21 juillet 2024

John F. Kennedy Jr. et la malédiction kabbalistique


John Fitzgerald Kennedy, Jr. est mort il y a 25 ans, avec sa femme et sa belle-sœur.

Ce n’était pas un accident, mais un assassinat. Je résumerai les preuves plus loin.

JFK Jr. a été assassiné parce qu’il était le fils de JFK, et qu’il avait des ambitions politiques motivées par une intense piété filiale.

Il devait mourir pour la même raison que son oncle Robert Francis Kennedy (RFK) devait mourir en 1968 : aucun Kennedy ne devait plus jamais s’approcher de la Maison-Blanche – à moins de s’appeler aussi Schlossberg, selon l’avis du rabbin Jeffrey Salkin. Et JFK Jr. aurait pu accéder à la Maison-Blanche en huit ans (il aurait eu 48 ans en novembre 2008 ; son père était devenu président à 43 ans). Je vais expliquer cela aussi.

« La famille Kennedy est un clan, une tribu, une souveraineté et une dynastie », a écrit Arthur Krock, qui les a bien connus [1]. Aucun des Kennedy ne peut être compris comme un simple individu. Ainsi, dans un sens plus profond, la raison pour laquelle JFK Jr. devait mourir est qu’il était le petit-fils du patriarche fondateur, Joe Kennedy. Ce point a été souligné sans ambiguïté par John Podhoretz dans un éditorial pour le New York Post, publié le jour même où le corps de JFK Jr. a été retrouvé au fond de l’océan, avec ceux de sa femme et de sa belle-sœur. Dans cette fiction des plus dégoûtantes, Podhoretz imagine que le Diable s’adresse à Joe en enfer : « Chaque fois que tu crois que ta famille est à nouveau sur le chemin de la gloire, je dois faire quelque chose, comme je l’ai fait ce week-end, avec ton petit-fils John. » Selon Podhoretz, JFK Jr. est mort en représailles pour ce que son grand-père a fait aux juifs, « lorsqu’il était ambassadeur des États-Unis en Angleterre, disant toutes ces gentillesses sur Hitler, et faisant son possible pour empêcher l’émigration juive de l’Allemagne nazie ». « Des milliers de juifs sont morts à cause de toi », selon le Diable parlant par Podhoretz.

Notez que, logiquement, c’est le dieu des juifs Yahvé, et non le Diable, qui devrait vouloir punir Joe en tuant son petit-fils. À moins bien sûr que Yahvé soit le Diable. Podhoretz n’a pas pris le temps de réfléchir à cette question ; il ne pouvait pas attendre un jour de plus pour exprimer sa joie, alors que l’Amérique pleurait le prince de Camelot.

John Podhoretz est le fils de Norman Podhoretz, l’homme qui en 2004 voulait déclencher la quatrième guerre mondiale. Les Podhoretz aiment les guerres mondiales parce que les guerres mondiales sont toujours bonnes pour Israël. C’est pour cela qu’ils ont une haine éternelle envers Joe Kennedy, l’homme qui a presque réussi à éviter la Seconde Guerre mondiale. Comme je l’explique dans le chapitre que je lui consacre dans Qui a maudit les Kennedy ?, Joe Kennedy n’était pas un ami de Hitler, mais un ami de la paix, tout comme Neville Chamberlain. « Je suis pour la paix, je prie, j’espère et je travaille pour la paix », déclara-t-il à son premier retour de Londres en décembre 1938 [2].

Pour avoir tenté d’empêcher les juifs d’entraîner l’Amérique dans la guerre, Joe Kennedy était considéré comme un antisémite de dimension holocaustique. Il est d’ailleurs étonnant que ses fils aient pu réussir si bien dans la politique américaine, malgré la réputation de leur père comme partisan de l’apaisement avec Hitler. Joe a dû déployer des trésors d’ingénuité pour laver sa descendance de la tâche antisémite. Voici à ce sujet une histoire amusante racontée par John Hughes-Wilson :

