15 novembre 2024

France Afuera : plus de liberté, moins de cerfa !

Magie du succès, depuis que Musk les enchaîne (avec SpaceX, Starlink, la fréquentation en hausse constante de X.com et dernièrement, son habile soutien à Trump), tout le monde – ou presque – se réclame volontiers de ses idées ou de sa paternité… Notamment en ce qui concerne la mise en place du DOGE.

Le DOGE ? Diable, s’agirait-il de cette cryptomonnaie au logo rigolo à base de Shiba, qui génère régulièrement des vagues de mèmes colorés sur les intertubes ? En fait, non, il s’agit du « Department Of Government Efficiency » qui entend « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales », comme l’a déclaré le futur président Trump dans un récent communiqué.

C’était assez couru d’avance qu’un ministère américain, nouvellement créé, destiné à sabrer dans les dépenses inutiles et faire force coupes claires dans les administrations surnuméraires allait faire parler de lui, et d’autant plus si sa tête se retrouve occupée par Elon Musk, le plus fantasque des milliardaires actuels.

De façon toute aussi prévisible, cette initiative d’optimisation musclée du gouvernement américain attire à lui toute une nuée d’individus qui veulent profiter de la lumière ainsi portée sur cette nouvelle tendance au dégraissage public, lancée avec un certain succès et un enthousiasme indubitable par Javier Milei à son accession à la présidence argentine en décembre dernier.

En France, cela se traduit par exemple avec une intervention sucrée de Valérie Pécresse qui vient frétiller sur X en laissant croire que cette idée de coupes franches dans les dépenses l’aurait un jour taraudée, durant les 30 années qu’elle a occupé des postes politiques divers et variés (et surtout lors de sa dernière campagne présidentielle où les coupes ne furent probablement pas suffisante pour lui permettre d’équilibrer son budget)…

Gageons que l’exemple de Musk lui permettra d’obtenir plus de succès qu’elle n’en a eu pour le moment et que le courage du patron de SpaceX et Tesla lui donnera un élan décisif à la continuation des économies substantielles pour la Région Île-de-France dont elle a la charge et dont – reconnaissons-le – elle a effectivement réduit les dépenses, l’État lui coupant les finances avec un bel entrain qu’on aimerait voir reproduit un peu partout ailleurs.

Dans le même temps et pour ne surtout pas laisser Pécresse seule sur le terrain de la coupe budgétaire, signalons Guillaume Kasbarian, actuel ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. À l’écouter, Guillaume est un peu notre mini-DOGE à nous, les Français : il veut, lui aussi, réduire drastiquement la dépense étatique et a déjà lancé quelques vagues pistes sur les nombreux plateaux médiatiques qu’il fréquente actuellement avec assiduité.

Au passage, il apparaît maintenant clair que comme Milei en Argentine ou Bukele au Salvador, Musk au « DOGE » va devenir une énorme épine dans le fondement de toute la troupe de clowns parasites qui s’occupent actuellement de dépenser sans compter, tant aux deux Chambres républicaines que dans les ministères et les administrations attachées.

En effet, Milei, Bukele et bientôt Musk prouvent, jour après jour, que les recettes de bon sens fonctionnent : Bukele montre que mettre effectivement les criminels en prison réduit la criminalité beaucoup plus que les bons sentiments, Milei montre que couper franchement dans les dépenses permet de retrouver un gouvernement efficace, et on espère que Musk démontrera bientôt que centrer l’action de l’État sur le régalien permet de résoudre les problèmes d’abus de pouvoir, de corruption, de diminution des libertés, de tensions dans la société.

Assez prévisiblement, leurs réussites seront diminuées, cachées ou carrément falsifiées par les médias de grand chemin : il ne faudrait pas que des solutions efficaces voient le jour, tant elles pourraient servir de contre-exemple à la nullité crasse, voire aux sabotages pervers et aux propositions débiles de nos propres gouvernants.

Nonobstant, et puisque Guillaume Kasbarian fait bruyamment frétiller son imposante moustache sur différents médias afin de bien faire comprendre que, promis juré, il allait faire des économies dans les ministères et les administrations obèses, pourquoi ne pas le prendre enfin au mot et proposer quelques mesures rapides, simples, et qui permettront de faire de solides économies ?

Ceux qui suivent ces colonnes ont probablement déjà de nombreuses idées d’autant que de précédents billets en offrent pour qui veut les lire. Depuis les associations lucratives sans but jusqu’aux aides aspergés avec force sur un étranger pas toujours reconnaissant (mais gourmand), en passant par le financement d’études en géographie de genre, j’en passe et de meilleures, force est de constater qu’on ne manquera pas d’idées pour couper dans le gras public.

Mais tant qu’on y est, on pourra s’attarder sur un très récent exemple avec ce qui entoure l’idée – finalement pas très lumineuse – du « pass culture », dont tout indique à présent qu’elle finit par coûter une fortune en pitreries périphériques et mérite donc largement de se faire supprimer, purement et simplement, pour n’être remplacée par rien du tout, aussi vite que possible.

Il y a quelques semaines, un tweet assez discret de DestinationCiné nous apprenait ainsi que ce « Pass culture » coûte 267 millions d’euros aux contribuables, dont plus de 30 millions partent dans les frais de fonctionnement de la société privée (mais pas de fonds, apparemment) qui emploie 166 personnes et crèche près des Champs-Élysées.

Des questions se bousculent immédiatement : pourquoi s’installer dans la ville la plus chère de France ? Pourquoi dans l’un de ses quartiers les plus coûteux ? Comment peut-on justifier l’emploi de 166 personnes pour quelque chose qui pourrait être intégralement géré par une application sur téléphone mobile et n’employer qu’une demi-douzaine de personnes ?

Depuis, rassurez-vous, l’Informé a mené une enquête dans laquelle on découvre que… c’est exactement comme on s’y attendait : une gabegie de la plus belle espèce, dont le budget augmente (maintenant 282 millions, sachons vivre), mais les résultats tangibles en matière d’accès des jeunes à la culture sont inexistants puisque surtout pas évalués.

Il est facile à comprendre que cet exemple n’en est qu’un parmi des trouzaines d’autres : les bidules créés ex nihilo pour caser les petits copains, les fromages républicains et les Comités Théodules sont trop nombreux pour les lister ici ; à ceux-ci s’ajoutent les toujours plus vastes dépenses des administrations installées depuis des lustres et qui entendent faire valoir leur ancienneté pour continuer à grossir paisiblement.

En cent ans, on a donc multiplié le nombre de fonctionnaires de l’État par plus de 7 (on pourra relire le précédent billet à ce sujet) sans pour autant profiter d’une amélioration des services ou des temps de traitements mesurables, au contraire.

Pas de doute : il est grand temps de faire un grand nettoyage dans les écuries d’Augias que sont devenues les administrations françaises et leurs nodules métastasiques multiples.

L’odeur de la faillite et les remugles d’un FMI qui se rapproche devraient avoir déjà mobilisé l’intégralité des actuels ministres et des législateurs à cette tâche indispensable. Manque de pot, à part le pauvre Kasbarian qui frétille de plateaux en plateaux, on ne voit pour le moment que taxes et impôts qui poudroient en volutes de plus en plus épaisses, et dépenses qui verdoient comme jamais dans le budget 2025.

Décidément, personne ne semble avoir compris.

« France Afuera », ce n’est vraiment pas pour tout suite et dès lors, ce pays est foutu.

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