Pas une semaine ne passe sans que le secteur de l’automobile en Europe n’annonce des plans sociaux. Il faut dire que l’interdiction prochaine dans l’Union des moteurs thermiques jointe aux subventions accordées aux voitures électriques, de plus en plus souvent chinoises, complique singulièrement la tâche de nos géants, qu’il s’agisse de Volkswagen, de Renault ou de Stellantis. Malgré tout, pour permettre aux collectivités locales de compenser les baisses de dotations voulues par le gouvernement, ce dernier vient de relever le plafond du prix de la carte grise. Ouin ! ouin ! les plans sociaux dans les usines, c’est pas bien… mais c’est quand même moins grave que de demander à la bureaucratie pléthorique de nos collectivités locales de se serrer un peu la ceinture.
Tout le monde est évidemment d’accord pour verser des larmes de crocodile sur les plans sociaux dans nos usines, qu’il s’agisse des usines automobiles ou des équipementiers. Ah ! les horribles profiteurs capitalistes qui spolient leurs ouvriers et les mettent à la porte quand ils n’en ont plus besoin. Et bien entendu, personne n’interroge la politique environnementale européenne qui nourrit largement ce mouvement.Surtout, ce qui ne manque pas d’étonner, c’est l’ambiguïté profonde de l’opinion publique qui trouve anormal que des actionnaires rémunèrent leur investissements dans une entreprise, mais qui trouve normal que des bureaucrates se jettent sur les produits industriels comme la vérle sur le bas clergé en inventant des taxes en tous genres qui plombent la compétitivité de notre industrie.
Ainsi, alors que le Sénat négocie pied à pied les 5 milliards de baisses de dotation que le gouvernement veut imposer aux collectivités locales, Michel Barnier vient de lâcher une soupape : la carte grise pourra coûter désormais 65€ au lieu de 60€. C’est symbolique, certes…. et précisément c’est symbolique. Alors que le carburant est criblé de taxes, que les malus écologiques en tous genres augmentent le prix des automobiles, les collectivités pourront rajouter leur grain de sel en prélevant leur dîme sur chaque acquisition de véhicule.
Les mêmes qui vont alourdir le prix des véhicules seront, bien entendu, les premiers à pleurnicher sur les fermetures d’usines sur leur territoire.
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