« Joseph Kennedy a résolu le problème en 1956 en demandant secrètement à un magnat des médias et du divertissement, Joe Hooker, d’orchestrer une campagne de presse d’extrême droite contre son fils John, alors sénateur, l’accusant d’être une "marionnette des juifs" servant secrètement les intérêts juifs. Hooker et ses contacts néo-fascistes ont dûment diffamé JFK dans la presse. "Les youpins pour Kennedy" titrait une première page. Le parti nazi américain dénonça JFK comme un Jew lover. Le lobby juif fut impressionné et ainsi, lorsque vint l’heure de la recherche de financement de campagne, les financiers politiques juifs décidèrent de soutenir Kennedy. » [3]

Je doute que cette astuce ait beaucoup impressionné le groupe des financiers juifs réunis par Abraham Feinberg après la victoire de John Kennedy aux primaires. « Jack, lui dirent-ils, tout le monde connaît la réputation de ton père concernant les juifs et Hitler. Et tout le monde sait que la pomme ne tombe pas loin de l’arbre. » Ils lui donnèrent tout de même 500 000 dollars, selon Seymour Hersh [4]. Ils pensaient avoir ainsi acheté la politique étrangère de Kennedy, mais ils seront détrompés : comme promis, Kennedy nomma Mike Feldman comme son conseiller pour le Moyen-Orient, mais il le traita comme l’agent israélien qu’il était, et le tenait à l’écart.

Les sionistes pensaient que le passé compromettant de Joe Kennedy pourraient leur fournir un moyen de chantage sur son fils. Leur candidat démocrate préféré avait été Lyndon Johnson (LBJ), qui, lors des primaires, avait attaqué John en l’accusant d’être le fils d’un « homme-parapluie de Chamberlain » qui « pensait que Hitler avait raison » [5] (le parapluie noir était devenu le symbole de Neville Chamberlain et de sa politique d’apaisement à Munich en 1938). Lorsque LBJ perdit contre JFK, JFK fut l’objet d’un chantage, par l’intermédiaire de Philip Graham et Joseph Alsop du Washington Post, pour le forcer à choisir Johnson comme vice-président. Personne ne sait avec certitude sur quoi portait le chantage. La secrétaire de Kennedy, Evelyn Lincoln, supposait qu’il s’agissait des affaires extra-conjugales de Kennedy et « des antécédents de Joe Kennedy » [6]. La presse ne parlait pas à l’époque de la vie sexuelle des hommes politiques, et donc je pense qu’il s’agissait plutôt du second sujet. Graham et Alsop ont dû, eux aussi, rappeler à JFK « la réputation de ton père concernant les juifs et Hitler ».

Le président Kennedy s’avéra un énorme problème pour Israël, non seulement parce qu’il voulait priver Israël de l’arme nucléaire, mais aussi parce qu’il tentait de mettre fin à la guerre froide : un rapprochement entre Kennedy et Khrouchtchev, tous deux soutenant le nationalisme laïc de Nasser, était le pire cauchemar de Ben Gourion. Le ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Gromyko rapporte dans ses mémoires une conversation très révélatrice qu’il eut avec le président Kennedy à la Maison-Blanche, le 3 octobre 1963 – une conversation qui, écrit-il, « a laissé une profonde impression dans mon esprit » :

« En entrant dans son bureau, je le trouvai souriant et comme d’habitude de bonne humeur. Il m’a dit : "Pourquoi ne pas sortir sur la terrasse et parler en tête-à-tête sans interprètes ?"
Naturellement, j’ai accepté et nous avons quitté la pièce.
Il a immédiatement commencé à parler de la situation intérieure aux États-Unis : "Le fait est qu’il y a deux groupes de la population américaine qui ne sont pas toujours satisfaits lorsque les relations entre nos deux pays s’améliorent. Un groupe est constitué de personnes toujours opposées à l’amélioration pour des raisons idéologiques. Il s’agit d’un contingent assez stable. L’autre groupe est constitué de personnes "d’une nationalité particulière" – il voulait dire le lobby juif – "qui pensent que toujours et en toutes circonstances, le Kremlin soutiendra les Arabes et sera un ennemi d’Israël. Ce groupe dispose de moyens efficaces pour rendre très difficile le rapprochement entre nos pays." Il a conclu brièvement : "C’est la réalité. Mais je pense qu’il est encore possible d’améliorer nos relations et je veux que Moscou le sache."
… À la fin de notre conversation, Kennedy a déclaré : "Je voulais simplement que vous connaissiez certaines des difficultés auxquelles le président des États-Unis est confronté lorsqu’il traite des questions liées aux relations avec l’Union soviétique."
… Quand j’ai entendu pour la première fois la nouvelle du meurtre de Kennedy, c’est ce discours sur la terrasse de la Maison-Blanche qui m’est revenu à l’esprit – ce qu’il avait dit à propos des opposants à sa politique. »
 [7]

