04 décembre 2011

La Saga des Crétins



De terribles bouleversements sont en train de changer notre société. Le visage qu'elle avait, nous ne le reverrons jamais plus. Ni nos enfants, ni leurs enfants.
Certains croiront au hasard des choses, d'autres, croiront à la malversation, mais la plupart diront que c'était notre faute, notre plus grande faute. Par ce grand dieu qui trône dans nos salons, par cette voix et ces images, qui nous dicte que penser, ils nous enseignent comment et quand avoir peur, ils nous montrent qui sont les bons et les méchants. Déjà les coupables se font pointer du bout du doigt, et la hargne nous emplit devant ces individus, d'aussi mauvaise foi. Bientôt, devant la douleur de nos enfants, nous réclamerons vengeance et sang, comme bien d'autres le firent bien avant. Nous les clouerons au pilori et nous danserons et chanterons autour de leur bûcher. Et quand nous retomberons sur nos pieds, essayant de retrouver notre dignité, nous comprendrons que notre société est disparue et que le visage qu'elle avait, nous ne le reverrons jamais plus.
Ni nos enfants, ni leurs enfants.


Cette fois encore, si nous ne pouvons réfléchir par nous-mêmes, nous sommes condamnés à croire ce qu'on nous enseigne. 

Pierre De Châtillon 4 mai 2009
www.incapabledesetaire.com

 
Des enfants
 
Dilapidée depuis l'époque romaine, la philosophie des peuples anciens a subsisté dans nos sociétés jusqu'au tournant du 20e siècle, avant de finir par s'effacer devant le nouveau maître, la science. Ce ne fut pas là un résultat raisonné, mais une action concertée des puissants, qui visait à produire deux sciences. Une d'entres elle, continuerait de prendre appui sur le savoir des anciens à travers sa traduction dans le langage scientifique moderne. Ainsi la géométrie des formes au coeur du savoir utilisées par les anciens, ne serait plus qu'une traduction dans un
nouveau langage mathématique appelé algèbre, inventée il y a trois siècles, spécialement élaborée pour éluder le vulgaire (1) et assurer une position dominante aux exégètes choisis de la monarchie.
L'autre science, serait éternellement le raisonnement le plus court entre deux éléments, laissant sciemment à l'écart, toute question susceptible de troubler ce raisonnement. Ce raisonnement devenait par lui-même la preuve scientifique du résultat, établissant de fait comme ridicule toute déviation du raisonnement et reléguant le scientifique populaire, au rang d'un commentateur technique de la science. Un système établi depuis 200 ans, mais caractérisé depuis 1960, époque où dans les écoles appartenant au royaume de l'Ouest (2), on apprend aux élèves les réalités mathématiques, plutôt que de les fourvoyer dans les postulats d'Euclide devenus insuffisants et de réserver comme on le faisait jadis aux seuls étudiants des Facultés, l'enseignement du vrai savoir. Ce ne serait pas la peine d'avoir de l'autorité, si l'on n'en faisait pas quelquefois usage et si l'on s'abaissait à discuter avec tout le monde. L'église ne réfutait pas les sectaires, elle les brûlait ! Les académies n'ont brûlé personne ; elles n'ont condamné à mort, que des faits menaçants pour l'orthodoxie.
Elles leur ont refusé la terre et l'eau, c'est-à-dire le droit, de libre et loyale discussion.
Dorénavant, le vulgaire serait éduqué dans le cadre strict du rouage qu'il aurait à occuper dans la glèbe (3) de l'empire des puissants, et posséderait, par l'intermédiaire de l'éducation populaire, une opinion à la prétention éduquée sur tous les sujets, tout en admirant aveuglément les nouveaux dieux du savoir qui n'étaient en réalité que des profiteurs d'un génie invisible, ayant appartenu à une autre époque. Le vulgaire aussi sera de l'opinion que ces vieilles histoires ne sont que balivernes ridicules ! Comment des hommes épars sur la planète ayant 1000, 2000, 3000 de moins d'évolution que nous, vivant dans des huttes, n'est-ce pas là ce qu'on nous a enseigné, auraient pu en savoir plus que nous sur quelque sujet que ce soit ?
Comment croire qu'un savoir quelconque ait pu passer inaperçu entre les mains des gens de génie qui conduisaient notre science moderne, si développée ?
Alors, un des prêtres, qui était très vieux, lui dit :
— Ah ! Solon, Solon, vous autres les Grecs, vous êtes toujours des enfants, et il n'y a pas de vieillards en Grèce.
— Que veux-tu dire par là ? demanda Solon.
— Vous êtes tous jeunes d'esprit, répondit le prêtre, car vous n'avez dans l'esprit aucune opinion ancienne fondée sur une vieille tradition et aucune science blanchie par le temps.
Extrait du Timée (4)

Tel était le diktat du savoir moderne. Le génie de notre science ne s'est manifesté que depuis les trois derniers siècles et celui de notre histoire, depuis les deux derniers millénaires. Auparavant, c'était le vide incommensurable. Il n'y a que deux méthodes de présenter le savoir en ce monde : celle de l'ancienne scolastique, qui affirmait certaines vérités, a priori, auxquelles les faits étaient tenus de se conformer, et celle de la science moderne depuis Bacon, qui part de l'observation des faits et ne construit la théorie qu'après les avoir constatés.
La science de la petite cause : L'électricité ne provient pas d'une centrale électrique mystérieuse, elle n'est que l'action de mon doigt sur l'interrupteur permettant d'allumer ! Les préceptes de l'éducation moderne concernant le savoir des Anciens sont simples : Où sont les livres ? Où sont les preuves ?

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