Excellent article de François Bonnet sur Médiapart qui explique bien les dérapages actuels et la prise de contrôle par l'oligarchie ... application du tittytainment en temps réel sous vos yeux ... cette fameuse démocratie qui n'a jamais pu se développer réellement est tout simplement en train de marcher sur des œufs .. un craque, et tout retombe ...
Les établissements financiers ont remplacé les électeurs ; les bourses ont remplacé les partis ; les banquiers et les technocrates ont remplacé les chefs d’état et de gouvernement. Depuis une semaine, nos démocraties s'effacent devant les coups d’État des marchés.
Sommes-nous à un tournant historique, l'un de ceux de l'ampleur de la chute de l'URSS – dont nous fêterons les vingt ans le mois prochain? Un tournant qui serait l'effondrement financier et politique de l'Europe, la fin de soixante années de construction européenne ?
C'est ce que l'on constate avec l'accélération, depuis une semaine et l'échec du sommet du G-20, d'une crise monétaire qui, devenue crise politique, vient de provoquer ce qu'il faut bien appeler deux coups d'Etat. Georges Papandréou en Grèce, Silvio Berlusconi en Italie n'ont pas démissionné à l'occasion de défaites électorales, et pas même de vote de censure de leur parlement respectif: ces votes de censure n'ont pas eu lieu, ni à Athènes ni à Rome.
Non, les deux hommes, maillons faibles de la chaîne des chefs de gouvernement de la zone euro, sont tombés renversés par les marchés et des partenaires européens sous pression. Les marchés, c'est-à-dire les banques et autres établissements financiers (fonds de pension, hedge funds, fonds d'investissement, etc.). Leurs partenaires européens, c'est-à-dire Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, les dirigeants de la banque centrale européenne (BCE) et de la commission européenne, déclarant agir au nom de ce qu'ils présentent comme leur devoir : circonscrire l'incendie, sauver l'euro, l'Europe (et se sauver eux-mêmes).
En moins d'une semaine, trois hommes viennent incarner et prêter leur visage aux coups d'Etat des marchés.
- Mario Draghi : ce banquier, vice-président de la banque d'affaires Goldmann Sachs-Europe qui avait aidé la Grèce à maquiller ses comptes, puis gouverneur de la banque d'Italie, prend la présidence de la Banque centrale européenne.
- Lucas Papademos : cet ancien dirigeant de la banque centrale grecque (1994-2002), puis ancien vice-président de la BCE durant huit ans (2002-2010), et qui depuis ces deux postes ne pouvait rien ignorer des faux comptes grecs, devient premier ministre grec. Sa condition : un gouvernement d'union nationale qui va de la droite extrême au parti socialiste.
- Mario Monti : cet économiste de la droite libérale, commissaire européen en charge de la concurrence durant dix ans (1994-2004), et à ce titre acteur déterminé de la dérégulation des marchés européens, nommé mercredi sénateur à vie, doit devenir premier ministre italien. Sa condition : un gouvernement d'union nationale qui devrait aller de la xénophobe et populiste Ligue du Nord au principal parti d'opposition de gauche à Berlusconi, le Parti démocrate.
Ce n'est pas fini. Dans une semaine, dimanche 20 novembre, est programmée la mort – cette fois dans les urnes – du gouvernement espagnol. Exit le gouvernement socialiste : c'est sous la pression des marchés financiers que Zapatero avait décidé de provoquer ces élections anticipées. Tout comme Brian Cowen l'avait fait en Irlande en 2010 pour lui aussi être battu et démissionner.
Mesure-t-on bien les scandaleux dénis démocratiques et sociaux que doivent aujourd'hui subir les citoyens grecs et italiens ? Papandréou et Berlusconi peuvent, à des titres divers tant les deux hommes ne sauraient être comparés, incarner ou être perçus comme des modèles d'hommes politiques incompétents ou corrompus. Mais le premier a été largement élu en 2009, le second largement élu en 2008. Et les voilà effacés, hors toute procédure démocratique, dans un affolement européen provoqué par les taux d'intérêt et les cours de bourse.
«Les fous ont pris le contrôle de l'asile», dit l'économiste Pierre Larrouturou dans un entretien à Mediapart. Les financiers «qui ont ruiné une foule de gens continuent à nous expliquer ce que l'on doit faire... Je suis condamné à lire des articles économiques que je ne comprends pas»
(...)