Du point de vue d’Israël, JFK était définitivement un partisan de l’apaisement, comme son père. Israël avait eu besoin de la Seconde Guerre mondiale, et Israël avait maintenant besoin de la Troisième Guerre mondiale (c’est ainsi que Norman Podhoretz appelle la guerre froide). « Qu’est-ce qu’ils ont, tous ces Kennedy ? Pourquoi veulent-ils toujours empêcher ou mettre fin aux guerres dont Israël a besoin ? Que Yahvé les maudisse ! »

La malédiction des Kennedy est un concept kabbalistique qui a été présenté au public dans des livres tels que Les Péchés du père (Ronald Kessler) et La Malédiction des Kennedy (Edward Klein). Le titre du premier livre, écrit en 1997, fait référence à Exode 20:5 : « Moi, Yahvé, ton dieu, je suis un dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants de ceux qui me haïssent. » Le second livre, publié en 2004, évoque en introduction l’histoire « racontée dans les cercles juifs mystiques » selon laquelle, en « représailles » pour une remarque que Joe aurait faite à « un pauvre rabbin Loubavitch, et six de ses étudiants de yeshiva qui fuyaient les nazis » à la veille de la Seconde Guerre mondiale, « le rabbin a jeté une malédiction sur Kennedy, le condamnant, lui et toute sa progéniture mâle, à des destins tragiques » [8]. On voit bien le rapport entre cette « malédiction des Kennedy » et le texte de John Podhoretz : mettez la malédiction sur le compte du diable, mais sachez qu’il s’agit du pouvoir (surnaturel) des juifs.

Il est implicite dans l’histoire de Klein que la malédiction est d’abord entrée en action par la mort de Joe Kennedy Jr., l’aîné de la fratrie, tué au combat le 12 août 1944, aux commandes d’un bombardier dans une mission à haut risque. Le destin présidentiel est alors passé au deuxième fils.

La malédiction des Kennedy frappa à nouveau le 22 novembre 1963. J’ai évoqué dans mon livre cet homme de 39 ans nommé Louie Steven Witt qui était venu reprocher silencieusement au président Kennedy le soutien de son père à la politique d’apaisement de Chamberlain, en se tenant avec un parapluie noir à l’endroit et au moment précis de son exécution. Cette coïncidence entre le geste symbolique de Witt et l’assassinat n’était qu’une… malheureuse coïncidence, assura Witt au House Select Committee on Assassinations en 1978, et on ne lui posa pas d’autre question.

Je n’avais pas prêté attention au fait que Witt n’était pas le seul à faire sa « mauvaise blague ». Sur le film Zapruder et sur d’autres photos, on peut voir, devant lui à droite, un homme saluant JFK. Cet homme n’a jamais été identifié, et c’est étrange, car il était visiblement avec Witt. Quelques minutes après avoir vu la tête de JFK exploser sous leurs yeux, ils étaient assis l’un à côté de l’autre au même endroit. Cela suggère que leurs actions étaient un acte symbolique coordonné et que le salut du compère de Witt était censé être un salut nazi. Le parapluie noir en lui-même n’était peut-être pas un message assez clair, et donc le salut nazi rendait le message beaucoup plus clair.

