Le Nouvel age ou New age est une pensée communément admise aujourd’hui lorsqu’on parle de néo-spiritualité car elle répond aux aspirations de personnes en quête de « paix et d’amour » qui recherchent une issue favorable au monde troublé dans lequel nous vivons, en tentant de combler le vide intérieur laissé béant par les religions. Comme les repères s’étiolent dans une société qui se désolidarise de plus en plus de son milieu naturel, place est faite à des artefacts spiritualistes qui drainent dans leur séduction les espoirs d’un trop grand nombre d’individus.
A l’origine
La question que l’on peut se poser est : d’où vient le Nouvel age ? Les bases du mouvement (qui n’est d’ailleurs pas constitué de façon formelle mais existe plutôt comme une forme de pensée pour ne pas dire une forme-pensée) sont facilement vérifiables puisqu’il s’agit de la Théosophie qui sans le vouloir a été happée par des courants porteurs qui essaient de déstructurer et de détourner un enseignement formidable au profit de pratiques plus que douteuses. Nous y reviendrons plus loin.
(Photo : H.P Blavatsky)
Lorsque Helena Petrovna Blavatsky transmit La Doctrine secrète à l’initiative des Maîtres de Sagesse (principalement Koot-Humi et Morya) à la fin du XIXe siècle, cela fit l’effet d’une bombe tant cet enseignement était clair et précis mais aussi attendu depuis très longtemps. En effet, des siècles durant, rien n’avait apporté autant de réponses aux chercheurs que ce qui était enseigné dans les ouvrages de H.P.B. Beaucoup la critiquèrent et la critiquent encore aujourd’hui, bien que les humeurs soient moins violentes. Pourtant il faut savoir que si certaines personnes connaissent des notions comme le karma ou la réincarnation elles le doivent, en partie, au travail impressionnant qu’a effectué Madame Blavatsky dans la rédaction de ses ouvrages ainsi qu’à l’énorme diffusion qui s’en est suivie dans de nombreux pays du monde. D’autres ont repris certains thèmes et tout le Xxé siècle ésotérique jusqu’à aujourd’hui est auréolé de ce que la vieille dame a transmis. Il y eut en fait un avant et un après Blavatsky et il est curieux de constater que ceux-là mêmes qui l’ont critiquée se sont fortement inspirés de ses écrits.
Elle fut certes contactée par des Mahatmas dont elle était le disciple avancé et elle n’a à aucun moment essayé de tirer partie de ce privilège. Qui étaient ces Maîtres que peu de personnes ont rencontrés ? Ce sont des Êtres parvenus à un stade avancé de l’évolution humaine et qui sont là pour guider et éclairer l’humanité dans son parcours si chaotique. Contrairement à ce que l’on se plait à croire, Ils ne cherchent pas la publicité ni les honneurs dont Ils n’ont que faire. Leur but est simplement d’agir au profit de l’humanité comme ce fut le cas à de nombreuses reprises dans l’histoire. Seuls ceux qui sont parvenus à un stade suffisant d’évolution sont contactés par ces Êtres pour une mission d’enseignement et de service. Est-ce là un privilège, est-ce une ségrégation ou un choix arbitraire ? Est-ce une manière de créer une élite ? Certainement pas!
Pour prendre un exemple banal et peu adapté, cette progression spirituelle peut se comparer à l’évolution d’un enfant jusqu’à l’age adulte. Peut-on considérer que la conscience d’un enfant soit la même que celle d’un adulte ? Assurément non et il nous faut l’expérience de la vie et l’age pour évoluer et comprendre avant d’atteindre la maturité. Il en va de même dans le domaine de la spiritualité : le Maître apparaît lorsque le disciple est prêt à travailler dans un certain sens et lorsque les expériences acquises depuis de très nombreuses vies lui permettent d’assimiler des Lois fondamentales pour l’évolution de sa conscience. Il ne s’agit donc pas de privilège spécial ou de choix arbitraire mais de préparation.
H.P Blavatsky a donc transmis une partie de cet Enseignement multimillénaire par l’intermédiaire des Maîtres de la Grande Loge Blanche qui lui en confièrent la mission. Certains esprits mal intentionnés ont critiqué cette transmission secrète et poussent même les divagations jusqu’à en faire les responsables d’une machination. Il en va ainsi des intentions négatives de certains auteurs à l’égard de Ceux qui essaient d’éclairer les consciences. Fort heureusement, les enseignements sont là comme gage de sérieux. Cette introduction peut sembler s’écarter du sujet concernant le Nouvel age, pourtant c’est de là que tout démarre. De nombreuses décennies plus tard, certaines personnes, en se servant de manière éhontée de l’image des Maîtres sont parvenues à ouvrir des portes sombres sous prétexte de lumière.
