- EDF gaspille les réserves des barrages pour tenter de sauver l'image du nucléaire
- EDF doit stopper immédiatement la centrale nucléaire de Saint-Laurent (Loir-et-Cher)
- EDF doit stopper au plus vite les centrales de Dampierre (Loiret) et Belleville (Cher)
- Les centrales de Golfech (Tarn-et-Garonne) et Civaux (Vienne) sous peu en difficulté
- L'ASN doit rejeter la demande de dérogation d'EDF pour la centrale de Cruas (Ardèche)
La sécheresse qui frappe la France depuis plusieurs mois commence à avoir des effets très importants alors que l'été ne fait que commencer : il faut savoir que le débit des rivières baisse en général jusqu'à fin septembre voire jusqu'à début octobre. Or, en ce début juillet, le débit de la plupart des rivières et d'ores et déjà d'une incroyable faiblesse, et la situation s'aggrave très rapidement ces jours-ci. C'est en particulier le cas de la Loire (voir les données ici : http://bit.ly/qAcbF7 ) :
Risque Fukushima à Saint-Laurent (Loir-et-Cher) ?
A Orléans, à proximité de la centrale nucléaire de Saint-Laurent (Loir-et-Cher), le débit de la Loire est tombé à 37m3/s. Or cette centrale doit être arrêtée lorsque le débit de la Loire est inférieur à 46m3/s, et ce afin de pouvoir pomper l'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs à l'arrêt (soit 1,5 m3/s), ce qui pourrait s'avérer impossible si le débit de la Loire baissait encore (les prises d'eau de la centrale ne sont plus opérantes bien avant que la rivière ne soit à sec). Un scénario comparable à celui de Fukushima (fusion des cœurs) n'est pas à exclure si cette centrale n'est pas stoppée au plus vite.
Limites atteintes à Dampierre (Loiret) et Belleville (Cher)
A Gien (Loiret), où se trouve la station de mesure du débit de référence pour les centrales de Dampierre (Loiret) et Belleville (Cher), le débit est passé sous les 50 m3/s, limite en deçà de laquelle les autorités doivent demander à EDF de réduire ou même arrêter le fonctionnement de ces deux centrales. La situation est encore plus critique lorsqu'on sait que le "débit reconstitué" (c'est à dire tel qu'il serait sans les lâchers d'eau des barrages situés en amont) est désormais inférieur à 30 m3/s !
Gaspillage des réserves hydrauliques par EDF pour protéger l'image du nucléaire
Du coup, pour tenter de sauver la face et gagner du temps en espérant des précipitations providentielles, EDF gaspille massivement les réserves des barrages de Naussac (situé sur l'Allier, affluent de la Loire) et surtout de Villerest (situé sur la Loire) alors que ce dernier est aussi producteur d'hydroélectricité : cette énergie propre et renouvelable est sacrifiée au profit de l'électricité nucléaire, dangereuse et polluante. EDF ne veut en aucun cas reconnaître devant l'opinion publique que le parc nucléaire est mis en échec par le réchauffement climatique, c'est à dire exactement l'inverse de la propagande de l'industrie nucléaire qui prétend effrontément lutter contre ce réchauffement.
Débit d'alerte en vue à Golfech (Tarn-et-Garonne) et Civaux (Vienne)
D'ici 3 à 4 jours, le "débit d'alerte renforcée" sera atteint par la Garonne à Lamagistère, la station de référence pour la centrale nucléaire de Golfech (cf http://www.eptb-garonne.fr/partenaires/axe_garonne.php ). Là aussi, il est probable que les réserves d'eau disponibles dans divers barrages (51 hm3 au total) vont être fortement mises à contribution dès ce début juillet, alors que la campagne de soutien d'étiage doit durer jusqu'à fin septembre/début octobre.
A Civaux, le débit de la Vienne est artificiellement maintenu au dessus de 10m3/s par des lâchers d'eau, principalement depuis le barrage de Vassivière, mais ces réserves sont proches de leur fin : le plan d'eau a une vocation touristique et EDF n'a pas la possibilité d'y puiser l'eau à sa guise. (cf débit près de la centrale : http://www.eau-poitou-charentes.org/debit-station.php?station=L1400610 )
EDF demande à l'ASN une incroyable dérogation pour la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche)
A ce jour, la centrale nucléaire de Cruas ne peut rejeter dans le Rhône ses produits chimiques et radioactifs que lorsque le débit est supérieur à 500m3/s. Or, le 1er juin, EDF a déposé auprès de l'ASN une demande de dérogation (voir document) pour pouvoir rejeter ces produits toxiques lorsque le débit est supérieur à 350m3/s seulement. La limite de 500m3/s, déjà fort laxiste, a été décidée pour préserver autant que faire se peut le Rhône de pollutions majeures. Or, si la centrale peut effectuer ses rejets lorsque le débit est à peine supérieur à 350m3/s, la dilution sera encore plus mauvaise et les pollutions radioactives et chimiques seront encore plus graves. l'Observatoire du nucléaire demande à l'ASN de rejeter la demande de dérogation de la centrale de Cruas (et les éventuelles autres demandes de dérogation pour d'autres centrales).
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