Louie Steven Witt et ses collègues étaient-ils des agents sionistes conscients de la portée de leur geste ? Je ne pense pas. Le fait qu’ils se soient assis ensemble après coup suggère qu’ils étaient stupéfaits et se demandaient ce qu’ils avaient bien fait. Je suppose qu’ils avaient été envoyés pour transmettre un message symbolique, sans savoir que cela pimenterait l’assassinat. Qui serait assez fou pour se mettre dans cette situation en connaissance de cause et se placer, de surcroît, si prêt de la ligne de mire du tireur du Grassy Knoll ? Peut-être avaient-ils été convaincus de le faire pour de l’argent, ou dans le cadre d’un pari, ou comme service rendu au patron juif de Witt à la Rio Grande National Life Insurance Co où Witt travaillait.

Je pense en tout cas que, s’il restait le moindre doute sur le fait qu’Israël était l’instigateur principal de l’assassinat de John Kennedy, Umbrella Man et Nazi-Salute Man en sont la signature ultime. Mais pour voir cela, il faut une certaine perspicacité spirituelle.

Les Podhoretz, fondateurs du mouvement néoconservateur, incarnent l’âme maléfique des États-Unis. Les Kennedy incarnaient le meilleur de l’Amérique : des valeurs familiales ancrées dans le christianisme, et le culte du service rendu au pays jusqu’au sacrifice. La famille Kennedy symbolisait l’Amérique que les Américains et le monde aimaient. Aucune autre famille américaine n’avait une telle aura dynastique.

C’est pourquoi John F. Kennedy, Jr. était le « prince héritier charismatique de la famille royale américaine », comme l’écrivait le New York Daily News au lendemain de sa mort. Il était le prince Hamlet hanté par le fantôme de son père assassiné, destiné à le venger et à sauver le royaume des usurpateurs. La tragédie de Kennedy est l’histoire la plus shakespearienne, la plus mythique, la plus paradigmatique, la plus emblématique de toute l’histoire américaine. Et l’Amérique n’a pas un seul monument digne en leur honneur. Tant de musées de l’Holocauste pour honorer les morts juifs, et pas une seule chapelle pour prier pour les Kennedy.

En fait, seul Israël a construit un mémorial Kennedy relativement important. Il a été explicitement conçu pour ressembler à « la souche d’un arbre abattu », et c’est effectivement le cas. Vous voyez l’idée ? Il symbolise le projet d’Israël pour la dynastie Kennedy. Vous pouvez faire confiance aux juifs pour choisir les symboles avec précision. Et n’imaginez pas qu’on puisse voir une statue ou même une seule photo de Kennedy à l’intérieur du monument ; il est creux comme une souche morte. C’est un mémorial pour effacer la mémoire de Kennedy, ce qui me rappelle le commandement paradoxal de « ne pas oublier d’effacer la mémoire d’Amalek » (Deutéronome 25:19 et Exode 17:14).

La haine des sionistes envers les Kennedy est ancienne et éternelle. Lors de sa rencontre avec le nouveau président le 30 mai 1961 à New York, Ben Gourion ne pouvait s’empêcher de voir en lui le fils d’un pacificateur hitlérien. Abraham Feinberg (qui organisait la rencontre) se souvient que « Ben Gourion pouvait être vicieux et qu’il avait une telle haine envers "le vieux" [Joe Kennedy] » [9]. Ben Gourion ne se faisait aucune illusion sur le fait que John était vraiment le fils de son père. N’avait-il pas, dans son livre Profiles in Courage, lauréat du prix Pulitzer en 1956, donné raison au sénateur Robert Taft pour avoir dénoncé les procès de Nuremberg comme une parodie de justice, et la pendaison de responsables allemands comme « une tache sur l’histoire américaine que nous regretterons longtemps » ? Il n’échappa certainement pas aux sionistes que, le 11 mai 1962, le président Kennedy invita à la Maison-Blanche Charles Lindbergh, celui qui en 1940 avait accusé publiquement les juifs de pousser l’Amérique à la guerre, et vivait depuis la fin de la guerre en reclus pestiféré.

