27 novembre 2011

Il n’existe pas de démocratie en France (ni ailleurs !)

Je vais analyser un peu ici les différents faits qui démontrent qu'il n'existe pas de démocratie en France (ni ailleurs), ce qui titillera les personnes qui seraient encore aveuglées par les discours politico-médiatiques habituels.


En préalable, prenons comme base une définition courante de la démocratie : gouvernement du peuple par le peuple. Voir définitions et variantes : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie, ou http://www.toupie.org/Dictionnaire/Democratie.htm.

Tout d'abord un petit rappel avec l'exemple bien connu du NON au référendum sur le traité européen en 2005 : où les politiques passent outre l'avis des votants pour faire passer le truc autrement. Pour une fois qu'il y avait un référendum, il a été bafoué dans les grandes largeurs !
Voici les éléments principaux :
 - En France et ailleurs, les peuples ne décident pas directement, ils votent pour des représentants. Lesquels représentants ne sont plus contrôlés directement par le peuple après l'élection. Déjà, c'est un gros problème qui signe un gros déficit de démocratie, il faudrait plus de transparence, de la démocratie directe, des processus de révocation, etc.
 - Ces élus sont loin d'avoir tous les pouvoirs, ce ne sont pas eux qui décident des choses importantes, mais plutôt les grandes entreprises, les marchés et la finance. Ce qui a été mis en lumière crûment ces dernières années, où les politiques sont contraints (qu'ils soient pour ou contre) d'obéir aux lois des marchés et grandes entreprises pour espérer obtenir un peu de croissance, moins de chômage et des investissements.
En effet, l'argent et l'économie sont devenus les maîtres du monde, les idoles à quoi tout est ordonné et sacrifié, alors qu'il devrait être question en priorité de la satisfaction de tous les besoins (pas seulement matériels) des peuples.
- Ensuite, il existe d'autres pouvoirs très forts, non élus eux-aussi, à savoir : les pouvoirs médiatiques, administratifs et judiciaires.
Les grands médias (publiques et privés) peuvent faire et défaire des carrières, insister sur telle info ou en occulter d'autres. Ils imposent un style suivant leurs exigences d'audimat. Ils ont le pouvoir d'orienter, par divers procédés, les préoccupations et pensées des gens. Ils écartent des créneaux les plus en vue (et même de toute présence) toutes idées trop critiques ou trop contestataire.
Les administrations et le monde judiciaire ont de grandes marges de manœuvres pour interpréter les lois, elles peuvent intervenir de multiples manière sur la vie des gens, et les recours en cas de problème sont souvent très longs, compliqués et arbitraires dans leurs résultats. Ces deux pouvoirs, quels que soient les mérites de certains fonctionnaires soucieux de justice et de mesure, fonctionnent globalement comme des systèmes autonomes, froids, fermées, secrets, ce sont des corporations qui se serrent les coudes avant de vraiment vouloir le bien commun.
Ces 5 pouvoirs principaux (capitalistes, politiques, médiatiques, administratifs, judiciaires) sont bien sûr en concurrence, se font la guerre, peuvent être alliés, complices, tout dépend des circonstances et des pays. Généralement, ce sont les politiques élus qui ont le moins de pouvoirs par rapport aux pouvoirs non élus.
Mais jamais la population n'est impliquée, sauf par la bande. Le peuple peut obtenir à l'arraché quelques réformes s'il manifeste ou fait la grève suffisamment longtemps et en nombre. Mais on ne peut pas se permettre d'être tout le temps en grève, et puis ces réformes peuvent être rognées ou supprimées par la suite, quand les conditions changent. En plus, ce ne sont que des réformes, ces pouvoirs n'acceptent pas que s'instaurent des systèmes de démocratie plus directe, ou simplement participative.
On peut aussi voter de temps en temps, mais comme l'éventail de choix est réduit, et que les élus, même s'ils voudraient bien faire, sont sous la coupe des capitalistes et doivent composer avec les autres pouvoirs (qui eux ne sont pas élus), rien ne peut changer sur le fond.

Au final ces 5 oligarchies, ainsi que des multitudes d'autres lobbies et groupes de pression (Églises, armées, chasseurs, syndicats réformistes...), occultes ou publics, font leur tambouille entre eux, sans processus démocratique, et c'est toujours la population tout particulièrement les plus pauvres, qui paye les additions des différentes "crises", guerres, licenciements, délocalisations, pollutions, etc, et ce sont toujours les riches qui s'enrichissent par l'exploitation des pauvres.

