05 août 2024

Leptospirose

La leptospirose est causée par des bactéries pathogènes telle que l’espèce Leptospira interrogans. Celle-ci se maintient assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination.

Symptômes

L’incubation dure en moyenne de 4 à 14 jours. De nombreuses formes cliniques, allant du syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale avec syndrome hémorragique sont décrites. Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut cependant évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique. Aucun signe n’est vraiment spécifique mais l’existence d’un ictère conjonctival et de myalgies est particulièrement évocatrice. Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive). La convalescence est longue, mais généralement sans séquelles. Des complications oculaires (uvéite, kératite) tardives peuvent survenir.

Le diagnostic biologique peut être confirmé par amplification du génome de la bactérie lors de la première semaine de maladie suivant l’apparition de la fièvre, et/ou par sérologie (recherche d’anticorps) à partir de la deuxième semaine de maladie.

Épidémiologie

C’est une maladie de répartition mondiale, à dominante tropicale. En France métropolitaine,  elle touche environ 600 personnes chaque année, soit une incidence annuelle de 0,4 à 1/100 000 habitants. L’incidence est de 50 ou 100 fois plus élevée dans les régions tropicales, comme les collectivités d’Outre-mer françaises ou de nombreux pays d’Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est. On estime à plus d’un million le nombre de cas sévères de leptospirose par an dans le monde avec un taux de mortalité supérieur à 10 %.  La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence lors de la saison des pluies dans les régions tropicales ou pendant la période estivo-automnale dans les pays tempérés (baignade en eau douce). 

Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyonning...) sont particulièrement à risque. Chez l’homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. Le réservoir animal est très diversifié, et outre les rongeurs et les insectivores, il comprend des animaux d’élevage comme les bovins, les chevaux ou les porcs, dont l’infection est fréquente et entraîne des pertes économiques importantes, et des animaux de compagnie comme les chiens. Tous ces animaux disséminent des leptospires par voie urinaire. Les troupeaux infectés s’auto-contaminent à partir de quelques individus porteurs. L’épidémiologie varie d’une zone géographique à l’autre selon l’écosystème et les conditions de vie des habitants.

Traitement et prévention

Le traitement des formes graves nécessite une hospitalisation. Il repose sur la réanimation médicale et l’administration d’antibiotiques (amoxicilline, céphalosporine et cyclines) le plus tôt possible, ce qui diminue le risque de complication, raccourcit l’évolution, atténue la symptomatologie, et diminue la durée du portage rénal. Pour la prévention, les mesures de lutte collective basées sur la dératisation, le contrôle des effluents des élevages industriels, le drainage des zones inondées seraient efficaces mais difficiles à mettre en œuvre. Un vaccin humain, monovalent, est proposé en France uniquement aux travailleurs très exposés (égoutiers, éboueurs). Les protections individuelles (gants, lunettes, bottes) sont conseillées lors des activités à risque. Un vaccin multivalent pour les chiens est très largement utilisé en France.

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