27 juin 2011

Fils du Tonnerre



En me parlant de Bronté, Madeleine a ravivé en moi certains souvenirs. Mes parents avaient une antique statue de chêne, du XIIème siècle peut-être, qui représentait sainte Barbe. Cette femme tenait sur sa main droite une tour crénelée.
Or, Madeleine a souvent parlé sur son blog de femmes à barbe dans l’iconographie ancienne, qui peuvent représenter l’union des contraires. Sainte Barbe a la tête coupée (encore), et on lui arrache les seins. Elle n'est plus une femme.
 
Madeleine mentionnait aussi le fameux Baphomet barbu trouvé par les sbires de Philippe dit « le Bel » dans des maisons templières, et qui servit commodément à les accuser d’adorer le diable avant de les passer par le feu.
 
Marie-Madeleine, disciple préférée du Christ, au point que certains se demandent aujourd’hui si la phrase de Saint Jean parlant du « disciple préféré », qu’on croyait le désigner lui, ne la désignait pas, elle, Marie Magdelaine était ainsi nommée en référence à une tour, de l’hébreu migdol.
 
Quelle était cette intrigante tour ? Tour à deux fenêtres en laquelle l'infâme Dioscore a enfermé sa fille, et dans laquelle celle-ci en ouvrit une troisième ?
Le meurtrier sera tué par la foudre. 
 
Lors de la prise de Jéricho, Rahab, une prostituée qui habitait "une maison sur la muraille de la ville" la livra aux hébreux. Même consonance BARB - RAHB, même situation dans une tour ou une muraille. Les murs de la ville s'effondreront.
 
Marie Madeleine est également donnée pour prostituée.
 
Le vieil alchimiste Olympiodore parle d'un lieu que les premiers traducteurs appelaient barba, mais qui était en fait birba, nom arabe des pyramides, sortes de tour ou de forteresse.
  
Dans ses "Demeures Philosophales", Fulcanelli a décrit le tombeau de François II de Bretagne. 
 
L’une des merveilleuses statues de Michel Colombe montre une femme extirpant sans ménagement un dragon hors d’une tour.
 
  
L'homme est la seule créature verticale, comme une tour en mouvement. Notez bien la forme de la fissure par laquelle sort le dragon, zigzagante comme un éclair. Voici en détail l'une des plus belles oeuvres sculptées du monde. C'est si beau, si parfait, que je me demande comment un homme ou une équipe d'hommes a pu mettre au monde une oeuvre qui ressemble à un rêve minéralisé, une projection figée :

  
Dans un livre qui a fait scandale, John Allegro établit un faisceau de relations entre l’ingestion rituelle de champignons à psilocybine et la Cène. Jésus serait le champignon, et toute cette scène serait codée. Ça semble énorme, mais Allegro n’est pas un gamin. Sa thèse est documentée, et lui-même l’un des spécialistes des textes de Qumran.
 
   
Madeleine remarque que (comme d'innombrables martyrs, en fait) Marie de Magdala a eu la tête coupée. Ayant vécu à plusieurs reprises des sensations de décollation, j’ai  personnellement bien compris le lien qui existe entre cette représentation symbolique et la perte de contrôle du mental sur le monde.
 
Comme plus bas David portant la tête de Goliath sur son dos, le mental bascule vers l'arrière.
 
Madeleine assimile Marie de Magdala à Brontè, dont le nom signifie le Tonnerre. Or, Allegro dit que le champignon est appelé : fils du Tonnerre, nom que porte également Jacques, fils de Zébédée.
 
La foudre a toujours désigné l’onction sacrée, la Révélation, l’illumination. L’ingestion de champignon bouleverse la weltanschauung antérieure, quelle qu’elle soit. La perception du monde vole en éclats, et le mental, fidèle gardien des apparences fout le camp, pour une fois.
 
Comme on le lit dans « le Trésor de Rackham le Rouge », d’Hergé, la Sainte Barbe est aussi la soute à munitions d’un bateau. Explosif. Il y a dans notre vaisseau un lieu chargé d’énergies, que le feu, de la foudre en particulier, menace de libérer. 
 
Je n’ai pas de thèse à défendre, pas de but à atteindre. Je souhaitais juste signaler que dans ces parages gît un mystère.
 
Il existe d’autres indices fascinants : dans la basilique de Vézelay, dite « de la Madeleine », ancien "Mont Scorpio", gigantesque antenne de fer tendue vers le ciel, l’un des chapiteaux Nord montre la victoire de David sur le géant Goliath, et sa décollation. Ce combat a lieu sous d’étranges plantes, que les commentateurs considèrent comme des arbres ; à ceci près que ce type d’arbre n’existe nulle part, et que les imaigiers savaient se servir de leur ciseau.
 
Ceci dit, Lorant Hecquet, le libraire de l'Or des Étoiles a eu un hoquet de protestation lorsque je lui ai demandé si quelqu'un avait déjà émis cette hypothèse, évidemment destructrice du consensus mou.
 
    










Ce genre d’arbres, ils en ont fourré un peu partout dans les églises de France, les tailleurs d'images. Arbres au pied grêle coiffé d’un bonnet pointu. Turlututu.
 