Les suiveurs
A la mort de Helena Blavatsky, la Société théosophique fut placée en d’autres mains et d’une certaine façon peu de temps après les Maîtres, qui étaient à l’origine de ce mouvement, s’en désolidarisèrent et coupèrent le contact tant il est vrai que la nature humaine s’enlise toujours dans le bourbier de l’ego. En effet, Annie Besant qui prit la suite de H.P.B s’associa avec un voyant fantasque du nom de Charles Leadbeater. Par leur intermédiaire la Société théosophique prit une direction singulière et les beaux jours connus sous l’impulsion de H.P.B et le colonel Olcott étaient désormais terminés.
En 1909 Besant et Leadbeater rencontrèrent un jeune indien de 14 ans du nom de Jiddu Krishnamurti. Ils le pressentirent comme étant celui qui devait adombrer le Seigneur Maitraya en vue d’une nouvelle humanité. Ils placèrent le jeune homme à la tête d’un mouvement qu’ils créèrent : l'Ordre international de l’Étoile d'Orient. On sait ce qui se passa. Krishnamurti excédé par tant d’incohérence et se sentant manipulé, quitta la Société théosophique (qui avait été dès lors pervertie par Besant et Leadbeater) et devint un adversaire farouche de tout ce qui peut conduire à la dévotion aux maîtres quels qu’ils soient. Il en fit du reste son cheval de bataille tout au long de sa vie en oubliant toutefois de séparer le bon grain de l’ivraie. Krishnamurti ne savait peut-être pas que les Maîtres dont parlait H.P.B ne réclamaient aucune dévotion ni culte particulier mais prônaient la culture personnelle et l’épanouissement de soi. Une fois de plus cet épisode allait démontrer que la nature humaine cherche toujours, dans son désespoir, à s’accrocher à une image qui va la rassurer.
Les Maîtres en cela allaient dès lors, être de bon supports pour exprimer les fantasmes de certains…
(Photo : J. Krishnamurti)
Dans les années 1920-1940 c’est Alice A. Bailey qui continua l’œuvre de H.P.B. Comme sa prestigieuse aînée elle fut contactée par un Maître de Sagesse en la personne de Djawal Khool. Par son intermédiaire elle rédigea une série d’ouvrages importants qui complétèrent l’œuvre de H.P Blavatsky. A. Bailey bien que rigoureuse dans son travail n’est pas exempte d’erreurs. Certains de ses propos, particulièrement dans les ouvrages qu’elle écrivit seule, présentent des jugements un peu sévères et parfois intolérants, mais telle est la nature humaine et les Maîtres le savent bien. Ce qui compte à leurs yeux est de faire passer le message et d’assurer la continuation. En ce sens Alice Bailey à rempli sa mission. Toutefois, c’est après elle, que l’idée de Nouvel age s’est profondément ancrée dans l’opinion publique et s’est imposée à l’échelon planétaire. Après le Peace and love des années soixante, les années soixante-dix prirent le relais. Les transformations de la société, les livres (souvent mal compris de Castaneda) conduisirent la jeunesse vers la découverte de plantes psychotropes et hallucinogènes, la guerre du Vietnam ouvre l’imagination vers l’Orient et l’influence des Beatles amène en Occident la Méditation transcendantale. Cet ensemble de « découvertes »
(Photo : A.A.Bailey)
contribue à former une sorte d’entité coagulée qui grandit et grossit métamorphiquement en prenant doucement sa place dans la société sous le nom de Nouvel age. Il n’est pas question de citer ici tous les auteurs qui furent à la base de ce mouvement informel qui est plus un état d’esprit qu’un groupe constitué. Le New age devient alors une sorte de melting pot dans lequel vont se trouver confondus les Maîtres et leurs disciples, les expériences psychiques, les délires imaginaires, l’ésotérisme privé de sa source, l’orientalisme morcelé et le contact avec des entités malsaines et la liste n’est pas exhaustive !