Inutile désormais de parler de gauche, de droite, de chômage, de droits sociaux, de redistribution, de révolution fiscale : il faut surveiller les Crédit default swap, les trend des bourses asiatiques et américaines, le cours de l'action du Crédit agricole, de la Société générale et de la Commerzbank, le spread franco-allemand, l'état du marché obligataire puis analyser à la loupe ce que peut bien vouloir dire le dernier communiqué de la BCE qui répondait à celui de la FED et anticipait l'ouverture des marchés asiatiques. Non, on ne rit pas: le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, 86 ans et ancien communiste, veut un nouveau gouvernement, à tout prix avant dimanche soir et«l'ouverture des marchés»!
Et c'est ainsi que, devant les forces des marchés, les hystéries spéculatrices et les crispations nationalistes, nos démocraties s'effacent.
Parce que nos dirigeants ont laissé faire. Une Europe de l'urgence émerge soudain, non pas «post-démocratique», comme l'écrit et le dit l'ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine (à voir ici en vidéo). Mais a-démocratique, celle d'une démocratie évanouie, celle d'une démocratie qui est poussée de côté jusqu'à un éventuel retour à meilleure fortune.
Ce seront de vraies élections législatives en Grèce dans quinze semaines, nous dit-on, qui permettront de redonner la parole au peuple : mais entre-temps aura été adopté le plan d'austérité qui engagera le pays pour la décennie à venir ! En Italie, ces élections anticipées ne sont pas même assurées... Quant à l'Espagne, le Parti populaire (droite), certain de l'emporter sur les socialistes, s'est surtout gardé d'exposer le moindre programme économique, arguant seulement qu'il était mieux à même d'appliquer les recettes européennes.
L'Europe de l'urgence, a-démocratique, est celle des banquiers et des technocrates. Mais sortie par la porte, ne doutons pas que la politique va s'empresser de rentrer par la fenêtre sous sa pire forme : la droite extrême xénophobe et populiste. Car dès qu'il s'agit d'Europe, technocrates et populistes se nourrissent les uns les autres : la dénonciation des premiers alimente les seconds et la peur des seconds jettent dans les bras des premiers.
Les vocables "Force des marchés" ou "pouvoir des marchés" sont de la désinformation. Ce sont des oripeaux qui cachent les réseaux secrets de l'Oligarchie qui fait passer ses plans d'actions. Phase finale vers le NWO.
RépondreSupprimerEn effet, derrière les "marchés financiers" on trouve le réseau mondial informatique, maîtrisé par les super-programmes informatiques détenus par les plus grosses "firmes", notamment Goldman Sachs. Ces firmes ont embauché les meilleurs cerveaux de la planète pour élaborer les algorithmes (des "robots de la finance")et l'infrastructure (réseaux, machines, la "Bête" omniprésente et ubiquiste qui domine la civilisation "virtuelle" ou de la "désinformation").
Et bien entendu, il y a les réseaux d'influence des Oligarques, qui manipulent les politiciens par la corruption, le chantage et par la menace d'élimination physique.
Réseaux Franc-maçonniques voire satanistes (Bohemian Grove etc), clubs et think tanks secrets comme le Bilderberg, ou "Le Siècle" en France, et les vitrines comme les "Forums de Davos" où les décisions sont prises en petits comités.
Arrêtons donc de clamer au pouvoir des "Forces du marché" : appelons un chat un chat, c'est l'oligarchie maffieuse de la haute Finance qui est en train de s'emparer du pouvoir, subrepticement, sous le prétexte de la "Crise de la Dette" que l'Oligarchie a fabriquée.
L'ami Pierrot
et moi j'ai voyagé aussi, sur un pavé mosaïque...
RépondreSupprimer"...c'est l'oligarchie maffieuse de la haute Finance qui est en train de s'emparer du pouvoir, subrepticement, sous le prétexte de la "Crise de la Dette" que l'Oligarchie a fabriquée."
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec vous, ami Pierrot. Ils le font même ouvertement, pour qui veut bien le voir.
La question est : 'quoi faire à cela, lorsqu'on fait partie des pauvres ?' ... Lorsque l'on n'est pas né 'du bon côté' ou que notre conscience nous dicte d'avoir une conduite inverse à la corruption ?
"Les fous ont bien pris le contrôle de l'asile", oui.