21 octobre 2024

Monsieur Barnier n’a rien compris et va donc échouer


« Méfiez-vous de la première impression, c’est la bonne », dit la sagesse populaire.  A la nouvelle de la nomination au poste de premier ministre de Michel Barnier, j’avais eu un grand coup de mou, et puis je m’étais dit, à tout péché miséricorde, laissons-lui une chance.

Hélas, l’expérience montre une fois de plus qu’un fromage blanc restera toujours un fromage blanc. Monsieur Barnier va donc échouer comme tous ses prédécesseurs, et voici pourquoi : cet homme ne comprend rien, mais rien, à l’économie.

Un pays voit le niveau de vie de ses populations monter si la quantité et la qualité des produits ayant une valeur marchande augmente plus que sa population au travers du temps.

Ce qui amène à une première question :  QUI crée cette augmentation du niveau de vie ?

La réponse est connue : ce sont ce qu’il est convenu d’appeler les entrepreneurs qui utilisent leur capital en le mettant en risque pour faire travailler des gens qui vont produire des biens et des services que d’autre gens (ou les mêmes) achèteront, ou pas, librement.

Et, s’ils ont bien fait leurs calculs, une fois qu’ils auront payé un prix de marché pour le capital et le travail, il leur restera quelque chose qui s’appellera le profit qu’ils pourront réinvestir dans leur activité ou dans une autre. Et s’ils ont une perte trop importante, ils disparaitront.

Comme chacun le comprend, il s’agit d’un processus parfaitement Darwinien qui suscite assez peu de vocations. Et donc, fort logiquement, la création de nouvelle valeur dans un pays est toujours distribuée selon la Loi dite de Pareto : 80 % de la création de valeur marchande est réalisée par 20 % des gens.

Et c’est la même chose dans tous les pays, y compris en Chine.

Tout le monde connait the théorème dit de Schmidt, l’ancien Chancelier Allemand, Social-Démocrate convaincu : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ». Tout le monde, sauf bien entendu la fonction publique française où l’on a appris à l’ENA que c’était la hausse de la consommation qui créait la croissance et qu’il fallait donc que l’Etat emprunte pour distribuer des revenus non gagnés et ainsi « stimuler la croissance »

C’est ce que j’appelle le théorème de Georges Marchais, communiste convaincu.

La prospérité de chacun augmente si l’Etat s’endette, telle est leur dogme. Hélas, depuis 2008 et la grande crise financière, cette politique ne marche plus du tout puisque la dette croît beaucoup plus vite que la richesse créée et que donc nous nous précipitons vers une faillite historique de l’Etat Français. Plus l’Etat s’endettera, plus chacun s’appauvrira.

Et donc la France est à peu près le seul pays au monde où la dette ne cesse de monter tandis que les profits ne cessent de baisser en pourcentage du PIB année après année. C’est ce que montre mon premier graphique que voici.

Question : Que se passe t’il quand la marge brute d’autofinancement se détériore structurellement ? Le lecteur connait la réponse : Le chômage monte parce que la récession fait son apparition un an après la baisse de la marge brute (hachurage gris = récession, ligne bleue qui baisse = chômage qui monte).

Donc, aujourd’hui, je sais que la marge brute d’autofinancement a baissé depuis un an de près de 2 points de PIB, ce qui est gigantesque et que le chômage va exploser à la hausse en 2025. Et avec lui le déficit budgétaire et la dette.  Et nous toucherons les limites de notre endettement très vite.

A ce point, il me faut rappeler pourquoi cette MB d’A est en baisse perpétuelle. La réponse est simple : parce que le poids de l’Etat n’a cessé de monter depuis la mort de Pompidou.

L’assassinat de l’entrepreneur français a commencé avec monsieur Giscard, Inspecteur des Finances, s’est poursuivi avec monsieur Trichet, Inspecteur de Finances et il est à craindre que le coup de grâce ne soit en train de lui être donné par monsieur Macron, Inspecteur des Finances également. Et quel est le but, le seul but, de tout inspecteur des finances ? Accroitre le pouvoir de l’inspection des finances et donc son pouvoir de contrôle à lui, en faisant monter le poids de l’Etat dans l’économie et en aucun cas de rendre le citoyen moyen prospère.

Et c’est ce qui se passe depuis cinquante ans au moins comme le montre le graphique ci-dessus. A chaque récession, le poids de l’Etat augmente, ce qui est normal, et se passe dans tous les pays. Mais, en France, le poids de l’Etat ne revient jamais à son étiage antérieur. Ce qui est passé sous le contrôle de l’Etat ne revient jamais dans le secteur privé et reste sous le contrôle de l’Inspection des Finances et en particulier tout ce qui touche au système bancaire.

Ce qui amène à la dernière question : mais pourquoi en vouloir à monsieur Barnier des imbécillités qui ont été faites avant lui ?

La réponse est simple :

Parce qu’il a choisi de continuer à obéir aux inspecteurs des finances au lieu de les virer.

La définition de la folie d’après Einstein est la suivante : Faire toujours la même chose en espérant à chaque fois des résultats différents. Il fallait baisser les impôts et les dépenses de l’Etat, il augmente les impôts et ne touche pas aux dépenses de l’Etat.

Nous allons donc avoir une énorme récession, les entrepreneurs et les paysans vont sauter par milliers, les déficits vont exploser à la hausse, tout cela a bien commencé. Et, en conséquence notre marché obligataire va sauter. On espérait Milei et on a gardé Péron. Monsieur Barnier est donc certainement incompétent et sans doute croit-il à l’euro, ce qui prouverait qu’il est également fou. Et donc, le niveau de vie du français moyen va continuer à s’effondrer comme il le fait depuis vingt-cinq ans mais la baisse va prendre de la vitesse.

C’est ce que montre mon dernier graphique, où l’on voit que le pouvoir d’achat du citoyen de base de notre pays a d’abord stagné de 2000 à 2017, après la création de l’Euro, puis baissé de 10 % pendant les 7 dernières années, et cela ne fait que commencer, car la baisse du niveau de vie qui s’annonce va être beaucoup plus violente que celle des dernières années puisque nous ne pourrons plus emprunter pour masquer la détérioration de notre compétitivité.

Il est temps de remplir la boite à chaussures de francs suisses.

Noël va être difficile.

Charles Gave

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