Aujourd’hui
Qu’en est-il aujourd’hui ? Le New age s’est « structuré » et il est devenu plus puissant par les apports divers qui se sont imbriqués au fil du temps. Aujourd’hui on ne fait plus vraiment référence à Helena Blavatsky ni à Alice Bailey (fort heureusement d’ailleurs car l'amalgame serait injuste) mais leurs écrits ont été pillés voire remodelés à la sauce moderne et selon les attentes des gens. Le Nouvel age s’est implanté un peu partout et sous prétexte de « paix et d’amour » on nous propose d’absorber tout un ensemble d’incohérences qui n’ont plus aucun rapport avec la Tradition authentique telle que les Maîtres l’enseignent depuis l’origine. Ce qui est le plus nuisible dans l’état d’esprit New age c’est incontestablement le profit que l’on peut en faire. Les groupes de méditation sont légions et les prix a payer pour des séminaires sont souvent très chers.
On fait venir de « grands sages » dont les prétendus pouvoirs permettent d’accomplir des prouesses. On crée des réunions de masse qui créent souvent un bain énergétique néfaste car les groupes utilisent des ondes à basses fréquences particulières et se mettent en résonance avec des courants pernicieux. On retrouve toujours dans ces réunions, ces groupements, des personnes fragiles en proie à des problèmes ou qui recherchent un équilibre perdu, une réponse à leur attente spirituelle. Mais elles ignorent malheureusement que ces regroupements ou méditations de groupe les conduisent inévitablement vers des courants "vampiriques" qui sont de nature à dénaturer leur conscience et la lumière qu’elles cherchent se trouve souvent à la lisière de l’obscurité.
Allo channel
La présentation du Nouvel age serait incomplète si nous n’évoquions pas le channeling. En anglais channel signifie « canal ». Le terme channeling ou « communication spirituelle » est donc utilisé pour définir des transmissions supposées venues de mondes divins afin d’apporter des messages soit via un intermédiaire qui joue le rôle de médium soit via une personne qui seule prétend avoir ces contacts avec des « êtres de lumière » des « guides spirituels » des « anges » des maîtres ascensionnés ». C’est ainsi que l’on peut trouver dans ces contacts des « messages » venus directement de Maitraya, Koot-Humi, Saint Germain, Morya, Bouddha, le Christ et même…Dieu !
(Photo d'une "apparition" de Maitraya) |
Ces messages sont toujours porteurs de paix d’amour et de lumière et les channels fleurissent au gré de chacun. Si l’on analyse d’un peu plus près on s’aperçoit que la valeur de leur contenu est pauvre, emplie de poncifs. Ces techniques attirent de plus en plus de curieux et de réels pratiquants assidus. Pourtant, à y regarder de plus près, nous pouvons constater que ces séances de groupes ou ces contacts individuels ressemblent à s’y méprendre aux séances de spiritisme que Helena. P. Blavatsky dénonçait en son temps comme étant une pratique dangereuse et grotesque. Comment cela est-il possible puisque les personnes (sincères en grande partie) qui pratiquent ces channels jurent haut et fort qu’elles ont bien eu des contacts avec des « êtres de lumière » ! Les choses n’ont pas changé avec le temps seul la forme diffère. Autrefois, quand le spiritisme était dénoncé ses adeptes criaient à l’infamie puisqu’ils étaient persuadés qu’ils dialoguaient avec les défunts. La Tradition explique que ces « défunts » ne sont en fait que des larves, des coques, sortes de vampires, qui viennent puiser leurs informations dans le cerveau même des pratiquants en les affaiblissant énergétiquement et n'ont rien à voir avec l'esprit d'êtres désincarnés qui se situent sur un autre Plan de conscience.
Avec les channels il en va de même. Nous avons ici l’exemple d’un spiritisme V.I.P si l’on peut dire, mais rien qu’un spiritisme qui offre l’illusion de contacts que l’on voudrait avoir. Ce que l’on sait moins c’est qu’en pratiquant de tels expériences on peut se brancher avec des courants très néfastes qui peuvent réellement détruire la bonne santé mentale d’un individu ou le conduire à des épreuves plus dangereuses encore. Ces contacts sont en fait la boite de Pandore et ceux qui s’y aventurent ne savent pas vraiment dans quels méandres malsains ils s’engagent. Les courants astraux qui véhiculent ce genre de contacts sont souvent téléguidés par des groupes invisibles qui ont pour but non seulement d’asservir et de manipuler le plus grand nombre d’individus, mais aussi de discréditer la Tradition et les Maîtres authentiques de la Grande Loge Transhimalayenne.
