Le gouvernement demande à la Commission européenne de ne pas appliquer les sanctions que devront payer les constructeurs. Ceux qui n’atteindront pas leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2 en 2025.
En un mot comme en cent : pas d’amendes l’année prochaine. C’est ce qu’annoncent ce matin aux Echos Antoine Armand, le ministre de l’Économie, et Marc Ferracci, son ministre délégué à l’industrie.
Pourquoi ? Parce que les industriels ne tiennent pas l’objectif fixé en 2019 : vendre une voiture 100% électrique pour quatre voitures thermiques.
Les clients ne sont pas au rendez-vous, pour des tas de raison dont on a souvent parlé ici. Les prix. Une arrivée tardive des petites voitures dans les concessions. Des loupés techniques. L’incertitude sur les recharges. Une campagne médiatique intense et mystérieuse contre l’électrique.
Éviter les amendes, c’est ce que veulent les constructeurs ?
Pas tous, mais la majorité oui. Ce n’est pas un problème si l’ambition d’une décarbonation du parc automobile est maintenue – avec 2035 dans le viseur.
Ce qui est vrai, c'est que le mécanisme actuel va forcer les constructeurs, s’ils ne vendent pas plus de voitures électriques, à vendre moins de thermiques. Donc à refuser des ventes : on marche sur la tête.
Les deux ministres vont engager une tournée pour convaincre les capitales européennes. Mais cela devrait être facile : Berlin, avec Volkswagen, Rome et les pays de l’Est sont déjà convaincus.
Mais la décision annoncée ce matin fera un mécontent : le groupe Stellantis, qui considère être dans les clous et n’aurait, lui, pas à payer d’amendes.
À Bruxelles, Pascal Canfin, l’ex-président de la commission environnement du Parlement européen, est d’accord pour donner un peu de souplesse au dispositif si cela permet d’avancer.
La ministre de l’Environnement n'est pas furieuse
La décision a été prise jeudi, pendant qu’elle était à la COP diversité, en Colombie. Mais elle a obtenu à distance que la France ne demande pas l’abandon du principe des amendes – juste qu’elles ne soient pas payées pour l’année 2025.
L'enjeu est en réalité très politique et tout le monde marche sur la corde raide : c’est le Hongrois Viktor Orban qui préside l’Europe et il rêve de tout « foutre » en l’air.
Par parenthèse, si Donald Trump est élu, nul ne doute qu’il se précipitera pour le féliciter – fin de la parenthèse.
Mais de combien d’argent parle-t-on ? Luca de Meo, patron de Renault et de l’association des constructeurs européens, parle de 15 milliards d’euros – ce qui une somme. Mais tout indique, selon nos informations, que c’est un chiffre largement gonflé – ce serait 5 au maximum. Ce qui n’est pas zéro non plus.
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