De plus, JFK voulait empêcher Israël de se doter de la dissuasion nucléaire indispensable pour empêcher les Arabes de commettre un nouvel Holocauste. C’est ce que Ben Gourion voulait dire en décrivant Nasser comme un nouveau Hitler et les Arabes comme les nouveaux nazis, dans l’une de ses dernières lettres à Kennedy, le 12 mai 1963, en réponse à la demande de Kennedy d’inspecter immédiatement Dimona : « Les connaissant, je suis convaincu qu’ils sont capables de suivre l’exemple nazi… Monsieur le Président, mon peuple a le droit d’exister… et cette existence est en danger. » Il termina sa lettre par une remarque cryptique sur le roi Hussein de Jordanie : « Il y a toujours le risque qu’une balle mette fin à sa vie et à son régime. » [10]

Ben Gourion avait de bonnes raisons de craindre, non seulement une présidence de John Kennedy jusqu’en 1968, mais la dynastie Kennedy, car on imagine aisément que Robert Kennedy prenne sa succession pour huit ans et, pourquoi pas, Ted Kennedy ensuite. Il fallait non seulement éliminer John Kennedy, mais détruire la dynastie Kennedy. Pour cela, il fallait également tuer le fils unique du président Kennedy. Tuer son avenir politique n’était pas suffisant, et probablement pas possible.

J’ai écrit un très long article sur JFK Jr. en janvier 2019, intitulé « Le destin présidentiel brisé de John Kennedy Junior », que je vais maintenant résumer.

Les preuves de l’assassinat

C’est le vendredi 16 juillet 1999 à 21 h 39 que la voix de JFK Jr. a été entendue pour la dernière fois par le contrôleur aérien de l’aéroport de Martha’s Vineyard, Buddy Wyatt. JFK Jr. demandait d’une voix calme l’autorisation d’atterrir.

Environ deux minutes plus tard, l’avion de John plongea soudainement dans l’océan à la vitesse de 1 500 mètres par minute (selon l’enregistrement radar). Victor Pribanic, un avocat de Pennsylvanie qui pêchait le bar rayé cette nuit-là et qui avait remarqué l’avion volant vers l’île, rapporta au Martha’s Vineyard Times (cité dans le New York Daily News le 21 juillet 1999) : « J’ai entendu une explosion au-dessus de moi sur ma droite. »

Sur la base de ces faits, la seule explication rationnelle est que l’avion a subi un dommage structurel soudain dû à un explosif ; endommager une partie d’une aile ou de la queue aurait suffi et n’aurait nécessité qu’un très petit dispositif fixé magnétiquement à l’avion.

Ces faits, cependant, ont été rapidement occultés par le public. Le témoignage de Pribanic n’a jamais été relayé par les journaux nationaux. Et l’appel de Kennedy à 21 h 39 au contrôleur de l’aéroport de Martha’s Vineyard, rapporté par un officiel de la Coast Guard le lendemain, a rapidement disparu du récit. Au lieu de cela, le 18 juillet, la Federal Aviation Administration (FAA) a produit des données radar « récemment trouvées » qui montraient que le vol de Kennedy présentait des signes de difficultés et d’irrégularités bien avant qu’il ne disparaisse du radar.

Le récit officiel était un mélange de deux ingrédients : le mauvais temps et l’imprudence du pilote, le tout enrobé de la « malédiction des Kennedy ». Pas un mot dans les grands médias sur la possibilité d’un acte criminel.

Lorsque le National Transportation Safety Board (NTSB) conclut son enquête onze mois plus tard, un communiqué de presse fut publié, attribuant l’accident à « l’incapacité du pilote de garder le contrôle de l’avion lors d’une descente de nuit au-dessus de l’océan, ce qui était le résultat d’une désorientation spatiale. Les facteurs à l’origine de l’accident étaient la brume et la nuit noire ». C’est tout ce que les journaux télévisés retiendraient du rapport. Pourtant, une lecture attentive de ce rapport complet révèle de nombreuses questions laissées sans réponse et même des contradictions avec sa conclusion. Par exemple, le rapport final du NTSB cite Buddy Wyatt, le contrôleur aérien de Martha’s Vineyard, déclarant que la visibilité était bonne : « Je me souviens d’avions en approche visuelle disant qu’ils avaient l’aéroport en vue entre 10 et 12 milles. Je me souviens avoir pu voir ces avions et je me souviens avoir vu les étoiles cette nuit-là. »

