne rien pouvoir faire pour améliorer le sort des enfants qu’il avait vu la peau collée sur les os par la famine.
Pendant ce temps, les gens de son village vinrent lui demander sa contribution pour réparer la digue qui retenait le fleuve, mais il ne voulut rien faire parce qu’il était trop préoccupé par le sort de ces enfants mourant de faim dans le Sud.
Sa maison fut la première emportée par la crue.
Beaucoup de gens sont préoccupés par des problèmes sur lesquels ils ne peuvent avoir aucune influence et ils négligent d’agir sur ce qui est à leur portée.
Le principe qui te guide doit être inverse : commence par t’occuper de ce qui dépend directement de toi. Les résultats que tu obtiendras te permettront d’agrandir énormément ton cercle d’influence.
S’il avait suivi ce principe, notre homme aurait un jour pu canaliser l’eau de sa rivière jusqu’à cette province du Sud, la mettant ainsi à l’abri de la sécheresse.

L’Univers a mis en l’homme des ressources dont nul n’a encore exploré toute l’étendue. Dans nos luttes quotidiennes nous n’utilisons qu’une faible partie des trésors qui existent en nous.
Nous naissons tous différents, avec des possibilités aussi diverses que celles qui existent entre une terre à vignes et une terre à blé.
Tu n’auras pas de raison de te réjouir si tu hérites d’une riche terre à blé et n’en fais rien. De même, peut être y a-t-il en toi un bon musicien ou un magnifique jardinier ? Le germe de ce talent est ce que l’Univers t’a donné en héritage. Mais, si tu ne le cultives pas, il eut mieux valu pour toi naître avec les deux bras en moins.
Si tu ne fais rien avec ton potentiel, il ne vaut rien, il est perdu. Il est même moins que rien, car il reste coincé en travers de ta gorge et te fait mal.
C’est à toi de te cultiver et de faire fructifier les dons que l’Univers t’a donné. Combien de fois as-tu accepté que les enseignements que tu as reçus restent sans effet sur ton comportement ?
Si ton investissement ne se traduit pas par des changements dans ta vie, il aura été stérile.
Et si ce traité ne doit te servir à rien, cesses-en immédiatement la lecture.

Tu avances dans la vie, heureux des surprises du parcours et confiant dans ta réussite. Tu vises un résultat tout en étant détaché de ce résultat.
Peut-être n’as tu pas réalisé que ton bonheur d’être est déjà un résultat, et tu serais bien avisé de sentir de la gratitude pour cela.
Le sentiment de gratitude fait partie de la joie d’être en vie. Si tu vénères un Dieu, remercie-le selon les rituels appropriés. Si tu n’en vénères pas, offre ta gratitude à l’Univers. Tu seras alors dans ce que l’on appelle “état de grâce”, et tous les bienfaits seront sur toi.

Chapitre 5 – Au-delà du désir, la sagesse

Il ne t’aura peut-être pas échappé qu’il ne suffit pas d’atteindre des buts ambitieux pour être heureux.
Il se peut que tu aies atteint la vision que tu nourrissais depuis ton enfance, après avoir surmonté bien des épreuves et que, pourtant, tu ressentes un grand vide en toi. Il te manque encore quelque chose et tu ne sais pas quoi. Le sens que tu t’étais donné n’est pas aussi fort que tu croyais et tu te demandes s’il y a un Sens au-delà du sens.
Quand on croit en un Dieu ou mieux encore, quand on connaît Dieu, on a une réponse à la question du sens ultime de la vie.
Mais la divinité est peut-être pour toi un grand mystère que tu n’es pas prêt à approcher.
Rassure-toi. Il existe aussi un chemin pour ceux qui n’attendent rien d’une Vérité Révélée. Dès la plus haute antiquité, à l’époque où régnaient sur la terre des dieux depuis longtemps déchus, l’homme a su trouver des réponses sans en référer à une autorité externe.
Cette Sagesse est plus que jamais actuelle.

Mais qu’est-ce que la Sagesse ? Est Sage celui qui a une vraie compréhension de soi, des autres et du Monde. Mais l’étude des livres ne sera jamais suffisante pour obtenir cette compréhension. Elle est le résultat de l’expérience de vie, à condition que l’on sache apprendre de la vie. C’est pourquoi on représente souvent les Sages comme des vieillards à la longue barbe blanche.
Mais il y a une Sagesse propre à chaque âge de la vie : la Sagesse du jeune homme est dans la hardiesse et la prise de risque; celle de l’homme mûr dans la responsabilité et le pouvoir créateur; celle de l’homme plus âgé dans la sérénité et la capacité d’enseigner.
Ainsi on ne peut dire qui est le plus sage. Mais, pour parvenir à la Sagesse de chaque âge, certains principes doivent être respectés.