Chapeaux de lutin, au cloître du Puy en Velay.
 
 
Centaures comme Chiron, l'initiateur d'Héraclès, à Saint Parize le Chatel, fixant le cerf fugitif :
 



Et l'être symbolisé :
 
  
Le voyage vers le ciel, ou le tréfonds, existe depuis l’aube des temps. Nous vivons aujourd’hui dans un monde fantastique qui a déclaré une guerre totale à toute velléité de lui échapper. Une immense prison où l’on nous veut tous à genoux devant l'or et la technologie.
 
La frontière est claire, entre les humains qui rouscaillent contre les règlements, mais les jugent nécessaires à la survie de l’humanité, bateau ivre, radeau de la Méduse, et les fous de liberté, qui voient peu à peu se fermer toutes les issues traditionnelles.
 
Interdit l’alcool, interdit le tabac, interdits les psilocybes, l’acide, l’ayahuasca, le peyotl, la transe, tous moyens de défoncer les grilles du mental.
 
 Attis, porteur du bonnet phrygien, symbolisant la Liberté. 
 
Les démons qui gèrent l’enfer où nous vivons nous versent en abondance d’autres substances vénéneuses qui, loin de nous libérer, d'ouvrir les "Portes de la perception", le "Pays de l'Éclairement", nous transforment en porcs ou en chiens, comme le faisait Circé des compagnons d’Ulysse. La poubelle de salon vomit dans la tête des gens trois ou quatre heures par jour, et tout le monde applaudit. Les élections, les matches de foot, les ondes électro-magnétiques, les radiations, et les poisons chimiques font le reste.
 
Car s'il est interdit de chercher les fissures du réel, il est fortement recommandé de se gorger d'onctueux sirops soporifiques. On pourchasse les psychothérapeutes mais les anxiogènes les plus addictifs et débilitants sont délivrés à tour de bras et  sans la moindre difficulté par les serfs de Big Pharma.
 
Pas de drogués chez les tribus qui usent de plantes éclairantes, pas plus que dans les communautés et les peuples de l'Antiquité ou du Moyen-Âge qui les connurent et nous en indiquèrent le chemin dans l'Art Sacré. Les premiers pourvoyeurs internationaux de "substance mort" furent les anglais en Chine, pendant la guerre de l'opium , avant la CIA et nombre de services secrets.
 
Aucun rapport, malgré les médisances et la haine institutionnelle poursuivant son but obsessionnel de contrôle du monde, aucune relation entre "la drogue" et l'expérience spirituelle qui est comme la foudre, fût-elle induite par l'ingestion d'une plante amie. Cette expérience qui ne provoque aucune dépendance est capable de faire de l'être brut et ignorant, mais désirant un être neuf et limpide, comme l'alchimiste change le plomb en or. 
    
Au détail près que ce genre d'expériences est difficile à contrôler, et donc éminemment dangereuse pour qui n'y est pas destiné, et convenablement préparé.
 
Dans l'Antiquité, les mystères d' Eleusis, détruits par les chrétiens fanatiques en 395, choisissaient et éduquaient soigneusement les candidats à cette précieuse initiation. On disait d'eux qu'ils n'avaient dès lors plus peur de mourir.
 
Vue la qualification requise, il n'est pas question d'amener les foules à ce chemin resserré.
 
Marie-Madeleine pleure sur l’état du monde et les enfants de la Liberté, partout pourchassés. Les bûchers n’ont jamais cessé de fonctionner. La chasse aux herboristes, aux jardiniers, et mine de rien à tous ceux qui vivent à la campagne n’a qu’un but, amalgame après falsification, quelles que soient les apparences et les justifications : fermer l’une des dernières portes, la connaissance de la nature, de ses rythmes, de ses fastes, de ses plantes alliées.
 
Mais rien de tout cela ne doit nous effrayer ni nous arrêter en chemin. Il reste des manières de renverser la vapeur, de faire vivre à ceux qui cherchent plus ou moins confusément l’expérience essentielle de la tête coupée, qui mène à la Vierge barbue, reconstitution de l'être originel, le Rebis.
 
Image qui rappelle le soleil inclus dans la double lune du pommeau de la Justice du tombeau de François II.
 
A moins de nous enfermer tous dans une camisole – ce qui est d’ailleurs le vrai risque d’un puçage – comment empêcher la transmission de techniques comme la Respiration holotropique, ou la Trame de Burensteinas ?
 
Comment empêcher celui qui a faim et soif de Lumière et de Liberté d’aller à leur rencontre ?
 
Comment empêcher la Nature de faire sauter tous les verrous ? La foudre de tomber et de fracasser toutes les tours, dont cette nouvelle tour de Babel ?
 
N’ayez aucune peur de cette saloperie ambiante, car elle n’a aucun véritable pouvoir sur ce que vous êtes vraiment. Elle finira comme toutes les autres, et l'Esprit demeurera intact.

1 commentaire:

  1. Représentation de l'Epouse du Christ, c'est-à-dire de l'Eglise véritable, opposée à la prostituée, cette femme tenant une épée dont le manche est orné du soleil et de la lune.

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