De plus, la soudaine perte d’altitude est difficile à concilier avec le communiqué de presse du NTSB. La désorientation implique que le pilote n’avait pas conscience qu’il volait directement dans l’océan. Mais c’est impossible, comme l’avait admis l’enquêteur en charge du NTSB, Robert Pearce, dès le 20 juillet 1999 : « Ils savaient qu’ils tombaient. Avec ce genre de taux de descente, c’est plus bruyant que l’enfer dans le cockpit. »

Contrairement à ce que les médias n’ont cessé de marteler, le rapport du NTSB estime que JFK Jr. avait une expérience de vol d’« environ 310 heures, dont 55 heures de nuit ». Au cours des quinze derniers mois, il avait effectué 35 vols entre l’aéroport de Fairfield, dans le New Jersey, et Martha’s Vineyard, dont cinq de nuit. Trois instructeurs de vol certifiés (CFI) cités dans le rapport décrivent John comme un pilote « excellent », « méthodique » et « très prudent ».

Peu importe la façon dont nous déformons ou minimisons toutes les autres données, les conditions mêmes de la plongée soudaine de l’avion, qui est un fait incontesté, devraient éveiller de forts soupçons d’une panne mécanique majeure et soudaine. Comme le dit Anthony Hilder :

« Un avion de première classe finement réglé et bien entretenu ne tombe pas du ciel et ne se dirige pas directement vers l’océan à moins qu’il n’explose en plein vol ou que le pilote ne l’envoie délibérément en plongée pour se suicider et tuer ses passagers. »

Preuves du mensonge d’État

Certains témoignages utilisés à l’appui de la thèse de l’incompétence et de l’imprudence de JFK Jr. sont hautement suspects. Un bon exemple est Kyle Bailey, « le dernier homme à avoir vu Kennedy vivant à l’aéroport de Fairfield », qui affirma le 18 juillet avoir eu une mauvaise prémonition en le voyant décoller : « J’ai dit à ma famille : "Je ne peux pas croire qu’il va voler par ce temps". » Bien étrangement, Bailey est, peu après, devenu un spécialiste des accidents d’avion pour de grandes chaînes de télévision comme Fox News, CBS, ABC, NBC et BBC. Bailey est apparu dans le documentaire Curse on the Kennedys ? puis dans le documentaire The Last Days of JFK Jr., diffusé en janvier 2019, dans lequel il répète son histoire.

La recherche de l’avion et des corps a été entièrement contrôlée par l’armée, alors que JFK Jr. n’avait jamais été dans l’armée. Une zone d’exclusion aérienne et une zone d’entrée interdite de 17 milles marins ont été établies autour du lieu de l’accident. Aucun civil ni journaliste n’a été autorisé dans cette zone. Le 20 juillet 1999, comme nous le lisons dans le rapport du NTSB, « l’épave de l’avion a été localisée par des plongeurs de la marine américaine à bord du navire de récupération USS Grasp ». Pourquoi la Marine a-t-elle été chargée de récupérer l’avion de JFK Jr., plutôt que les équipes civiles ? Plus étrange encore, pourquoi le Pentagone a-t-il pris le contrôle exclusif des informations à partir du 18 juillet ?

Des questions se posent aussi sur la rapidité suspecte des autopsies, comme l’ont révélé Joanna Weiss et Matthew Brelis dans le Boston Globe le 23 juillet 1999, dans un article intitulé « JFK Autopsy Rushed ». Mais la chose la plus suspecte est la façon dont les corps ont été incinérés aussitôt après leurs autopsies précipitées, et les cendres dispersées dans la mer depuis un destroyer de la marine, près de l’endroit où ils avaient trouvé la mort. Le Boston Globe a relayé le 22 juillet l’information officielle : « La famille de Kennedy a demandé des funérailles en mer, et le Pentagone a accédé à cette demande. » Mais, le lendemain, le même journal s’étonnait :