Mais ce n'est pas fini, d'autres éléments démontrent qu'il n'existe pas de démocratie, et qu'elle ne pourra pas exister dans le système actuel :
- Les candidats aux élections sont très loin d'êtres égaux dans leur moyens, il n'ont pas forcément beaucoup d'argent et des relations bien placées dans les médias pour se faire connaître, ce qui biaise déjà les "débats" et handicape les plus pauvres et ceux qui n'ont pas les bons réseaux dans leurs poches.
 - Le système (école, médias, partis) n'apprend pas à penser par nous-même, à être libre et autonome. Au contraire, les pubs, la télé, les grands médias distillent continuellement leur intox, leurs infos, leur vision du monde, leurs mensonges et leurs directives, ils accaparent les cerveaux rendus disponibles par la pub, la fatigue du travail et les émissions infantilisantes. Dans ces conditions, comment les gens pourraient-ils exercer réellement un libre arbitre et rôle politique ?, participer en connaissance de cause à la gestion démocratique ?
 Quand l'école ne permet pas aux jeunes d'être en contact avec tous les courants de pensée qui animent le monde, il n'y a pas de démocratie possible. L'éducation scolaire a pour but de formater les jeunes par rapport au système existant et de fournir une main d’œuvre docile adaptées aux besoins des entreprises capitalistes, il ne s'agit pas d'aider à la formation d'une personne autonome, libre et épanouie.
On apprend aux jeunes à ingurgiter des savoirs et à obéir, pas à vraiment réfléchir et à pratiquer la démocratie directe horizontale.
 - La liberté d'expression réelle (non réservée aux opinions conformes au système, aux oligarchies, puissants, riches, journalistes, célébrités et autres sportifs) n'existe pas, ce n'est qu'un droit purement théorique. En effet, les collectivités publiques (les États) ne gèrent pas de médias réellement ouvert à n'importe quel personne ou groupe, pour leur permettre d'exprimer leurs opinions au plus grand nombre. Il n'existe pas à la TV ni ailleurs des émissions dédiées à la liberté d'expression réelle aux heures de grande écoute.
Or, sans liberté d'expression réelle, il ne peut pas y avoir de démocratie réelle.
Si seuls ceux qui ont le pouvoir ou émettent des opinions conventionnelles peuvent s'exprimer largement, les gens de la base et tous les courants de pensée minoritaires sont écartés, et le peuple ne peut pas s'exprimer vraiment ni avoir accès à un vaste éventail d'opinions pour forger sa propre pensée.
De nos jours, il y a internet et sa liberté, mais ça reste limité, et noyé dans le commerce, d'autant que tout le monde n'a pas accès à internet ni n'a la capacité de créer un site web ou un article visible par le plus grand nombre, c'est le moins qu'on puisse dire.
 - Quand dans un pays il existe des millions de personnes démunies, précaires, dans le besoin, à la rue, mal logées, manquant de nourriture en qualité et en quantité, il n'y a pas de démocraties. Car ces personnes sont dans l'urgence permanente de la survie quotidienne, et ont de grosses difficultés à accéder aux informations pertinentes, à passer du temps à lire, à débattre, à réfléchir aux questions politiques, etc., et à agir en conséquence.
 - Quand la concurrence, la lutte pour trouver et garder un emploi, la compétition scolaire et professionnel incitent en permanence les gens à l'individualisme, au chacun pour soi, à la méfiance, à la fabrication de boucs émissaires, il ne peut pas exister une démocratie sereine, où chacun participerait à la vie démocratique dans l'intérêt collectif.
 - Quand l’État et ses administrations cultivent le secret, la complexité, des lois incompréhensibles pour la population et que seuls des juristes spécialisés peuvent décrypter, il n'y a pas de démocratie.
 - Voici un autre argument, peut-être bancal celui-ci ? Une démocratie réelle supposerait une sorte de projet commun, d'entente collective. Or, ce n'est pas le cas, le peuple part dans tous les sens, suit des leaders ou ne sait pas vraiment ce qu'il veut (le système actuel fait tout pour ça bien sûr, ça l'arrange). Les riches et les puissants eux, ont plus ou moins un projet (la capitalisme, le maintien de leurs privilèges), ils sont solidaires malgré leurs disputes, mais ce n'est pas un projet vraiment collectif ! C'est celui des 1% !! Donc, il n'y a pas de démocratie.
 - Pour exercer une véritable démocratie, il faudrait une organisation fédérative partant de petits territoires, où le peuple peut délibérer en assemblées (au moins pour les grandes occasions) et faire remonter ses décisions. Le territoire français centralisé est trop vaste pour ce faire, donc il n'y a pas de démocratie ici.
Il y a sans doute d'autres arguments, mais on se rend compte assez vite que le peuple ne gouverne pas et joue un rôle très mineur dans les décisions qui le concernent
La démocratie réelle n'existe donc pas, à nous d'apprendre à la pratiquer, à la construire, à s'entraider pour la pratiquer ensemble et horizontalement.


Paul : Lire le livre "La démocratie participative"

1 commentaire:

  1. Pas vraiment facile à établir, une démocratie.
    L'être humain est ainsi fait qu'il est soit manipulateur, ou soit manipulé. Il suffit pour ça de juste regarder à l'intérieur d'un groupe familial.

    Construire, partager, s'entr'aider demeure un bel idéal, même si certains d'entre nous s'appliquent à cela.

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