Alors que c'était une demande primordiale pour les restaurateurs et commerçants, les indemnisations promises pour compenser les conditions d’accès provoquées par les restrictions lors des Jeux olympiques pourraient bien s'envoler. La commission d’indemnisation, créée en juin pour répondre à la colère des commerces lésés, risque d’en décevoir plus d’un.
Selon les révélations du Figaro ce mardi 20 août, les indemnisations promises vont demander des mois de patience. La plateforme en ligne joue même sur le mystère en n’annoncant aucune date d’ouverture. Par ailleurs, nous savons que les demandes pourront être déposées... qu’à partir de 2025. Les plaignants ont intérêt à reprendre du poil de la bête d’ici là.
Au moment venu, les professionnels devront, de surcroît, être en capacité de fournir « la preuve par tous moyens » du lien direct entre la « mesure de police prise par l’État » et « le préjudice subi par son entreprise », comme le mentionne le secrétaire général de la commission auprès du média. On imagine déjà la galère. Et, le secrétaire ajoute que « certaines demandes reçues » ne répondraient pas aux conditions requises. Le manque de documents va constituer une pénalité fatale pour l’attribution d’une indemnité aux professionnels.
Parmi les revendications à oublier : la « baisse de la fréquentation car certains Parisiens ont quitté la ville durant les JO du fait d'une inquiétude que cela se passe mal » ne sera pas valable. Par ailleurs, l’indemnité ne peut être perçue que si elle justifie d’une certaine gravité. À cet effet, elle doit être suffisamment importante pour qu’une baisse de chiffre d’affaires soient notable, et « spéciale ». En d’autres termes, cela ne doit pas concerner toute la profession et se détacher du reste en observant une baisse bien plus importante que la moyenne pour celui qui en fait la demande.
Si les demandes d’indemnisation ne peuvent pas être effectuées de suite, ce serait en raison de l’observation nécessaire « dans les semaines ou mois suivants » afin de constater « les retombées économiques des Jeux et le regain d’attractivité des sites olympiques ». Si tel est le cas, les commerçants pourraient alors voir une compensation sur leur chiffre d’affaires effectué jusqu’à maintenant, permettant de ne plus justifier d’un besoin d’indemnisation. Alors, les demandes semblent s’éloigner pour de bon. La mesure semble n’avoir été qu’un acte démagogique, de la poudre aux yeux pour éteindre la passion que cela aura suscité dans l’opinion publique.
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