« Les restes incinérés de John F. Kennedy Jr., de son épouse et de sa sœur ont été jetés d’un navire de guerre dans les courants océaniques d’une manière que n’approuve pas l’Église catholique, lors d’une cérémonie qui n’a eu lieu qu’à l’insistance des hauts gradés du Pentagone. L’Église catholique romaine préfère la présence d’un corps lors de ses rites funéraires. Et le ministère de la Défense accorde rarement l’honneur de funérailles en mer aux civils. »

Aucun autre Kennedy n’avait jamais été incinéré. Les raisons invoquées pour incinérer le corps de JFK Jr. n’ont aucun sens et sont contradictoires. Selon le New York Times, les membres de la famille Kennedy auraient décidé de le priver d’un tombeau pour que celui-ci ne devienne pas un objet de curiosité (to avoid having a spectacle made of Mr. Kennedy’s final resting place). C’est insensé. John Jr. aurait dû être enterré avec son père et sa mère au cimetière d’Arlington ; c’est là qu’il aurait voulu être. Et peut-on croire que la famille Kennedy, qui a toujours fait preuve de respect pour les traditions catholiques, n’a pas voulu qu’il soit inhumé ?

Il doit y avoir une autre raison pour laquelle les corps ont été incinérés et les cendres dispersées. Et je ne vois pas d’autre raison que d’empêcher toute possibilité de retrouver des traces d’explosifs dans les corps ?

Il y a peut-être aussi une raison symbolique. Il se trouve que, selon les informations trouvées dans un journal de Robert Kennedy Jr. (cousin de John Kennedy Jr.) que s’est procuré le New York Post, Ann Freeman, la mère de Carolyn et Lauren Bessette, « a insisté pour que ses deux filles soient enterrées près de chez elle à Greenwich, dans le Connecticut ». C’est Edwin Schlossberg, l’époux de Caroline Kennedy, qui l’a convaincue de faire incinérer ses deux filles et de faire disperser leurs cendres dans l’océan. « Il a harcelé la mère en deuil, l’a harcelée, encore et encore », écrit RFK Jr. Mais pourquoi donc Edwin Schlossberg, fils de juifs orthodoxes ukrainien tenait tant à cela ?

L’héritier et le justicier

JFK Jr. avait grandi avec un sens aigu de son destin. Selon son biographe Christopher Andersen (The Good Son) : « Jackie veillait à ce que John soit constamment exposé aux personnes qui connaissaient le mieux John [le président Kennedy]. » Dans sa dernière lettre à son fils avant de mourir d’un lymphome en 1994, elle écrivait : « Toi, surtout, tu as une place dans l’histoire. » John confia à Lloyd Howard en 1997 : « Elle espérait que je suive les traces de mon père, et bien sûr je le ferai. Mais je ne pense pas que le moment soit encore venu. » Tout comme son père avant lui, John Jr. a d’abord poursuivi une carrière dans le journalisme : en 1995, il fonda le magazine George, qui portait un regard légèrement désabusé sur la politique, mais s’intéressait aussi à des questions controversées de politique profonde. Son ami de longue date, Robert Littell, écrivit dans The Men We Became : My Friendship with John F. Kennedy Jr. (2004) : « George était aussi pour John l’occasion de construire une plateforme à partir de laquelle il pourrait éventuellement entrer dans la vie politique. »

Élevé dans le culte de son père, John s’intéressait depuis son adolescence aux « théories du complot » concernant sa mort. Ses connaissances s’approfondirent vers la trentaine et le motivèrent à publier, huit mois avant sa mort, un « numéro spécial complots » de George, incluant une interview d’Oliver Stone, le réalisateur du film JFK, intitulée « Notre histoire contrefaite ».

À 39 ans, John était décidé à lancer sa carrière politique en briguant un mandat électoral dans l’État de New York, et il s’apprêtait à l’annoncer publiquement. Il avait également exprimé à ses amis son ambition de briguer à terme la présidence. Compte tenu de sa personnalité et de sa popularité, il avait de grandes chances de réussir en moins de 20 ans.