En effet, pourquoi se donner la peine de travailler en soi sur les différents Plans de l’être alors qu’il est si facile d’avoir contact avec un « Maître » ? Assurément comme il l’a été dit plus haut un contact de ce genre est rare et précieux et pour cette raison les courants déviants essaient, de rabaisser ce genre de contact en donnant l’illusion qu’ils sont accessibles à tout le monde afin de réduire les Lois universelles à des amusements de salon. Voilà une façon très commode de fabriquer de la contre vérité et de conduire les pratiquants vers la désillusion voire pire…Il faut aussi savoir que ce genre de contacts même s’ils revêtent soi-disant l’apparence d’un Maître ne sont que des forces malsaines qui jouent le jeu dont les mediums ou les contactés ne sont que les jouets. Certains, sans le savoir peuvent même être en prise avec des entités que d’aucuns appellent les « petits gris » ou les « planeurs » auxquels fait référence Don Juan (voir article : Le grand mystère du serpent) le mentor de Castaneda.
Dans cette confusion, le New age fait sa place en utilisant bien d’autres ficelles qui ne sont pas a priori toutes malsaines (certaines sont mêmes bonnes) mais qui utilisent des « voies » en dehors de tous repères. On assiste à la naissance d’un ésotérisme corrompu qui n’a plus rien à voir avec la Sagesse authentique puisque chacun s’improvise garant d’une tradition millénaire en suivant des phénomènes de mode. Dans les années soixante dix tout le monde se tournait vers l’Inde pour acquérir une connaissance oubliée. Aujourd’hui il semblerait que se soient le chamanisme qui s’affiche en tête du box office des pratiques du New age. Le chamanisme devient, en quelque sorte, le moyen de se rapprocher de la nature et de retrouver nos racines, tout comme Jean-Jacques Rousseau faisait à son époque l'apologie du bon sauvage et que Barnardin de Saint-Pierre ouvrait les portes d'un Paradis bucolique avec Paul et Viriginie...
Ce que l’on oublie de noter c’est que si certains furent déçus par les techniques glanées en Inde, comme d’autres le seront par le chamanisme, c’est parce que que ces Voies d’expression spirituelles ne sont valables qu'à la condition d'être complètement immergé dans le cadre même où elles sont enseignées. Les pratiques ésotériques de la tradition indienne ont rebuté plus d’un curieux car ils découvrirent à quel point un chemin de sagesse nécessite une discipline, ainsi qu'un apprentissage long et rigoureux. Il en est de même pour comprendre le travail d’authentiques chamans. La spiritualité et la sagesse ne sont pas le propre d’un peuple. Malheureusement beaucoup d’Occidentaux se laissent pénétrer d’illusions et de fantasmes exotiques pour sortir du marasme de leur quotidien.
Là n’est pas le chemin qui conduit à l’évolution de la conscience. Les clefs qui existent en Occident comme en Orient exigent un travail permanent d’efforts et de renoncement sur notre propre ego si l’on désire éclairer notre condition humaine. S’entourer de brouillard d’encens, de musique planante et de paroles suaves ne suffisent pas à eux seuls pour comprendre les Lois de la vie. Si l’on se borne à des pratiques aussi restrictives (c’est là un simple exemple certes exagéré) qui tentent de montrer que tout est facile dans la démarche spirituelle si l’on se « met en harmonie » avec des « entités » particulières on entre de plain pied dans la confusion organisée par la société occidentale qui nous pousse à croire que l’on peut tout obtenir rapidement et avec facilité. C’est là l’opposé de ce que nous offre la Tradition authentique.
il serait peut-être bon de préciser que cet article est tiré du site de Guillaume Delaage :
RépondreSupprimerwww.guillaume-delaage.com
Le lien était déjà créé, il suffit de cliquer sur le nom de Guillaume Delaage et vous vous trouvez directement sur son site...
RépondreSupprimerExcellent article plein de bon sens...reste à évoquer la substantifique moelle des grands enseignements traditionnels. On pourrait même se contenter d'une seule tradition spirituelle, à titre d'exemple, car,sur le fond, elles s'avèrent très homogènes.
RépondreSupprimerbon sens..peut être, mais jus de cerveau certainement. Tout ce blabla pour parler de New Age ne fait pas avancer ceux qui se posent des questions. Le temps des prophètes est là. Le dénigrer en montrant la crédulité ou la bêtise humaine n'offre pas de perspective spirituelle meilleure! La tradition spirituelle n'a rien à voir avec ce qui arrive à la vitesse grand V. Croire dans l'invisible est un droit que chacun possède dès sa naissance. Mais si l'invisible se manifeste dans la matière ....alors là , surprise surprise...
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