Tu me demandes s’il faut un Maître de Sagesse.
Maintes fois je t’ai répété que la Vie est notre véritable Maître. Mais peut-être penses-tu que tu as déjà appris les leçons que la vie avait à t’offrir ?
Pour certains, ce sont des leçons de survie face à la violence, la cruauté, l’injustice et la pauvreté. Ils ont appris ces leçons et sont restés vivants, mais ils n’ont pas trouvé le bonheur.
Rappelle-toi que le même signe peut être interprété de multiples manières selon ton but et ton intention. Un homme battu à mort sous tes yeux peut te décider à devenir un guerrier impitoyable, à te mettre au service des déshérités, ou bien à partir vivre ailleurs parce que ta place n’est pas là.
Pour savoir quel est le bon choix, demande-toi quel est celui qui est le plus favorable à la Vie.

Ne commets pas l’erreur de croire que l’accoucheur de rêves qui t’a aidé à sortir de la confusion et à clarifier ta vision est aussi un Guide de Sagesse. Il ne l’est ni plus ni moins que l’arracheur de dents qui te soulage d’une douleur ou que le charpentier qui répare ton toit.
Trouver un Guide de Sagesse est un cadeau rare qui est donné à celui qui est prêt. Car peut être l’as-tu côtoyé sans le voir.
Ton Guide de Sagesse est un homme ou une femme qui a parcouru le chemin avant toi. Il ne peut te guider que jusqu’au point qu’il a atteint lui même. Peut-être es-tu appelé à aller bien au-delà.
N’attends pas de lui qu’il t’enseigne ce qu’il a appris de la vie car il sait que cela ne te serait d’aucune utilité.
A quoi te servirait d’avoir lu trente-trois traités sur la compassion, si la souffrance de ton ennemi n’éveille aucune pitié dans ton cœur ?

La seule façon pour toi de trouver un Guide est d’être attentif aux signes et d’écouter ton cœur.
Ton guide doit réunir au moins deux conditions : il y a en lui quelque chose que tu aimerais avoir et tu te sens absolument sûr en sa compagnie. C’est-à-dire que tu es convaincu de sa bienveillance envers toi et de sa capacité à te mettre sur la voie.
Cette confiance est essentielle car avoir un Guide de Sagesse n’est pas de tout repos. Si tu te décides à suivre ses instructions, il te plongera dans un tourbillon qui te remuera jusqu’aux tripes. Il te poussera sans cesse hors de tes limites et te proposera des actions de services que tu n’aurais jamais faites par toi-même.
Mais, à tout moment, tu seras libre de t’arrêter pour te reposer ou faire le point, libre de changer de guide ou de ne plus en avoir.
C’est là ce qui permet de reconnaître un vrai Guide de Sagesse : jamais il n’attache et n’asservit son disciple. Au contraire, il se réjouit quand celui-ci gagne en autonomie, et son amour l’accompagne quand il le voit s’éloigner en volant de ses propres ailes.
Mais quand son disciple s’attarde trop à ses côtés ou cherche à se protéger sous sa robe, il le jette dehors sans ménagement.

Il n’y a pas d’apprentissage de la sagesse sans action, parce que l’Univers physique est un immense terrain d’action.
Regarde autour de toi : les astres sont-ils immobiles ? Les plantes cessent-elle de pousser ? Les roches ne se transforment-elles pas sous l’action du vent, de l’eau, de l’air et du feu ?
En prenant conscience de ta raison d’être et en agissant en accord avec elle pour atteindre des buts, tu as pris résolument un chemin de sagesse. Car la nature de l’homme est de manifester ses rêves dans le monde physique, naturellement et sans effort, comme celle de l’oranger est de donner des oranges et celle de l’aigle est de chasser du haut des airs.
Fou serait l’aigle qui voudrait devenir tortue, l’oranger qui essaierait de donner des abricots et l’homme qui ferait le métier de son père, sans amour, parce qu’il s’y croit obligé.

Une étape importante dans le chemin vers la Sagesse, est de comprendre que ce qui compte n’est pas l’objet de la quête.
Dans les temps anciens, les belles dames demandaient à leur Chevalier d’aller affronter des dragons. Mais ce qu’ils y gagnaient n’était pas de la gloire et je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu un dragon plus glorieux qu’un autre.
En fait, on peut le dire maintenant, les dragons n’existaient pas. Ce que les Chevaliers allaient affronter, c’était leur peur de l’inconnu ; ce qu’ils mettaient à l’épreuve, c’était leur capacité à dépasser leurs limites. Ils en revenaient plus sages, ayant appris qu’il n’y a pas un enjeu plus important qu’un autre quand l’enjeu est soi-même.
Cela ne sert donc à rien de te demander si la quête que tu t’es choisie est la bonne, ou si elle est pour toute la vie, ou ce qui se passera après. Ce qui compte, c’est que tu aies une quête qui ait du cœur et du sens pour toi et non une quête qui te fasse régresser en gonflant ton ego.
Il n’y a pas de quête plus “noble” ou plus grandiose qu’une autre. Être la première femme à marcher sur la lune ou parvenir à parler sans bégayer, sont des quêtes d’égale valeur pour l’Ame du Monde, si toutes deux aident leurs auteurs à devenir meilleurs.