Pierre Salinger était l’un des hommes que Jackie avait chargés d’éduquer John sur son père. Il devient très proche de lui et déclara sur Europe 1, le 19 juillet 1999 : « Je sentais que l’année prochaine, John Junior deviendrait lui aussi un homme politique. C’est mon point de vue. Et avec d’autres, je pensais qu’il allait être candidat démocrate à la prochaine élection présidentielle. » D’autres proches de John, comme son assistante RoseMarie Terenzio, pensaient « qu’il se serait présenté à la présidence en 2008 ».

En 1968, le frère du président Kennedy s’était présenté à la présidence avec l’intention, non seulement de sauver l’héritage de Kennedy, mais aussi de rouvrir l’enquête sur la mort de son frère (comme David Talbot l’a démontré dans son livre Brothers). Il a été assassiné. En 1999, le fils du président Kennedy s’apprête à annoncer son entrée en politique, avec la ferme intention d’aller jusqu’à la Maison-Blanche. Il ne fait aucun doute que l’un de ses objectifs dans la vie était aussi de trouver et punir les assassins de son père. Son ancienne petite amie de lycée, Meg Azzoni, écrit dans son livre auto-publié, 11 Letters and a Poem (2007), qu’à l’adolescence, « sa quête sincère était d’exposer et de traduire en justice ceux qui ont tué son père et ont étouffé la vérité ».

Voilà donc un homme dont le chemin vers la présidence semblait tracé. Aucun autre homme de son âge n’avait de meilleures chances d’accéder un jour à la Maison-Blanche. Et aucun autre homme au monde n’avait plus de raisons de vouloir une nouvelle enquête sur l’assassinat du président Kennedy en 1963. Il essayait déjà d’éduquer le public à travers son magazine, au risque d’exposer ses propres convictions, ce qu’aucun autre Kennedy n’avait jamais fait (même son oncle RFK avait gardé secrets ses doutes sur le rapport Warren). Et cet homme, selon son meilleur ami Billy Noonan, était sur le point d’annoncer sa candidature à un siège au Sénat de New York, ce que tout le monde aurait compris comme le premier pas vers la Maison-Blanche. Quelle est la probabilité qu’il meure à ce moment précis par accident ?… Si c’était un accident, alors le Diable l’a causé. Ou était-ce Yahvé ?

Encore une chose : JFK Jr. est décédé deux ans avant le 11 Septembre. Qui sait quelle influence il aurait eu sur le public américain, que ce soit en tant que sénateur ou en tant que rédacteur en chef du magazine grand-public le plus conspirationniste ? Peut-être aurait-il posé quelques difficultés aux va-t-en-guerre comme Norman Podhoretz. On ne sait jamais, avec ces pacificateurs de Kennedy !

L’assassinat préventif est une spécialité d’Israël, comme l’a démontré Ronen Bergman dans Lève-toi et tue le premier. L’histoire secrète des assassinats ciblés commandités par Israël.

Israël a assassiné JFK Jr.

Laurent Guyénot

Notes

[1] Arthur Krock, Memoirs : Sixty Years on the Firing Line, Funk & Wagnalls, 1968, p. 328.

[2] Michael R. Beschloss, Kennedy and Roosevelt : The Uneasy Alliance, Open Road, 1979, p. 187.

[3] John Hughes-Wilson, JFK : an American coup d’état : the truth behind the Kennedy assassination, John Blake, 2013, p. 88-89.

[4] Seymour Hersh, The Samson Option : Israel’s Nuclear Arsenal and American Foreign Policy, Random House, 1991, p. 96.

[5] Robert Caro, The Years of Lyndon Johnson, vol. IV : The Passage of Power, Alfred Knopf, 2012, p. 104. Aussi dans Krock, Memoirs, op. cit., p. 362.

[6] Seymour Hersh, The Dark Side of Camelot, Little, Brown & CO, 1997, p. 129.

[7] Andrei Gromyko, Memoirs, Doubleday, 1989, p. 181-182.

[8] Edward Klein, The Kennedy Curse : Why Tragedy Has Haunted America’s First Family for 150 Years, Saint Martin’s Press, 2004. Édition française : La Malédiction des Kennedy, Presses de la Cité.

[9] Hersh, The Samson Option, op. cit., p. 103.

[10] Monika Wiesak, America’s Last President, 2022, p. 214.

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