25 décembre 2011

Le Drapeau Noir

 Histoire de l'Anarchie et des anarchistes :

N.B : Les sous-menus comportent de nombreuses pages, le site est mis à jour et les différentes rubriques complétées régulièrement, n'hésitez pas à revenir...
Sont réunis ici quelques textes d'auteurs anarchistes, des biographies, des écrits contemporains apportant des "réponses" aux questionnements sur l'anarchie, ce qu'elle est, son but, ses moyens ; ce qu'elle n'est pas ; et "qui" sont ces preux et gueux d'anars !

Le Drapeau Noir : Un lieu pour que soit l'Anarchie, aux fins que les sacrifices et la détermination de tous les anarchistes qui ont voué leur vie à un monde juste et fraternel, sans domination, sans religion, sans maître, ne soient pas vains.
Ils sont peu nombreux ceux qui savent que l'anarchie est une théorie s'appuyant sur des bases rationnelles, que les anarchistes sont des hommes qui, ayant reçu les plaintes de ceux qui souffrent de l'ordre social actuel, s'étant inspirés des aspirations humaines, ont entrepris la critique des institutions qui nous régissent, les ont analysées, se sont rendu compte de ce qu'elles valent, de ce qu'elles peuvent produire, et qui, de l'ensemble de leurs observations, déduisent des lois logiques, naturelles pour l'organisation d'une société meilleure.
Jean Grave

Ce drapeau noir, emblème fort adopté par les anarchistes

Son apparition consignée remonte en fait à une révolte d'ouvriers terrassiers à Reims début 1831, qui le brandirent en signe de désespoir et de misère.
Le Drapeau Noir
Photo de Tina Modotti
Le 21 novembre 1831, à Lyon, quartier de la Croix Rousse, débute "La révolte des Canuts" (ouvriers de la soie). La ville entre en insurrection après que la garde Nationale eut tué plusieurs ouvriers. Des barricades sont érigées et le drapeau noir fait son apparition avec l'inscription : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant".
Le 18 mars 1882, lors d'un meeting salle Favié à Paris, Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaristes, se prononce sans ambiguïté pour l'adoption du "Drapeau noir" par les anarchistes.
"Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions."
Louise Michel
Extrait de ses mémoires:
Symbole du drapeau noir
"La bannière rouge qui fut toujours celle de la liberté effraye les bourreaux, tant elle est vermeille de notre sang. Le drapeau de noir crêpé de sang de ceux qui veulent vivre en travaillant, ou mourir en combattant, effraie ceux qui veulent vivre du travail des autres. Oh ! flottez sur nous, bannières noires et rouges; flottez sur nos deuils et sur notre espoir dans l'aurore qui se lève !"
"Si l'on était libre dans un pays, libre d'arborer sa bannière où et comment on le voudrait, on verrait, mieux qu'à un vote quelconque, de quel côté se rangerait la foule; il n'y aurait pas moyen de mettre quelques hommes dans sa poche comme on y met des poignées de bulletins. Ce serait une bonne manière de s'assurer de la majorité non falsifiée, qui serait cette fois celle du peuple. Mais il n'est permis d'arborer nos drapeaux que sur les morts."
Un an plus tard, le 9 mars 1883, elle brandit un vieux jupon noir fixé sur un manche à balais, lors de la manifestation des "sans-travail" aux Invalides qui verra son arrestation. Le 12 août 1883, un journal portant le titre "Le Drapeau noir" sera édité à Lyon.
Journal Le Drapeau noir
Le 12 août 1883, après l'adoption du "Drapeau noir" par les anarchistes due pour une grande part aux interventions de Louise Michel, le premier numéro d'un journal portant ce titre sort ce jour à Lyon (ville qui avait vu les Canuts brandir cet emblème lors de leurs révoltes de 1831 et de 1834). Le journal sera victime de la répression et cessera sa parution à son dix-septième numéro."(...) c'est sur les hauteurs de la ville de la Croix-Rousse et à Vaise que les travailleurs, poussés par la faim, arborèrent, pour la première fois ce signe de deuil et de vengeance,et en firent ainsi l'emblème des revendications sociales. (...)" Extrait du n°1 du journal.

Libertaire, un néologisme

Lorsque le terme "libertaire" commença à être employé dans les milieux anarchistes de "l'Internationale antiautoritaire" – vers 1875 ? –, rares sans doute étaient ceux qui connaissaient encore le nom de son inventeur : Joseph Déjacque (1822-1864), et les conditions d'apparition de ce néologisme, en mai 1857, à la Nouvelle-Orléans, à l'occasion de la publication d'un pamphlet de onze pages, De l'Etre Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, revendiquant, contre le conservatisme proudhonien, la libération des femmes et la liberté du désir. Oublié également le journal Le Libertaire, que Déjacque édita – et rédigea – durant trois ans à New York, jusqu'à son retour en Europe, en 1861.
Lire l'étude des conditions d'apparition du néologisme libertaire sur : joseph.dejacque.free.fr

Le symbole traditionnel du A dans un cercle

La date de la création du symbole est discutée. On commence à le voir lors de la guerre civile en Espagne (1936-1939). Il s'agit en réalité de l'image d'un militant anarchiste portant ce signe au dos de son casque
Le 25 novembre 1956, le groupe Alliance ouvrière anarchiste fait de ce A cerclé son symbole officiel.
Symbole du A cerclé
Il s'agit d'un «A» majuscule entouré d'un cercle. Le A représente la première lettre du mot anarchie (ou anarchisme). Qui plus est, le mot anarchie commence par cette même lettre dans de nombreuses langues, ce qui en fait un symbole internationalement reconnaissable. Le cercle symbolise l'unité, mais aussi la détermination. Beaucoup de groupes anarchistes font preuve d'un esprit de solidarité avec d'autres groupes, bien qu'ils soient éloignés géographiquement et par différentes conceptions de l'anarchisme. Le symbole est une sorte d'incarnation de la maxime de Pierre-Joseph Proudhon : «La plus haute perfection de la société se trouve dans l'union de l'ordre et de l'anarchie» (dans Qu'est-ce que la propriété ?). Ce dernier, un des précurseurs du mouvement anarchiste, au XIXe siècle, est aussi connu pour des expressions telles que «La propriété, c'est le vol», suivi et c'est moins connu par «La propriété, c'est la liberté». Dans le symbole, le «O» pourrait représenter l'ordre.

2 commentaires:

  1. Le A entouré d'un "cercle" symbole international de l'Anarchie, a aussi un sens symbolique occulte : le "cercle" tracé autour de quelque chose, protège et donne des "pouvoirs".

    La lettre "A" elle même au sens symbolique; on peut y voir une "pyramide" sans sa base et le triangle dans la partie supérieure.
    Au fond, le symbole complet serait une organisation sociale (une pyramide) sacrée (le cercle qui protège) qui ne s'appuie pas sur une base matérielle (le A n'a pas de base, juste deux jambes) donc pas sur l'exploitation du peuple.
    Contrairement au Sceau du NWO, qui a bien un triangle contenant l'oeil, séparé du corps de la pyramide, et a une pyramide tronquée en dessous qui a une base = la masse exploitée.

    Quelques réflexions..l'Ami Pierrot.

    L'ami Pierrot

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  2. Merci pour cet article qui m'apprend pas mal de choses. Dommage, je ne vois pas les photos.
    Merci à l'ami Pierrot pour ses "quelques réflexions" qui complètent bien le texte.

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