Tout au long de ton cheminement, tu apprendras à reconnaître les lois qui régissent l’Univers et à agir en accord avec elles.
Aucune personne sensée ne prétendrait s’opposer au mouvement des marées ou au flux de la respiration, qui expulse l’air vicié afin de pouvoir inspirer de l’air pur.
Pourtant combien de tes contemporains prétendent recevoir sans donner, se guérir sans se purifier et être heureux sans aimer ?

Tout chemin de sagesse conduit à l’Amour et c’est dans l’amour que se trouve la plénitude.
Tu penses peut-être que l’amour passion provoque quelquefois les pires excès et la plus grande des folies. C’est parce que cet amour est chargé d’une énergie qui déborde comme un fleuve en crue, arrachant tout sur son passage.
Pourtant l’amour, comme l’eau, est toujours chargé d’un potentiel de vie bienfaisante. Il existe en tout être humain, comme une braise qui ne s’éteindra que quand la vie s’en ira de son corps.
Chez certains, ces braises deviennent une flamme claire qui réchauffe et illumine alentour. Chez d’autres, ces braises sont cachées loin au centre d’un bloc de charbon froid qui remplace leur cœur.
Le bonheur n’existe pas sans l’amour. L’Amour est le commencement et la fin de toute vie. Sans lui, l’humanité ne sera pas sauvée d’une disparition prématurée.
Grâce à lui, tu pourras contribuer à la fraternité entre les hommes, respectueuse des différences et gage d’évolution vers une plus haute civilisation.

Personne ne peut prétendre avoir réponse à tout. Plus tu avancera en Sagesse, plus tu t’approcheras de l’insondable mystère de l’Univers.
Tu apprendras à dialoguer avec le doute et à considérer l’incertitude et l’ambiguïté comme des ressources.
Tu apprendras à penser en dehors des règles, à utiliser des informations contradictoires, à être ouvert à toutes les sources et à chercher plus d’une réponse à tes questions.
Tu transcenderas les limites du temps et, navigant librement sur le champ des pures potentialités, peut-être te sera-t-il donné, au-delà du chaos, de te connecter à l’unité de toutes choses.

3 commentaires:

  1. Le fondamental, c'est de trouver sa "raison d'être", ce qui donne le "sens de ma vie".

    "Au-delà de ta raison d’être cosmique que tu partages avec le reste du genre humain, tu as, comme chaque individu, une raison d’être personnelle qui rend ta contribution au monde irremplaçable.
    Tu dois découvrir ce qui fait que le monde est un peu plus riche du fait de ton existence."

    Cette raison d'être (incarné, ici et maintenant) est ce qui me fait "vibrer", ce qui me rend heureux, ou simplement "bien".

    Hé fichtre, je suis bien incapable de le savoir avec précision, tant en ce monde imparfait et perverti, je ne vois plus de raison d'être ! Je ne suis heureux et je ne me sens bien que dans ma solitude, dans la nature, dans mes réflexions, mes monologues, mes lectures édifiantes (merci, "Paulot").

    Bref, ma vision, c'est un "autre monde", au minimum c'est mon "monde intérieur" qui n'est pas la société pré-NWO. C'est "Un monde de paix et d'harmonie, de beauté et d'abondance, et joie et d'amour, et de communion avec l'Univers, le Cosmos ou le Créateur de tout". Voilà ce que je demande chaque jour, dans mes prières ou mes monologues. Obsédé, je suis !

    Pas sorti de l'auberge alors...mais si la déraison la plus extrême est ce qui pousse au changement...peut-être alors est-ce ma raison d'être. Faire sauter le paradigme, ou sortir de celui-ci.

    L'ami Pierrot

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  2. Aller vers la transformation (de la chenille au papillon), c'est peut-être accepter de perdre la boule, la raison et les neurones qui vont avec ; laisser le connu (les programmations, les conditionnements en tous genres)pour aller, tout nu, vers l'inconnu...la Liberté, ENFIN ?

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  3. Je me suis promis de retourner un petit caillou 365 jours par an tous les soirs en plein milieu de monsommeil afin de pouvoir réaliser mes rêves. Je l'ai fait.
    J'ai compris à quel point le sommeil était précieux. Mon souhait était devenu de pouvoir bien dormir chaque nuit.

    Zut! je me suis trompé de souhait!

    Se donner des défis c'est génial, le prix et l'enseignement qu'on en tire en sont les vrais fruits.

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