26 novembre 2011

Idole virtuelle

«Les vocaloïds ont l'air humain, ceux qui les ont créés ont été capables de les faire sonner comme des humains, alors on peut s'identifier à eux»

Quelques chiffres :
11,5 millions: Le clip de la chanson World Is Mine « live à Tokyo » a été vu 11,5 millions de fois sur YouTube. Le nombre de visionnements a augmenté de 1,5 million depuis un mois.
 200 000: Nombre de chansons d'Hatsune Miku en vente sur iTunes, selon Crypton Future Media.
 500 000: Nombre allégué d'illustrations sur Piapro, un site consacré aux chansons et images de Miku.

Hatsune Miku attire des milliers de spectateurs à ses rares concerts où elle apparaît sous la forme d'une projection 3D.  Elle a des cheveux turquoise, des jambes longues comme ça et ses rares concerts sont marqués par le ballet des milliers de glowsticks fluos agités par ses admirateurs.

 Hatsune Miku, qu'on dit âgée de 16 ans, est la plus célèbre des vocaloïds, une nouvelle génération de chanteurs qui font sensation au Japon.

Pourtant, cette diva japonaise n'existe pas.
L'idole virtuelle, dont le nom signifie «premier son du futur», préfigure peut-être la pop de demain. Sa voix inhabituellement aiguë est générée par un logiciel de synthèse vocale.

En spectacle, elle apparaît sous la forme d'une projection en trois dimensions capable de danser le twist ou le charleston sans échapper une goutte de sueur. La prouesse technologique est indéniable. L'émotion qu'elle suscite l'est tout autant.

«La première fois que j'ai vu des images de Miku sur scène, j'en ai versé des larmes», avoue Rebecca, fan croisée en octobre au New York Comic Con (NYCC), gigantesque salon consacré au jeu vidéo, au comic book et à l'animation japonaise.

Hatsune Miku est un vocaloïd de deuxième génération . Elle est née en 2007 lorsque la firme japonaise Crypton Future Media a mis en marché un logiciel à son nom et à son image. Quelques données factuelles lui faisaient office de personnalité: âge, mensurations, registre et tempos préférés. «Le principe d'Hatsune Miku, c'est que chacun puisse s'en faire sa propre idée», explique Hiroyuki Itoh, président de Crypton

 En 2009, deux ans après son lancement, Hatsune Miku s'est imposée comme la figure de proue du phénomène des vocaloïds au Japon. Une compilation de «ses» chansons a même atteint la première position du palmarès nippon. En conférence à New York cet automne, Hiroyuki Itoh a avancé des chiffres ahurissants: Miku prêterait sa voix à plus de 200 000 chansons en vente sur iTunes et son image à plus de 350 000 clips en circulation sur l'internet.

Ces statistiques ne sont pas colossales, elles sont carrément surhumaines. Hatsune Miku, de fait, n'est pas le produit d'un seul esprit ni même d'une équipe de création, mais d'une communauté grandissante de fans qui mettent la main à la pâte.


Pour créer une chanson, l'utilisateur doit entrer des paroles et une mélodie qui seront accolées ensuite à une piste musicale. La voix humaine à l'origine de celle de Miku appartient à Saki Fujita, une actrice japonaise de 27 ans qui prête sa voix à des jeux vidéo et des dessins animés.
Le terme vocaloïd est appliqué, par extension, aux «chanteurs» virtuels créés à l'aide de cette technologie. Hatsune Miku est la plus célèbre de tous, mais il en existe plusieurs autres: Kaito, Meiko, Megurine Luka, ainsi que les jumeaux Kagamine Rin et Len.

«Avec Miku, tout le monde peut sauter dans le train, s'enthousiasme aussi Rebecca, 17 ans. Tout le monde peut la dessiner, acheter le logiciel et faire de la musique pour elle. Tu peux interagir avec d'autres fans et collaborer avec eux. On se sent faire partie d'une communauté qui travaille pour créer quelque chose.» 
 
Vu sur Au bout de la route 

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